Je suis allé chez Buchet faire les envois presse du Anna de Noailles. Claire avait préparé la liste, les étiquettes, les enveloppes. Je glissais des petits mots dans les livres. Surtout n’oublier personne. Pourvu que ce dernier volume ait un bel écho. J’ai retrouvé Isabelle au Café de la mairie. On s’était perdus de vue après qu’elle avait quitté le Cherche-Midi, il y a une bonne dizaine d’années et recroisés par hasard il y a un mois dans le quartier Mouffetard, comme je sortais de Caractères. Après pas mal de soucis personnels, elle reprend du service dans l’édition. Elle venait me parler de L’impatiente, un premier « roman » de Céline Lis, chez Lattès. J’étais vraiment très peu emballé par l’histoire (une jeune femme atteinte d’un cancer, mais qui s’en sort avec courage…) Regarde-le, je t’assure, l’écriture vaut la peine. - Promis, promis… Et puis nous avons bavardé. Ravaudé l’un l’autre nos années. J’ai tant oublié. En fait, je ne sais plus bien comment était le temps, avant. J’ai déjeuné avec Florence aux Charpentiers. Pris des nouvelles de Denoël. Parlé de Richard Morgiève (Il les quitte. Je vais l’appeler…), de Véronique Bergen (Elle vient d’achever un nouveau texte), de Jaunay Clan (Son manuscrit avance). Je suis retourné à mes Anna de Noailles. Terminé assez tard. Amélie avait une soirée de lancement d’un livre chez Liana Levi. Je l’ai attendue au Sauvignon. Lu L’impatiente et jeté aux orties mes préjugés. Le texte suscite une profonde émotion, sans pathos, sans larmoiement. Il a beau se perdre au tournant de ses cinquante dernières pages, il n’en reste pas moins beau. Etonnament pur…