Georgette nous a donné deux boîtes des œufs de Marie-Thérèse. Je sais que vous attendez du monde… Nous avons passé la journée à préparer la maison et le jardin. Le ménage. Faire les lits. Ramasser les feuilles du peuplier qui envahissent la cour. Ratisser les allées. Les Jouenne sont passés nous livrer le bois pour l’hiver. J’ai fait quelques allusions au fait que nous allions bientôt nous retrouver en rupture de calva. Mais ça ne devait pas être le moment d’en parler. La conversation a roulé sur le temps. Il faudra insister. Plus tard. Panique au moment d’aller chercher Marion et Jérôme à Granville : les clés de voiture avaient disparu. Nous avons cherché partout. En vain. Le temps d’aller chercher le double chez Georgette, je suis parti très en retard. Ils ont attendu un bon quart d’heure. Tout le monde s’est mis à nouveau à la recherche de ces fichues clés. J’en ai failli oublier la côte de bœuf dans le four. Il était moins une.
jeudi 17 septembre 2009
Vendredi 4 septembre. 23h10.
Par Xavier Houssin le jeudi 17 septembre 2009, 18:38
Jeudi 3 septembre. 23h50.
Par Xavier Houssin le jeudi 17 septembre 2009, 18:37
Jeux d’Épreuves avec Sabine, Etienne et Frédéric. Je défendais Un mal sans remède d’Antonio Caballero. Tous ont été enthousiastes sur le livre. Comme à chaque fois qu’il y a cette unanimité, je m’en suis senti rassuré, conforté. Et puis ce texte me touche très particulièrement. Au delà des péripéties tragi-comiques dans lesquelles il embarque son héros, Antonio Caballero, dit simplement à quel point il est difficile d’écrire un poème. Cela fait des mois que je dois rendre mon recueil à Nicole pour Caractères. Et ce n’est toujours pas ça. Toujours pas. J’ai retrouvé Amélie à la gare de Vaugirard. Nous avons pris le train de 20h00.
Mercredi 2 septembre. 23h00.
Par Xavier Houssin le jeudi 17 septembre 2009, 18:36
Je suis passé chez Buchet envoyer les épreuves des Innocentes. Pris un verre avec Pascale au J’Go. Son livre sort en janvier chez Joëlle Losfeld. J’ai continué ma lecture des textes de Jean-Yves Cendrey tout l’après-midi. Impossible de me détacher des Morts vont vite.
Ca tombe !
- Quoi ?
- Mais tout !
- Tout tombe !
Mardi 1er septembre. 22h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 17 septembre 2009, 18:35
J’ai envoyé mon papier à Florence sur Mère Cuba de Wendy Guerra. Avant j’avais appelé Marianne Millon, sa traductrice pour vérifier quelques détails. Nous avons parlé aussi de ses poèmes. Trois recueils parus. Platea oscura, écrit quand elle avait dix-sept ans. Cabeza rapada, ensuite et Ropa interior, l’an dernier. J’aimerais beaucoup les lire. Les déchiffer plutôt, car mon espagnol est plus que rudimentaire. Elles seront toutes les deux aux Correspondances de Manosque. J’aurais peut-être l’opportunité de revoir Wendy Guerra pendant son séjour en France, à ce moment-là. Claire et Emmanuel sont partis aujourd’hui pour un voyage d’une semaine en Écosse. Le cadeau de leurs quarante ans de mariage. La famille de Claire est originaire de là-bas.. Et nous, on y va quand ?, m’a demandé Amélie comme je la retrouvais, au Marché Saint-Germain, en fin de journée.
Lundi 31 août. 23h50
Par Xavier Houssin le jeudi 17 septembre 2009, 18:33
Soirée de rentrée au Virgin des Champs-Elysées avec la remise du prix Laurent Bonelli. Laurent est mort en décembre 2006. Le prix a été créé dès l’année suivante. Je pense souvent à lui. Nous avions avions surmonté tous les deux une espèce de timidité d’approche grâce à quelques amis en commun. Jean-Philippe qu’il avait rencontré au travers d’une vraie coïncidence de destin à la parution d’Accès direct à la plage. Katherine aussi, chez qui il allait l’été aux Petites-Dalles. Le lauréat cette année était Vincent Message pour Les veilleurs, volumineux premier roman de la folie et du rêve, paru au Seuil. Une histoire de L’autre côté... Géraldine me l’a présenté. Je dois le revoir en septembre avec François Beaune à la Villa Gillet. Jérôme est passé en coup de vent. En fait, il venait chercher quelques kilos de tomates qu’on lui avait ramenées du potager. Nous l’avons un peu abandonné, même pas dit au revoir d’ailleurs, tant nous étions embarqués dans les retrouvailles avec les uns et les autres. Dans ces moments, je ne suis pas forcément très à l’aise. Il m’arrive, de plus en plus souvent, de ne pas me souvenir du nom des gens. Cela amène des conversations bizarres dont j’ai du mal à trouver l’issue. Ce soir, cela est arrivé avec Thierry Hesse. Rien à faire. Nous étions pourtant ensemble au Salon du premier roman de Draveil en 2003. Il venait de publier Le cimetière américain. Moi, La ballade de Lola. Lorsque je me suis rendu compte que c’était lui, il était déjà loin. Trop tard. C’est tellement idiot. Je vais lui envoyer un mot. Embrassé Delphine, Diane, Claude… Promis à Bénédicte, une fois de plus, de l’appeler. Nous n’avons pas été fichus de nous voir de toute l’année dernière. Quelques cigarettes sur le trottoir. Nous avons pris, pour rentrer, le 80, avenue Montaigne.
Dimanche 30 août. 23h00
Par Xavier Houssin le jeudi 17 septembre 2009, 18:31
Toujours Georgette. Comme nous étions un moment avec elle dans l’après-midi, entre deux considérations sur le temps et les nouvelles des uns et des autres, elle a laissé échapper quelques mots sur Baugy, le village de l’Oise picarde où M. Mazurel, le patron de mon grand-père Joseph, possédait un genre de manoir fin XVIIIe, début XIXe. Joseph était chauffeur. Il conduisait la Delaunay. Cela se passait vers 1924-1925. Elle m’en avait parlé quand je l’avais questionnée au moment de l’écriture du 16 rue d’Avelghem. J’avais cru comprendre qu’il s’agissait d’une sorte de parenthèse tranquille. Mais aujourd’hui elle a dit : C’est là que les malheurs ont commencé. Et puis elle s’est tue. Bon, vous revenez la semaine prochaine ? Quels malheurs ? Enfant, ma mère m’avait amené à Baugy, au détour d’une « excursion » à Compiègne. Je me souviens d’une grille et d’une grande allée. Plus du tout de ce qu’elle avait pu me raconter. Reprendre tout cela avec Georgette ? Je ne sais pas. Je n’ose pas. J’ai tellement le sentiment qu’il faut la laisser en paix avec ses souvenirs et ses secrets.
mercredi 9 septembre 2009
Samedi 29 août. 21h10
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 23:58
Nous sommes allés tôt au marché de Granville. Passage à la gare pour acheter les billets de train de rentrée. Vendôme dans quinze jours où je suis invité à « Zinc de livres ». Lyon où j’anime fin septembre un débat à la Villa Gillet avec François Beaune et Vincent Message. Nous avons ramené des fraises à Georgette. Pour une fois que vous passez avant midi, je peux vous offrir quelque chose. Un verre de vin blanc ? Elle sort un peu tous les jours. Un tour jusqu’à la mairie. Quelquefois jusqu’au bout du chemin de l’Humelière. Elle lit beaucoup aussi. J’ai presque tout fini. Il va falloir lui refaire sa petite provision. Pour l’instant elle est dans les Souvenirs curieux d'une espèce de Hongrois de Georges Walter. C’est vraiment intéressant, dit-elle. Ils ont contemporains tous les deux. Elle est même son aînée. D'à peine plus de deux mois…
Vendredi 28 août. 23h00
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 23:30
Marie a vingt-cinq ans depuis ce matin. Elle est grande, ma petite fille…
Jeudi 27 août. 23h50
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 17:05
Pas eu le courage de prendre le train de sept heures. Dans le suivant, je me suis retrouvé dans le même wagon que Jean-Claude qui rentrait chez lui, du côté de L’Aigle. Parlé de la rentrée, de la nouvelle formule de Livres Hebdo. J’ai fait les courses à Granville. Un coup de fil à Georgette. Tu as besoin de quelque chose ? Marie avait laissé la maison impeccable. Juste un bouquet de dahlias, fané dans un vase. Elle n’avait pas dû oser y toucher. Mais, au jardin, l’herbe était jaune paille, les haies flapies. Il n’est pas tombé une goutte depuis longtemps. J’ai tant arrosé la vigne, les rosiers, les hortensias, que j’ai mis le puits à sec. Il ne devait pas être très plein... Au potager, même paysage. La terre craquelée. Là, cependant, il restait suffisament d’eau. J'ai remonté des seaux et des seaux. Le soir, tout avait relevé la tête. J’ai cueilli des tomates. Ramassé, pour en faire une, plusieurs salades abîmées. Dîner vite prêt. Quelques langoustines. Une bouteille de chablis au frais. J’ai été chercher Amélie à la gare.
Mercredi 26 août. 22h00
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 17:03
Rangements un peu désepérés dans l’appartement. Depuis le printemps et le début des travaux de chauffage dans l’immeuble, nous avons dû remonter tout le contenu de la cave pour que les ouvriers changent les tuyauteries qui la traversent. Rien n’a avancé. Nous vivons toujours avec une dizaine de caisses entassées dans la cuisine : livres, outils, berloufes en tout genre. Impossible d’accéder aux placards. La concierge se fait évasive : Ils vont sans doute recommencer en septembre…
Mardi 25 août. 22h50
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 17:02
Problèmes de train à Montparnasse. Le TGV de Bordeaux a été bloqué plus d’une heure à quai. On avait découvert un de ces fameux « colis suspects » abandonné à l’intérieur. Grand ballet de la police, des services de sécurité. Arrivée des démineurs. J’ai réussi à faire prévenir Jean-Yves Cendrey de mon retard. Il m’attendait à la gare sous des trombes d’eau. Quelques kilomètres dans un paysage de vignes lavé, lessivé. Il vit maintenant à Berlin avec Marie Ndiaye et leurs trois enfants. Leur maison d’ici est comme une péniche restée à l’amarre. Un lieu préservé et stable mais qui continue de remuer d’un très léger tangage. C’est une ancienne auberge de village qu’il a retapée de la cave à la charpente. Cendrey est un écrivain qui a du cœur à l’ouvrage. J’admire vraiment son travail, ses livres. Une quinzaine aujourd’hui depuis Principes du cochon en 1988. A chaque fois, c’est courageux et ferme. Cyniquement tendre. Toujours bouleversé. Je crois que je pourrais d’ailleurs dire que j’ai de l’affection pour ce qu’il écrit. Cela paraît bien loin de ce que je fais. Mais va savoir… Cette proximité étrange me complique énormément les choses quand il s’agit d’écrire un papier. J’avais mis un temps infini à rédiger, l’an dernier, mon article pour Le Monde sur La maison ne fait plus crédit. Là, je me lance dans un portrait à l’occasion de la sortie de son dernier roman, Honecker 21, chez Actes Sud. Un texte qui fait le constat de nos humiliations quotidiennes, de notre mise à l’écart sociale, permanente, dans un monde qui n’a plus besoin de nous. Tout se dérègle. Tout nous abandonne. L’univers de Matthias Honecker, ce trentenaire dont il nous raconte les « crises », les mêmes que dans La chasse au Snark, s’effondre sous les emmerdements du quotidien. Une cafetière qui lache le dimanche, dernier jour de la garantie, une voiture qui ne cesse de tomber en panne, une couronne dentaire, un vélo. Et un patron odieux, un couple où rien ne va plus. On rit, et c’est épouvantablement triste. Et désespérant. Déjeuner avec Marie. Entraperçu leurs deux garçons, Silvère et Romaric. Nous avons parlé tout l’après-midi. Mon Dieu, que le papier va être difficile. J’ai remis mes notes au propre pendant le trajet de retour. Amélie m’attendait à la gare. Le train était à l’heure, cette fois.
Lundi 24 août. 22h10.
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 16:59
Amélie a commencé ce matin, « pour de vrai », chez Liana Levi. Elle y a pris ses marques un peu pendant l’été. Je la sens vraiment contente malgré son inquiétude de rentrée des classes. J’ai préparé ma rencontre de demain avec Jean-Yves Cendrey. Je vais le voir du côté de Bordeaux où il passe l’été en famille. Relu, pris des notes. J’ai été chercher Amélie à son travail en fin de journée. Un verre à la terrasse du Balzar. Fatiguée ? – Moi aussi.
Dimanche 23 août. 23h00
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 16:59
Olivia et Gideon sont passés avec leurs enfants, Céleste et Finnan. Ils venaient nous apporter nos cadeaux de mariage : la petite pendulette qui me vient de Josette France et dont Gideon a refait le mécanisme et quatre très jolis verres à cognac en cristal. Ils ne sont pas restés longtemps. Nous avons fait les valises (énormes, encore…). Emmanuel nous a accompagnés à la gare de Cannes. Prochain séjour, sans doute, en octobre pour le festival de Mouans-Sartoux. Retrouvailles un peu lasses avec le désordre de l’appartement. Nous avons fui pour dîner au Café du Commerce. Les vacances sont finies.
Samedi 22 août. 23h50
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 16:58
J’ai rédigé le papier sur Un amour exclusif, le premier livre, d’une journaliste allemande, Johanna Adorján. Entre le récit à rebours et l’enquête intime, il raconte, presque vingt ans après le suicide de ses grands parents, István et Vera, deux juifs de Budapest rescapés de la Shoah et réfugiés au Danemark après l’insurrection de 1956, l’histoire de leur relation, rare, fusionnelle. Tendre et inquiète. Au soir nous étions invités à une fête de famille. Les quatre-vingt dix ans de « Tante Simone », grand-tante d’Amélie, une vieille dame très douce que je n’avais jamais rencontrée. Ses enfants lui avaient préparé un anniversaire « surprise ». Tables installées dans leur jardin à Grasse. Couples, adolescents, enfants, nous étions vraiment nombreux. Je ne m’effraie plus de cette multitude de parents, mais je suis loin d’être encore d’être en pays de connaissance.
Vendredi 21 août. 21h40
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 13:05
J’ai écrit le portrait d’Antonio Caballero pour Le Monde. Envoyé le papier à Florence. Planté pour Claire au jardin les grandes marguerites (Leucanthemum x superbum) que j’avais ramenées des Fontenelles où elles poussent en énormes touffes. Elles devraient s’acclimater ici. Résultat au printemps prochain.
Jeudi 20 août. 22h45
Par Xavier Houssin le mercredi 9 septembre 2009, 13:05
Vincent, un des oncles d’Amélie nous avait offert pour notre mariage et pour les quarante ans de celui de Claire et d’Emmanuel un déjeuner à Monaco, chez Ducasse, au Louis XV. Je craignais un peu le côté souvent ampoulé de ces restaurants chics et étoilés. Mais le service, tout en étant très attentionné, s’est déroulé sans chichis. J’ai été très impressionné par la dextérité du trancheur qui nous a découpé la pintade rôtie. Du grand art. Moi qui fais toujours allègrement une bouillie d’os et de cartilages lorsque je que je me risque à l’exercice. Je ne sais vraiment pas m’y prendre et je m’efforce de confier la tâche à quelqu’un d’autre. Sans grand succès, car chacun trouve toujours un motif pour se défausser. A chaque fois je repense au premier chapitre de Monsieur Bergeret à Paris d’Anatole France.
M. Bergeret était à table et prenait son repas modique du soir; Riquet était couché à ses pieds sur un coussin de tapisserie. Riquet avait l'âme religieuse et rendait à l'homme des honneurs divins. Il tenait son maître pour très bon et très grand. Mais c'est principalement quand il le voyait à table qu'il concevait la grandeur et la bonté souveraines de M. Bergeret. Si toutes les choses de la nourriture lui étaient sensibles et précieuses, les choses de la nourriture humaine lui étaient augustes. Il vénérait la salle à manger comme un temple, la table comme un autel. Durant le repas, il gardait sa place aux pieds du maître, dans le silence et l'immobilité.
-C'est un petit poulet de grain, dit la vieille Angélique en posant le plat sur la table.
-Eh bien! veuillez le découper, dit M. Bergeret, inhabile aux armes, et tout à fait incapable de faire œuvre d'écuyer tranchant.
-Je veux bien, dit Angélique; mais ce n'est pas aux femmes, c'est aux messieurs à découper la volaille.
-Je ne sais pas découper.
-Monsieur devrait savoir.
Ces propos n'étaient point nouveaux; Angélique et son maître les échangeaient chaque fois qu'une volaille rôtie venait sur la table. Et ce n'était pas légèrement, ni certes pour épargner sa peine, que la servante s'obstinait à offrir au maître le couteau à découper, comme un signe de l'honneur qui lui était dû. Parmi les paysans dont elle était sortie et chez les petits bourgeois où elle avait servi, il est de tradition que le soin de découper les pièces appartient au maître. Le respect des traditions était profond dans son âme fidèle. Elle n'approuvait pas que M. Bergeret y manquât, qu'il se déchargeât sur elle d'une fonction magistrale et qu'il n'accomplit pas lui-même son office de table, puisqu'il n'était pas assez grand seigneur pour le confier à un maître d'hôtel, comme font les Brécé, les Bonmont et d'autres à la ville ou à la campagne. Elle savait à quoi l'honneur oblige un bourgeois qui dîne dans sa maison et elle s'efforçait, à chaque occasion, d'y ramener M. Bergeret.
-Le couteau est fraîchement affûté. Monsieur peut bien lever une aile. Ce n'est pas difficile de trouver le joint, quand le poulet est tendre.
-Angélique, veuillez découper cette volaille.
Elle obéit à regret, et alla, un peu confuse, découper le poulet sur un coin du buffet. A l'endroit de la nourriture humaine, elle avait des idées plus exactes mais non moins respectueuses que celles de Riquet.
J’ai découvert ce roman il y maintenant bien trente ans, acheté d’occasion chez Eppe rue de Provence dans l’édition de 1901 chez Calmann-Lévy. J’ai remonté à rebours toute l’Histoire contemporaine (L’Orme du mail, Le Mannequin d’osier, L’Anneau d’améthyste …). Je relis très souvent ces textes. Surtout Monsieur Bergeret. Il y a une telle proximité des sentiments, de nos sentiments secoués par les cahots ordinaires du temps. Comment raison garder ? L’écriture est juste. Tellement juste. A Carolles, sur la commode de la chambre, le livre est ouvert aux dernières pages de ce même chapitre, ce moment où Bergeret qui part s’installer à Paris (il est nommé à l’université) retrouve sa fille et sa sœur qui vont l’y accompagner.
-Papa, c'est vrai que nous allons habiter Paris?
-Le mois prochain, ma fille. Tu en es contente?
-Oui, papa. Mais je serais contente aussi d'habiter la campagne, si j'avais un jardin.
Elle s'arrêta de manger du poulet et dit :
-Papa, je t'admire. Je suis fière de toi. Tu es un grand homme.
-C'est aussi l'avis de Riquet, le petit chien, dit M. Bergeret.
Nous avons passé un repas très gai. Complice. Le chef, Pascal Bardet, nous a dédicacé le menu. Photos, tickets de rien, petits mots griffonnés, notre boîte à trésors commence à être pleine. Dehors, c’était la fournaise. Les lieux où l’on se trouve bien forment d’étanches parenthèses. Pour le reste, Monaco est laid et prétentieux... Nous n’avons pas traîné à rentrer. Après-midi à Grasse. Nous cherchions un cadeau pour Alfred, le bébé de Virginie, la tapissière de Carolles. Nous avons fini par trouver de jolies broderies chez Fragonard. Retour aux Margouillats. Jean-Noël et Astrid, des cousins d’Amélie sont passés nous voir. Suite du carnet rose. Ils attendent leur premier enfant pour la fin de l’année. Je commence à me faire à l’actualité heureuse. Je n’ose pas dire au bonheur. Je suis encore si réticent. Si inquiet. Patou est venu dîner. Il n’a pas tari d’éloges sur notre production potagère. Ces tomates, ces radis, formidaable ! J'avoue, ça fait plaisir…
mardi 8 septembre 2009
Mercredi 19 août. 23h40
Par Xavier Houssin le mardi 8 septembre 2009, 23:45
Nous avons pris le train chargés comme des baudets. La valise pleine de légumes des Fontenelles. Des kilos de tomates, de courgettes, de poivrons. Le premier melon (énorme), un beau potimarron. Tout un bric à brac de choses à réparer aussi. Ma perceuse, à graisser et à réviser. Son coffret qui ne ferme plus. Une paire de lunettes de soleil cassées net au milieu (j’y tiens, je les avais sur le nez en Australie), des couteaux à aiguiser. Emmanuel va avoir de quoi faire. C’est la première fois que nous revenons chez les parents d’Amélie si peu de temps après. Impatients de les retrouver. Nous étions là bas pour le déjeuner.
Mardi 18 août. 22h20
Par Xavier Houssin le mardi 8 septembre 2009, 23:45
Nous avons laissé la maison à Marie qui vient y passer une semaine avec des amis. Ménage à fond. Recouvert les fauteuils de grands jetés de coton pour que Beuys, son chat, n’y laisse pas le souvenir de ses griffes. Recommandations pour le potager. Encore une nuit à Paris. Demain, nous partons pour Grasse.
Lundi 17 août. 23h00
Par Xavier Houssin le mardi 8 septembre 2009, 23:44
Un tour à Granville. Cela faisait un moment que nous n’avions pas marché sur le port. Nous nous sommes offert à chacun un tricot Saint-James. Gris et blanc pour Amélie. Rouge et blanc pour moi. Nous commençons à en avoir toute une collection. J’ai rédigé quelques petits papiers pour Le Pèlerin. Relu Un mal sans remède d’Antonio Caballero. Nettoyé, au soir, la terrasse recouverte de feuilles et constellée de figues écrasées.
Dimanche 16 août. 21h15
Par Xavier Houssin le mardi 8 septembre 2009, 23:43
Nous sommes allés embrasser Georgette. Je mangerai bien des huîtres. C’est le marché ce matin. Un vendeur de poulets rôtis, un maraîcher et l’ostréiculteur d’Agon-Coutainville. Nous lui en avons acheté une demi douzaine. J’en avais vraiment envie, vous savez.
« billets précédents - page 108 de 135 - billets suivants »