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mardi 16 février 2010

Lundi 15 février 2010. 21h30

J’ai eu le sentiment d’être à contre-courant d’un flux lent et lourd toute la journée. J’ai pris des notes pour mon cours de mercredi. Pour le reste, mal travaillé…

Lundi 15 février 2010. 6h45

Cinq heures et demi du matin. Je conduisais Amélie à la gare. A Jullouville, devant la mairie, un contrôle de gendarmerie. Coupez le moteur. Montrez-moi les papiers du véhicule. Quand je pense que j’avais hésité à les prendre. Ca n’a pas duré longtemps, nous étions en règle. J’avais roulé doucement, nous avions nos ceintures de sécurité… N’empêche, je n’étais pas à l’aise en repartant. Qu’est-ce qu’ils font là, avant l’aube, sur cette route déserte où l’on ne croise que les camions de ramassage des ordures ? Ce sentiment d’être soumis, silencieux et craintif. Forcément coupable de quelque chose. Nous avions mal dormi. Déjà épuisés au réveil. Amélie s’est pelotonnée dans son siège, contre la vitre. J’ai regardé le train s’éloigner. Remonté les quais tout seul. Les trottoirs de Granville étaient jonchés des confettis du carnaval d’hier. Je suis passé par le port. Croisé trois fêtards déguisés. Au retour, pas une seule voiture. Les pandores étaient au même endroit. Ils m’ont à nouveau arrêté. J’ai bien cru que cela allait recommencer. Mais l’un a dit aux autres : C’est fait, je l’ai vu. Et à moi : Circulez ! Toujours nuit. Je me suis fait couler un café à la maison. J’étais tout nauséeux d’ennui et de tristesse.

lundi 15 février 2010

Dimanche 14 février 2010. 22h00.

Continué les rangements toute la journée. Ca a l’air sans fin, mais ça avance. Tout est, au moins, regroupé : les photos, les manuscrits, les archives… Le placard de mon bureau est enfin accessible. Sans Amélie, je n’y serais jamais arrivé.

Dimanche 14 février 2010. 0h20

Grands rangements. Les placards, les tiroirs, les armoires sont bourrés de désordre. Capharnaüm du n’importe comment. Nous perdons tout. Nous ne retrouvons rien. Je travaille mal dans ce foutoir. Amélie a bravement retroussé ses manches. Grâce à elle, je parviens à jeter. Seul, je conserverais le moindre emballage, les papiers inutiles, le vieux linge usé, les bricoles cassées. Dîner chez chez Monique et Jean-Marie, route de Groussey. N’hésite pas. Passe nous voir quand tu en as assez de travailler…

Vendredi 12 février 2010. 22h50

Il a bien fallu faire des courses, le frigo est vide. Nous avons erré deux heures dans le supermarché. Déjeuner au chinois de la rue Couraye. Amélie était épuisée. Elle est allée se coucher dans l’après-midi. J’ai profité d’un rayon de soleil pour désherber un grand carré au potager. La terre est détrempée. Je n’ai fait qu’arracher les mottes, pas possible de passer le rateau. Il va y avoir du travail dans les semaines à venir. Brève visite à Georgette… Nous étions invités au soir, pour un verre, à la Bellengerie par Françoise et Jean-Pierre. Je n’étais jamais entré dans cette maison où vivait le peintre Jacques Simon, ne connaissant de lui que son atelier dont a hérité Noëlle à la mort de sa mère en 2008. Nous avons découvert un lieu chargé de toiles et de souvenirs, étonnament chaleureux et vivant. On s’y sent bien. Nous avons fait la connaissance là-bas de Michel, « voisin » des Fontenelles, que sa carrière dans la banque a fait voyager vraiment autour du monde, de Gillian et Patrice aussi, un couple d’anthropologues. Elle, Canadienne, travaillant sur les Papous de Nouvelle-Guinée. Lui, s’étant consacré à l’étude des Indiens d’Amazonie. La fille de Gillian est romancière et a déjà publié deux titres aux USA. Nous avons parlé de plein de choses éparses, passé du temps à nous les rassembler. Il était tard quand nous nous sommes quittés.

Jeudi 11 février 2010. 23h40

J’ai mis un temps infini à rassembler mes idées et mes notes pour Jeux d’épreuves. Lorsque je dois présenter un texte qui m’est proche, cela m’est toujours très difficile. Je me perds en rêveries, je ne trouve pas les mots justes. Je présentais Pont de l’Alma de Julián Ríos et ce livre, saute-tombeaux à travers les époques, que déclenche le drame du 31 août 1997 où la Mercedes de la princesse Diana s'écrase contre un pilier du tunnel de l'Alma ( j'étais à Point de Vue à ce moment-là... ), m’a réellement fasciné. Tout y est hanté par la mort et les coïncidences. Un genre de jeu de l’oie paranoïaque où se croisent Isadora Duncan, Martine Carol, Ödon von Hortvath, Louis-Ferdinand Céline et toute une foule de disparus, peintres, écrivains, acteurs dans une quête absurde de sens. Qui rejoint vite le nonsense… Le mot n’a pas plu à Frédéric Ferney ( le livre non plus d’ailleurs…) qui me l’a renvoyé un peu brutalement, genre professeur. Ca n’a rien à voir. Il ne faut pas dire n’importe quoi ! J’ai tenté de lui expliquer que le nonsense m'apparaît assez clairement comme ce qui caractérise la mise à l’envers d’un monde qui jamais ne retrouvera sa forme d’avant, mais il avait cessé d'écouter. Enfin… Je suis sorti de l’émission contrarié. De retour à l’appartement, j’ai entendu que la météo était catastrophique dans la Manche. A nouveau de la neige et des températures sous zéro. Nous sommes partis un peu inquiets. Ca va recommencer ? A Granville, aux abords de la gare, envahis par les manèges du carnaval, le sol était verglacé. Mais la route était dégagée. Ouf !

vendredi 12 février 2010

Mercredi 10 février 2010. 23h50

La neige a commencé de tomber comme j’arrivais à Censier. Pagaille à la fac. Les horaires étaient décalés, les salles avaient changé. J’ai erré dans les couloirs avec une étudiante. Nous avons fini par aller prendre un café. Ca ira sans doute mieux la semaine prochaine. Je crois que vous pouvez rentrer chez vous… Il me restait plus d’une heure avant le deuxième atelier. Je suis passé chez Caractères. Je voulais justement t’appeler, m’a dit Nicole. La diffusion, le salon du livre… Nous avons aussi fait le point sur « le dossier » Œuvre complète. De ce côté-là, nous allons pouvoir recommencer à travailler. J’ai été retrouver les étudiants, enfin les étudiantes, de mon autre groupe. A chaque interruption, pour les vacances, pour les examens, je m’aperçois que ces séances hebdomadaires avec elles me manquent vraiment. Nous allons nous mettre au portrait ce semestre. Petites révisions à prévoir : le message essentiel et les brèves. Je crois que je vais leur parler de Felix Fénéon… J’avais rendez-vous au Bar Bac avec Jean-Pierre. Un moment que nous devions nous voir. Nos derniers verres remontent au mois de septembre. Peut-être même avant. C’est de ma faute. Je n’ai pas arrêté de repousser les dates. Pour pas grand chose, honnêtement. Nos conversations restent souvent en bribes, quelques mots sur le CNL, sur les parutions, les auteurs, les éditeurs, la presse, nos affres d’écriture, à peine. Mais j’en sors assez apaisé. J’ai rejoint Amélie dans le métro. Fiona et Steven nous avaient invités à dîner dans l’appartement que les Affaires culturelles australiennes mettent à leur disposition pendant leur séjour en France. Cette fois-ci, ils sont logés à Montmartre, rue Norvins, dans un petit immeuble ancien au bout d’un jardin. Décor de Dorgelès ou de Carco. Un endroit au charme étrangement doux. Nous avons passé une soirée très amicale malgré une conversation vraiment très compliquée. Je cours après chaque mot de mon anglais pour réussir à ânonner une malheureuse phrase. Eux ne sont pas beaucoup plus brillants en français que l’année dernière... Grâce à Amélie, nous nous sommes tous compris.

Mardi 9 février 2010. 23h30.

Amélie est partie au premier train du matin. Je suis rentré, au soir, avec le dernier. Pendant le voyage, j’ai défait tout ce que j’avais écrit dans la journée. De quoi se sentir un peu découragé... Quai glacé de Vaugirard à Montparnasse. Le temps ici semble être à la neige. Je suis arrivé transi à l’appartement.

mardi 9 février 2010

Lundi 8 février 2010. 22h15

Nous avons retrouvé Noëlle sur le parvis Saint-Vigor. Temps tout gris pour l'enterrement de sa tante Gaby. Embrassé quelques uns. Serré des mains. La cérémonie était fervente, et discrète, et pudique. Difficile, en effet, de se laisser aller au chagrin quand la mort touche un proche si âgé. Larmes furtives. Je voyais le regard de Noëlle se creuser. J'ai été aussi envahi par une drôle d'impression. L'église m'a semblé étroite. Pas tant à cause du nombre des gens rassemblés, plutôt comme si les murs s'étaient étrangement rapprochés. Tout était rétréci. Ce village change... N'y avait-il rien à dire sur la mort de sa doyenne, la fille de Jacques Simon, peintre des paysages d'ici ? Il est des mots simples qui peuvent rassembler, réconforter. L'absence de parole, le défaut de mémoire, me deviennent insupportables. Nous sommes passés voir Georgette. Il y avait du monde ?, a-t-elle demandé. Il tombait un grésil froid. Nous sommes rentrés. Amélie a lu des épreuves. J'ai préparé mes cours. C'est la rentrée à Censier cette semaine.

lundi 8 février 2010

Dimanche 7 février 2010. 23h00.

Nous sommes allés écouter Emmanuelle qui chantait avec sa chorale à l’église de Saint-Pair. Je craignais le pire. C’était plutôt bien. Vraiment... J’ai été assez troublé qu’ils aient choisi, pour commencer, un chant espagnol du XVe siècle : En la fuente del rosel. Je l’avais entendu il y a très très longtemps interprété par Ana Maria Miranda. Petit choc. Impact minuscule. Davantage le souvenir de la sensation d’alors (je ne devais pas avoir vingt ans) que du lieu ou de ceux avec qui j’étais. Après le concert, Emmanuelle devait rejoindre les gens de son groupe pour rentrer sur Agon. Nous ne sommes restés quelques minutes avec elle. Son travail sur Jean Patou continue. Avec des avancées, des interrogations, de fausses pistes, quelques belles découvertes. Elle cherche, en ce moment, à découvrir l’identité du grand amour de jeunesse du couturier. Une « Violette », visiblement un peu plus âgée que lui, avec qui il a échangé une longue correspondance. Qui est-elle ? Comment la retrouver ? Drôle de jeu de piste… En rentrant, nous nous sommes lancés dans les rangements. Les penderies, les tiroirs de commodes sont emplis d’un ahurissant fouillis. Vider, trier, jeter. Nous y avons passé la soirée. J’ai retrouvé, la chemise de nuit de vieille dame que portait Maman lorsqu’on l’a emmenée à l’hôpital en 2006. Après sa mort, une infirmière m’avait rendu ses affaires dans un sac poubelle gris. J’avais tout nettoyé. Plié soigneusement. J’ai hésité. Aujourd’hui, je ne sais plus quoi faire de cette fausse relique qui ne lui ressemble pas. J’ai fini par la déposer sur les braises du feu. Le coton s’est enflammé. Ca duré un instant.

dimanche 7 février 2010

Samedi 6 février 2010. 23h45

Le marché à Granville. Des praires et des saint-jacques. Nous avons arraché des poireaux au potager. Ramassé un chou rouge. Le temps approche de remettre les Fontenelles en culture.

Vendredi 5 février 2010. 22h15

Amélie est descendue du train parmi les premiers. Retour à la maison. Nous avons laissé filer la journée. Une promenade sous le vent à la plage. Je n’y étais pas descendu du tout cette semaine. Les vagues étaient courtes. J’ai peur que le temps passe vite. A nouveau...

vendredi 5 février 2010

Jeudi 4 février 2010. 23h00.

J’ai téléphoné à la mairie de Senlis. Lorsque nous y sommes allés dimanche, j’avais traîné Amélie au cimetière. Je cherchais la tombe de M. et Mme Descroix. J’avais un souvenir précis de l’emplacement, mais une fois arrivé là-bas, rien à faire pour la trouver. J’ai pensé que la concession avait dû être relevée. Mme Descroix était partie la première. Ca faisait bien trente ans, que M. Descroix était mort, après, dans la maison de retraite de la rue de Villevert. L’employé a cherché. La sépulture existe toujours. Elle a même un numéro : le 313. Je ne comprends pas. Je suis sans doute passé devant, plusieurs fois, sans la voir. Je reviendrai. C’est important. Amélie était à Roubaix aujourd’hui pour le lancement d’un livre, à la Piscine, rue de l’Espérance. Ce lieu, où j’ai appris à nager, est devenu maintenant un musée qui abrite, paraît-il, de très belles collections de peinture et de sculpture des XIXe et XXe siècle. Je n’y suis jamais allé. Je devais accompagner Amélie. J'en aurais profité pour passer au cimetière, justement, sur la tombe de mes grands parents. Mais le voyage n’était pas très raisonnable. Je n’ai pas tant de temps pour travailler... Un saut chez Georgette. J'ai apporté les clés de l’appartement du dessus de chez elle pour l’employé d’EDF qui doit remettre en marche l’électricité. Elle m’a appris la mort de Gaby, la tante de Noëlle. Elle était la dernière survivante des trois filles du peintre Jacques Simon. Elles apparaissaient toutes les trois sur un grand pastel que nous avait laissé un moment Noëlle. Accroché dans la salle à manger, à la maison. J'aurais bien aimé revoir le tableau. La mère cousant dans l’angle, les deux petites jouant sur une table basse et l’aînée, Gaby, en robe rouge, lisant un peu plus loin. L’enterrement a lieu lundi. Noëlle sera là. Amélie arrive demain.

jeudi 4 février 2010

Mercredi 3 février 2010. 23h10

Georgette a des soucis. L’EDF a coupé le courant dans le deux-pièces que sa voisine du dessus vient de quitter. Sauf que ce compteur commande aussi l’électricité des parties communes et l’antenne de la TV. La voilà donc avec un couloir plongé dans le noir, sans sonnette à la porte d’entrée et surtout privée de météo et de Questions pour un champion. J’ai passé l’après-midi au téléphone, à me faire envoyer assez sèchement sur les roses par EDF, à appeler des agences immobilières et des gestionnaires de biens (qui peut bien avoir en charge ce fichu appartement…), pour finir par dénicher les coordonnées du propriétaire. Tout a fini par se régler. Quelqu’un passera vendredi matin. Je ne suis pas sorti. J’ai ruminé un peu ce qui m’est arrivé hier. En cherchant des orthographes de noms propres sur internet, je suis tombé sur une photographie de classe : celle de mon CE1 à Senlis, rue Saint-Péravy, avec Mme Verchuren. Elle était sur le site d’un de ces « réseaux sociaux », ici plus particulièrement dévolu aux contacts entre anciens élèves. C’est comme cela que j’ai retrouvé Serge Hernando. Nous étions ensemble à l’école primaire et nous nous sommes croisés quelques années plus tard à Saint-Vincent. Nous avons échangé deux, trois mails. J’ai du mal à ne voir là qu’une coïncidence.

mardi 2 février 2010

Mardi 2 février 2010. 22h00

Ca démarre. Tout doucement, mais ça démarre. Je n'ai plus peur. J'ai l'impression d'avoir à nouveau le temps. J'ai passé la journée à me laisser envahir. Pris des notes. Gribouillé. Regardé des photos. Cherché des noms. Tout revient à nouveau. Je crois que j'ai trouvé le ton. J'ai commencé à écrire. Pas grand chose, mais l'amorce est là. Je le sens.

Lundi 1er février 2010. 23h00

Je suis arrivé à Carolles dans l'après-midi. Trop tard pour assister à l'enterrement de Jean-Claude Charuel. Charles m'a raconté. L'église pleine, l'émotion sincère. Appris aussi que Jocelyne avait aussi perdu son beau-frère quelques jours après le décès de son mari. Le village était était presque abandonné. Boutiques closes. C'est lundi, mais le rideau est baissé définitivement chez Bisson, la modiste a fermé. A côté, le petit commerce de thé et de café aussi. Le charcutier est en vacances. Le bar-tabac n'était pas ouvert... J'ai fait quelques courses dans un supermarché à Saint-Pair. Passé voir Georgette. Son oeil va beaucoup mieux, mais elle se plaint de douleurs dans les côtes. Je suis fatiguée. J'ai écrit un petit papier pour Marianne. Demain, je recommence le livre. Et pour de bon cette fois. On s'est appelé avec Amélie. Plusieurs fois. Toujours cette distance, gênante, du téléphone. Tu vas bien ? - Oui, et toi ?

lundi 1 février 2010

Dimanche 31 janvier 2010. 23h45.

Il fallait que je retourne à Senlis. J’avais besoin de rafraîchir mes couleurs, mes images, mes souvenirs. Dans tout le temps de mes premiers essais d’écriture, j’avais l’impression de les avoir gâchés. Comme à chaque fois que je reviens, j’ai été écrasé d’émotions. Amélie a pris des photos, un peu partout où je lui demandais. Un détail, une fenêtre. J’ai griffonné dans mon carnet ce que j’ai pu, des croquis et des notes. Saint-Vincent, les rues, les monuments, le cimetière, la cathédrale à la fin de la grand-messe. La maison, à peine regardée. Le temps n’a pas passé. Pas du tout. Pas le moindre instant. Tout est intact là-bas. Ou plutôt, tout s’y remet en place. Tout se reforme, se rouvre. A la fin de journée, nous avons été jusqu’à Aumont. Cinq kilomètres à peine. Passé sous les grillages pour revoir la Sablière. Au retour, j’ai trouvé un chemin qui mène jusqu’au Tombray. Le bois Saint-Rieul, l’orée de la forêt, celle que je revois toujours dans mes rêves depuis que je l’ai quittée. Je traîne mon enfance comme une maladie.

Samedi 30 janvier 2010. 22h00.

Journée un peu désoeuvrée. Nous sommes toujours patauds quand nous passons nos week-end à Paris. On sort ? Dehors, il faisait un froid glacial. Nous nous sommes réfugiés au cinéma, place de la Convention. Le hall était rempli de parents et d’enfants qui faisaient la queue pour La princesse et la grenouille, le nouveau dessin animé des studios Disney. Pop-corn et bousculades. Nous avons vu Océans, le film de Jacques Perrin. De vraiment belles images, saisissantes. Coup de fil de Séverine. Soulagement : Agathe a fini par vomir son fichu sparadrap. Dîner dans un restaurant indien. Au retour, nous avions un message de Fiona et Steven. Ils arrivent à Paris lundi, avec Leo, pour plusieurs mois. Ils vont loger à Montmartre. J’espère que nous nous verrons souvent.

Samedi 30 janvier 2010. 1h20.

J’ai déjeuné avec Nicole. Plus de précipitation. Nous reprenons tranquillement le travail autour de l’Oeuvre complète de Bruno Durocher. L’objectif, plus raisonnable, est de terminer l’édition pour la commission d’août au CNL. Cela laisse un temps suffisant pour trouver quelqu’un à qui confier la rédaction d’une autre postface au volume poésie, pour achever la chronologie, pour réordonner le volume et régler les problèmes d’imprimeur. D’ici là, il y aura le salon du livre et la sortie de mon recueil… J’ai récupéré les clés de la voiture de Nadine. Elle nous la prête gentiment pour le week-end. J’ai besoin d’aller à Senlis, juste revoir les lieux. Amélie est passée me chercher au Sauvignon où nous prenions un verre avec Marie-Caroline. Nous étions invités à Saint-Cloud, chez Séverine et Gérald. Trajet interminable en bus après être allé au bout de la ligne de métro. La banlieue, quelle qu’elle soit, tout comme aussi ces zones commerciales qui enserrent les villes, me donne l’angoissante impression de me trouver nulle part. Séverine était fatiguée. Elle avait passé une bonne partie de l’après-midi aux urgences de l’hôpital de Boulogne. Agathe s’était ingurgité un morceau de sparadrap. Pas anodin pour cette gamine à l’intestin cousu, décousu, recousu, qui est restée sept semaines à Necker dans un état critique. Ca devrait passer tout seul, lui a-t-on répondu après l’avoir laissé attendre, je ne sais combien de temps. Elle donc rentrée chez elle avec son angoisse intacte et le dîner à préparer. Nous avons retrouvé là-bas Marion et Jérôme. Lu des histoires à Arnaud et Thomas. Quant à Agathe, elle est vraiment jolie, souriante et pas farouche, avec de grands yeux bleus, mais toute petite, petite. Gérald avait sorti quelques belles bouteilles. Il nous a raccompagné en voiture jusqu’à une lointaine station de taxis.

dimanche 31 janvier 2010

Jeudi 28 janvier 2010. 23h50.

J’ai révisé les livres pour Jeux d’Epreuves. Pencher pour de Cécile Reyboz chez Actes Sud, Le faiseur d’anges de Stefan Brijs, Sylvia de Leonard Michaels et La révolution dans la poche de Véronique Pittolo. J’avais vraiment envie de défendre ce deuxième roman de Cécile Reyboz. Comme Chanson pour bestioles qu’elle avait publié en 2008, il s’agit encore une histoire où l’on passe de l’autre côté du miroir… Difficile de bien en parler. Attendre un peu, rester dans l’envers, le temps de voir si le sens des choses revient, dit Lazor Hilaire, le héros, mal à l’aise de cette étrange histoire. En fait de sens, il s’agit plutôt de nonsense. J’ai eu de la chance. Joseph m’a laissé ouvrir l’émission. Du coup, j’ai eu l’impression d’avoir davantage de temps pour en parler. Cécile et Sabine n’ont pas vraiment accroché. Alexis est venu à ma rescousse. Heureusement. J’ai traîné. Retrouvé Amélie tard à la Rhumerie. Elle avait passé la soirée au plateau TV d’une émission « spécial Haïti » où elle accompagnait un auteur. Haïti… Colette Nys-Mazure m’a fait suivre ces jours derniers la demande d’une revue canadienne de poésie qui veut réunir les textes d’un collectif littéraire autour de la catastrophe. J’ai beau y penser, je ne sais vraiment pas ce que je pourrais écrire. En rentrant, j’avais un message de Charles. Jean-Claude Charuel est mort à Carolles dans la nuit de mercredi à jeudi. Etouffé par une crise d’asthme.

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