Des filandres blanches, venues du bord de mer, ont progressivement envahi la colline. Le matin s’est noyé à la fenêtre de la chambre. Je suis resté longtemps à regarder les maisons et les arbres disparaître. Plus rien à voir. Drôle de temps pour ici. Ou, du moins ce que j’en imagine. Marion et Jérôme rentraient aujourd’hui à Paris. Claire pour le déjeuner du départ avait préparé une oie aux pommes et aux marrons. Elle s’y était attelée tôt. Flamber, farcir, brider, rôtir, retourner, arroser. La volaille était toute dorée à la sortie du four. Je l’ai découpé comme j’ai pu. Bouches pleines. Nous avons fait bonne chère comme aurait dit ma grand-mère Angèle. Mais les repas où l’on se quitte sont souvent silencieux. Pas beaucoup plus de mots dans la voiture jusqu’à Cannes. Ils ont attrapé leur train à l’arraché. Nous sommes restés un moment en ville. Difficile de comprendre ce qui attire les gens dans cet endroit. Tout y est prétentieux et laid. Etroit, surchargé. J’ai bougonné des ruelles à la Croisette. Même pas pu respirer au rivage. Heures gâchées. Mal à l’aise. Vite, vite, rentrer.