Préparé Jeux d'épreuves toute la matinée. Au programme de l'émission, La montagne volante de Christoph Ransmayr (Alexis Lacroix), Le théorème d'Almodovar d'Antoni Casas Ros, premier roman (Nelly Kaprielian), La route de Cormac McCarthy (Nathalie Crom). J'ai choisi L'arpenteuse d'Isabelle Mestre, premier roman aussi. Retrouvailles dans le studio 141 à France Culture. Je me sens bien dans ce rôle-là. Tous les livres sont intéressants avec un peu d'insatisfaction quand même. Mais moi, je ne lis partout que des histoires d'enfance et d'abandon. D'absence de père, de deuil de la mère. Mon histoire, quoi... Quand me sortirais-je de cette spirale? Je ressasse. Je ressasse. Nous avons pris un café aux Ondes avec Nathalie. Nous avons échangé quelques propos vagues sur le boulot. Elle est rentrée à Télérama. J'ai traversé la Seine à pied. Métro jusque chez Buchet. J'ai terminé la mise en forme du premier état du manuscrit de l'anthologie poétique de Jean Cayrol. Réglé les histoires d'Assedic. C'est le dernier mois où je vais toucher quelque chose. Je ne sais plus si je suis vraiment inquiet. J'ai dépassé, semble-t-il, l'état d'inquiétude. Je glisse dans une dangereuse indifférence. J'ai rejoint Amélie à l'appartement. Nous sommes allés dîner chez Damien, un de ses amis de fac à Issy-les-Moulineaux. Quatre filles, de trois à dix ans. L'aînée, Géraldine est la filleule d'Amélie. Soirée entre parenthèses. Les petites ont été mises au lit très tôt. Nous avons échangé des banalités gentilles. Je me suis énervé un peu sur Les bienveillantes de Jonathan Littell. Damien nous a ramené en voiture à Paris. Un Schweppes et au lit...
jeudi 3 janvier 2008
3 janvier 2008. 22h20.
Par Xavier Houssin le jeudi 3 janvier 2008, 09:00
Travaillé chez Buchet tout l'après-midi. J'ai terminé la lecture des épreuves du Dabit. Ce sera une belle édition. Envoyé aussi un mot à Lionel Destremeau au Seuil avec le découpage de l'anthologie Cayrol. Il faut que je rédige vite la préface et que je retourne à Bordeaux voir Jeanne Cayrol. Bises de bonne année. Ces jours-là, je me ferais bien invisible pour ne pas avoir à donner et recevoir les voeux. Je n'ai pas écrit une carte cette année...
J'ai pris un verre à la Perle avec Pascale. Nous avons parlé de son séjour chez sa mère près de Gap et de tout le désarroi qu'elle ressentait face à la vieillesse, la solitude âgée et la mort. Elle m'a semblé si fragile. Au bord de larmes dont elle a à peine conscience. Conversation au bord de l'année qui commence comme au bord d'un gouffre.Je lui ai dit mon angoisse de ne plus écrire, de ne plus pouvoir simplement aborder mon travail de chroniqueur. Des heures pour rédiger le moindre papier. Et cette terreur de l'avenir... L'impossibilité de se projeter autrement que dans la vision des pires catastrophes. Elle m'a encouragé à sa manière. Le fait est que je dois trouver une solution. Dîner simple et tendre avec Amélie. Plein de choses à faire demain.
mercredi 2 janvier 2008
2 janvier 2008. 23h40
Par Xavier Houssin le mercredi 2 janvier 2008, 08:48
Dîner au Bistrot de Paris avec Fiona et Steven, leur fils Leo. Ils rentraient de Venise. Ils sont pour quinze jours à Paris. On se reverra avant leur départ. On s'aime bien, je crois. Nous avons bu du gamay à tire larigot. Amélie et moi sommes rentrés bien fatigués. J'ai un papier à écrire pour Marianne sur le journal d'Hélène Berr, une jeune femme juive morte à Bergen-Belsen en 1944. Cette souffrance me hante. Toute cette douleur, intacte au delà du temps. Je n'ai pas le courage ce soir. Je n'ai pas beaucoup de courage ces temps-ci.
mardi 1 janvier 2008
1er janvier 2008. 22h30
Par Xavier Houssin le mardi 1 janvier 2008, 08:42
Nous repartons demain à Paris. Il fait nuit. J'écris dans ce qui était la chambre de ma mère et qui est maintenant mon bureau. C'est là où mon père est mort en 1986. Là où Maman a sombré dans le coma en 2006 avant d'être emmenée à l'hôpital. J'écris sur la table de la salle à manger qui est maintenant ma table de travail. J'écris... Enfin, j'essaye. Les mots me font peur et bien des choses me font peur aujourd'hui. Je vais juste tenter de tracer quelques lignes pour avancer; Doucement. Pour retrouver le sens de ma vie. J'ai peur, oui, mais j'ai confiance.
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