J’ai fini le portrait de Valentine Goby. Pas simple à écrire. Cette relation au corps, essentielle, envahissante, qu’elle a mis en place dans ses livres s’apparente finalement à un colin-maillard. Juste touché, pas vu, pas vraiment pris. Tout reste à deviner. A ressentir. J’ai mis du temps à écrire le papier. Les collégiens du Havre m’ont envoyé un gros paquet de mails. Des petits mots touchants et sincères. Brenda, Jimmy, Justine, Mohamed, Lobna, Brian, Charlène, Natacha, Jordan, Dylan, Marine… Je ne suis pas certain que je saurais redonner leur prénom à chacun sans me tromper. Ils disent qu’ils ont hâte de me revoir. Moi aussi. Il faut juste que je cale une date en février. J’ai fait ma visite quotidienne à Georgette. Mais, qu’est-ce qui t’est arrivé ? Son œil gauche était tout tuméfié. Elle a fait un grand mouvement en mettant son châle. Le verre d’une suspension lui est tombé sur le tête. J’ai réussi à le rattrapper. Heureusement, il n’est pas cassé. Elle s’est mis des compresses. Ca va, ça va. Plus de peur que de mal. Nous avons bu un verre. Non, je t'assure, je n’ai besoin de rien.