Nous avons quitté Carolles sous la pluie. Je n’avais pourtant pas envie de rentrer. J’ai fait un dernier tour de jardin. Mouillé mes chaussures dans l’herbe. Je serai bien resté à attendre, et le soir et l’éclaircie. C’est si court. A chaque fois que nous venons, j’ai mes papiers à écrire. Cela envahit toutes les journées de cette angoisse diffuse de devoirs en retard. Je m’écourte les nuits devant l’écran. Je me couche épuisé et je fais traîner une insomnie hachée jusqu’au matin. Je voudrais tellement me reposer dans cette maison.

Noëlle et Pierre ont déjeuné avec nous. Depuis la mort de sa mère, Noëlle est envahie de papiers et d’objets. Je lui ai passé les clefs de la remise de la rue des Fontenelles. Elle va déposer des cartons là-bas. Ca l'aidera peut-être à y voir un peu plus clair. Aux Fontenelles, le jardin potager que nous avons loué en janvier est toujours en jachère. Dès que le temps sera un peu plus clément, j’irai y travailler.