J’ai déjeuné avec Aurélie chez Claude SaintLouis, rue du Dragon. Rendez-vous pris depuis la semaine dernière. Je dois te voir absolument. En fait, il s’agissait de me donner tout un tas de babioles qu’elle m’avait achetées dans la minuscule Alice’s shop d’Oxford. Il y avait des cartes, des magnets, des crayons de papier, des autocollants… J’étais ravi, ému, très touché. Cette boutique qui se trouve juste en face de Christ Church est exactement celle tenue par la Brebis dans le chapitre V de L’autre côté du miroir. Tenniel l'a dessinée dans le livre. La boutique semblait pleine de toutes sortes de choses curieuses..., mais ce qu'il y avait de plus bizarre, c'est que chaque fois qu'elle regardait fixement un rayon pour bien voir ce qui se trouvait dessus, ce même rayon était complètement vide, alors que tous les autres étaient pleins à craquer. « Les choses courent vraiment bien vite ici ! ». J’avais découvert l’endroit lors de mon reportage « sur les traces » de Lewis Carroll, en 1998, l’année du centenaire de sa mort. Quel voyage étrange et merveilleux. J’aimerais tellement retourner là-bas. A Guildford aussi où il a passé les dernières années de sa vie et où il est enterré. J’ai retrouvé Amélie à la gare Vaugirard. Train du retour à la maison. En deux jours, la neige avait entièrement disparu. Nous avions l’impression d’avoir fait un drôle de rêve.