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lundi 6 octobre 2014

Dimanche 28 septembre 2014. 18h30.

J’ai accompagné Amélie à son « longe-côte ». Une éternité qu’elle n’avait pas pratiqué l’exercice. Sa combinaison en néoprène était restée pendue au crochet. Des mois ? Davantage ? Il faisait très beau. Marée montante. Il ne se trouvait pas grand monde sur la plage. Quelques promeneurs de chiens et les inévitables pêcheurs de bar. Nous avons marché passé Jullouville. Elle dans l’eau jusqu’à la poitrine avançant dans le travers des vagues, moi à quelques mètres, pieds nus sur la grève. Séparés et ensemble. Tellement proches. Sur le retour, nous avons croisé Monique et Jean-Marie. En route pour Granville et je ne sais quel déjeuner, il avait voulu s’arrêter pour se baigner. Je suis resté un moment à bavarder avec Monique au pied des villas aux volets déjà fermés. Pas envie de rentrer à Paris. Il y a ici une telle douceur dans l’arrière-saison.

jeudi 2 octobre 2014

Samedi 27 septembre 2014. 23h50.

J’ai entièrement désherbé la plate-bande qui court le long de la haie à l’extérieur de la maison. M. Mitaillé doit m’installer une petite banquette de terre de jardin pour que je puisse planter des bulbes de printemps, des vivaces d’été. Jusqu’ici, dans le sol caillouteux poussait juste une friche d’orties et de plantin où n’émergeaient que de la menthe et quelques pieds de valériane. En grattant tout cela, j’ai dégagé le sedum spirium que j’avais rapporté du jardin de Maurice Carême à Anderlecht. Je l’ai placé auprès des fushias. Dîner avec Martine, Agathe et Jean-Pascal. J’avais préparé un poulet vallée d’Auge, ou plutôt un recette approchante. Je préfère rôtir le poulet pour avoir le doré et le craquant de la peau et le napper de sauce à la crème avec échalotes, blanc de poireau, lardons et champignons. Ici, les chapeaux de petits cèpes trouvés au marché de Jullouville hier. J’ai reçu (encore) des cadeaux d’anniversaire. Une tête de biche et un bel iguane naturalisés. Qui vont aller rejoindre ma ménagerie immobile du couloir.

Vendredi 26 septembre 2014. 23h20.

Mon téléphone portable me joue des tours. Il s’éteint sans crier gare au milieu d’une conversation. L’écran sautille quand j’envoie des messages et le résultat est, du coup, assez hasardeux. Amélie me dit qu’il est frappé « d’obsolescence » et que je devrais vite en changer. L’obsolescence, ce vieillissement programmé à l’intérieur même de la machine. Avec ces signes avant coureurs d’une mort inéluctable. Il reste combien de temps ? Nous sommes allés dîner chez Brigitte et Yann, chemin de la Doublière. C’est Norbert qui nous les avait présentés. Nous avons mieux fait connaissance. Elle a fait mille métiers dans la théâtre. A joué dans La mégère apprivoisée et dans Kean, mis en scène par Jean-Claude Drouot. Lui s’occupait de plateformes pétrolières. Ils se sont rencontrés il n’y a pas très longtemps. Et ne se quittent pas. On se revoit quand ?

Jeudi 25 septembre 2014. 18h45.

J’ai reçu un message du Festival du premier roman de Chambéry. Olivia, la fille de Dominique vient d’y être nommée directrice artistique. C’est une belle nouvelle. Il faut que je retrouve (vite) son adresse pour lui envoyer un mot. Je pense souvent à Chambéry, à cette année 2004 où j’avais été invité pour La ballade de Lola. Pas de nostalgie, mais un vrai sentiment de reconnaissance.

Mercredi 24 septembre 2014. 23h00.

Je suis allé garder Gabrielle à Saint-Cloud. Marion et Jérôme viennent d’acheter là-bas un grand appartement de quatre pièces. Ce qui a, semble-t-il décidé de leur choix, est la proximité de la Défense où travaille Marion, et un parking aussi, pour la voiture. Bah. J’ai une sainte horreur de la banlieue. Nord, Sud, Est, Ouest. Banlieue chic ou banlieue sale. Pimpante ou sinistre. Riche, pauvre. Proche, lointaine, aérée, grouillante. Banlieue, quoi… Quelque soit sa nature, je n’y vois qu’une zone grise qu’il faut traverser au plus vite. Autoponts, autoroutes, voies ferrées. Des amas de constructions hétéroclites, un labyrinthe de villes bourrelées d’ennui lourd. Personne n’a pu me convaincre d’y trouver quelque charme que ce soit. J’étais pile à l’heure à la sortie de l’école maternelle. Une halte à la seule boulangerie du coin, et pendant que Gabrielle me racontait sa maîtresse, ses copains de classe (on ne s’était pas vus depuis juillet), nous avons remonté à travers tout un quartier résidentiel jusqu’à l’immeuble des années 1960 où elle habite désormais. Déjeuner. Je l’ai vite couchée. Elle était épuisée et a dormi longtemps. Si longtemps que, n’ayant pas apporté de travail, ni même un livre, puisque je pensais sortir avec elle dans l’après-midi, je me suis retrouvé bizarrement dans cet appartement aux murs blancs, tout vide. En contrebas, chaque cinq à six minutes, le tramway passait en grondant. Me sont revenus ces week-ends à Brétigny du temps de mon service militaire (ma mère avait habité un moment chez mon père avant qu’ils ne s’installent à Carolles) où montait la même angoisse, le même néant. J’aurais dû dormir aussi. Gabrielle s’est réveillée. Nous avons lu des histoires de loups gentils et de sorcières qui font la cuisine. Et plusieurs fois Calinours va à l’école, l’album que je lui avais apporté. Claire et Emmanuel sont arrivés peu après. Nous sommes partis ensemble chercher Antoine à la crèche. Bientôt huit mois. Marion et Jérôme sont rentrés du travail, Amélie nous a rejoints. Après le dîner, dans le taxi en route pour la maison, elle m’a demandé : Alors, c’était bien cette journée ? – Oh, tu sais, je crois qu’il faut que je m’organise mieux. Et si Gabrielle est moins fatiguée, la prochaine fois, je l’emmène à Paris.

Mardi 23 septembre 2014. 20h15.

Je m’agite la nuit. Je fais des rêves épuisants. De mauvais rêves. Des cauchemars en demi-teinte. Doucement affreux. Je pourrais en dessiner les décors. En faire les toiles peintes de mon petit théâtre nocturne entracté de réveils brusques. Ce sont toujours les mêmes lieux. Des bords de mer aux dunes creusées, des mares, des fondrières, des rivières étrangement transparentes grouillant de gros poissons. Des rues sous la pluie battante. Des sous-sols aux murs suintants. Mais d’où vient toute cette eau ? J’erre là, je patauge, depuis des années à la recherche d’objets perdus, courant après des rendez-vous éternellement manqués, m’efforçant d’accomplir des tâches impossibles. Je n’y arrive pas. Je n’y arrive pas. Et le matin, tout cela me colle à la conscience. Longtemps. Je suis allé à ma visite chez le cardiologue. Je ne l’avais pas vu depuis un an. Il est un des rares, le seul, dans cette nébuleuse médicale qui m’entoure depuis plusieurs années maintenant, à m’avoir prodigué vraiment de l’attention. Il a été opéré d’un cancer du pancréas. Certains me disent que je suis courageux, a-t-il laissé échapper dans notre conversation. Mais vous savez bien qu’il n’y a pas grand chose à affronter. On fait simplement ce qu’on vous dit de faire. Je lui avais envoyé un petit mot à l’époque, citant Jaccottet : Je me redresse avec effort et je regarde :/ il y a trois lumières, dirait-on./ Celle du ciel, celle qui de là-haut/ s’écoule en moi, s’efface,/ et celle dont ma main trace l’ombre sur la page.

L’encre serait de l’ombre./

Ce ciel qui me traverse me surprend./

On voudrait croire que nous sommes tourmentés/ pour mieux montrer le ciel. Mais le tourment/ l’emporte sur ces envolées, et la pitié/noie tout, brillant d’autant de larmes/ que la nuit.

Je suis resté un moment dans le cabinet. Question cœur, questions vaisseaux : tout va bien, m’a-t-il dit.

Lundi 22 septembre 2014. 21h10.

Amélie reprend son travail demain et je dois être à Paris moi aussi pour une série de rendez-vous et d’examens médicaux. Nous avons laissé Claire et Emmanuel à Carolles. Ils veulent aller visiter Saint-Malo. Faire un tour à Caen aussi. Nous les retrouverons mercredi soir à Saint-Cloud, où Marion et Jérôme qui y ont emménagé cet été, leur ont demandé de garder Gabrielle et Antoine pour quelques jours (ils partent à un mariage assez loin je crois…). Nous avons été faire une dernière balade ensemble. Poussé jusqu’à Bréville. J’aime cette côte longue, la plage de sable très fin qui s’étire loin vers le nord contre un rivage aux constructions rares.

mardi 30 septembre 2014

Dimanche 21 septembre 2014.

Amélie avait demandé à Paul Lequesne, le traducteur d’Andreï Kourkov, de nous renseigner sur le sens de la phrase écrite en haut de notre petite icône de Sébastopol. Il vient de lui répondre : Je ne suis pas très calé en slavon (russe d'église), et l'inscription est assez illisible sur la fin. Mais je déchiffre un « archange Gabriel » et une « Varvara » (sainte Barbe), ce que confirme l'épée tenue par le personnage de gauche qui est un attribut de sainte Varvara dans l'imagerie orthodoxe. A cause de l’épée, j’avais pensé à sainte Agnès de Rome, à sainte Catherine d’Alexandrie qui eurent chacune la tête tranchée. Pas à sainte Barbe ou sainte Barbara, « la grande martyre » pourtant, atrocement torturée et décapitée par son propre père au IIIe siècle parce qu’elle refusait d’abjurer sa Foi.

Samedi 20 septembre 2014. 19h30.

Marché à Granville avec Claire et Emmanuel. Pas mal déçus que la saison des saint-jacques ne commence que début octobre. Mais nous serons repartis ! Ils se sont rattrapés sur les homards et sur les huîtres, les praires, et les palourdes, et les bulots. Nous avons fait un sort aux homards dès midi. Juste grillés avec un beurre d’estragon. J’ai commencé à répondre aux vœux reçus hier. Il m’en est arrivé d’un peu partout. De proches. Du loin aussi. D’amis perdus de vue ou presque. Quand déjà était-ce cette dernière fois où nous nous nous étions parlé ? Et où, d’ailleurs ? Deux, trois lignes, doucement affectueuses. Attentives. Présentes. Mais, cette année encore, affaire d’époque, pas un seul mot écrit. Cela me reste un peu difficile. J’ai encore, j’ai toujours, de la réticence face à cette immédiateté des textos, des courriels. Ce mode d’écriture, maintenant totalement acquis et partagé, me semble si volatil. Pas de mémoire, pas de trace. Rien à garder à soi de personnel, de charnel. Il est devenu (presque) impossible d’entretenir une « vraie » correspondance, faite de pauses, de maturations, d’occasions. Des lettres où l’émotion se touche, se respire. Les larmes de Cyrano qui brouillent l’encre quand il écrit pour Christian à Roxane. Les fleurs glissées dans les enveloppes. Les phrases griffonées sur une nappe en papier. Oh, avoir le temps… Tout va trop vite. Et je suis si lent, si lent. Inadapté en fait. J’avais entamé un moment un échange avec une élève de première d’un lycée de l’Orne où j’étais intervenu. Mais, de courriel en courriel, je n’arrivais pas bien à suivre le rythme. Son rythme. Cela s’est éteint de ma faute, au bout d’un an, dans mon incapacité à savoir me servir de cette écriture immédiate. Je pense souvent à Adélie. Elle m’a adressé un message il y a peu : Tu ne me donnes plus aucune nouvelle. C’est triste, non ? Je vais essayer de lui répondre. Autrement.

Vendredi 19 septembre 2014. 23h40.

J’ai raté mon dîner d’anniversaire. Trop fait cuire les grouses. Dessécheés. Tout juste mangeables. Mais question cadeaux, j’ai été gâté. Mes beaux-parents m’ont apporté une caisse de visan 2011, un côtes-du-rhône village profond, puissant, foncé. Amélie m’avait trouvé les éditions originales du Sylvie et Bruno (Is all our Life, then but a dream/ Seen faintly in the golden gleam/ Athwart Time’s resistless stream ?) et Sylvie et Bruno concluded de Lewis Carroll publiées chez Macmillan en 1889 et 1893. Et aussi une belle girouette pour le toit. Le couvreur va bientôt passer ramoner la cheminée. Il en profitera pour la fixer. Quant à moi je m’étais déjà offert les Œuvres de La Harpe parues à Yverdon en 1777. De Mexico, la veille, j’avais reçu un pull ras du cou en cachemire (noir bien sûr, histoire de ne pas perturber mon dress code). Les petites ont appellé. Bon zanniversaire Zavier, m’a fait Appolline. Ma jolie filleule de bientôt trois ans…

Vendredi 19 septembre 2014. 17h00.

Mon Dieu, j’ai cinquante-neuf ans… J’ai respiré un grand coup. Je sais, je suis bête, mais je ne me fais pas à ce fichu compteur. Les parents d’Amélie sont arrivés pour déjeuner. Depuis lundi, ils sillonnent la région, d’un site du Débarquement à un autre. Les plages, les fortifications, les musées, les cimetières. Emmanuel avait l’idée en tête depuis longtemps. Cette année, entre leurs quarante-cinq ans de mariage et ses soixante-dix ans à lui, c’était l’occasion où jamais. Il est encore pris dans l’émotion de ce qu’il a vu. Etreint. Intarrissable.

jeudi 25 septembre 2014

Jeudi 18 septembre 2014. 22h10.

Marché à Carolles avec Jean-Pascal. Il est passé prendre un verre à la maison. Les essences rares de son jardin d’ombre se déssechent dans le trop beau temps. Il arrose comme il peut. Espère la pluie. Moi pas. Claire et Emmanuel arrivent demain à la maison pour quelques jours, à la suite de leur périple sur les plages du Débarquement. Un voyage prévu de longue date. Jusqu’ici, ils ont eu grand soleil. Il faut que ça dure. J’ai laissé mijoter un sauté de veau tout l’après-midi. Une recette très simple et parfumée. Choisir de préférence de la noix, coupée en gros cubes. Passer les morceaux dans le paprika et le cumin avant de les faire dorer à l’huile d’olive, dans la cocotte. Déglacer au vin blanc. Réserver. Dans un peu d’huile d’olive « neuve », faire revenir des oignons coupés fins, plusieurs gousses d’ail tranchées. Couvrir ensuite de quartiers des tomates bien mûres, pelées et épépinées. Remettre la viande. Saler, poivrer. Ajouter un demi citron confit (ou plus) coupé en dés, du thym frais émietté, une branche de basilic, un demi bouquet de coriandre, un peu de gingembre rapé, un piment (ou plus). Goûter l’assaisonnement. Rectifier. Baisser le feu. Oublier (en vérifiant quand même que ça n’attache pas). J’ai servi avec du riz mélangé à des copeaux de tomates confites. Saupoudré le plat de coriandre hachée. Amélie, que j’étais allé chercher au train de 20h00, a aimé...

Mercredi 17 septembre 2014. 20h20.

Isabelle m’a gentiment relancé pour ma chronique de Next. Je l’ai écrite dans la journée. Parlé des marronniers malades un peu partout. Ravagés par la chenille de la mineuse (Cameraria ohridella) et atteints, aussi, par un dépérissement bactérien qui les décime. Pas gai. J’ai pensé à ceux du Cours à Senlis. Ces marronniers de mon enfance. Il faut vraiment que j’aille les voir. Ce sera peut-être ma dernière contribution à Next. Combien y aura-t-il de numéros ensuite ? Des rumeurs courent sur le fait que Françoise-Marie qui a quitté le magazine le mois dernier serait nommée à la direction de la rédaction de Elle. Je l’ai entendu de diverses personnes et tout tend à penser que c’est vrai. Je ne sais pas si elle est superstitieuse, mais je ne vais pas prendre le risque de la féliciter sur une nomination qui n’est pas encore officielle. D’ailleurs, je ne suis pas censé être au courant. Je lui ai quand même envoyé un mot. A elle et à Delphine. Mais pour autre chose… Elles se marient samedi prochain.

mardi 16 septembre 2014

Mardi 16 septembre 2014. 22h00.

Deux jours sans vraiment écrire. Et puis j’ai ma chronique à rédiger pour Next, cette fichue nécro de Goytisolo « à rédiger en avance » et puis proposer aussi des papiers pour les prochains numéros du Monde. J’ai déjeuné chez Catherine et Olivier. Fait des courses à Granville. Le ciel est resté bleu toute la journée. Je suis allé jusqu’à la Croix-Paquerey pour voir la mer. Cela faisait longtemps.

Lundi 15 septembre 2014. 22h10.

Les élagueurs étaient toute la journée chez les Beltoise justement. Ils mettaient à bas le grand peuplier d’Italie du bout du jardin. Un exercice de haute voltige. J’aurais bien aimé qu’ils continuent leur travail avec le peuplier de l’autre côté du chemin, chez Jean-Michel, mon voisin d’en face. Déjà trois ou quatre automnes qu’il me promet qu’il va le rabattre. L’arbre a largement quarante ans. Les jours de tempête, la flèche penche et craque. Si elle cède, elle tombe sur ma maison. Oui, oui, je vais le faire. Mais tu ne le trouves pas beau ? – Si très beau. Dangereusement.

Dimanche 14 septembre 2014. 21h40.

L’auberge du village va rouvrir. Les anciens propriétaires du commerce, à force de n’importe quoi, avaient fini par faire faillite à la fin de l’an dernier. Rien n’allait là-bas. Rien du tout. La cuisine tenait de l’assemblage de mauvaise qualité. On travaillait dans le surgelé, le prêt à garnir et les fonds de sauce en poudre. Quant à l’atmosphère. Un grand écran plat allumé en permanence, des panneaux de bois peints de couleurs criardes qui se voulaient « pub anglais ». De la musique stridulant en permanence dans les oreilles. J’en passe. Comment peut-on gâcher à ce point un endroit magique ? C’était vraiment de la confiture aux cochons. Cet ancien presbytère est à ce point charmant que même les aménagements « discutables » réalisés par l’ancienne municipalité ne sont pas parvenus à l’abîmer. Il y avait beaucoup d’attente à savoir ce qu’allait devenir l’affaire. Quel candidat allait donc choisir le mandataire judiciaire ? La nouvelle vient de tomber. Je crois que nous pouvons être rassurés. Le repreneur est le fils de M. et Mme Beltoise, mes voisins immédiats. J’avais déjà perçu cette proximité comme un gage heureux, mais Laurent Beltoise a surtout un impressionnant parcours culinaire. Il arrive de Corée où il enseignait au Cordon bleu de Séoul. Auparavant, il a été chef des cuisines au Club Med, à l’ambassade d’Espagne… Un professionnel de très grande qualité. Il s’installe à Carolles avec femme et enfant. Je lui ai dit deux mots par-dessus la haie. Quelque chose comme : Bienvenue, merci, et qu’est-ce qu’on est contents.

lundi 15 septembre 2014

Dimanche 14 septembre 2014. 14h30.

Noëlle est de retour à Carolles. Elle venue prendre un verre à la maison. Vite fait, hein ? Je ne reste pas. Elle allait aux mûres avec une amie. Moi, je ne sors pas. Je reste à ma table. Et faute de travailler, je rêvasse, je rêvasse…

Samedi 13 septembre 2014. 23h50.

Je n’ai pas bien travaillé. Resté des heures sur un mot. Défaire. Refaire. J’ai fini par abandonner tout cela. Je suis parti à mon dîner en avance pour flâner un moment dans les chemins. J’ai ramassé deux petits carabes dorés sur un talus vers l’Humelière. Je les ai relachés un peu plus loin. Avant d’arriver chez Monique et Jean-Marie. J'y ai (re)fait la connaissance d'Alice qui a maintenant deux ans et demi. Toute petite et blonde à côté de son père Yannick, immense et brun. Sa femme Elisabeth était restée à Paris pour le travail. Amélie aussi. Dommage pour elles. Ce soir c’était homards à la nage et croze-hermitage.

Samedi 13 septembre 2014. 15h30.

Hier Jean-Marc Jungers m’avait envoyé un petit message : Votre icône est prête. Je suis allé la chercher ce matin. Alors, qu’est-ce que vous en pensez ?, m’a-t-il fait assez content. Il peut l’être… De derrière le vieux vernis sale est apparue une scène d’une infinie délicatesse de tons. Magnifique. Troublante. A y regarder bien à présent, je ne pense pas qu’il s’agit d’une Annonciation. On y voit un ange tenant une épée, probablement l’archange saint Michel et, à son côté, une sainte, avec contre son cœur la croix du Martyre et à la main l’épée de son supplice. Sainte Agnès de Rome ? Sainte Catherine d’Alexandrie ? Il faudrait que quelqu’un puisse me traduire ce qui est écrit en cyrillique. Enfin, il y a, au dos, ce petit bout de papier collé en memento. On y lit : Tableau pris par auguste Barth. Aubier Voltigeur au 86e de ligne – 2e bataillon dans une maison de Sébastopol, le jour de l’entrée de l’armée française dans la ville en ruines. C’était en 1855. Je suis arrêté quelques numéros plus bas dans la rue des Juifs au Détour, la librairie de Fany Héquet et Raphaël Naklé où il y a un très beau rayon jeunesse. Acheté le cadeau pour les sept ans de Neela, mardi, et une histoire de loup et de portes qui claquent pour Alice, la petite-fille de Monique et Jean-Marie qui m’ont invité à dîner ce soir.

vendredi 12 septembre 2014

Vendredi 12 septembre. 21h45.

Je me suis énérvé à propos d’histoires de sous. La maison des écrivains et de la littérature ne m’a toujours pas réglé les frais de transport de mes interventions à La Courneuve avec les élèves du lycée Rimbaud. A Nice, le contrat de vacataire que j’avais signé en juin pour la rédaction du dossier de presse du Festival du livre, s’est visiblement perdu. Vous pourriez en renvoyer un exemplaire ? J’attendrai fin octobre pour être payé. Et chez Chronopost, personne n’envisage raisonnablement de me rembourser les frais de port et la valeur du colis qu’ils m’ont égaré. Des heures au téléphone à essayer de débrouiller tout cela. Je n’ai pas bien travaillé.

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