J’ai revu une dernière fois les post-faces pour les Œuvres complètes de Bruno Durocher, relu mon texte d’introduction. Envoyé le tout à Nicole. Si tout va bien nous serons prêts pour déposer le dossier au CNL début janvier. J’aime travailler ici, au bureau de cette chambre tiède, le nez dans le paysage. Travailler ? Je n’ai vraiment pas été très efficace. J’ai lu lentement. Repoussé les papiers à écrire. Je suis déjà dans le livre que je ne m’autorise pourtant toujours pas à commencer. Content et effrayé de cette rêverie d’avant qui dure. Au soir nous étions invités à Malbosc chez Milène et Xavier. Pas mal de monde autour de la cheminée. Des enfants, petits, aux joues roses de la chaleur du feu, encore un rien énervés de leur Noël. De jeunes parents aux traits un peu tirés. Olivia attend un bébé pour avril. Dans ce maladroit franglais de mes conversations littéraires avec Fiona et Steven, j’ai bégayé longtemps à propos de la création, de la trace du temps, de la peur de l’oubli, des autres et de soi-même, avec Gideon et avec Harvey, un dessinateur, « le mari américain d’une amie de cousine ». Parlé des mots, des morts… Qui sait ce qu’on comprend ?