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dimanche 7 mars 2010

Vendredi 5 mars 2010. 23h10.

J’avais un débat avec Régine Detambel à Ranville près de Caen. La rencontre, organisée par la bibliothèque se tenait dans la salle des fêtes. Nous avons bavardé devant une trentaine de personnes. Un public attentif et acquis. Ce qu’écrit Régine Detambel me bouleverse. A un point tel que je me perds en angoisses à chaque fois que je dois animer une recontre avec elle ou écrire un papier sur un de ses livres. J’ai toujours le sentiment d’être en deçà. Une comédienne a lu les extraits que j’avais choisis. Et notamment quelques lignes du début de La patience sauvage. Les arbres étaient pour la plupart des chênes et quand je venais, pour les vacances, en juillet, leur écorce était toujours grasse de lessive. Leur tronc moussait. A peine arrivée, je voulais toujours laver les arbres. Racines à nu, racines à neuf. Difficile de lui faire creuser son terreau littéraire. Mais cela sert-il à quelque chose ? Elle publie deux livres en avril, chez Gallimard et au Mercure. 50 histoires fraîches, une succession de textes courts et un roman, Sur l’aile. De ce dernier, elle a juste dit qu’il s’agissait d’un roman sur la colombophilie... Cette pudeur qu’elle a ne de pas laisser apparaître la trame. Il s’agit plutôt de l’histoire d’un désespoir ailé. Ranville a été, en 1944, le premier village de France libéré. Pegasus bridge, Sword beach. Les sites du débarquement sont tout proches. J’ai pensé à Leo qui avait tant envie, la semaine dernière, d’aller les visiter…

jeudi 4 mars 2010

Jeudi 4 mars 2010. 23h40.

Je me suis glacé dans le bureau. Le thermomètre à la fenêtre indiquait 5°. J’ai travaillé avec un gros pull et des mitaines. Pas eu envie de faire de feu avant qu’Amélie soit là. Je l’avais préparé. Nous l’avons allumé dès qu’elle est arrivée.

Mercredi 3 mars 2010. 22h00.

J’ai repris le travail. Dehors, il a fait un froid bleu. Le soir, j’ai amené à Georgette tout un paquet de photographies anciennes que Jean-Pie m’avait demandé de l’aider à légender, il y a maintenant… deux ans. Egarées, retrouvées, perdues encore. Sur un des clichés, mon arrière grand-mère Marie-Louise est dans son jardin avec sa chatte blanche, Polaire. Tiens, m’a-t-elle dit, regarde, le rosier dont je te parlais. C'était l’Albéric Barbier de ses souvenirs d’enfance et de ceux de ma mère. Un rosier liane qui peut faire six à huit mètres. L’hiver 2008, j’en ai planté deux pieds à l’entrée de la maison. Bientôt le printemps de sa deuxième floraison.

Mardi 2 mars 2010. 23h30.

A la Bellengerie, avec Noëlle et moi, Françoise avait invité Patrice et François. Nous avons partagé un énorme couscous. Parlé de tout, étonnament. J’ai perdu l’habitude de la discussion. La soirée s’est achevée à propos d’un papier que Jean-Pierre avait lu dans Le Monde. Un primatologue américain vient en effet de faire paraître un essai qui tend à montrer que les animaux sont doués d’empathie. Le souci de l’autre semblerait partagé par bien des mammifères…

Mardi 2 mars 2010. 19h00

Qui a deux maisons perd la raison. Leitmotiv. J’ai encore remâché toute la matinée cette petite phrase des Nuits de la pleine lune, un des Comédies et proverbes d’Eric Rohmer. Réveil tôt pour prendre le premier train. Vasouillage de voyage. Ouvrir les volets, s’installer à nouveau. Plus ces allers et retours s’intensifient, plus j’ai le sentiment de n’habiter nulle part. Il me faut une presque journée d’acclimatation pour me sentir au calme. Comme je perds mon temps. J’ai appelé Noëlle que je savais à Carolles. Nous nous sommes retrouvés autour d'un verre à la maison avec Françoise et Jean-Pierre. Pris rendez-vous pour dîner ensemble ce soir. Je suis passé voir Georgette. Il fait beau, tu devrais travailler au jardin. J’ai suivi son conseil. J’ai désherbé deux carrés aux Fontenelles. Retourné la terre, ratissé. J’étais fourbu, mais de retour chez moi.

mardi 2 mars 2010

Lundi 1er mars 2010. 23h20.

J’ai retrouvé mes notes de décembre sur Sylvie Germain. Impossible de m’en servir ce soir. J’ai dû tout reprendre, tout recommencer. A Beaubourg, la salle de la BPI était pleine. Le débat s’est bien passé. C’est le dernier que fais ici, après Véronique Bergen, Alberto Ruy-Sanchez, Catherine Cusset… Nous avons eu le temps de parler un peu du poète tchèque Boshuslav Reyneck, disparu en 1971, à qui elle a consacré un magnifique essai biographique (Bohuslav Reynek à Petrkov : un nomade en sa demeure. Christian Pirot. 1998) J’ai lu un des poèmes de son recueil Le serpent sur la neige, traduit en France en 1997 par Xavier Galmiche, et dont elle a aussi rédigé la préface. Neige, neige, neige. Soir, le soleil se couche. Grands fûts branches nues - les petits épicéas en file sous la neige, simples cônes clairs comme des seins. L'hiver est une louve blanche et hirsute aux pattes noires, couchée - Déesse de lascive fécondité. Elle dresse les pattes (les branches des arbres sont aiguisées comme des griffes) et le soleil pourpre, c'est la langue dans sa gueule ouverte, luisante de sang. Les nuages chiots gris, se baissent et sucent les mamelles, innombrables et gonflées, de la bête sauvage. La louve - yeux de braise et dents de glace transparente. Sa beauté dépasse l'entendement, elle est couchée à l'entrée de la Crèche de Noël et fait hurler la terrible et parfaite flûte de la faim pour accompagner le psaume des Anges sur la vallée... Fait hurler la musique de la chute et du péché pour accompagner le chant souverain de la paix. Nous sommes partis juste après la rencontre. Nous devions dîner rue Saint-Martin avec Sylvie Germain, Joëlle et Bernard. Mais je me lève tôt demain. Je rentre à Carolles, pour travailler. Nous avons marché un peu. J’étais énervé toute de cette journée volée au livre. Il me reste tellement peu de jours...

dimanche 28 février 2010

Dimanche 28 février 2010. 23h40.

Nous avons mal dormi. Sans cesse réveillés. La tempête a fait plier les arbres toute la nuit. Je n’ai pas cessé de penser au vieux peuplier qui se trouve chez Fabien. Si sa flèche casse, elle tombe sur notre toit, emportant dans sa chute les fils du téléphone et de l’électricité. Cette fois encore, il a tenu. Branches brisées jonchant le sol, partout dans le jardin. Le temps était tellement mauvais que nous avons renoncé au Mont-Saint-Michel. Mais au moment où il est devenu impossible de revenir sur la décision, le soleil s’est levé et n’a plus quitté l’après-midi. Petit tour à la fête du mimosa à Saint-Jean-le-Thomas, en consolation. Balade sur la grève. Dans le train du retour, Amélie a ouvert deux douzaines d’huîtres. Pain beurré et vin blanc. Les Australiens étaient contents. Pour le Mont, ils reviendront.

Dimanche 28 février 2010. 1h40.

Ce que Leo a surtout retenu de la journée d’hier, c’est la balade en 4L. Aussi quand nous étions sur départ pour le marché de Granville, il a demandé : Which car ? Quand il a compris que nous la prendrions une fois encore, il était ravi. Leo est un petit garçon toujours réellement émerveillé. On le voit en perpétuelle découverte. Fichue barrière de la langue. Je ne parviens pas à lui raconter grand-chose. J’aimerais bien pourtant. On se comprend quand même un peu. Et avec bonheur. Ce n’est déjà pas si mal. Je me suis laissé aller à penser à un fils. A oublier mon âge… Nous avons fait les courses pour le dîner. Des huîtres. Un poulet Vallée-d’Auge. J’ai réinventé la recette, souvenir des fois où, sur le chemin du retour de Carolles, je quittais l’autoroute pour m’arrêter chez Dufour, à Rouen, avec Marie qui avait alors entre sept et neuf ans. On se faisait alors un vrai gueuleton à deux. Saler et poivrer abondamment l’intérieur d’un beau poulet. Y mettre un gros bouquet de persil et un croûton de pain rassi, frotté de deux gousses d’ail. Masser la peau en entier avec de l’huile d’olive. Saler et poivrer à nouveau. Installer dans la lèchefrite où l’on a versé une (presque) demi bouteille de blanc sec et trois oignons coupés en dés. Après avoir ajouté quelques noisettes de beurre sur les blancs et les cuisses du poulet, rôtir à feu vif jusqu’à ce que la peau soit bien dorée. Faire revenir à sec, dans une poèle, un vingtaine de beaux lardons. Réserver. Faire revenir aussi, au beurre, une livre de très petits champignons de Paris. Réserver. Sortir le poulet, filtrer les sucs de cuisson. Les garder à part. Flamber le poulet au calvados. Le couper en morceaux. Garder au chaud. Dans une poèle profonde, verser le jus de cuisson avec les lardons et les champignons. Ajouter trois bonnes cuillèrées à soupe de crème fraîche. Laisser frémir. Vérifier l’assaisonnement. Disposer les morceaux de poulet dans le plat de service, napper avec la sauce. Parsemer de persil haché. Mon poulet a eu du succès. Nous avions invité Patrice. Il se trouvait seul à Dragey. Gillian étant pour quelques semaines à Toronto pour ses cours à l’université. La conversation s’est déroulée dans un franglais à dominante plutôt anglaise. Nous avons fini les dernières gouttes du calvados de M. Jouenne. Dehors, la pluie tombait en rafales. La tempête commençait à se lever.

Vendredi 26 février 2010. 22h15.

Promenade au Port du Lude. Le ruisseau était grossi par les pluies, les sentiers boueux, mais il faisait grand soleil. Nous sommes revenus par la falaise et la route de la Croix Paquerey. J’ai une vraie fierté à montrer « mes » paysages, à m’y laisser aller doucement. Ils sont à moi et je leur appartiens. Le temps devient vraiment printanier. Les jonquilles, les muscaris commencent à éclore sous le frêne. Nous avons déjeuné sur la terrasse. L’après-midi, nous sommes allés marcher en baie, au Bec d’Andaine. Marée haute. Nous avons avancé jusqu’à l’eau, Leo courant loin devant nous, revenant, repartant. Il a onze ans. Tombelaine, le Mont-Saint-Michel. Fiona et Steven aimeraient bien le visiter. Je les ai d’abord découragés : Vous ne vous imaginez pas la foule qu’il y a là-bas ! Avant de me raviser (c’est qu’ils viennent de si loin…). Nous irons dimanche. Cela fait une éternité que je n’en ai pas franchi les portes. A peine une brève incursion dans la rue principale, en septembre, lorsque nous avions fait la traversée avec Marion et Jérôme, Laurence et Patrick. Ce sera une occasion. Je suis allé chercher Georgette pour l’apéritif à la maison. Elle est restée un long moment à parler de Roubaix, de la famille, de ses parents. De la vie, à ces moments-là. C’est le passé. C’est passé maintenant... Amélie traduisait (tellement mieux que moi). Il était presque tard quand je l’ai raccompagnée chez elle. Georgette a juste l’âge de la mère de Steven. Il m’a simplement dit : She is a wonderful person... Et j’en ai été bouleversé aux larmes.

jeudi 25 février 2010

Vendredi 26 février 2010. 2h20.

Fiona, Steven et Leo nous attendaient à la gare Montparnasse. Le train est parti avec quarante minutes de retard. Voyage lent. Nous sommes tous arrivés épuisés. Souper rapide. Enfin presque. Partagé la charcuterie achetée chez Leguillon. Un beau plateau de fromages. Bu quelques bouteilles de côtes-du-Rhône. Je suis content qu’ils soient ici.

Jeudi 25 février 2010. 20h00.

Enregistrement de Jeux d’épreuves. Nathalie présentait, L’horizon, le dernier roman de Patrick Modiano. Je n’avais reçu le livre qu’hier. Lu d’une traite ce matin. J’en suis sorti vraiment troublé. Ce texte me fait comme l’écho diffus de quelque chose de très personnel. De très intime. Et cela se mélange étrangement avec mon écriture de ce moment. De quoi s’agit-il ? Je ne sais pas. Je butte juste sur le mot Auteuil. Ca ne suffit pourtant pas… Je défendais l’édition chez Burozoïque de L’an 2440 de Louis-Sébastien Mercier. Frédéric Ferney a parlé de « curiosité littéraire ». Bah... Baptiste qui n’avait jamais lu ce texte était enthousiaste. Je m’en suis senti heureux et conforté.

Mercredi 24 février 2010. 22h15.

En sortant de la fac, j’ai été porter les épreuves corrigées de mon recueil chez Caractères. Regardé avec Nicole les jours où elle aura besoin de moi sur le stand du Salon. J’ai retrouvé Amélie à Denfert-Rochereau. Nous sommes allés voir ensemble l’appartement que quitte Frédérique dans quelques semaines. Il y a pas mal de travaux à prévoir, mais si le loyer est raisonnable, nous pouvons peut-être nous y installer. Ce serait bien. Déjà, nous aurions davantage de place. Et puis nous aimons tous les deux ce quartier de la rue Daguerre. Un autre coin du XIVe, pour moi. Si nous déménageons, j’aurais décidemment pas mal « voyagé » dans cet arrondissement…

Mardi 23 février 2010. 23h55.

Traversée du village. J’ai été faire deux ou trois courses pour la venue de Fiona, Steven et Leo, jeudi. Nous arriverons à Granville tard. Il faut prévoir pour le souper. Longue discussion sur le trottoir, rue de la Croix, avec Mme Corbesier. Elle avait succédé à ma mère à la présidence de l’Association de défense de la vallée du Lude. Aujourd’hui, bien qu’adhérent, je ne sais plus bien qui est à sa tête. Je ne sais plus, tout simplement. A l’automne dernier, j’avais vu Patrick Dacheux qui m’avait proposé d’y prendre une part un peu plus active. C’était mon désir d’ailleurs, mais je me suis vite aperçu que je n’avais pas vraiment la possibilité de m’impliquer vraiment. Disponible, certes, mais de temps en temps... Mme Corbesier a continué l’énième discussion que nous avions déjà entamé sur la mise en œuvre du Plan local d’urbanisme, le cheval de bataille du maire actuel, sur les « grands travaux » et l’extension de notre petite commune. Nous ne sommes pas bien d’accord là-dessus. J’aurais plutôt tendance à penser que l’urgence est, ici, dans la sauvegarde, avant de se lancer dans d’hypothétiques et très controversés projets. Passé prendre des nouvelles de Nelly auprès de Charles. Les chirugiens lui ont abîmé son opération du dos. Un nerf pris ou quelque chose comme ça. C’est juste moins pire que ce qu’elle endurait avant. Elle en a pour six semaines avant de savoir quoi. Retour par chez Charuel pour les derniers achats. Jocelyne revient de quelques jours de congé à la montagne. Elle renaît de son deuil, tout doucement. Le temps change. Les mimosas, les camelias, fleurissent. C’est bientôt le printemps.

mardi 23 février 2010

Lundi 22 février 2010. 22h45

Le vent a soufflé fort pendant la nuit. Je me suis levé pour assurer un volet. Dehors, les sapins étaient agités. Chaque rafale emportait les branches dans un ballet entortillé et grinçant. Amélie a pris le train sous la pluie. A chaque départ, il reste toujours un rien à arracher. J’ai regardé le mauvais temps toute la journée à travers la fenêtre de mon bureau. J’ai profité d’une éclaircie pour aller voir Georgette. Alors, tu travailles ?, m’a-t-elle demandé.

dimanche 21 février 2010

Dimanche 21 février 2010. 21h30

Plus je refais ce plan, ce découpage, plus ressurgissent des moments que je croyais apaisés. Plus en surgissent d’autres qui effacent les précédents. Voilà pourquoi ce livre se révèle si difficile. Il se défait, se refait au fur et à mesure, et depuis si longtemps. Il vaut mieux que j'arrête d’en parler.

samedi 20 février 2010

Samedi 20 février 2010. 22h45

J’ai corrigé les épreuves de Montée des cendres. Resserré à nouveau le plan de mon livre. Encore une journée de ce travail-là et tout sera clair. Enfin, j’espère. Je brouillonne encore. Et je n’en ai plus le temps. Amélie avait acheté des huîtres au marché que nous avons apporté à Georgette. Nous les avons mangées avec elle à l’heure du vin blanc. Le pneumologue qui l’a vue hier a été plutôt rassurant, mais il faut qu’elle prenne du poids. Je me force à manger, pourtant. Dans l’après-midi, Amélie lui a cuisiné des gratins.

Vendredi 19 février 2010. 22h15.

Premier train. Marché rapide à Jullouville. Il faisait un temps radieux. Nous sommes allés ramasser de pleins sacs de feuilles mortes aux Châtelliers pour couvrir les plates-bandes. Retarder un peu l’arrivée des narcisses. Nous les avions plantés l’an dernier pour le mariage, ils avaient éclos en mars, plus d’un mois en avance.

Vendredi 19 février 2010. 1h10

Je pense en rond. Ca ne bouge pas. Après avoir ruminé toute la matinée et une bonne une partie de l’après-midi, j’ai fini par sortir. Je suis allé chercher les épreuves de Montée des cendres chez Caractères. Le livre sortira en mars. Je me suis arrêté dans un café pour feuilleter tout de suite. J’éprouve un étonnant vertige. J’étais un très jeune homme quand, il y a déjà trente-huit ans, mon premier recueil sortait justement chez Caractères. Je me suis rejoint aujourd’hui. Mon Dieu, comme il a fallu du temps. Et ce n’est pas fini. J’ai été chercher Amélie place Paul-Painlevé. C’était la réunion du CVJA de Nadine (ce Club qu’elle l’a créé en 2006 et qui doit son nom à une petite phrase d’un bien maladroit Olivier Rubinstein qui lui reprochait, à l’époque, de déjeuner avec de « Vieux Journalistes Alcooliques ». Nous sommes quelques uns de la presse littéraire à en faire maintenant partie. Je ne suis pas peu fier d’avoir la carte portant le n° 6…) Bons vins et beau buffet. Agréable compagnie. Bavardé avec Véronique. Avec Nathalie, Marie-Françoise, Hubert… Nous étions reçus chez Ariane, rue de Grenelle, juste en face du 155 où se trouvait mon studio à mon arrivée à Paris. Je suis resté plusieurs années à cette adresse. J’avais trouvé cette location par hasard alors que, je l’ignorais, le quartier avait abrité les amours de mon père et de ma mère, à leurs retours d’Indochine et de Martinique. Pour pouvoir s’y marier en 1974, Maman s’était d’ailleurs domiciliée chez moi. Je me souviens de la cérémonie à la mairie, rue de Grenelle aussi, et à l’église Saint-Pierre-du-Gros-Caillou. J’ai tracé mes itinéraires dans ces quelques rues. J’avais appris la promenade du soir de mes parents. Le Champ-de-Mars, puis flâner vers la Seine. S'arrêter regarder le temps qu’il ferait à la Météo, avenue Rapp. Je connais encore le nom des restaurants qu’ils fréquentaient et qui existaient encore quand j’habitais là-bas : Chez Blanc, Chez Doucet, près de l’École militaire… Subsistent encore, rue Saint-Dominique, La Fontaine de Mars et chez Thoumieux. Mon demi-frère Francis, que je n’ai jamais connu, logeait, sans que je le sache, à deux pas, rue Duvivier, alors même je m’y trouvais. Ce quartier m’est empli d’attaches. D’ailleurs, je crois même avoir été conçu avenue de La Bourdonnais… J’aimerais assez revenir dans ce coin du VIIe avec Amélie. Cela ressemble, hélas, à un souhait genre conte de fées. Frédérique que nous avons vue lors de la soirée, quitte Paris après son licenciement de chez Denoël. Elle nous a proposé de reprendre son appartement proche de la rue Daguerre. Ce n’est pas si cher, mais j’ai peur que ce soit encore trop cher pour nous. Alors, la rue de Grenelle…

jeudi 18 février 2010

Mercredi 17 février 2010. 23h20

J’ai recupéré toutes mes étudiantes, plus deux ou trois autres venues d’autres groupes. Et un garçon aussi, que je ne n’avais vu que rapidement au premier semestre. Nous avons travaillé sur les associations d’idées. Comment il faut laisser peut-être s’égarer la pensée. Et la ramener doucement à soi, de ses vagabondages, comme on tire un filet. Drôle de manière de leur apprendre à écrire… J’ai reçu la semaine dernière un coup de fil de Léa, que j’avais eue en cours il y a deux ans, je crois. Elle est en stage chez Faits et gestes et écrit des papiers dans des journaux du web. J’ai cru comprendre que mon atelier l’avait aidée un peu. Je m’en suis senti tout content. Je suis allé voir Nicole. Elle a des soucis avec son stand au prochain salon du livre. Elle avait obtenu un angle et voilà qu’on a repoussé son emplacement dans une allée. Nous allons tenter de plaider la cause de la maison auprès de Bertrand Morisset. C’est quand même les soixante ans de Caractères cette année… J’ai fait la connaissance là-bas de Rocío Durán-Barba, romancière et poétesse équatorienne que traduit Claude Couffon. Croisé Ilaria aussi, qui travaille à quelques numéros plus haut de la rue de l’Arbalète. J’ai rejoint Amélie au Balzar. La nuit commençait juste à tomber.

mercredi 17 février 2010

Mardi 16 février 2010. 23h00

Il faisait très beau. Grand ciel bleu. Je n’ai pourtant pas mis le nez dehors. Je m’acharne à travailler, mais le livre avance avec une désespérante lenteur. J’ai pris le train en fin de journée. Granville était à nouveau recouvert de confettis après la dernière cavalcade du carnaval.

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