J’ai appelé Arrigo Lessana pour son portrait dans Le Pèlerin. A la fin de l’année dernière, Nadine m’avait parlé de nombreuses fois, et avec beaucoup d’instance, de son livre, L’aiguille. Je t’assure, c’est très bien. J’avais fini par lire, pas vraiment convaincu. Les « souvenirs » d’un chirurgien spécialiste du cœur et de sa valve mitrale : très peu pour moi. Je pensais tomber sur l’exercice d’autosatisfaction d’un ravi du bistouri, mâtiné de considérations allant du don d’organes au grand sens de la vie. Cela s’est révélé tout le contraire. Ce court récit est d’une très belle simplicité. Un texte écrit en pudeur et en retenue. Un témoignage discret de l’expérience et du doute. Lessana évite l’anecdote, parle de Fra Angelico, d’alpinisme, d’engagement politique, de lassitude, de reconnaissance. Nadine avait raison… J’ai mis de l’ordre dans la maison, fait le tour des mangeoires à oiseaux. Passé dire au revoir à Georgette. A dimanche. Amélie m’attendait à l’arrivée du train, à Montparnasse. Elle m’a emmené dîner au J’Go. Nous sommes rentrés de bonne heure. Deux jours que nous ne nous étions pas vus.