Amélie est partie à Mouans. J’ai installé mes affaires au bureau de la chambre, la fenêtre ouverte sur les collines. Envoyé à Libération la lettre écrite avec Laurence et Renaud. La passeront-ils ? J’ai travaillé à mon long poème. Nicole me demande le texte pour ce mois-ci. Je termine. Je n’ai presque jamais cessé de le reprendre. La première version doit dater des années 1990. Avant, il y avait même eu des ébauches, d’autres narrations… C’est dire à quel point cela me tient au cœur. Il est temps qu’il puisse être publié. Claire m’a montré les petites pousses vertes qui sont apparues en touffes, là où j’ai planté, en août, les griffes de marguerites ramenées des Fontenelles. Je suis gâté ici. Je m’y sens bien. La maison s’est comme poussé pour me faire une place. Claire me concocte une cuisine affectueuse et attentive. Elle passe me demander toutes les heures si j’ai soif, si je ne veux pas un café. Emmanuel confectionne mes boîtes à insectes. On ne peut pas embrasser les gens ou leur dire merci tout le temps. Pourtant…