Je viens à l’instant de terminer le portrait d’Henri Gourdin pour Le Pèlerin. Il a fait paraître en janvier Le grand pingouin. Le livre est passé assez inaperçu. Il s’agit de la biographie d’un oiseau de nos côtes dont les derniers spécimens ont été massacrés au milieu du XIXe. C’est étonnamment émouvant et sensible. Alarmant aussi. Un livre des origines et de la prochaine fin. Gourdin, au téléphone, enfonce le clou : La catastrophe écologique est pour bientôt. Il le dit avec un reste de parler belge enroulé dans l’accent du midi, mais ça ne fait pas rire. Il vit dans le sud depuis très longtemps. Il m’a raconté sa jeunesse à Nivelles du temps des fermes du Brabant. Il a tout juste soixante ans.