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mardi 6 octobre 2009

Mardi 22 septembre. 23h50.

« Romans fous, romans louches ». J’ai préparé mes fiches pour le débat dans le train. Un taxi m’attendait à Lyon. J’ai posé mon bagage à l’hôtel. Je suis logé, à nouveau, au Collège Hôtel. Photos d’école dans l’ascenseur, grandes cartes murales Vidal Lablache, chaise de classe et pupitre dans la chambre. Je ne suis pas certain de m’y sentir très à l’aise. Ecrit quelques cartes postales en buvant un verre de mâcon à la terrasse de La Cave des voyageurs, un bar à vins de la place Saint-Paul. Quelques pas le long des quais de Saône avant l’heure du rendez-vous. J’ai fait le trajet jusqu’à la Villa Gillet avec Martine qui accompagnait Vincent Message. Là-bas, nous avons retrouvé François Beaune, Guy aussi, Marion qui remplace Adélaïde pendant son congé maternité, et toute l’équipe de la Villa. Beaucoup de monde dans la salle, comme la dernière fois où j’étais venu ici, en mars. J’ai commencé avec ce court passage du deuxième chapitre d’Alice que je connais par cœur. « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Comme tout est bizarre aujourd’hui ! Pourtant, hier, les choses se passaient normalement. Je me demande si on m’a changée pendant la nuit ? Voyons, réfléchissons : est-ce que j’étais bien la même quand je me suis levée ce matin ? Je crois me rappeler que je me suis sentie un peu différente. Mais, si je ne suis pas la même, la question qui se pose est la suivante : Qui diable puis-je bien être ? Ah, c’est là le grand problème ! ». Comment aborder autrement ces deux premiers romans du rêve et de la folie ? En fait j’ai essayé de jongler avec. Animer un débat est toujours une petite mise en scène de l’à peu près. L’important est ce que diront les auteurs. Ce sont eux que le public vient écouter. J’ai trouvé François Beaune particulièrement généreux dans l’échange. Son livre, où se ramassent les carnets intimes d’un psychotique est tout compliqué d’émotion. Un sac de nerfs du tendre, de l’attendri soucieux. A la fin de l’échange, parmi les gens qui attendaient pour lui faire signer un exemplaire, une dame est venue vers moi. Vous savez je lis régulièrement votre journal. Et quand il n’est pas à jour, c’est bête, je m’impatiente… On s’est souri. C’est moi qui me sentais bête. - Vous savez, j’ai bien failli arrêter cet été. J’ai, en effet, laissé filer la chronique en juillet-août, prenant juste quelques notes. Après, je rattraperai. Après, on verra. A quoi bon, en effet, ce retour d’agenda sur moi-même ? Mais cette petite ritournelle des faits s’est tellement embobinée dans mes mots et mes projets que je ne parviens plus à l’abandonner. Cette dame a raison. Je dois me mettre à jour. Parce qu’il s’agit de la seule discipline pour parer à mes effrayants à-coups d’écriture. Dîner à une petite dizaine chez Albert, aux Terreaux. Je me suis lancé dans un débat compliqué entre chronique et critique littéraire (J’ai de plus en plus de mal à m’affirmer critique. Qui le peut vraiment d’ailleurs ? Il me semble que le mot n’est plus contemporain…). Il était temps que la soirée s’achève.

Lundi 21 septembre. 23h45

4h30… Réveil tôt des lundis. J’ai rêvé de Nathacha cette nuit. Neuf mois qu’elle est partie à Mayotte, avec Bernard et Neela. Cela ressemblait davantage à une apparition qu’à un rêve. Une histoire sans paroles ou presque. J’en ai été envahi toute la journée. D’habitude, les images se dissipent à mesure qu’elle s’avance, mais là, un sentiment bizarre de présence m’accompagnait. J’étais poursuivi d’inquiétude diffuse. Je vais lui écrire. D’ailleurs, il est plus que temps. Déjeuner avec Anny à la Villa Corse. Nous avons longuement parlé du livre de Fabrice Lardreau, Nord absolu. J’ai beau me sentir très loin cette anticipation politique, il y a dans ce texte quelque chose qui m’attrape. « Caressons la peur et le désarroi, creusons la haine, continuons lentement, méthodiquement, et voyons où elles nous mènent. » Je vais essayer de proposer un petit papier à Raphaëlle pour Le Monde. Sauf que j’ai déjà pas mal de retard… Relu Les veilleurs de Vincent Message et Un homme louche de Patrick Beaune. Pris des notes pour le débat de demain à Lyon. Amélie est rentrée tard. Elle accompagnait un auteur à une soirée. Nous avons déballé un peu de saumon fumé et ouvert la première des bouteilles de bourgogne blanc offertes par Antonie et Vincent pour le mariage.

lundi 21 septembre 2009

Dimanche 20 septembre. 22h50.

Nous avons cueilli les derniers haricots verts, les dernières tomates du potager. La fin des récoltes est pour bientôt. Restent les potirons, les courges. Après il y aura l’ail à planter et puis retourner la terre. Encore un peu de temps... Longue balade sur la falaise, retour vers le bourg par les chemins. Nous avons ramassé des pommes de pins pour les prochaines flambées. Entre deux pierres, j’ai trouvé une salamandre, morte depuis peu. Je l’ai ramassée. Précautionneusement nettoyée à la maison et conservée dans l’alcool pour mon petit musée zoologique. Après-midi tranquille. Trop tranquille. Je n’arrive à rien faire. Tout se mélange et s’enchevêtre. Des nouvelles, au soir, de Toinon, une des tantes d’Amélie qui avait fait une attaque vendredi. Aujourd’hui elle semble bien sortie d’affaire.

Samedi 19 septembre. 23h50.

Cinquante-quatre ans. Le Kärscher ne fonctionne plus. Le téléphone portable que je viens d’acheter non plus, ou plus vraiment. Petites banderilles des objets neufs qui vous lachent. Je les reçois comme autant de signes. Il est plus que temps que j’écrive mon papier sur Honecker 21 de Cendrey. Nous avons fait le marché à Granville. Des homards, des praires. Après tout, c’est fête… Amélie m’a offert en cadeau la toile début de siècle que j’avais remarquée chez Walter au début de l’été. Une gardienne d’oie poussant son troupeau dans un chemin creux. Avec une perspective un peu décalée qui donne à cette scène champêtre une séduisante étrangeté. Nous sommes allés chercher Georgette en début de soirée. Bu du champagne. Elle m’en a dit un peu plus sur Baugy et les malheurs. Pauvre joseph. Ca pourrait s’appeler La honte de mon grand-père. Là aussi, il faudrait que je l’écrive.

Vendredi 18 septembre. 22h45.

Rendez-vous tôt chez le cardiologue. Décidemment, c’est le quadrille des spécialistes. Voulez-vous, ne voulez-vous pas, voulez-vous, ne voulez-vous pas, voulez-vous entrer dans la danse ? De nouveau, traitement, examens. On se voit dans un mois… Nous étions à Granville en début d’après-midi. Visite à Georgette. Je ne vous attendais plus. Il a plu cette semaine. Le jardin a reverdi. Il sent la terre fraîche. Le tonneau de récupération d’eau est plein. Tellement à ras qu’un des poissons rouges est passé par dessus-bord.

Jeudi 17 septembre. 23h10

Trié le courrier. Rangé. Rangé encore. J’ai l’impression d’étouffer sous le désordre. Impossible de travailler.

Mercredi 16 septembre. 22h00

J’étais au Seuil pour l'envoi de quelques nouveaux services de presse de l'anthologie Cayrol. Un saut par chez Gallimard où Françoise m’a donné le beau « Quarto » des romans de Louis Guilloux. Il faisait très doux. Feuilles mortes et marrons. J’ai retrouvé Amélie à la sortie de son travail, square Paul-Painlevé, après avoir flâné longtemps dans les rues.

Mercredi 16 septembre. 1h20

J’ai été voir Marie-Rose dans sa librairie aux Abesses. Elle est en plein Prix Wepler. Déborde d’enthousiasme. J’en suis sorti tout ragaillardi. Je lui avais acheté deux trois livres pour Louise et Basile, les enfants d’Antonie et Vincent, chez qui nous étions invités à dîner avec Marion et Jérôme. Ils habitent un trois pièces tout près du parc Georges-Brassens et parlent de déménager. Le loyer est très raisonnable. Du coup, je rêve…

Mardi 15 septembre. 18h30

Je suis passé chez Buchet. Rendez-vous avec Vera. Café avec Pascale. Petit point avec Claire après les envois d’épreuves des Innocentes à la presse. Ca démarre pas mal. Elle a vraiment fait un beau boulot. Pourvu que ce titre marche. J’avais rendez-vous pour déjeuner avec Aurélie au Bistrot de Paris, rue de Lille. Elle venait, « en voisine », de La revue des deux mondes, où elle pige régulièrement. Elle m’a donné des nouvelles de Page où nous nous étions rencontrés en 2006, quand j’y avais travaillé un ou deux mois. J’en garde un horrible souvenir. Tout se passait là-bas comme dans « Un thé chez les fous », ce chapitre d’Alice où la pauvre doit sans cesse changer de place et où elle se retrouve toujours devant de la vaisselle sale. Pouah. Maintenant, c’est Virginie, la rédactrice en chef, qui vient d’être remerciée. Chacun son tour... Très vite, nous avons parlé d’autre chose. J’avais rendez-vous l’après-midi avec Renaud, chez lui, rue des Martyrs. Nous avions à travailler ensemble un court texte sur le statut financier de l’écrivain. Lui et moi savons bien de quoi il s’agit…

Lundi 14 septembre. 21h20

Déjeuné avec Nicole. Elle m’emmène presque toujours dans le petit restaurant végétarien en face de Caractères. Quiches aux légumes. Lasagnes aux légumes. Comme ils ne vendent pas de vin, elle apporte notre bouteille. Cette fois, c’était du zampa, un cru indien puissant et très « exotiquement » parfumé qu’elle tenait de je ne sais où. Un peu étrange sur la courgette-chèvre-épinards. Nous avons travaillé un bon moment à la chronologie de Bruno Durocher pour l’édition de ses Oeuvres complètes. J’ai encore deux volumes à regarder, la préface à rédiger. Rendu promis pour la fin octobre. Pas question d’avoir du retard. Ca commence à se bousculer.

Dimanche 13 septembre. 22h15.

Balade sur les bords du Loir avant de rejoindre une discussion avec groupe d’enseignants. J’ai parlé un peu avec Laurence Tardieu. Trop peu. J’aurais voulu dire davantage, mais je ne me sens capable que d’échanger des banalités. Son écriture me touche beaucoup. Depuis Comme un père en 2002. Elle m’avait fait une longue dédicace en m’envoyant Un temps fou au début de l’année. J’avais hésité à lui adresser un mot à l’époque. Je ne l’avais pas fait. Pour les mêmes raisons. Ces émotions-là me restent, sans phrases. Ne rien pouvoir dire de sensible aux écrivains qu’on aime. Un comble… C’est peut être la raison pour laquelle j’écris des papiers. Il y avait une visite de l’abbaye de la Trinité. Nous étions une petite troupe d’auteurs à suivre la conférencière. Une dame vraiment très érudite. Trop sans doute. La salle capitulaire, les stalles du chœur, Geoffroy Martel, comte de Vendôme, Agnès de Poitiers (sa fille ?), impératrice d’Allemagne, le pape Grégoire VII... Au bout d’un moment nous avons commencé à l’abandonner, par groupes de deux, de trois. Ca ressemblait à cette scène d’un film ( peut-être Les 400 coups de Truffaut, pas sûr…) où les enfants quittent la promenade les uns après les autres et où le pion se retrouve tout seul. Dans les jardins du cloître, nous avons attendu la dégustation de vins prévue au programme. Je suis resté fidèle au gris, ce rosé très pâle du pineau d’Aunis ce cépage planté partout ici, de Cheverny jusqu’à Saumur. Trinqué avec Alain Jaubert avec qui je me suis découvert plein de manies botaniques communes. Je vais lui envoyer des graines… Lectures. Signatures. Nous sommes passés voir Edouard Manceau, l’auteur des aventures de Capucine la souris qui avaient tant plu à Victoria qu’il fallait lui relire le livre tous les quarts d’heures. Repartis avec un dessin pour elle à envoyer au Mexique. Nous avons quitté Vendôme en milieu d’après-midi. Trois fois rien de regrets. Une éternité que je n’avais pas éprouvé cette douceur du Val de Loire.

Samedi 12 septembre. 23h40.

Amélie m’a accompagné à Vendôme. J’y étais invité pour « Zinc de livres ». La manifestation littéraire est en effet installée dans les cafés la ville. Trois quarts d’heure de TGV. Je me suis retrouvé à la terrasse d’un bar, place Saint-Martin, aux côtés de Hafid Haggoune qui a publié, au début de l’année, Rêve 78 chez Joëlle Losfeld, Alain Jaubert et José Artur. J’étais un jeune homme pétri de trouille quand j’avais été voir ce dernier, dans les années 1970, à la fin d’un de ses Pop Club. Je voulais monter la Mélanie de La Harpe au théâtre. Je me souviens qu’il m’avait écouté très très patiemment. Après quelques verres de vin gris, je suis parvenu à lui raconter. Là encore, j’ai trouvé qu’il était patient. Après-midi de signatures. Le soir, dîner au théâtre. Guy Goffette était reparti. Salué Alain Rémond. A table, nous avons retrouvé Alain et Hafid. Et Hafed Benotman, Sylvie Gracia, Fabienne Juhel, Jake Lamar… Médiocre repas, mais ça n’avait vraiment pas d’importance.

jeudi 17 septembre 2009

Vendredi 11 septembre. 23h40.

Ils auraient pu choisir une autre date… J’ai passé la matinée à l’Hôtel-Dieu. Un rendez-vous pris par la spécialiste que j’avais vue en juillet. Prise de sang, analyses, examens. Entretien avec un médecin. Une diététicienne. Résultat : je vais mieux, mais je reste malade. Et puis l’hôpital me provoque une angoisse impossible à calmer. Ma tension fait des bonds, encore plus haut que d’habitude. Je vous prescris quelque chose. – Non merci. S’il vous plaît. Pas ici. Pas maintenant. J’ai répondu non à tout d’ailleurs. En sortant, j’ai appelé le cardiologue de Brigitte. En ville, comme ils disent. Déjeuner avec Amélie chez Guiseppe. Tout va aller bien, tu sais. Je me suis efforcé, la journée, de penser à autre chose. Ecrit mon papier sur les Eclats d’enfance de Marie Sizun. Un récit doux et inquiet sur ses premières années passées dans le XXe arrondissement, entre la porte des Lilas et les hauts du Télégraphe. J’ai pensé à cette toile XVIIIe de Charles-Léopold Grovenbroek, que j’avais découverte, enfant, au musée Carnavalet : Vue de Paris après Belleville. Oui, c’est ça. Fermer les yeux sur le motif et les rouvrir, un instant, sur les paysages d’avant.

Jeudi 10 septembre. 22h00

Je commence à recevoir, en copie, les courriels de l’Association de défense de la vallée du Lude. Ma mère en a été la présidente pendant très longtemps. J’en suis toujours adhérent. L’autre jour, à Carolles, Patrick Dacheux est passé à la maison. J’ai compris qu’il serait content que je participe un peu à leurs travaux. Je vais m’y mettre, c’est nécessaire. L’équilibre, là-bas, est si fragile. Reste à trouver le temps.

Mercredi 9 septembre. 22h30.

Jean-Yves Cendrey était à Paris pour deux jours. On s’est vus entre ses rendez-vous. Quelques verres au J’Go à se raconter la vie simple. Je n’ai toujours pas commencé à écrire mon papier sur lui…

Mardi 8 septembre. 23h20.

Je suis allé au Seuil, envoyer les services de presse de mon anthologie poétique de Jean Cayrol. Le livre est en librairie à la fin du mois. Plus de deux ans que ce projet a débuté. J’ai vraiment le sentiment d’avoir accompli quelque chose d’important. De rendre un peu de ce que l’on m’a donné. Je reviens de si loin que j’ai peur de me perdre. J’ai mis un long mot dans l’exemplaire pour Jeanne Cayrol. J’aimerais retourner la voir à Bordeaux. Déjeuné avec Brigitte au Perron. C’est toujours un si grand plaisir. Je lui fais pas beaucoup de papiers dans l’année. Les derniers étaient pour des « lectures de vacances » au Pèlerin. Cette rentrée, il y avait bien Passage des larmes d’Abdourahman A. Waberi, mais c’est Christine qui le fait pour Le Monde. Je voyais Christine, justement, en fin d’après-midi. Un verre au Sauvignon. On ne s’était pas vus depuis mai et le mariage. Parlé du journal. Des livres que nous avons lus. Un peu de nous. Amélie est venue nous rejoindre. Nous sommes rentrés doucement.

Lundi 7 septembre. 21h20

Impossible de travailler. L’appartement est sans dessus dessous. J’ai passé la journée à ranger. Je ne sais pas quand nous récupérerons la cave. En attendant les cartons sont partout. J’ai trié, jeté, remis dans un ordre précaire. Libéré la cuisine. Si nous restons ici, et je ne vois pas bien comment nous pourrions déménager, il va falloir que je retrousse mes manches. Il y a de la plomberie, de l’électricité, de la peinture. Je touche à ma névrose. Par quoi commencer ?

Dimanche 6 septembre. 22h40.

Déjeuner tous ensemble chez François à Genêts où nous étions allés pour le mariage en mai. Vous nous feriez rôtir une oie, un jour ? Rendez-vous pris en décembre, un jour de semaine. D’ici là, j’espère bien que nous aurons l’occasion d’y retourner. François m’a glissé un manuscrit en italien, écrit par son beau-frère, comédien. Si vous pouviez le faire lire… Nous avons une courte sieste sur l’herbu à Saint-Nicolas. Soleil doux. Pas un bruit. Laurence, Patrick, Marion, Jérôme, sont partis en fin d’après-midi. Avant de nous coucher, nous avons mis en pots la confiture de raisins, cueillis hier sur la treille. Cinq kilos de minuscules grappes de breton, le cépage du chinon, dont j’avais rapporté une bouture de la maison de Christian, à la Croix-en-Touraine. Il y a bientôt trente ans. Ca sentait la framboise dans toute la maison.

Dimanche 6 septembre. 2h20.

Nous avions prévu de nous coucher de bonne heure. Un vœu pieux. J’avais acheté un gros carré d’agneau chez Bisson. Amélie avait fait un gratin avec les légumes du potager. Nous avons fini la soirée en buvant le calvados de M. Jouenne. La dernière bouteille.

Samedi 5 septembre. 19h30.

Jérôme a retrouvé le trousseau dans la poche d’un tablier de jardin. Ce qu’elles faisaient là ? Mystère. Laurence et Patrick sont arrivés de Rouen. Nous nous sommes gavés d’œufs et de jambon avant de partir pour Genêts. Le rendez-vous avec le guide pour la traversée de la Baie était prévu à 12h30. Cinq heures de marche aller-retour. Depuis combien de temps n’étais-je pas allé au Mont à pied ? Sur le parking du Bec d’Andaine, il y avait foule. Des groupes et des groupes. De quoi être effrayé. Traversée calme cependant, dans le sable et la tangue. Passage des rivières. Une halte sous Tombelaine. On ne peut plus y accéder. Le rocher est à présent une réserve ornithologique. J’y étais grimpé, adolescent, à la recherche des vestiges de l’ancienne forteresse mise à bas par Louis XIV à la fin des années 1660 parce qu’elle était propriété de Nicolas Fouquet. Je n’avais vu alors que quelques pierres envahies de ronces. Nous sommes restés moins d’une heure au Mont Saint-Michel. Le temps d’un café, et encore. Là-bas, c’est la cohue. Il faudra revenir un jour pluvieux d’hiver quand il y aura moins de touristes. J’aimerais qu’Amélie voie l’abbaye. Retour au pas de promenade. Nous étions lanterne rouge. Le guide a dû nous attendre un bon moment. Nous avions envie que cela dure, encore un peu…

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