Georgette s’est décidée à aller consulter chez l’ophtalmo. Il faut dire que son œil n’est pas bien beau à voir. Jean-Claude l’a accompagnée en voiture à Avranches en début d’après-midi. Au retour, elle était rassurée. Je n’ai rien. J’en ai profité pour lui demander de nouvelles lunettes. J’ai rédigé mon papier sur L’enfant poisson de Lucía Puenzo, l’histoire d’amour à mort de deux adolescentes, entre l’Argentine et le Paraguay. Je n’aurais sans doute pas regardé ce livre si, en octobre, sur le stand où l’on m’avait installé au salon de Saint-Etienne, je ne m’étais trouvé à côté d’Anne Plantagenet. Elle en avait terminé la traduction quelques mois plus tôt et en parlait avec une contagieuse émotion. Lucía Puenzo est réalisatrice. Seul de ses trois romans à être traduit en français, L’enfant poisson est le premier qu’elle a écrit, il y a six ans. Elle en a fait aussi un film, sorti sur les écrans en mai. Je n’en ai pas de souvenir. Il n’est peut-être pas resté très longtemps à l’affiche… C’est un très beau texte qui se lit comme une Chasse au Snark violente. Cruelle. Reçu encore quelques mails de collégiens. L’un d’eux me raconte qu’il a commencé à écrire une nouvelle : Ca parlera d'un ballon qui fait gagner une équipe de foot ... Je suis très loin d’être fasciné par le football, mais j’aime assez ces histoires d’objets magiques. Le plus fascinant d’entre eux restant pour moi la bourse de Fortunatus. L’escarcelle ne contient que quelques pièces d'or. Mais elle est inépuisable. A peine on la vide qu’elle se remplit aussitôt.