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lundi 18 janvier 2010

Lundi 11 janvier 2010. 22h30.

Toujours la neige. J’ai activé le feu toute la journée. Brûlé une quinzaine de bûches, au moins. Envoyé deux petits papiers à Raphaëlle. Lu. Refait un découpage pour le livre. Mais ça ne va pas. Je crois qu’il faut recommencer à zéro.

Dimanche 10 janvier 2010. 23h50.

J’ai envoyé au Monde mon papier sur Zola Jackson de Gilles Leroy. Et j’ai rédigé celui sur le roman-rébus de Julián Ríos, Pont de l’Alma. Une histoire incroyablement embrouillée, pleine de morts littéraires. Ríos nous faire faire du stock car entre les époques. On ne cesse de heurter des hasards qui semblent toujours nécessaires, dans un va-et-vient incessant de noms, de lieux et de dates. Tout cela prenant prétexte de l’accident de Diana dont la Mercedes, pourchassée par les paparazzis, s’était écrasée, le 31 août 1997, contre le treizième pilier du tunnel de l’Alma. A cette époque, j’étais à Point de Vue et aux premières loges de tout ce barnum. Mon Dieu, qu’est-ce que j’ai écrit et fait écrire comme sottises là-dessus. Pas de regrets. J’ai appris beaucoup là-bas. Amélie a téléphoné. Son voyage s’est passé sans problèmes. Elle rentrait de dîner chez Marion et Jérôme. Je suis morte de fatigue. On va se coucher ensemble ? - Oui. Chacun de son côté...

Dimanche 10 janvier 2010. 18h30.

Une fine couche est encore tombée dans la nuit, histoire de recouvrir toutes les traces de la veille avec un manteau propre. Nous avons été faire les courses pour Georgette. Pas question de s’aventurer plus loin que le village. Chez Charuel, les rayonnages deviennent de plus en plus clairsemés. Les camions de livraison ne passent plus. Nous avons quand même pu lui acheter tout ce dont elle avait besoin. J'ai de quoi tenir un siège... Il était plus prudent qu’Amélie rentre à Paris dans l’après-midi. Nous sommes partis très à l’avance sur la route transformée en patinoire. Le train a quitté la gare à l’heure. Je t’appelle dès que je suis arrivée. Je suis rentré tout ouaté de mélancolie.

dimanche 17 janvier 2010

Samedi 9 janvier 2010. 22h00.

Le ciel s’est levé dans une aurore vive. Grand soleil. La neige, tombée dans la nuit, scintillait en éclats bleus et dorés, minuscules. On sort ? Nous avons chaussé les bottes fourrées. Marché longtemps. La Croix-Paquerey. Le sentier des douaniers, le long de la falaise, jusqu’au Port du Lude. Premiers à suivre les traces des renards, des fouines, des blaireaux. Au loin, la pointe de Granville, toute blanche, avait des allures de Cap Nord. Amélie a fait des photos. Plein. Retour par les Fontenelles. Au potager, les poireaux étaient flapis, gelés. Nous nous sommes arrêtés prendre un café au tabac pour nous réchauffer. Embrassé Cécile, Jean-Claude et Alice pour la nouvelle année. Tout le village était dans la rue.

Vendredi 8 janvier 2010. 21h15.

J’ai déblayé la neige pour faire un chemin devant chez Georgette. Ce n’est pas que je veuille sortir, mais quand même. Dehors, une bergeronnette picorait dans la soucoupe de l’appui de fenêtre. Dans les branches du plaqueminier de l’ancien presbytère, une nuée de grives mauvis se disputait les tout derniers kakis. J’ai rempli les mangeoires au jardin. Relu Julián Ríos. Quand je l’avais rencontré, en 2008, dans sa maison de Vétheuil, j’avais aimé le voir nourrir les mésanges. Anne et François sont venus prendre un verre en fin d’après-midi. Nous avons fait du feu.

Vendredi 8 janvier 2010. 9h50.

Amélie a téléphoné au moment où je m’apprêtais à aller la chercher. Son train était bloqué à Surdon. Une histoire de circuit hydraulique gelé. On avait envoyé le mécanicien, en taxi, à Argentan chercher une autre motrice. L’odyssée ferroviaire s’est achevée un peu après 3h00 du matin en gare de Granville. J’avais préparé un pot-au-feu. Nous l’avons mangé, les yeux brouillés de sommeil, mijoté au delà de toute espérance.

Jeudi 7 janvier 2010. 22h10.

Jusqu’à Montparnasse, j’avais traîné la valise, dans la neige matinale. Une neige urbaine et assez discrète. Tout a changé pendant le trajet. Avant même Dreux, le paysage s’est enfoncé dans le blanc épais. Gros flocons et rafales. Sur le quai de la gare de L’Aigle, les gens s’enfonçaient déjà à mi-mollet dans la poudreuse. Jusqu’à Granville, le train a traversé un paysage à la Docteur Jivago. Une bonne heure de retard à l’arrivée. J’ai mis un temps fou à déblayer la voiture. Jamais vu ça ici. La route était entièrement recouverte. Glissante. Tant bien que mal, pour voir, j’ai tourné à la plage. Quelle vision… Mon père m’avait raconté que l’hiver 1916 (il avait treize ans), la mer avait gelé à Carolles. Rien de tel aujourd’hui, mais j’ai vu le sable envahi jusqu’au luisant et les rochers de marée basse marbrés comme des encres de Chine. Une unique trace de pneus dans le chemin jusqu’à la maison. Jardin immaculé. Pas envie de l’abîmer avec des traces de pas. J’ai tracé au plus court, et avec précaution, pour laisser voir à Amélie, à son arrivée, le plus possible de territoire vierge.

jeudi 14 janvier 2010

Mercredi 6 janvier 2010. 21h30.

J’ai retrouvé les étudiants. Les examens approchent et leur inquiétude à ce sujet devient de moins en moins discrète. Avec moi, ils n’ont pas trop à s’en faire… Il y en a cependant certains à qui je ne pourrai pas mettre de note : je les ai à peine vus dans le semestre. Pour cette première séance de l’année, je leur ai demandé de rédiger un texte, à la manière du Je me souviens de Perec, mêlant l’actualité de 2009 à leurs moments personnels. Certains ont soupiré, mais j’ai tenu bon. C’était drôle de voir comment, après un petit quart d’heure, ils ont commencé à mordre à la formule. La mémoire revient vite, et l’évocation de nos propres événements du passé fait resurgir le décor dans lequel ils se sont déroulés. J’avais fait faire l’exercice l’an dernier et j’avais été bluffé par la qualité des évocations qui m’avaient été rendues. Ressentir ce qui se passe et l’écrire, c’est tout. La neige avait commencé à tomber comme j’arrivais à Censier. Quatre heures plus tard il n’en restait que de rares traces noires dans les caniveaux.

mercredi 13 janvier 2010

Mardi 5 janvier 2010. 22h45.

J’ai terminé quelques petits papiers pour Le Pèlerin. Failli laisser passer l’heure de mon rendez-vous avec Claudine. Elle m’attendait dans un restaurant installé au-dessus du cinéma du Panthéon, rue Victor-Cousin. Ambiance gentiment branchée. Quinoa, jambon de Parme et caviar d’aubergine. Combien de temps déjà ? La dernière fois dont je me souvienne, c’était un dîner chez elle, dans le XIIIe. Nous y avions vu sa fille Léa, et Gilles aussi. Léa a eu le temps de faire un stage en Argentine pour ses études d’architecture et d’en revenir. Gilles qui venait d’être licencié du Point, commence à voir approcher la fin de ses indemnités chômage… C’est vrai que ça fait un moment. Tu devrais me passer un coup de fil quand tu viens travailler à la BNF. Je n’ai pas renouvellé ma carte en 2009. Je m’étais dit que j’avais le temps et puis, chez Buchet, ils ont pris cette décision d’arrêter ma collection. Sur qui entreprendrais-je de nouvelles recherches ? J’ai traîné dans le quartier de la Sorbonne. Je devais retrouver René, mon parrain, au Rostand. René a eu quatre-vingt-ans le jour de Noël. Il a quitté Uzès la semaine dernière pour une petite tournée familiale et loge chez sa fille, ma cousine Cécile, à Alfortville ou Maisons-Alfort (je ne sais jamais) dans le Val-de-Marne. Il est arrivé flanqué de son petit-fils que j’avais juste entraperçu, gamin, à l’enterrement de ma tante Poulouche à Beauvais. C’est un jeune homme de vingt ans assez étrange, qui n’a desserré les lèvres que pour dire qu’il voulait faire des études de barman. René a formé le projet de l’emmener avec lui à Roubaix dans les jours qui viennent. Une visite à Henri, un tour au cimetière… L’autre a continué à se taire. A côté de lui, nous avons passé une longue heure à brasser des souvenirs contradictoires. Nous ne nous rappelons ni des mêmes événements, ni des mêmes gens. Je suis sorti de là un peu vague. Traversé le Luxembourg. Je me suis installé au Sauvignon pour lire. Amélie m’a rejoint. Nous sommes allés dîner chez Moissonnier...

Lundi 4 janvier 2010. 22h00.

J’ai retrouvé Delphine à La Marlotte. Je crois que c’était la première fois que nous déjeunions en tête à tête. Pour elle, l’année commence un peu tendue. Elle a déménagé ses affaires de chez Françoise-Marie et les a entassées au bureau. Mais où dors-tu ? Elle a souri. – Ne t’inquiète pas, je me débrouille. Vraiment, je t’assure. Ca va. Nous avons parlé d’autre chose. De livres, de projets. De Liège qui sert de base arrière à tous nos points communs. Il faudra se voir davantage cette année... Entre nous deux, j’ai la conviction que ça ne sonne pas comme une bonne résolution.

Dimanche 3 Janvier 2010. 23h50.

Nous avons été faire le marché rue Lecourbe. J’avais emmené une grosse pile d’épreuves que nous avons abandonnée sur un banc de la place du Général-Beuret. Elles n’y sont pas restées longtemps. En deux ou trois passants, tout avait été emporté. Je ne supporte pas de jeter les épreuves des livres, mais je ne peux quand même pas les garder… Je les disperse ainsi au fur et à mesure, dans les laveries automatiques, dans le métro, sous les abribus. Lorsque je suis courageux, j’en embarque une valise pleine pour les étudiants. Nous sommes rentrés le panier presque vide. Nous ne savons plus faire les courses à Paris. J’ai rédigé mon papier sur l’Olimpia de Céline Minard. Il m’en reste beaucoup d’autres à faire. Je vais devoir vite trouver un rythme d’écriture cette année.

Samedi 2 Janvier. 23h00.

Emmanuel nous a emmené très tôt jusqu’à la gare de Cannes. Lui non plus n’aime pas les départs. Nous n’avons pas échangé vingt mots pendant le trajet. Il a juste demandé : On vous revoit quand ? Pas su vraiment répondre. Au printemps… ? Nous étions à Paris vers midi. Sempiternels rangements. Les paquets de livres encombraient l’appartement. Je me suis installé, en piles, sur le bureau, tout le travail que je n’ai pas fait. Relu encore une fois Olimpia de Céline Minard. J’admire cette énergie toute théâtrale qu’elle déploie dans ses textes, cognant, saccadé, le rythme de la phrase. Et aussi les arrière-plans mobiles de l’époque et des lieux qui envahissent les pages. J’écrirai le papier demain. Nous sommes allés dîner au J’Go. Christophe nous avait invités pour la nouvelle année. Un vrai gueuleton du Sud-ouest. Assiettes de jambon et de foie gras. Cassoulet. Madiran. Nous sommes repartis enveloppés de contentement douillet et de gratitude. Jerome K. Jerome, dans Trois hommes dans un bateau décrit le sentiment de ce vaporeux bonheur de la sortie de table avec une belle exactitude : Dieu qu’on est bien quand on est plein ! Comme on est en paix avec soi-même et le reste du monde ! Les gens qui s’y sont essayés affirment qu’une conscience légère vous rend content et même heureux, mais un estomac bien lourd peut en faire tout autant – à moindre prix et plus rapidement. On se sent si généreux, si tolérant après un repas substantiel et qui passe bien ! On se sent si noble, si bon ! Quelle étrange domination que celle exercée par nos organes digestifs sur notre intellect ! (…) Nous sommes les véritables et très humbles esclaves de notre estomac. Ne cherchez ni la moralité ni la droiture, chers amis ; surveillez attentivement votre estomac, et alimentez-vous avec soin et discernement. Alors vertu et contentement viendront habiter votre cœur, sans nul effort de votre part ; vous serez un bon citoyen, un époux aimant, un tendre père – un homme pieux et noble. Avant notre souper, Harris, George et moi n’étions pas à prendre avec des pincettes. Après le repas, il s’instaura une paix béate qui rayonnait jusque sur le chien. Nous nous aimions les uns les autres, nous aimions tout le monde. Harris, en se déplaçant, marcha sur les orteils de George. Si c’était arrivé avant le souper, George eût exprimé, concernant le destin de Harris dans ce monde et dans l’autre, des vœux à faire frémir un homme réfléchi. Or il se contenta de dire : « Doucement, vieux, tu as ton pied sur le mien. » Et Harris, au lieu de rétorquer, de son ton le plus désagréable, qu’il était difficile de ne pas trébucher sur un bout quelconque du pied de George, quand on se déplaçait dans un rayon de dix mètres de l’endroit où il était assis, et d’ajouter que George ne pourrait jamais entrer dans une embarcation de taille normale avec des pieds de cette longueur, s’il ne consentait pas à les suspendre par-dessus bord – comme il l’eût fait avant le souper –, lui répondit à présent : « Oh ! je regrette beaucoup, vieux frère. J’espère que je ne t’ai pas fait mal ? » Et George protesta : « Pas du tout, c’est ma faute », et Harris lui soutint que non, que c’était la sienne. C’était gentil tout plein de les entendre.

Vendredi 1er janvier 2010. 22h30.

Nous avons été ramasser un plein sac de feuilles d’olivier pour nos tisanes. Tenté une dernière balade. Chateauneuf, Opio… Tout était fermé sous le temps gris. Nous avons fini par dénicher un marchand de journaux ouvert. L’après-midi, Véronique et François sont passés avec leur fils Fabien, et Laurence et Patrick. Nous avons tiré les rois un peu en avance. Bu une tasse de thé pour la forme, puis quelques coupes de champagne. Pas fini la galette : personne n’a eu la fève. Les valises… Nous sommes restés six jours ici. Je n’ai rien vu passer. J’ai le sentiment, une fois de plus, de ne pas avoir vraiment profité du séjour. Pas assez parlé. Pas assez partagé. En fait, je n’aime pas partir.

vendredi 1 janvier 2010

Vendredi 1er janvier 2010. 1h10.

Coup de fil à Georgette. Oh, moi, je vais aller au lit de bonne heure ce soir… Nous avons échangé les nouvelles. Mme Bassard a été hospitalisée hier à Granville. Elle a fait une attaque, dans sa maison, de retour de chez ses enfants où elle avait passé quelques jours autour de Noël. Les voisins ont fait venir les pompiers. Sandrine, sa petite-fille, que j’ai joint tout de suite s’est faite rassurante. Elle tirée d’affaire. Tout va bien maintenant. Elle devrait rentrer bientôt à la maison. Soirée paisible, affectueuse. Nous avons tous attendu minuit pour les vœux, le champagne et les embrassades. Ma mère ne se couchait jamais avant les douze coups de la fin d’année. Chaque année, je lui téléphonais à l’heure pile. Chaque année depuis sa disparition en 2006, je pense, oh, une seconde, même pas, que je vais l’appeler.

Jeudi 31 décembre 2009. 19h00.

Promenade dans Grasse sous le ciel bas. Ici l’hiver est lent. Il est pourtant bien là, comme un chien grognant au passage, invisible, à l’abri d’une haie. Nous avons marché doucement au hasard des ruelles. Dernière journée de cette année où m’est advenu mon plus beau printemps. Tout me reste en devenir, en attente. Nous sommes rentrés par la librairie de Jean-Paul. Acheté des livres de cuisine pour les étrennes. Emmanuel fendait du bois au jardin. Nous étions tous attendus pour un verre chez Marie-Jeanne et Dominique. Avec Valentine qui séjournait chez son père pour quelques jours. Parlé un peu de mon écriture en lisière. Sur le chemin de retour, nous avons fait une halte rapide dans une maisonnée emplie d’oncles et de tantes. Bonne année. Bonne année… Et une pluie lourde a commencé, lavant l’après midi jusqu’à la nuit tombée.

jeudi 31 décembre 2009

Mercredi 30 décembre 2009. 22h30.

J’ai revu une dernière fois les post-faces pour les Œuvres complètes de Bruno Durocher, relu mon texte d’introduction. Envoyé le tout à Nicole. Si tout va bien nous serons prêts pour déposer le dossier au CNL début janvier. J’aime travailler ici, au bureau de cette chambre tiède, le nez dans le paysage. Travailler ? Je n’ai vraiment pas été très efficace. J’ai lu lentement. Repoussé les papiers à écrire. Je suis déjà dans le livre que je ne m’autorise pourtant toujours pas à commencer. Content et effrayé de cette rêverie d’avant qui dure. Au soir nous étions invités à Malbosc chez Milène et Xavier. Pas mal de monde autour de la cheminée. Des enfants, petits, aux joues roses de la chaleur du feu, encore un rien énervés de leur Noël. De jeunes parents aux traits un peu tirés. Olivia attend un bébé pour avril. Dans ce maladroit franglais de mes conversations littéraires avec Fiona et Steven, j’ai bégayé longtemps à propos de la création, de la trace du temps, de la peur de l’oubli, des autres et de soi-même, avec Gideon et avec Harvey, un dessinateur, « le mari américain d’une amie de cousine ». Parlé des mots, des morts… Qui sait ce qu’on comprend ?

Mardi 29 décembre 2009. 22h00.

Des filandres blanches, venues du bord de mer, ont progressivement envahi la colline. Le matin s’est noyé à la fenêtre de la chambre. Je suis resté longtemps à regarder les maisons et les arbres disparaître. Plus rien à voir. Drôle de temps pour ici. Ou, du moins ce que j’en imagine. Marion et Jérôme rentraient aujourd’hui à Paris. Claire pour le déjeuner du départ avait préparé une oie aux pommes et aux marrons. Elle s’y était attelée tôt. Flamber, farcir, brider, rôtir, retourner, arroser. La volaille était toute dorée à la sortie du four. Je l’ai découpé comme j’ai pu. Bouches pleines. Nous avons fait bonne chère comme aurait dit ma grand-mère Angèle. Mais les repas où l’on se quitte sont souvent silencieux. Pas beaucoup plus de mots dans la voiture jusqu’à Cannes. Ils ont attrapé leur train à l’arraché. Nous sommes restés un moment en ville. Difficile de comprendre ce qui attire les gens dans cet endroit. Tout y est prétentieux et laid. Etroit, surchargé. J’ai bougonné des ruelles à la Croisette. Même pas pu respirer au rivage. Heures gâchées. Mal à l’aise. Vite, vite, rentrer.

lundi 28 décembre 2009

Lundi 28 décembre 2009. 22h40.

Amélie a continué ses lectures de rentrée. J’ai repris une partie des notes de mon entretien avec Céline Minard. Courses à Grasse. Nous avons acheté un camélia rouge que nous avons installé dans le grand pot de la descente d’escalier. Planté au pied quelques pensées naines, mauves, violettes et blanches (Viola tricolor). Les journées filent. Je me laisse emporter.

Dimanche 27 décembre 2009. 15h45.

Emmanuel nous a emmenés à Courmes. Un village minuscule à une vingtaine de kilomètres au Nord, en remontant la vallée du Loup. Quelques ruelles qui se perdent en sentiers souples, une placette de rien, une église de poche, un cimetière à dix tombes. Nous avons marché un peu sous un soleil qui faisait les ombres longues. Claire nous attendait aux Margouillats. Elle avait mis au four le gigot que nous avions apporté de Carolles.

Samedi 26 décembre 2009. 23h50.

L’Estérel dans le gris. La mer moutonnante. Marion et Jérôme sont venus nous chercher en gare de Cannes. Il faisait presque froid. Et puis le temps s’est levé pendant le court trajet jusqu’à Magagnosc. Retrouvailles légères avec Claire et Emmanuel. Nous sommes bien ici... Au soir, nous avons fêté tous ensemble notre Noël tardif. Il fallait bien s’attendre.

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