Journée un peu désoeuvrée. Nous sommes toujours patauds quand nous passons nos week-end à Paris. On sort ? Dehors, il faisait un froid glacial. Nous nous sommes réfugiés au cinéma, place de la Convention. Le hall était rempli de parents et d’enfants qui faisaient la queue pour La princesse et la grenouille, le nouveau dessin animé des studios Disney. Pop-corn et bousculades. Nous avons vu Océans, le film de Jacques Perrin. De vraiment belles images, saisissantes. Coup de fil de Séverine. Soulagement : Agathe a fini par vomir son fichu sparadrap. Dîner dans un restaurant indien. Au retour, nous avions un message de Fiona et Steven. Ils arrivent à Paris lundi, avec Leo, pour plusieurs mois. Ils vont loger à Montmartre. J’espère que nous nous verrons souvent.
lundi 1 février 2010
Samedi 30 janvier 2010. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 1 février 2010, 15:03
Samedi 30 janvier 2010. 1h20.
Par Xavier Houssin le lundi 1 février 2010, 15:01
J’ai déjeuné avec Nicole. Plus de précipitation. Nous reprenons tranquillement le travail autour de l’Oeuvre complète de Bruno Durocher. L’objectif, plus raisonnable, est de terminer l’édition pour la commission d’août au CNL. Cela laisse un temps suffisant pour trouver quelqu’un à qui confier la rédaction d’une autre postface au volume poésie, pour achever la chronologie, pour réordonner le volume et régler les problèmes d’imprimeur. D’ici là, il y aura le salon du livre et la sortie de mon recueil… J’ai récupéré les clés de la voiture de Nadine. Elle nous la prête gentiment pour le week-end. J’ai besoin d’aller à Senlis, juste revoir les lieux. Amélie est passée me chercher au Sauvignon où nous prenions un verre avec Marie-Caroline. Nous étions invités à Saint-Cloud, chez Séverine et Gérald. Trajet interminable en bus après être allé au bout de la ligne de métro. La banlieue, quelle qu’elle soit, tout comme aussi ces zones commerciales qui enserrent les villes, me donne l’angoissante impression de me trouver nulle part. Séverine était fatiguée. Elle avait passé une bonne partie de l’après-midi aux urgences de l’hôpital de Boulogne. Agathe s’était ingurgité un morceau de sparadrap. Pas anodin pour cette gamine à l’intestin cousu, décousu, recousu, qui est restée sept semaines à Necker dans un état critique. Ca devrait passer tout seul, lui a-t-on répondu après l’avoir laissé attendre, je ne sais combien de temps. Elle donc rentrée chez elle avec son angoisse intacte et le dîner à préparer. Nous avons retrouvé là-bas Marion et Jérôme. Lu des histoires à Arnaud et Thomas. Quant à Agathe, elle est vraiment jolie, souriante et pas farouche, avec de grands yeux bleus, mais toute petite, petite. Gérald avait sorti quelques belles bouteilles. Il nous a raccompagné en voiture jusqu’à une lointaine station de taxis.
dimanche 31 janvier 2010
Jeudi 28 janvier 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le dimanche 31 janvier 2010, 01:25
J’ai révisé les livres pour Jeux d’Epreuves. Pencher pour de Cécile Reyboz chez Actes Sud, Le faiseur d’anges de Stefan Brijs, Sylvia de Leonard Michaels et La révolution dans la poche de Véronique Pittolo. J’avais vraiment envie de défendre ce deuxième roman de Cécile Reyboz. Comme Chanson pour bestioles qu’elle avait publié en 2008, il s’agit encore une histoire où l’on passe de l’autre côté du miroir… Difficile de bien en parler. Attendre un peu, rester dans l’envers, le temps de voir si le sens des choses revient, dit Lazor Hilaire, le héros, mal à l’aise de cette étrange histoire. En fait de sens, il s’agit plutôt de nonsense. J’ai eu de la chance. Joseph m’a laissé ouvrir l’émission. Du coup, j’ai eu l’impression d’avoir davantage de temps pour en parler. Cécile et Sabine n’ont pas vraiment accroché. Alexis est venu à ma rescousse. Heureusement. J’ai traîné. Retrouvé Amélie tard à la Rhumerie. Elle avait passé la soirée au plateau TV d’une émission « spécial Haïti » où elle accompagnait un auteur. Haïti… Colette Nys-Mazure m’a fait suivre ces jours derniers la demande d’une revue canadienne de poésie qui veut réunir les textes d’un collectif littéraire autour de la catastrophe. J’ai beau y penser, je ne sais vraiment pas ce que je pourrais écrire. En rentrant, j’avais un message de Charles. Jean-Claude Charuel est mort à Carolles dans la nuit de mercredi à jeudi. Etouffé par une crise d’asthme.
Mercredi 27 janvier 2010. 21h50.
Par Xavier Houssin le dimanche 31 janvier 2010, 01:23
J’ai jeté tout le début de mon livre. Ce n’était pas bien. Ou plutôt, ce n’était pas ça. Je crois que j’ai eu raison. En fait, je n’ai jamais vraiment commencé. Tout au plus rédigé une succession de textes impossibles à relier entre eux. Et puis, je n’ai pas cessé de jouer à cache-cache avec le narrateur, sans parvenir à pouvoir le nommer. Et comme le narrateur, c’est moi, il vaut mieux que ce soit clair. Je n’arrive pas bien non plus à partager mes temps d’écriture, entre le livre et les papiers pour les journaux. Alors, j’ai pris le décision d’arrêter, six mois, mes collaborations. Ou presque. Restera la fac, Jeux d’épreuves, Le Monde, un peu. J’ai envoyé un mot à Jean-Marc pour lui dire que je ne lui montrerai rien en février. Retour à Paris dans l’après-midi. Retrouvailles avec Amélie. Nous sommes fatigués tous les deux.
mercredi 27 janvier 2010
Mardi 26 janvier 2010. 23h05.
Par Xavier Houssin le mercredi 27 janvier 2010, 17:35
Georgette s’est décidée à aller consulter chez l’ophtalmo. Il faut dire que son œil n’est pas bien beau à voir. Jean-Claude l’a accompagnée en voiture à Avranches en début d’après-midi. Au retour, elle était rassurée. Je n’ai rien. J’en ai profité pour lui demander de nouvelles lunettes. J’ai rédigé mon papier sur L’enfant poisson de Lucía Puenzo, l’histoire d’amour à mort de deux adolescentes, entre l’Argentine et le Paraguay. Je n’aurais sans doute pas regardé ce livre si, en octobre, sur le stand où l’on m’avait installé au salon de Saint-Etienne, je ne m’étais trouvé à côté d’Anne Plantagenet. Elle en avait terminé la traduction quelques mois plus tôt et en parlait avec une contagieuse émotion. Lucía Puenzo est réalisatrice. Seul de ses trois romans à être traduit en français, L’enfant poisson est le premier qu’elle a écrit, il y a six ans. Elle en a fait aussi un film, sorti sur les écrans en mai. Je n’en ai pas de souvenir. Il n’est peut-être pas resté très longtemps à l’affiche… C’est un très beau texte qui se lit comme une Chasse au Snark violente. Cruelle. Reçu encore quelques mails de collégiens. L’un d’eux me raconte qu’il a commencé à écrire une nouvelle : Ca parlera d'un ballon qui fait gagner une équipe de foot ... Je suis très loin d’être fasciné par le football, mais j’aime assez ces histoires d’objets magiques. Le plus fascinant d’entre eux restant pour moi la bourse de Fortunatus. L’escarcelle ne contient que quelques pièces d'or. Mais elle est inépuisable. A peine on la vide qu’elle se remplit aussitôt.
mardi 26 janvier 2010
Lundi 25 janvier 2010. 22h15.
Par Xavier Houssin le mardi 26 janvier 2010, 12:51
J’ai fini le portrait de Valentine Goby. Pas simple à écrire. Cette relation au corps, essentielle, envahissante, qu’elle a mis en place dans ses livres s’apparente finalement à un colin-maillard. Juste touché, pas vu, pas vraiment pris. Tout reste à deviner. A ressentir. J’ai mis du temps à écrire le papier. Les collégiens du Havre m’ont envoyé un gros paquet de mails. Des petits mots touchants et sincères. Brenda, Jimmy, Justine, Mohamed, Lobna, Brian, Charlène, Natacha, Jordan, Dylan, Marine… Je ne suis pas certain que je saurais redonner leur prénom à chacun sans me tromper. Ils disent qu’ils ont hâte de me revoir. Moi aussi. Il faut juste que je cale une date en février. J’ai fait ma visite quotidienne à Georgette. Mais, qu’est-ce qui t’est arrivé ? Son œil gauche était tout tuméfié. Elle a fait un grand mouvement en mettant son châle. Le verre d’une suspension lui est tombé sur le tête. J’ai réussi à le rattrapper. Heureusement, il n’est pas cassé. Elle s’est mis des compresses. Ca va, ça va. Plus de peur que de mal. Nous avons bu un verre. Non, je t'assure, je n’ai besoin de rien.
dimanche 24 janvier 2010
Dimanche 24 janvier 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 24 janvier 2010, 23:38
J'ai nettoyé le jardin. Il était dans un état épouvantable. Partout des feuilles, des branchages. Je me suis mis au travail tard. Relu Des corps en silence de Valentine Goby pour le portrait que je dois écrire dans Le Monde. Commencé à rédiger. Appelé Amélie. Elle se lève aux aurores demain. Vers 4h30, pour accompagner Andrei Kourkov à une autre émission de radio (ce matin elle est rentrée passé 2h00). Tu me réveilles avec toi, s'il te plaît. Je n'ai rien fait aujourd'hui...
samedi 23 janvier 2010
Samedi 23 janvier 2010. 23h10.
Par Xavier Houssin le samedi 23 janvier 2010, 23:35
Retour épuisé. J’ai dormi un peu dans le train. Envoyé un message à Laurence. Je sais qu’elle écrit un nouveau livre. Comme elle peut. Elle aussi. Dans ce hachis du temps. Amélie m’attendait gare de Lyon. Un café au Train bleu. On va les faire ces courses ? Nous avions prévu depuis un moment d’acheter une nouvelle (grande) valise pour le voyage au Mexique, au printemps. Déjeuner à la Cigale. Le restaurant était plein de toute une clientèle du quartier. Bourgeoisie du VIe. J’ai trouvé tous ces gens parlant haut, envahissants, déplaisants. D’habitude, je ne fais pas attention… Nous sommes rentrés à l’appartement. Drôle de journée, entre parenthèses. Amélie avait rendez-vous avec un auteur dans une librairie près de la Bastille. Elle allait dîner avec lui, chez Elodie et Pierre, avant de l’accompagner, très tard, à une émission de radio. Puis, nouveaux rendez-vous, le lendemain. Elle est venue avec moi jusqu’à Montparnasse. Nous sommes restés un moment avant le départ du train. Pourquoi sommes-nous si tristes ? On ne se revoit que mercredi.
Vendredi 22 janvier 2010. 23h45.
Par Xavier Houssin le samedi 23 janvier 2010, 22:23
J’ai envoyé une dernière volée de cartes de vœux. Répondu aussi aux rares qu’on nous avait adressées. Dany, Miriam, Noëlle et Jean, Catherine et Olivier, les nouveaux voisins du chemin ombragé. Il n’y a encore pas si longtemps, j’en expédiais bien plus d’une centaine. S’il en est parti vingt cette année… J’aimais beaucoup cette courte correspondance. C’est fini tout ça, ou plutôt, ça se termine. Pire que ceux qui vous négligent, il en est maintenant qui envoient le même message à tout leur carnet d’adresses, sur le téléphone portable ou par courriel : Excellente année 2010 ! Voire, Je vous a envoyé une carte de voeux électronique. Pour la découvrir, cliquez sur ce lien. Franchement, j’ai du mal… J’ai pris le train pour Grenoble en début d’après-midi. J’allais à la librairie La dérive pour un débat avec des lecteurs. Danielle qui animait la rencontre était venue me chercher à la gare. Tu as « quartier libre » pendant une heure. Je me suis promené autour de la place Grenette. Pris un verre de blanc de Savoie à une terrasse chauffée. Belle soirée. Yves, le libraire, avait rassemblé tout un petit groupe. Nous avons bavardé tard. Evoqué beaucoup de ces hasards étranges qui traversent et mes livres et ma vie. J’ai presque l’habitude de ceux qui connaissent les paysages, les gens. Mais, cela est allé assez loin cette-fois. J’avais presque oublié que dans La ballade de Lola, j’avais situé quelque part dans la Creuse, entre Ahun et Sainte-Fère, l’endroit où l’on retrouvait le corps de la petite fille disparue. Des villages qui n’étaient pour moi que des points sur une carte. Des lieux imaginaires. Vous savez à qui je viens de téléphoner ?, m’a dit Françoise, mi-amusée, mi-troublée. A ma mère, qui est en maison de retraite. Vous savez où ? A Ahun dans la Creuse… J’en suis rentré à l’hôtel doucement chiffonné. Amélie a appelé. Elle rentrait du Théâtre du Rond-Point où elle était allée, avec Sophie, voir La Menzogna, une pièce imaginée et mise en scène par Pippo Delbono. Spectacle où s’expriment des « stratégies poétiques libératrices. Histoire de réveiller le public afin que chacun réagisse et rompe le cercle de la passivité ». Tu en as pensé quoi ? - Je suis un peu déconcertée…
jeudi 21 janvier 2010
Jeudi 21 janvier 2010. 21h20.
Par Xavier Houssin le jeudi 21 janvier 2010, 22:10
J'ai pris le train tôt à Saint-Lazare ce matin. J'étais attendu au Havre pour la première d'une série de trois rencontres avec les élèves de quatrième du collège Eugène Varlin. Trajet en voiture par le front de mer. Je ne peux pas vous emmener directement, m'a dit Mme Houdoin, la principale, vous auriez une trop mauvaise impression pour une première fois. Il faut reconnaître que le peu que j'ai vu de la ville n'est pas très engageant : des avenues au carré et des blocs d'immeubles plutôt « soviétiques ». Tout a été rasé pendant la Seconde guerre mondiale. Reconstruit en béton. Le centre a beau avoir été inscrit, il y a quatre ou cinq ans, au patrimoine mondial de l'humanité, je reste hermétiquement insensible à ce genre d'architecture. Nous avons fait une grande boucle par Sainte-Adresse et ses jolies villas et avant de rejoindre le quartier de Caucriauville, à l'est, sur les hauteurs, où se trouve l'établissement. J'y ai fait la connaissance de David, l'enseignant de français qui m'accueillait dans sa classe. Il m'a présenté aux élèves, des filles et des garçons de treize-quatorze ans. J'appréhendais un peu. C'est la première fois que je m'adressais à des collégiens. Je garde, douloureusement, le souvenir de cet âge-là. Une période bizarre où l'on vous apprend à ne plus être un enfant, mais où l'on n'est pas bien sûr de vraiment vouloir grandir. Il le faut, paraît-il... Tous avaient lu 16 rue d'Avelghem. Ils m'ont bluffé d'intelligence, de sensibilité. Tous. Avec eux, je n'ai pas vu le temps passer. Nous avons ébauché ensemble un projet. Pour qu'ils écrivent. Nous allons correspondre avant de nous revoir prochainement. J'ai hâte de revenir là-bas. Dans ce moment où je suis en train de démarrer l'écriture de La fausse porte, j'ai la certitude que cela va m'aider. Qu'ils vont m'aider. Drôle de sentiment. Cette journée d'échanges m'a fait retrouver une part vivante de moi-même. C'est ce qui me manquait. Au retour, le wagon était bondé. Je me suis collé des boules Quiès dans les oreilles. J'ai rédigé le portrait d'Arrigo Lessana. Rejoint Amélie à l'appartement. Drôle de semaine. On se sera vus tellement peu.
Mercredi 20 janvier 2010. 22h50.
Par Xavier Houssin le jeudi 21 janvier 2010, 07:35
J’ai appelé Arrigo Lessana pour son portrait dans Le Pèlerin. A la fin de l’année dernière, Nadine m’avait parlé de nombreuses fois, et avec beaucoup d’instance, de son livre, L’aiguille. Je t’assure, c’est très bien. J’avais fini par lire, pas vraiment convaincu. Les « souvenirs » d’un chirurgien spécialiste du cœur et de sa valve mitrale : très peu pour moi. Je pensais tomber sur l’exercice d’autosatisfaction d’un ravi du bistouri, mâtiné de considérations allant du don d’organes au grand sens de la vie. Cela s’est révélé tout le contraire. Ce court récit est d’une très belle simplicité. Un texte écrit en pudeur et en retenue. Un témoignage discret de l’expérience et du doute. Lessana évite l’anecdote, parle de Fra Angelico, d’alpinisme, d’engagement politique, de lassitude, de reconnaissance. Nadine avait raison… J’ai mis de l’ordre dans la maison, fait le tour des mangeoires à oiseaux. Passé dire au revoir à Georgette. A dimanche. Amélie m’attendait à l’arrivée du train, à Montparnasse. Elle m’a emmené dîner au J’Go. Nous sommes rentrés de bonne heure. Deux jours que nous ne nous étions pas vus.
mercredi 20 janvier 2010
Mardi 19 janvier 2010. 22h20.
Par Xavier Houssin le mercredi 20 janvier 2010, 09:00
J'ai écrit le papier sur L'enfant du carnaval de Stéphane Audeguy. J'ai eu du mal à m'y remettre depuis novembre. Ce qu'aborde Audeguy dans ce petit livre de la collection « L'un et l'autre » me touche particulièrement. Trop, sans doute. Autour de la figure de Pigault-Lebrun, romancier, dramaturge et essayiste du tournant des XVIIIe et XIXe siècles, il pose clairement la question de la survie littéraire. Qui se souvient de Pigault-Lebrun? Plus grand monde aujourd'hui. Il n'est pas ce qu'il est convenu d'appeler un « grand auteur » (si tant est que ça veuille dire quelque chose). Il a publié, dans l'air du temps, des turlupinades et des grivoiseries, pas forcément de bon goût. Mais ça fait rire. Je l'avais croisé avec d'autres fantômes dans mes recherches sur La Harpe. Dieu sait qu'il y en a des oubliés dans cette époque-là. Comme si l'on avait effacé tous les auteurs entre le temps des Lumières et celui des romantiques. Boufflers, Mercier, Marmontel, Collin d'Harleville, Beaunoir ou Rétif... Et mon pauvre La Harpe. Est-ce que l'on n'écrit pas pour lutter contre la mort ? Les livres ne demandent qu'à être ouverts à nouveau pour que les auteurs vivent. Chez Eppe, j'achetais des plaquettes de poésie à 5 francs le kilo. Julien Leygues, Maurice Theveneau, Violette Rieder, Genevieve Gerla, Pascal Riou,.. Je suis allé rendre visite à Mme Bassard. On va prendre le café. Elle a vu son arrière-petite fille samedi. Le bébé s'appelle Aine, un prénom gaélique. Ca se prononce Onia. Je vais m'y faire, mais qu'est qu'elle a une belle petite bouille. Un saut chez Georgette. J'y ai croisé Josette, puis Mlle Verdé. Je suis rentré, le feu était mort. Pas eu le courage de rallumer.
lundi 18 janvier 2010
Lundi 18 janvier 2010. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:35
Tout était noyé dans le brouillard. J’ai accompagné Amélie à la gare. Le train est parti avec une bonne demi-heure de retard. Nous sommes restés un peu bêtes sur le quai à attendre. Rangements dans la maison. Nicole a téléphoné. Elle a pris la décision de repousser la publication de l'Oeuvre complète de Bruno Durocher à la fin de l’année. Un mal pour un bien, dit-elle. Elle a raison. Nous aurons vraiment le temps, ainsi, de faire quelque chose de soigné. C’est elle qui rédigera la postface du volume « Poésie » et j’avoue que j’en suis très soulagé. Je suis passé à Jullouville régler le loyer des Fontenelles à Mme et M. Lesoudier. Le ciel s’était levé d’un coup. Depuis leur fenêtre, on voyait la mer toute bleue. J’ai fait les moyennes des étudiants, j’ai envoyé les notes et je me suis mis à La Fausse porte. Pas assez. Mal plutôt. Je n’arrête pas de raturer. J’ai l’esprit encore trop occupé par les papiers qu’il me reste à écrire. Je pense aux dates de remise. A toutes ces choses à faire en même temps.
Dimanche 17 janvier 2010. 22h45.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:34
J’ai fini mon portrait de Pierre Vavasseur pour Le Pèlerin. Nous avons passé une soirée douce, à peine triste. Amélie repart à Paris demain matin.
Dimanche 17 janvier 2010. 15h45.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:33
Repas du dimanche. Nappe blanche et petits plats. Georgette était contente, je crois.
Samedi 16 janvier 2010. 21h40.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:32
Journée de courses. Georgette nous avait donné une longue liste. Maintenant que les routes sont dégagées… C’est son anniversaire aujourd’hui. Elle a quatre-vingt-neuf ans. Nous sommes allés lui apporter un petit cadeau. L’inviter à déjeuner pour le lendemain.
Vendredi 15 janvier 2010. 22h10.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:31
J’ai déjeuné avec Aurélie chez Claude SaintLouis, rue du Dragon. Rendez-vous pris depuis la semaine dernière. Je dois te voir absolument. En fait, il s’agissait de me donner tout un tas de babioles qu’elle m’avait achetées dans la minuscule Alice’s shop d’Oxford. Il y avait des cartes, des magnets, des crayons de papier, des autocollants… J’étais ravi, ému, très touché. Cette boutique qui se trouve juste en face de Christ Church est exactement celle tenue par la Brebis dans le chapitre V de L’autre côté du miroir. Tenniel l'a dessinée dans le livre. La boutique semblait pleine de toutes sortes de choses curieuses..., mais ce qu'il y avait de plus bizarre, c'est que chaque fois qu'elle regardait fixement un rayon pour bien voir ce qui se trouvait dessus, ce même rayon était complètement vide, alors que tous les autres étaient pleins à craquer. « Les choses courent vraiment bien vite ici ! ». J’avais découvert l’endroit lors de mon reportage « sur les traces » de Lewis Carroll, en 1998, l’année du centenaire de sa mort. Quel voyage étrange et merveilleux. J’aimerais tellement retourner là-bas. A Guildford aussi où il a passé les dernières années de sa vie et où il est enterré. J’ai retrouvé Amélie à la gare Vaugirard. Train du retour à la maison. En deux jours, la neige avait entièrement disparu. Nous avions l’impression d’avoir fait un drôle de rêve.
Jeudi 14 janvier 2010. 23h40.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:29
J’ai revu les livres pour Jeux d’Epreuves. Instructions pour sauver le monde de Rosa Montero, Lucy Gayheart de Willa Cather et Savoir-vivre d'Hédi Kaddour. Il y avait Alexis, Josyane, Frédéric. J’avais choisi de présenter Olimpia de Céline Minard, chez Denoël. A part Josyane qui m’a fait la fine bouche, tout le monde a été enthousiaste. Moi, j’aurais découvert à l’occasion de cette émission, Les Pierres qui montent, l’autre livre publié en même temps par Hédi Kaddour chez Gallimard. Ce sont des éclats, des moments, des anecdotes, des réflexions brèves. Ses Notes et croquis de l’année 2008… Dans son journal, Lewis Carroll, écrivait que certains jours (à commencer par celui de sa rencontre avec Alice) étaient à marquer d’une pierre blanche. J’ai eu le sentiment qu’Hédi Kaddour en avait fait provison pour faire le Petit Poucet. Et puis, j’ai appris aussi qu’il animait un atelier d’écriture dans une école de journalisme et qu’il lui arrivait de faire rédiger à ses étudiants des « Je me souviens », à la manière de Perec. J’en sors avec les miens. Ca m’a fait sourire. Comme quoi, les bonnes idées… J’avais rendez-vous avec Pierre Vavasseur, pour un portrait à propos de son dernier roman, Recommencer, chez Lattès. Je l'ai retrouvé à l'hôtel d'Aubusson. Il y avait un orchestre dans la salle du bar. Dans l’autre, se tenait le cocktail d’un séminaire de produits pharmaceutiques. Nous nous sommes réfugiés dans la cour, transis, la tête brûlante sous les grille-pains. Décidemment, je n’aime pas cet endroit. Amélie accompagnait Kim Thuy à une émission de TV. Elle est rentrée un peu tard. J’avais fini de retranscrire mes notes. Nous avons dîné. Vite.
Mercredi 13 janvier 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:27
Anne Mounic m’a adressé un message au sujet de sa postface pour le volume « Poésie » de l’Oeuvre complète de Bruno Durocher. Nicole lui a fait parvenir mes propositions d’un texte plus court. Elle s’insurge. C'est un produit de synthèse, coupé, collé. Vous avez de plus modifié mon titre, qui était une citation. Non, je ne puis accepter ceci. Cela sonne vraiment comme une fin de non recevoir. Dommage. Je lui ai fait une longue réponse que j’ai soumise à Nicole avant de l’envoyer. Elle ne va pas très bien Nicole. Son voyage en Israël, où elle s’était rendue pour se recueillir sur la tombe de Bruno Durocher au Mont des Oliviers, ne s’est pas bien terminé. Elle a fait une longue chute dans un escalier en béton. Elle a le visage tuméfié, des côtes fracturées. J’ai eu si peur. Je l’ai rassurée comme j’ai pu. Pour l’édition aussi. Mais je crains que nous n’arrivions pas à boucler à temps le dossier de demande de subvention du CNL. L’imprimeur n’a toujours pas envoyé son devis, il reste des lacunes dans la chronologie et il y a cette histoire de postface… Martine, la fille de Mme Bassard est passée. Sa mère est de retour de l’hôpital. Les médecins l’auront gardée deux semaines. Je commençais à en avoir assez. Nous avons pris le café dans sa salle à manger. Avec une petite goutte pour lui donner de l’intérêt. Elle est toujours étonnament en forme. Quatre-vingt-cinq ans, je crois. Oh, je ne vais peut-être pas reprendre mon vélo tout de suite. Dans le chemin, la neige avait juste commencé à fondre. Je me suis décidé à rentrer. Parvenu, non sans peine, à rejoindre la route en voiture. Je suis arrivé en début de soirée à Paris. De Montparnasse, j’ai rejoint Amélie place Paul-Painlevé, aux editions Liana Levi, pour un verre autour de Kim Thuy, l’auteur de Ru. Croisé Florence, Nathalie, Bernard… Dîner rapide dans un mauvais chinois avec Elodie et Pierre, avant de se retrouver ensemble. Pour de bon.
Mardi 12 janvier 2010. 21h45.
Par Xavier Houssin le lundi 18 janvier 2010, 22:24
Je devais rentrer aujourd’hui. Impossible à envisager. Je ne suis pas parvenu à sortir la voiture du chemin. J’ai envoyé un message aux étudiants pour les prévenir que je ne serai pas mercredi à Censier. Décommandé aussi le verre que je devais prendre avec Nadine. Me voilà bloqué ici. Jean-Luc m’avait appelé pour les vœux, la semaine dernière. Je me plaignais du manque de temps pour écrire. Je n’y arrive pas. – Je vais prier le Bon Dieu qu’il t’envoie toute la neige possible, m’avait-il répondu en riant. J’ai peur qu’il ait été exaucé.
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