J’ai déjeuné avec Hélène Amalric rue Princesse. Elle attend mon projet sur Jerome K. Jerome pour juin. Je croise les doigts… Si cela peut voir le jour, je serai parvenu à boucler ici encore une histoire d’enfance et d’auteur compagnon. Je n’aime pas que les livres et la littérature. Ce n’est pas seulement une affaire de textes qui ouvrent le chemin. Les mots sont pour moi indissociables de celui qui les a écrits. J’entre en empathie et en reconnaissance. J’ai besoin de savoir, de partager, de sentir. Voilà pourquoi mon métier de journaliste m’est essentiel, puisqu’il me permet de rencontrer les écrivains que j’aime aujourd’hui. De faire courir un peu de correspondance. D’ébaucher des amitiés. Voilà pourquoi je vais voir les maisons. Voilà pourquoi je m’arrête aux paysages, aux lieux de mémoire. Voilà pourquoi je me rends sur les tombes. Voilà pourquoi je recherche les photos, les manuscrits. Voilà pourquoi je cueille une fleur, un feuillage à faire sécher entre les pages. Les mots sont habités. Ils vivent et ils s’incarnent. Ils sont familiers. Je n’ai jamais ressenti cela avec autant de force que durant ce voyage à Oxford, Eastbourne et Guildford en 1998 pour le centenaire de la disparition de Lewis Carroll. Dans les jardins de Christ Church, je m'étais senti étrangement guidé...