Nous sommes allés rendre visite, à Barneville, à Sophie, une amie d’Amélie que je connais mal. Elle dirige le service culture à L’Humanité et m’avait demandé, oh il y a longtemps maintenant, d’animer des débats au festival Hors Limites porté par l’Association des libraires en Seine-Saint-Denis. J’avais fait de mon mieux pendant trois ou quatre ans. Là, elle vient de terminer les travaux d’une maison de bord de mer héritée, de sa tante je crois. C’est une jolie bâtisse des années 1930 qu’elle a entièrement restaurée, réaménagée. Nous avons bu le champagne, parlé travaux, trajets, livres et festival de Cannes (elle y part dans trois semaines). Sur le trajet du retour je me suis fait attraper par un radar. Tu roulais vite ? - Il faut croire.
Dimanche 20 avril 2025. 13h50.
Par Xavier Houssin le mardi 27 mai 2025, 22:33
Nous sommes arrivés trop juste à l’abbaye de la Lucerne. La nef était pleine et nous n’avons trouvé de place que dans les collatéraux. L’office de la Résurrection a été magnifique porté par le Chœur Ad Caelum et par le Chœur Éphata. Chants grégoriens et Messe en do majeur, « la messe solennelle », de Mozart. En sortant, nous sommes restés un moment à regarder l’immense verrière du chevet ouverte sur les arbres, le bocage. Tout est vert et feuillu. Ensoleillé d’espoir.
Jeudi 18 avril 2025. 18h10.
Par Xavier Houssin le mardi 27 mai 2025, 22:33
J’ai rédigé un petit papier sur La fabrication du réel de Caroline Hoctan. C’est un texte à la Piranèse, tout en passerelles, escaliers, échelles qui s’entrecroisent, se rejoignent, se perdent. J’ai pensé à Alice égarée dans l’inverse, une fois passé le miroir. Amélie est arrivée au train de 11h00. Nous avons eu le temps de faire un marché rapide. Elle avait besoin de grand air et est partie l’après-midi pour une très longue promenade avec la chienne.
Mercredi 17 avril 2025. 11h20.
Par Xavier Houssin le mardi 27 mai 2025, 22:32
J’ai commandé à un pépiniériste de Limoges un clèthre à feuilles d’aulne (Clethra alnifolia). C’est un arbuste originaire d’Amérique qui peut atteindre deux mètres et qui porte en fin d’été de longs épis fleuris, blancs et parfumés. Je compte l’installer au pied des buis, près de la haie de bambous. Comme j’ai compris qu’il s’agissait d’une plante de sous-bois, il ne devrait pas pâtir de la mi-ombre.
Mardi 16 avril 2025. 15h50.
Par Xavier Houssin le mardi 27 mai 2025, 22:32
Train bondé pour le retour à Granville. J’ai tenté d’aider un couple de touristes chinois avec un petit garçon qui ne trouvaient pas leur place. Ils montraient leur billet pour le Mont-Saint-Michel un rien angoissés. Personne ne mouftait. Et pas de contrôleur en vue. J’ai tenté d’expliquer : You are in the wrong carriage. Il aurait fallu qu’ils sortent sur le quai pour aller dans la rame précédente. La jeune femme m’a dit dans un souriant effort Je ne parle pas français. Je ne parle pas français. Ils ont filé dans le couloir avec enfant et bagages. Je ne les ai plus revus. J’espère qu’ils sont arrivés à bon port. Déjeuné à la brasserie de la gare. Retrouvé la maison. Au jardin, le lilas est tout fleuri.
lundi 26 mai 2025
Lundi 15 avril 2025. 22h30.
Par Xavier Houssin le lundi 26 mai 2025, 21:54
J’ai oublié dans le fil de nos pérégrinations munichoises le cimetière du Sud. Découvert vraiment au hasard. Un lieu touffu, pierreux de vieilles stèles et de tombeaux calcaires, habité par des anges tristes. Nous n’y avons fait que quelques pas. Je regrette de ne pas l’avoir exploré davantage, car j’ai appris tout à l’heure que le peintre Carl Spitzweg y était enterré. Je ne le connaissais que par son tableau Le rat de bibliothèque qui représente, juché haut sur un escabeau un bonhomme encombré de livres fouinant dans ses rayonnages. Une exposition au musée Léopold à Vienne lui était consacrée en 2017, l’année où j’y étais allé avec Amélie. J’y avais découvert son regard désabusé et ironique sur le monde de ses contemporains. Tendre aussi, affectueux presque. Des portraits crachés, des scènes de genre traversés d’émotion, de gravité simple. J’en avais été bouleversé. Oui nous irons à Munich Amélie et moi. Il est de minuscules passerelles. J’avais rendez-vous avec Bruno Genevray. Il m’a trouvé en forme. Je me suis plaint un peu, pas trop. Il a la gentillesse de me bien soigner sans jamais m’accabler de conseils. J’ai une grande confiance en lui. D’ailleurs il m’a sauvé la vie il y a maintenant quinze ans. Chaque fois, nous disons que nous allons déjeuner ensemble, avec Brigitte qu’il aime beaucoup. Et puis, je ne suis pas souvent là. Un autre jour ? Traîné un peu. Je me suis retrouvé à Saint-Sulpice à l’heure des confessions. Pâques est dans cinq jours. J’ai pris la file des repentants. Je me suis retrouvé absous sans pour autant me sentir libéré. J’ai tenté d’expliquer que je n’arrive pas à me dépêtrer de cette pénitence qu’un prêtre de Saint-Augustin m’avait donnée une autre veille de Pâques. Je voudrais que vous fassiez aujourd’hui un acte de charité. La charité ? Ce n’était pas donner de l’argent au mendiant qui attendait à la sortie de l’église. Trop facile. Mais quoi alors ? Qu’est-ce qui distinguait la charité de la bonne action que je pouvais faire sans peine, de l’attention aux autres que je m’efforçais d’avoir ? Fallait-il se forcer à accomplir quelque chose de rebutant, de compliqué. Je ne comprends pas. Est-ce de l’orgueil, mon père ? Il n’a pas répondu ou je n’ai pas entendu. Mais cette histoire est si ancienne. Je ressasse. Retrouvé Amélie au Nemrod. Le soir tombait doucement.
Lundi 15 avril 2025. 10h45
Par Xavier Houssin le lundi 26 mai 2025, 20:50
Pour ses trente ans, j’avais emmené Marie à Vienne. Lorsqu’elle en a eu quarante au mois d’août, poussé par je ne sais quelle espèce d’association d’idées géographique, je lui ai proposé d’aller à Munich. Je connais bien mal l’Allemagne, pas du tout la Bavière. Une découverte donc pour moi, pas tout à fait pour elle puisqu’elle y avait déjà fait un bref aller-retour il y a deux ans le temps d’une exposition d’art contemporain. Il avait fallu du temps pour que nous trouvions une date qui nous convienne tous les deux. J’appréhendais un peu. Nous nous voyons toujours en coup de vent, pour déjeuner ou prendre un verre dans le quartier de sa galerie. Elle vient brièvement à Carolles l’été, mais, depuis Vienne, depuis dix ans, nous n’avions pas passé plusieurs jours en tête à tête. Trois jours ici, et qui ont filé à toute vitesse. J’avais réservé dans un petit hôtel de Liebigstraße, à vingt minutes à pied du centre. Il a fait un temps radieux. Marie qui suit le travail l’artiste de rue Invader avait envie de partir à la recherche des mosaïques pixélisées crées sur le modèle du jeu vidéo de la fin des années 1970 qu’il avait plaquées dans la ville (une petite vingtaine). Cela nous a fait découvrir Munich vraiment différemment. En marchant, d’une rue, d’une place, d’une avenue l’autre, les monuments, les églises, les musées, surgissaient presque par hasard. Ainsi de la cathédrale Frauenkirsche où nous avons vu le fameux pas du diable, une noire empreinte de pied avec une petite queue au talon, laissée à l’entrée par le démon. Ainsi de l’hôtel de ville avec son Glockenspiel animé. Nous avons visité le musée de la chasse et de la pêche. Passé une matinée au château de Nymphenburg, la résidence d’été des rois de Bavière (Louis II y est né). Longue promenade dans le parc. Près de Magdalenenklause, étrange chapelle XVIIIe qui tient de la ruine et de la grotte marine, j’ai ramassé plusieurs plants d’ail des ours. Vrai vertige à la Alte Pinakothek (je m’y suis fait un petit syndrome de Stendhal) : Dürer, Cranach, Holbein, Bosch, Rembrandt, Ruysdael, Brueghel, Memling, Rubens, Van Dyck, Fra Angelico, Botticelli, Giotto, Raphaël, Tintoret, Titien, Véronèse, Boucher, Greuze, Poussin, Chardin, Le Greco, Velasquez, Zurbaran. Et aussi, comme la Neue Pinakothek était fermée pour travaux, quelques salles avec Goya, Constable, Delacroix, Caspar David Friedrich, Turner, Renoir, Manet, Monet… J’aurais bien rebroussé chemin pour voir à nouveau La chute des damnés de Rubens, un pêle-mêle de corps jetés dans la Géhenne, mais non, c’était trop, trop. J’étais soûlé, rassasié. Empli d’images et d’émotions, épuisé de ravissement. Nous sommes allés prendre un verre. Des verres, nous en avons pris pas mal pendant ce séjour. Des bières surtout, des Helles, servies d’office en 50cl. Et nous avons déjeuné et dîné bavarois dans les tavernes, les biergarten et à l’Hofbräuhaus, l’immense brasserie du quartier de Platzl. Je crois que Marie était contente. Je l’ai été aussi. Heureux plutôt. De cette complicité joyeuse qui nous a emmaillotés là-bas. Pas de confidences. Je ne sais rien de sa vie, soit qu’elle imagine que ça n’en vaut pas la peine, soit qu’elle pense que ça ne me regarde pas. C’est comme ça. On s’est dit quand même deux ou trois mots sensibles. L’essentiel, quoi. J’ai aimé Munich. J’ai aimé y être. J’y trouve quelque chose de paisible, de confortant. J’étais retourné à Vienne avec Amélie. Aujourd’hui, j’aimerais bien lui faire découvrir Munich.
lundi 19 mai 2025
Vendredi 11 avril 2025. 17h40.
Par Xavier Houssin le lundi 19 mai 2025, 17:07
J’ai enfin terminé le dossier de presse du festival de Nice. D’année en année, l’exercice est un peu plus compliqué. Ne pas se répéter… J’ai parfois l’impression d’être dans l’acte II du Bourgeois gentilhomme. Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Demain je me lève très tôt. Je pars à Munich avec Marie et le vol est prévu à 7h00 à Roissy.
Jeudi 10 avril 2025. 14h10.
Par Xavier Houssin le lundi 19 mai 2025, 17:06
Premier contact avec la nouvelle diabétologue depuis que Mme Letanoux a pris sa retraite. Je vieillis, mes médecins aussi. Celle-ci, Mme Rosales, a son cabinet à Denfert-Rochereau. Bavardé un moment. Bon, mon cas n’a pas l’air de trop l’effrayer. Mais il faut que d’ici la prochaine consultation, je fasse des analyses, des examens.
Mercredi 9 avril 2025. 18h40.
Par Xavier Houssin le lundi 19 mai 2025, 17:06
Continué de travailler au dossier de presse du festival de Nice. Cent fois sur le métier…
Mardi 8 avril 2025. 16h20.
Par Xavier Houssin le lundi 19 mai 2025, 17:05
Cela fait 104 ans que mon grand-père François est mort. Je ne vais plus au cimetière. J’ai trop honte. La tombe est envahie de lichens qui ont recouvert les inscriptions. J’ai acheté l’autre jour un produit à vaporiser sur la pierre. Seulement, si j’en crois le mode d’emploi, il faut qu’il fasse sec pendant plusieurs jours pour qu’il soit efficace. Il n’est pas très prudent de commencer maintenant. Après il faudra gratter et rechampir. Je suis à Paris depuis hier. J’avais rendez-vous tout à l’heure chez l’ophtalmo. Ce n’est pas brillant. Je dois revenir début juin pour faire je ne sais quoi avec du laser. Ça ne fait pas mal, m’a assuré la dame. J’ai déjeuné au Varenne. Amélie m’y a rejoint pour un café. Les éditions Bourgois sont à deux pas
Samedi 5 avril 2025. 23h50.
Par Xavier Houssin le lundi 19 mai 2025, 17:05
Le rosier Étoile de Hollande a fait sa première fleur. J’en ai quatre pieds à l’arrière de la maison. Le plus ancien date de l’automne après la mort de ma mère. Il court maintenant sur l’arceau, avec la vigne, comme dans le poème de Nerval (Rends-moi (…) la fleur qui plaisait tant à mon cœur désolé/ Et la treille ou le pampre à la rose s’allie). Ma mère avait planté ce rosier quand nous nous sommes arrivés dans la maison de Senlis. La maison, la toute petite maison, était bordée d’une cour sèche recouverte de calcaire concassé. Un désert miniature. Mais elle rêvait d’y faire pousser un jardin. Elle a commencé par le rosier. Elle l’avait trouvé un après-midi d’été où elle baladait ma poussette du côté des remparts. Elle m’a raconté que c’était le parfum l’avait saisie. Une odeur douce, profonde, un peu sucrée, un peu musquée, et si présente, si enveloppante, si enivrante, qu’elle s’était arrêtée. Le rosier couvrait la façade entière d’une vieille maison. Des fleurs rouges, rouges, rouges. Rouge sang, ourlées de pourpre. Une splendeur. Elle l’avait regardé longuement puis s’était enhardie à frapper à la porte. Là, elle avait appris que cette merveille s’appelait Étoile de Hollande. M. Kowalczyk, l’horticulteur de la rue de la Fontaine-aux-Reinettes, lui en avait commandé un pied. En Hollande, justement. Quand elle l’a installé, je n’avais pas deux ans. Nous avons grandi ensemble, le rosier et moi. Je n’ai pas été plus haut que lui bien longtemps. Il m’a dépassé, et de loin. Débordant le treillage et le toit. Du mois de juin jusqu’à la fin octobre, il se couvrait de rouge, répandait son parfum. Il est à tout jamais mon enfance. Lorsque j’ai planté, moi aussi, mon Étoile de Hollande, j’ai appris que cette variété avait été créée en 1918, par un certain Hens Verschuren, rosiériste dans le Brabant hollandais. Ma mère est née en 1918. A Senlis, à l’école de la rue Saint-Péravi, mon institutrice s'appelait Mme Verschuren. C’est elle qui m’a appris à lire et à écrire. Chaque année, le rosier est le premier à fleurir. Dîner chez Brigitte et Yann avec leur amie Muriel et sa fille Juliette. Rentrés dans le temps doux.
lundi 12 mai 2025
Vendredi 4 avril 2025. 23h10.
Par Xavier Houssin le lundi 12 mai 2025, 15:49
Julien Demoecq m’a adressé des photos de la tombe de mes grands-parents, Angèle et Joseph, au cimetière de Roubaix. C’est lui qui s’occupe de l’entretenir. Au printemps 2022, Amélie et moi y étions allés au retour de notre voyage à Houplines et j’avais compris que plus personne ne s’y rendait. Maintenant ce monsieur, trouvé un peu par hasard, très délicat, attentionné, vient la nettoyer et la fleurir trois fois par an. À la Toussaint, le 19 mars, pour la naissance de ma grand-mère Angèle (de ma mère aussi) et pour la saint Joseph, et le 15 août à l’Assomption. La concession sera à renouveler en 2028. Pour quinze ans. Après moi, qui le fera ?
Jeudi 3 avril 2025. 22h30.
Par Xavier Houssin le lundi 12 mai 2025, 15:48
Amélie est arrivée à la gare avec le coucher du soleil.
Mercredi 2 avril 2025. 20h15.
Par Xavier Houssin le lundi 12 mai 2025, 15:47
J’ai rédigé le communiqué de presse du festival du Livre de Nice. Parlé d’oiseaux à cause d’Allain Bougrain-Dubourg.
Mardi 1er avril 2025. 16h40.
Par Xavier Houssin le lundi 12 mai 2025, 15:47
Je n’étais pas certain de m’être bien fait comprendre en italien, mais j’ai finalement reçu la confirmation de la réservation de notre chambre pour les premiers jours de mai en Émilie-Romagne. Nous allons à Grasse à la fin du mois et de là, nous partons pour un bref périple en Italie. Cela faisait longtemps que je voulais aller à Roncole-Verdi. Non pas parce que Verdi y est né (d’où son nom actuel), mais parce que ce village est celui de Giovanni Guareschi, l’auteur des Don Camillo. La série s’étend sur une petite dizaine de livres écrits entre 1948 et sa mort en 1968. J’ai découvert ces histoires, comme il dit, au début des années 1980 et j’ai été incroyablement touché par leur justesse d’âme. Il ne se passe guère de mois sans que je relise un titre ou l’autre. J’avais envie d’aller là-bas pour dire merci (il y est enterré) et aussi pour voir les paysages du Petit monde, de la Bassa, ce morceau de plaine qui se trouve entre le Pô et les Apennins. Ce sera dans un mois.
mardi 6 mai 2025
Lundi 31 mars 2025. 19h00.
Par Xavier Houssin le mardi 6 mai 2025, 14:56
Retour à Carolles. J’avais oublié que j’avais entassé en cartons une bonne partie de la maison pour permettre au peintre de reprendre les murs abîmés par l’humidité. Passé un très long moment à m’efforcer de remettre le plus gros en place. J’ai du travail de tri et de rangement pour toute la semaine.
Dimanche 30 mars 2025. 15h10.
Par Xavier Houssin le mardi 6 mai 2025, 14:56
Amélie a rencontré les mêmes problèmes que moi avec son nouvel ordinateur. Longs appels au service client d’Apple. Non sans mal, elle est parvenue finalement à récupérer toutes ses données. Que de temps inutilement perdu avec ces engins.
Samedi 29 mars 2025. 23h20.
Par Xavier Houssin le mardi 6 mai 2025, 14:56
Nous sommes allés prendre un verre à La vie devant soi, un bar de la rue de Tourtille dans le XXe où Benjamin fêtait ses 30 ans. Benjamin est un des rescapés de la vilaine aventure du Bruit du monde dont Amélie a eu tant de mal à se remettre. (...) Bah. Il y a une chance pour les mauvais souvenirs disait Ferré. Et Basta !
Samedi 29 mars 2025. 18h45.
Par Xavier Houssin le mardi 6 mai 2025, 14:56
C’est loin Saint-Cloud. Une heure et demie du centre de Paris. À pied jusqu’au tram, puis un bus, puis le métro. Amélie partait travailler. Moi aussi, tous les jours, je fichais le camp. Je ne me souvenais plus à quel point j’avais la banlieue en détestation. J’y étouffe d’ennui, envahi d’une nauséeuse angoisse. Tout s’est passé gentiment, affectueusement avec les enfants. Oui, vraiment affectueusement. N’empêche, je les ai trouvés, comment dire ?, un peu absents d’eux-mêmes. Comme embarrassés, empêchés, de confuse tristesse. Gabrielle aura bientôt 14 ans. Antoine entre en sixième l’année prochaine. Je ne sais pas bien comment les accompagner. Il faudrait les aider à apprendre, à se cultiver, à être curieux. Nous emmenons quelquefois Gabrielle au théâtre. Mais il lui manque des bases, du fond. Nous ne sommes pas assez présents. Je ne suis pas assez présent avec elle. Il reste si peu de temps. Ces quelques jours me l’ont particulièrement fait ressentir. Au quotidien, nous avons fait des efforts. Ils en ont fait beaucoup aussi je crois. Sinon, j’ai enchaîné les rendez-vous, les déjeuners. Avec Anne Bourguignon et Marie Clerc au Rostand, avec Fabienne au Bouquet d’Alésia. J’ai fait l’intermédiaire pour le dernier manuscrit de François Marchand auprès de Pascale. Je suis passé rendre visite à Nicole chez elle dans le XIXe pour l’organisation du soixante-quinzième anniversaire de Caractères. Et Amélie m’a invité à Oui, mon général la belle brasserie de la rue du Général-Bertrand. Premières asperges !
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