J’ai retrouvé les étudiants. Les examens approchent et leur inquiétude à ce sujet devient de moins en moins discrète. Avec moi, ils n’ont pas trop à s’en faire… Il y en a cependant certains à qui je ne pourrai pas mettre de note : je les ai à peine vus dans le semestre. Pour cette première séance de l’année, je leur ai demandé de rédiger un texte, à la manière du Je me souviens de Perec, mêlant l’actualité de 2009 à leurs moments personnels. Certains ont soupiré, mais j’ai tenu bon. C’était drôle de voir comment, après un petit quart d’heure, ils ont commencé à mordre à la formule. La mémoire revient vite, et l’évocation de nos propres événements du passé fait resurgir le décor dans lequel ils se sont déroulés. J’avais fait faire l’exercice l’an dernier et j’avais été bluffé par la qualité des évocations qui m’avaient été rendues. Ressentir ce qui se passe et l’écrire, c’est tout. La neige avait commencé à tomber comme j’arrivais à Censier. Quatre heures plus tard il n’en restait que de rares traces noires dans les caniveaux.