Ciel tout bleu. Ciel lavé. Vous n’avez pas entendu la tempête cette nuit ?, s'est enquise Jocelyne. Pas du tout. A croire qu'elle a soigneusement évité le chemin. En fait, nous avons dormi comme des marmottes. Cela faisait longtemps... Matinée brève. Nous étions attendus pour l’apéritif de Noël chez Georgette. Des huîtres, du vin blanc. J’aurais dû travailler, mais il faisait si beau. Un tour aux Fontenelles. Les roses trémières que j’ai semées en place le mois dernier lèvent malgré le froid. Je devrais les pailler. Si on faisait rouler un peu la 4L ? Quatre cinq coups de démarreur. Nous avons poussé jusqu’au sol Roc. Vue dégagée sur le Mont et Tombelaine. Balade buissonnière le long des petites routes derrière Champeaux et Saint-Michel. Ca va être l’heure de rentrer. Nous avons rassemblé à nouveau les affaires. Fait à nouveau les valises. J’ai l’impression que nous passons notre vie dans le train. Qui a deux maisons perd la raison... Cette petite phrase en exergue aux Nuits de la pleine lune de Rohmer me trotte dans le tête en agaçante ritournelle. Dans le Granville-Paris bondé, j’ai fini d'écrire mon portrait de Kim Thúy. Dîner rapide à l’appartement. Nous avons ouvert les paquets de livres que la concierge avait déposés dans deux gros sacs. Amélie a arrosé l’oxalis pourpre. Quelque chose te contrarie ?, m'a-t-elle demandé. - Je ne sais plus si j’ai pensé à remplir les mangeoires des oiseaux…
samedi 26 décembre 2009
Vendredi 25 décembre 2009. 23h45.
Par Xavier Houssin le samedi 26 décembre 2009, 11:38
vendredi 25 décembre 2009
Jeudi 24 décembre 2009. 23h50.
Par Xavier Houssin le vendredi 25 décembre 2009, 17:01
J’ai mis au propre mes notes sur Kim Thúy. Dernières courses au village. Derniers achats chez Bisson. Quand nous reviendrons, il aura fermé boutique. Un faisan. Deux gigots. Un pour ici. Un que nous emporterons à Grasse. Des huîtres chez Charuel. Une bourriche pour Grasse. Du foie gras de la ferme du Butel aussi. Nous sommes passés chez Charles et Nelly pour les remercier de la bouteille de vieux calva qu'ils nous ont offerte hier. Joyeux Noël. – Joyeux Noël… Amélie est allée chercher Georgette tôt pour le dîner. Nous avons fait brûler un feu d’écorces d'oranges et de mandarines, de pommes de pin. Champagne, cadeaux. La soirée a été paisible et très douce.
jeudi 24 décembre 2009
Mercredi 23 décembre 2009. 23h10.
Par Xavier Houssin le jeudi 24 décembre 2009, 10:28
J’ai fini mon travail sur l’appareil critique des Œuvres complètes de Bruno Durocher. J’ai appelé Nicole. Nous avons un petit souci avec Anne Mounic qui a rédigé la post-face pour le volume de poésie. Elle n’entend pas du tout que l’on touche à son texte et il est beaucoup, beaucoup trop long… Je vais laisser passer quelques semaines. Il sera toujours temps d’en reparler. Cette direction d’ouvrage est compliquée. Nicole m’en a chargé mais je n’en ai pas pour autant la pleine maîtrise. Beaucoup d’enjeux affectifs interviennent dans la génèse, déjà ancienne, de ce projet. Et pour autant, ici, que ces coupes me paraissent nécessaires, je ne me sens pas de blesser des susceptibilités. Temps gris. Ciel bas. Le froid est revenu. De la fenêtre du bureau, j’ai regardé les mésanges picorer dans leur nouvelle mangeoire accrochée au figuier. Appelé Kim Thúy à Montréal pour le portrait que je dois rendre dans quelques jours au Pèlerin. Il neige à gros flocons là-bas. Vingt bons centimètres dans les rues. J’ai pensé à Jean-Pierre à qui je n’ai pas donné de nouvelles depuis des années. Je pense à lui souvent. Davantage en ce moment où mon livre se met en place, si lentement. Les années de Senlis me reviennent éparses. Je ne dois pas me tromper entre l’effort de mémoire et la fidélité au sentiment. J’ai été dire bonsoir à Georgette avant d’aller chercher Amélie à Granville. Elle avait pu s’arranger pour arriver un jour plus tôt. A la gare, c’était la cohue. Pas une seule place pour garer la voiture. Les voyageurs sortant du train bondé. Les gens qui attendaient. J’ai couru. Et je l’ai vue, au bout du quai, avec son long manteau et sa capeline noire. Belle. Tu dois être fatiguée…
mardi 22 décembre 2009
Mardi 22 décembre 2009. 23h30.
Par Xavier Houssin le mardi 22 décembre 2009, 21:13
M. Jouenne est venu livrer une nouvelle corde de bois ce matin. Il ne restait plus grand chose de ce qu’il avait apporté en septembre. Nous avons pris un café. Ils seront dix-huit pour le réveillon, dans la ferme, près du Mesnil Rainfray. Nous, trois, avec Georgette, le 24 au soir. Je n’ai pas fini le travail sur Bruno Durocher. Ca avance lentement, comme d’habitude. J’ai relu Olimpia de Céline Minard avant de l’appeler pour un papier à rendre au Monde. J’en ai pas mal à rédiger avant de commencer à écrire... pour moi. Je suis las et j’ai hâte.
lundi 21 décembre 2009
Lundi 21 décembre 2009. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 22:38
J’ai accompagné Amélie au train de 6h00. Elle ne revient que jeudi. Gare déserte une fois le train parti. Pas croisé une seule voiture le long du trajet de retour à la maison. Je me suis arrêté à la plage dans la nuit. Il ne fait jour qu’un peu avant neuf heures. Je me suis mis au travail. Continué la relecture des textes d’introduction pour les volumes de l’Œuvre complète de Bruno Durocher. Ecrit une première version de ma préface aussi. Je devrais avoir terminé demain. Il recommence à faire froid. Franck est passé poser un radiateur dans le cellier. Maintenant tu es tranquille… La température de la pièce doit en effet être maintenue à cinq degrés sous peine que le congélateur s’arrête. Pour le vin blanc, c’est la température parfaite. Nous avons débouché une bouteille d’aligoté.
Dimanche 20 décembre 2009. 22h15.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 12:28
Une petite pluie fine a recouvert la journée. Nous sommes restés près du feu à écrire des cartes de vœux. L’exercice est un peu obsolète. Mais j’y tiens encore. Amélie aussi.
Samedi 19 décembre 2009. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 12:27
Tout a fondu. Il reste au sol une fine pellicule de glace brillante. Marché à Granville. Un beau cabillaud, quelques saint-jacques, une aile de raie. Nous avons acheté du miel pour Georgette, une part de brie de Meaux. Cela fait le troisième jour que je ne sors pas, dit-elle. Je m’ennuie. Elle a les yeux fatigués à force de lire. J’ai fini tout ce que vous m’avez laissé.
Vendredi 18 décembre 2009. 23h15.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 11:09
J’ai rempli les mangeoires des oiseaux. Cassé la glace au tonneau des poissons. Coupé toutes les tiges fânées des plates-bandes. Ramassé les dernières feuilles du saule. Courses au village. Passé chez Charuel retenir les huitres et le foie de canard que nous emporterons à Grasse. Commandé un gigot aussi chez Bisson. Nous sommes restés un moment dans la boutique. La boucherie ferme après les fêtes. Définitivement. Cécile et Jean-Claude voulaient cesser leur activité à la fin du printemps. Mais lui vient d’apprendre qu’il a un cancer. Il en est pour qui les souhaits de nouvelle année voudront dire vraiment quelque chose. Monique et Jean-Marie sont venus prendre un verre en début de soirée. Il sont restés dîner. La neige est tombée pendant qu’ils étaient à la maison. Nous les avons accompagnés dans le chemin jusqu'à leur voiture. On aurait voulu ne pas poser le pied par terre. C’est si rare, si rare, ici.
Vendredi 18 décembre 2009. 1h15.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 10:31
La cour était toute blanche. Il a neigé pendant la nuit. Cinq bons centimètres dans la rue. Je n’aime pas ce temps-là en ville. Un sorbet noirâtre embouillasse vite tout d'une humidité de flaque froide. J’avais rendez-vous avec Valentine Goby pour un portrait à écrire pour Le Monde. Après la sortie du métro, il m’a bien fallu un quart d’heure, en marchant à petits pas sur les trottoirs glissants, pour arriver chez elle, aux Epinettes. C’était étrange de se retrouver dans ce quartier. Je ne crois pas y être revenu vraiment depuis l’enfance, mais je m’y promène souvent dans des rêves, un peu tristes. L’itinéraire, je l’ai vraiment connu petit. Descendre la rue Etex, où habitait mon oncle André. Prendre l’avenue de Saint-Ouen et la rue de la Jonquière. Tourner dans la rue des Moines. Le cousin Garrigues avait sa librairie au n° 90. Je repartais toujours avec quelque chose… Je suis revenu de là-bas mal à l’aise. Soulagé à l’idée de déjeuner avec Miriam rue de l’Eperon. Avec elle, tout s'est remis en place. Nous avons parlé froid et mitoufle. Fêtes de fin d'année. Du dernier roman de Cécile Reyboz aussi. Je suis rentré à l’appartement mettre de l’ordre, encore, faire les bagages. Je reste à Carolles jusqu’à Noël. Retrouvé Amélie à Montparnasse. Trajet long. Gares enneigées. A l’arrivée à Granville, il n’y avait pas un flocon.
Mercredi 16 décembre 2009. 23h45.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 09:48
Dernier cours à Censier avant les vacances. J’ai revu les sujets de reportage avec les étudiantes. Les sujets ? Une galerie d’art nouveau, une association pour la promotion du chant diphonique, une ligne de métro, un théâtre, le marché de Noël des Champs-Elysées, un cinéma de banlieue, une fourrière. Rendu dans trois semaines. Ca risque d’être bien. J’ai envoyé mes propositions pour Le Monde à Raphaëlle et Florence. Continué mes lectures de rentrée : Le grand loin de Pascal Garnier, Zola Jackson de Gilles Leroy, La grande sauvagerie de Christophe Pradeau… J’ai rejoint Amélie pour notre dîner à La robe et le palais avec Solveig et Nicolas. Repas joyeusement grinçant. On devrait se voir plus souvent. Terminé la soirée en buvant un dernier verre, sous les grille-pains de la terrasse du Zimmer, à râler, un peu, encore, sur le sort réservé aux livres dans les journaux et sur la drôle de vie que nous menons. A défaut du reste, on dira que c’est réconfortant.
Lundi 14 décembre 2009. 23h10.
Par Xavier Houssin le lundi 21 décembre 2009, 08:48
Le froid est tombé d’un coup ce matin. Glacé. Pénétrant. J’avais rendez-vous chez la spécialiste. Du métro à son cabinet, j’ai fait le trajet en claquant des dents. Résultats d’analyses. Je vais bien ou plutôt pas si mal. On se revoit dans six mois. Je suis passé chercher Marie-Pierre chez Stock pour déjeuner. Nous n’avions jamais pris le temps de bavarder un peu longuement. Nous nous étions croisés aux assises du roman de la Villa Gillet où elle accompagnait Sasa Stanisic. Elle m’avait aussi servi d’interprète lors de l’interview que j’avais faite de lui, un peu avant, pour son roman Le soldat et le gramophone. Je suis très admiratif de son travail d’éditrice (Wendy Guerra, Maria Angels Anglada, Eduardo Lago, pour ne parler que d’auteurs qu’elle a publiés récemment…). Elle m’avait apporté Bellefleur de Joyce Carol Oates. Nous avons parlé de L’enfant poisson de Lucia Puenzo dont je dois la lecture à ma rencontre avec Anne au salon du livre de Saint-Etienne. Et des gens que nous connaissons ensemble, et puis du dernier livre de Steven et de mes projets, toujours repoussés, d’une traduction des textes inédits en français de Jerome K. Jerome. Coup de fil comme je rentrais à l’appartement. La grève qui dure depuis une semaine à Beaubourg a été reconduite. La rencontre de ce soir avec Sylvie Germain était, de fait, annulée. Nous nous sommes malgré tout retrouvés pour dîner, comme c’était prévu, avec elle, Joëlle et Bernard, dans un restaurant de la rue Saint-Martin. Le débat aura lieu plus tard. Fin janvier ou février…
vendredi 18 décembre 2009
Dimanche 13 décembre 2009. 23h50.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 décembre 2009, 18:00
J’ai reçu une lettre de Nathacha. Nouvelles un peu mornes. S’il n’y avait Neela qui l’entraîne dans cette fête permanente du grandir, elle se laisserait vite envahir de minuscules tristesses. A la lire, j’ai le sentiment que Mayotte est un exil. Elle laisse s’enrouler le silence. Elle n’écrit plus. Vivement qu’ils reviennent tous les trois. Déjeuner de saint-jacques. Je les avais préparées vendredi. Une recette toute simple, « façon hareng »… Il faut couper les noix crues en tranches fines qu’on arrose de jus de citron après les avoir salées et poivrées. Après un quart d’heure, il reste à les disposer dans une terrine, en les alternant avec de fines rondelles de carottes et d’oignons. On ajoute une feuille de laurier frais, une branche de thym, des grains de poivre et on recouvre d’huile d’olive. Laisser mariner au moins vingt-quatre heures au frais et servir avec des petites pommes de terre à l’eau. Penser au persil haché. Je dois reconnaître que ce n’était pas mal. Après-midi de rangements. Nous avons bouclé la valise. Le train du lundi matin ne circule pas. Les au-revoir du dimanche à Georgette. Vous êtes là, la semaine prochaine ? La semaine prochaine, je laisserai Amélie rentrer seule à Paris. Je prends mes quartiers d’écriture. Pendant quelques mois, je ne serai plus beaucoup à Paris.
Samedi 12 décembre 2009. 22h15.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 décembre 2009, 17:59
J’ai écrit pour Le Pèlerin. Quatre petits papiers et le portrait de Jean-Philippe Blondel. Commencé aussi à préparer mes questions pour la rencontre de lundi à Beaubourg avec Sylvie Germain. Installé la crèche. Décoré le sapin. Nous avons fait un tour à la plage après être passés chez Georgette. Marée montante. Il n’y avait personne. A perte de vue, tout était à nous.
Vendredi 11 décembre 2009. 23h00.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 décembre 2009, 17:58
Les courses en arrivant à Granville. Un bar, des coques, des saint-jacques. Georgette nous avait aussi téléphoné une liste d’épicerie pléthorique. On achète le sapin ? Amélie a fait du feu en arrivant. Le tas de bois baisse. En deux mois, nous en avons brûlé presque la moitié. J’ai appelé M. Jouenne. Je ne pourrai pas venir avant la semaine prochaine… Grand soleil frais. Nous avons été l’après-midi aux Fontenelles. Désherbé. Passé la motobineuse sur un premier carré. A Grasse, on enterrait un oncle d’Amélie. Olivier, le mari de sa tante Martine.
Jeudi 10 décembre 2009. 21h40.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 décembre 2009, 17:57
J’ai passé la matinée à « réviser » Jeux d’épreuves. J’enregistrais deux émissions à la suite. Défendu La peine du menuisier, le premier roman de Marie Le Gall sur une enfance bretonne, abîmée de silences, dans les années cinquante. Et puis La nada de Jean-Claude Tardif, un livre d’incessants allers-retours de destins d’hommes et de femmes dans la guerre civile espagnole. Entre l’Histoire et les souvenirs violents et douloureux. Et l’enfance, dans ce qu’elle peut avoir de rassurant quelquefois. Deux textes extrêmement émouvants dans des registres d’écriture profondément différents. Si Josyane a chipoté un peu sur le Le Gall, La nada a emporté l’adhésion de tous. Clara avait apporté Les taiseux de Jean-Louis Ezine. Pourquoi ne l’avais-je pas encore lu ? Je crois que j’évitais, pour en connaître le sujet, ce long récit de la quête de son vrai père par un vieux petit garçon de plus de soixante ans. C’est bouleversant de justesse, de pudeur, de sincérité. J’ai retrouvé Amélie au J’Go. Juste un verre. Tôt rentrés. Tôt couchés.
Mercredi 9 décembre 2009. 22h00.
Par Xavier Houssin le vendredi 18 décembre 2009, 17:55
J’ai mis pas mal de temps à décrypter mes notes pour le portrait de Jean-Philippe. Je n’arrivais pas à relire mes gribouillis… Peu d’étudiants dans mes deux ateliers (en fait, il s’agit d’étudiantes, les rares garçons du groupe ont, je crois, définitivement déserté). Du coup, nous avons été parler de leurs reportages au café d’en face. Caractères en fin de journée. J’ai revu mes épreuves avec Nicole. Signé le contrat aussi. C’est maintenant écrit en toutes lettres : parution au premier semestre 2010.
vendredi 11 décembre 2009
Mardi 8 décembre 2009. 21h45.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 décembre 2009, 21:30
J’avais rendez-vous chez le dentiste rue d’Alésia. Dans mon ancien quartier. Je suis né dans ce coin du XIVe, dans une clinique qui, depuis, a fermé. Je n’y ai pas grandi. Mais en 1978, j’avais trouvé, par hasard, à louer un deux-pièces, 5 rue Couche. C’était à deux pas du lieu de ma naissance. Comme on accroche sa vie à un morceau de ville. S’acharner à rester. Trois déménagements dans le pâté de maison. Et puis un autre encore. J’ai tout abandonné avec mon divorce. Pour me sauver la vie, je suis parti habiter de l’autre côté. J’ai traversé l’avenue. Les avenues. Celle d’Orléans puis celle du Maine. Une minuscule amarre a cédé. Je n’ai laissé là-bas que du temps qui s’effrite. Le décor ne tient pas. Aujourd'hui, la mairie a planté des poteaux métalliques partout sur les trottoirs. L’Univers a fermé. Le Bon Coin est devenu un vague italien. Je me suis souvenu de ce jour où le libraire Lévy pleurait dans sa boutique. Assis seul sur une chaise, les rayonnages vides. Une semaine plus tard s’y ouvrait une agence de biens immobiliers. Je suis allé à pieds jusqu’à Denfert, sans faire de détours. Je retrouvais Pascale pour déjeuner dans un restaurant de la rue des Grands-Augustins. Programmes de janvier. J’aimerais bien écrire le portrait de Javier Marias pour Le Monde. Elle m’a annoncé aussi que le livre de Marie a passé maintenant les 500 000 exemplaires de vente. Je vais appeler sur le portable « allemand » de Jean-Yves… Sur le chemin du métro, j’ai croisé Amélie. Pour un instant, chacun dans nos pensées, nous ne nous serions pas vus. Nous avons été prendre un café avant de repartir dans nos après-midi. J’ai préparé mes cours de demain à Censier. Pas eu le temps de faire les courses. Dîner à la pizzeria d’à-côté. Quoi de neuf depuis tout à l’heure ? C’est si bien de si peu se quitter.
Lundi 7 décembre 2009. 23h10.
Par Xavier Houssin le vendredi 11 décembre 2009, 21:27
J’ai repris le découpage du livre. Une fois encore. Ecrit à nouveau. Jeté à nouveau. Je me fais des amas de premières pages. Tout cela est comme le fusil de Tartarin. Ce diable de fusil était de complexion singulière : on le chargeait toujours, il ne partait jamais… Déjeuner avec Anny près de la place d’Italie. Je suis reparti avec le nouveau roman d’Hugo Boris, Je n’ai pas dansé depuis longtemps. L’histoire vraie de ce cosmonaute en orbite autour de la terre, à bord de la station Mir, au moment de l’effondrement de l’URSS. Son pays n’existe plus. Personne ne veut le récupérer… J’ai appelé Jean-Philippe dans l’après-midi pour son portrait dans Le Pèlerin. Il publie un huitième roman en janvier. Chez Buchet. Nous avons parlé longuement, avec un rien de réserve, de décalage. Timidité plutôt. Nous ne nous sommes pas vus depuis tant de temps.
mercredi 9 décembre 2009
Dimanche 6 décembre 2009. 22h30.
Par Xavier Houssin le mercredi 9 décembre 2009, 21:23
Amélie a cuisiné pour Georgette toute la matinée. Gâteau aux pommes, terrine de foies de volailles. Nous sommes passés chez elle à l'heure du vin blanc. J'ai corrigé les épreuves de mon recueil chez Caractères. Repris une postface pour l'édition des Oeuvres complètes de Durocher. Il a fait nuit avant qu'on ne s'en rende compte. Qu'est-ce qu'on a fait ces deux jours ? Rien...
lundi 7 décembre 2009
Dimanche 6 décembre 2009. 1h15.
Par Xavier Houssin le lundi 7 décembre 2009, 12:26
Dîner chez Emmanuelle et Dominique. Une heure de 4L jusqu'à Agon. 80 kilomètres à l'heure en vitesse de pointe. Dans la nuit, les phares n'éclairaient vraiment pas grand chose. Fabien était déjà arrivé depuis un moment. Champagne. Nous étions attendus, et pas un peu... Iris avait écrit le menu à la plume, préparé des intermèdes pour le repas. Petite fille de neuf ans qui fait ses pointes de danseuse en regardant son reflet dans la baie vitrée. Impatiente de nous jouer des airs sur son harmonica tout neuf. Elle a fini par s'endormir de trop devoir être patiente. Nous n'étions pas assez attentifs à elle. C'est vrai que nous étions tout à la soirée. Nous avons parlé voitures avec Fabien, vins avec Dominique. Mais surtout, Emmanuelle nous a raconté toutes les coïncidences qui émaillent ses recherches sur Jean Patou. Je ne me souviens plus bien comment elle s'est intéressée à la vie de ce couturier début de siècle. Elle en parle aujourd'hui avec une proximité qui donne la chair de poule. Le mort, ici, saisit le vif. Ou plutôt le passé mordille très étrangement le présent. Elle se retrouve finalement la seule, au bout des années, à connaître vraiment le personnage. A en être l'intime, au point de deviner avec justesse ce qui s'est passé dans les moments où, justement, on ne sait rien. Je connais bien aussi ces coïncidences. On les fabrique et puis pas. La Harpe, Hugo, Carroll... J'ai eu des moments d'intelligence parfaite. Comme des fenêtres ouvertes sur le temps. Cela arrive comme autant de signes confortants et dérangeants aussi. Je l'aurais écoutée jusqu'au bout de la nuit.
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