Presque un autre chapitre ce matin. J’avance lentement. Je pense à ce que m’a écrit Laurence : Dès que tous ces examens seront finis, plonge dans ton texte. Tu t’oublieras, tu retrouveras de l’énergie, tu construiras quelque chose. Tu verras. Je suis allé chercher Amélie place Paul-Painlevé. Peu ou pas de bus à cause de la grève. Nous avons marché. Le petit Luxembourg et ses grands marronniers au cordeau. Des enfants jouaient à disperser les tas de feuilles mortes à coup de pieds. En arrivant au bas de l’avenue de l’Observatoire, j’ai jeté un œil aux deux marronniers fous qui, depuis des années, font leurs fleurs en plein automne. Toujours à contre saison... Nous avons pris un verre chez Péret. Pas envie de rentrer. Nous avons déjeuné au guéridon d’un minuscule traiteur crétois du bas de la rue Daguerre. Attendu l’heure du rendez-vous au centre d’imagerie médicale. Nous sommes sortis tard de là-bas. C’est étrange comme on se fait à son état. Reste du très mauvais, d’autres incertitudes, mais j’ai évité le très pire. Et j’en suis soulagé. Nous sommes revenus à la maison fatigués. Plus légers aussi. Oui, oui, encore un verre. Pour trinquer. Cette nuit, nous allons mieux dormir. je dois subir d’autres « explorations » jeudi, avant de partir à Carolles. Ensuite ? C’est écrit dans l’Evangile : A chaque jour suffit sa peine.
mercredi 13 octobre 2010
Mardi 12 octobre 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 13 octobre 2010, 10:37
mardi 12 octobre 2010
Lundi 11 octobre 2010. 23h10.
Par Xavier Houssin le mardi 12 octobre 2010, 10:21
Retour avec Amélie au train du matin, bondé. Demain, c’est la grève et de toute façon, il faut que je sois à Paris pour un second examen dont je m’efforce de ne rien penser. J’ai déballé les affaires dans l’appartement. Répondu au courrier. J’ai rejoint Marie-Françoise pour un déjeuner chez Fernand. Beaucoup parlé. Je suis rentré doucement par le Luxembourg. Les nouvelles de la grand-mère d’Amélie ne sont pas bonnes. Elle s’était fracturé la cheville en faisant une vilaine chute ce week-end. Son état se complique. Les soins risquent d’être très très longs. Il a fallu hospitaliser aussi son mari dont la santé n’est pas brillante non plus et qui ne pouvait pas rester seul à la maison. Marion et Jérôme sont venus dîner à la maison. Soirée simple. Ils vont bien. Portés par de beaux projets, calmes. Ils avaient passé le week-end à Bruxelles. Pendant leur séjour là-bas, j’avais reçu un message de la librairie d’art de la rue de la Madeleine qui avait enfin déniché le catalogue de l’exposition Fernand Knopff que je cherchais depuis des années. Ils me l’ont ramené. J’ai rangé ce hasard du bon côté…
lundi 11 octobre 2010
Dimanche 10 octobre 2010. 22h50.
Par Xavier Houssin le lundi 11 octobre 2010, 07:22
J’ai rédigé ma chronique du mois pour Next. Il me reste tant d’autres papiers. Amélie est allée arracher le cruau aux Fontenelles. Huit brouettes pleines. Nous nous sommes retrouvés là-bas. Cueilli des roses, à ses rosiers, pour Georgette. Des rouges, des jaunes. Ramassé les courges qui ne grandiront plus. Au soir, nous étions invités à prendre un verre chez Isabelle et Fabien. Ils sont installés maintenant à Saint-Pair où ils louent un pavillon dans un de ces nouveaux lotissements qui entourent maintenant complètement le bourg.
Samedi 9 octobre 2010. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 11 octobre 2010, 07:21
Amélie est allée tôt au marché de Granville. Rentrée fatiguée. Nos nuits de ces moments derniers sont hachées. Je rumine. Elle s’inquiète. Qu’est-ce que tu as acheté ? Nous nous sommes offerts un joli déjeuner au jardin. Thon blanc cru mariné. Les premières saint-jacques. J’ai débouché du champagne. Let's pretend. Et ça passe doucement. Nous avons dormi dans l’après-midi. Rien fait. Pas travaillé. Pas sortis. Malgré le beau temps.
samedi 9 octobre 2010
Vendredi 8 octobre 2010. 22h40.
Par Xavier Houssin le samedi 9 octobre 2010, 11:30
Hier, quand nous sommes arrivés à Carolles, le ciel au-dessus du jardin était tout étoilé. Aujourd’hui, il a fait grand soleil. Les feuilles du figuier s'entassaient en tapis craquant sur le chaud de la terrasse. La terre des cactus se séchait doucement. Nous avons été au marché à Jullouville. Quelques courses pour Georgette qu’on lui a amenées tard. Ca ne fait rien. Elle a rangé son couvert déjà prêt sur la table. Sorti les biscuits apéritifs et la bouteille de vin blanc. Comme je suis contente de vous voir. Près du tas de bois, en rentrant, nous avons trouvé deux beaux bolets à chair jaune (Boletus chrysenteron). Huile d’olive, ail et persil. Nous les avons ajouté à notre déjeuner. J’ai eu envie de profiter du beau temps pour montrer le Nez de Jobourg à Amélie. Les hautes falaises, le raz Blanchard, les îles. Je ne pensais pas que la route serait aussi longue, mais cela en valait la peine. Ce sont là-bas des paysages chargés d’attente. A la sauvagerie apaisée de fougères rousses, de haies ployées au vent. Goury, Omonville, Landemer. Nous avons poussé jusqu’à Cherbourg en longeant la côte. Je n’étais pas revenu dans la ville depuis que Marie y était à l’école des Beaux-Arts. Nous avons pris un verre sur le port. Rentrés à la nuit. Sous les étoiles.
jeudi 7 octobre 2010
Jeudi 7 octobre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le jeudi 7 octobre 2010, 22:19
J’ai de nouveaux horaires à Censier. Je commence à 8h00, je finis à midi. Arrivé bien trop en avance. Il faisait encore nuit noire. Pas un café ouvert dans les rues autour de la fac. Je n’avais pas envie de remonter vers le métro. Je suis resté un peu sottement sur le trottoir à attendre l’heure de mon cours. Mes étudiants (une très large majorité d’étudiantes, en fait, comme l’an dernier…) sortent juste du lycée. Tellement jeunes... Nous avons posé les premiers jalons de l’année. Questionnaire d’actualité chaque semaine, revue de presse. Premiers papiers. J’ai hâte des semaines qui viennent avec eux. Déjeuner au Perron avec Amélie et Brigitte. Il reste des moments où tout va bien. A Jeux d’épreuves, j’avais amené Nos cœurs Vaillants de Jean-Baptiste Harang, un roman lent, tendre, de la fin des enfances, de ces moments où l’on se retrouve, qu’on le veuille ou non, bien obligé de grandir. Et qui prend doucement à contrepied nos souvenirs.
Mercredi 6 octobre 2010. 23h05.
Par Xavier Houssin le jeudi 7 octobre 2010, 22:17
Journée studieuse. Les cours à préparer pour la rentrée demain à la fac. Les livres de Jeux d’épreuves. M. Martin est passé à la maison pour des histoires de changement de comptes, de procurations. J’ai juste envie que tout soit en ordre.
mercredi 6 octobre 2010
Mardi 5 octobre 2010. 22h30.
Par Xavier Houssin le mercredi 6 octobre 2010, 10:02
Les tout premiers dahlias ont commencé de fleurir au jardin. Les tiges étaient sorties de terre à la fin du mois d’août. Tellement en retard. J’avais craint que plus rien ne vienne après les gelées de cet hiver. Peut-être aurons-nous la chance de voir éclore un ou deux « Anatole ». J’ai pris le train en début d’après-midi. Terminé le trajet avec Jean-Claude qui était monté à Verneuil. Deux ans après L’Inde (sans les anglais), il publie, à nouveau chez Phébus, d’autres impressions de voyage de Loti. Le livre s’appelera Fantôme d’Orient et autres textes sur la Turquie. Retrouvé Amélie.
lundi 4 octobre 2010
Lundi 4 octobre 2010. 20h40.
Par Xavier Houssin le lundi 4 octobre 2010, 20:21
Départ pour la gare ce matin, dans la nuit, toujours sous la pluie. Nous étions un peu juste. A peine Amélie s’est-elle installée que les portes du train se sont fermées. Tant mieux. Ces minutes de nos séparations sur le quai à Granville m’apparaissent de plus en plus en plus longues. De plus en plus lourdes. Je me suis recouché en rentrant. Torpeur de mauvais rêves. Au réveil, le ciel séchait comme un grand drap gris pesant sur la corde. Je suis allé au bourg poster les lettres. La visite quotidienne à Georgette. J’ai mis du rosé au frais pour toi. Nous avons parlé de ma grand-mère Angèle. Mon Dieu, qu’elle a eu de la misère… En février 1930 quand Marie-Louise et Georges, ses bébés, deux ans et demi, un an et demi, avaient été emportés à quelques jours d’intervalle par je ne sais plus laquelle de ces maladies qui tuaient les enfants, elle était restée de longs jours prostrée. Assise sur une chaise à ne pouvoir bouger. Tout l’avait abandonné. La maison reposait sur sa fille aînée, Agnès. Quatorze ou quinze ans. Elle, rien à faire. Et puis l’argent qu’il n’y avait plus du tout, du tout, une fois payé les deux enterrements. Plus un seul sou pour faire vivre la famille. Elle avait pensé se jeter au canal de Roubaix. Heureusement, dit Georgette, nous étions rue Pujet et le canal était loin. Ma grand-mère, Mamoÿ, je pense à elle souvent. Et beaucoup en ce moment. Je ne sais pas comment elle a fait pour rassembler autant de courage dans un corps aussi frêle. Elle était si petite. Si fragile. Comme je m’en souviens bien. J’ai travaillé. Un chapitre. J’avance.
Dimanche 3 octobre 2010. 22h15.
Par Xavier Houssin le lundi 4 octobre 2010, 14:17
Solveig et Nicolas devaient venir passer le week-end avec nous. Ils peuvent bénir leur contretemps. La pluie, aujourd’hui encore, est tombée en rideau serré, sans une accalmie. Le sable de la cour, la terrasse, l’herbe tout autour, sont détrempés. Les haies et les arbres dégoulinent. Nous sommes juste allés dire bonjour à Georgette. Quel temps ! Un saut à la boulangerie. Puis chez Nelly et Charles pour acheter les journaux. Nous n’avons plus bougé de la maison. Amélie a tisonné le feu, fait de la cuisine. J’ai mis de la compote en pots, rangé, écrit quelques lettres. Impossible de me remettre au travail. Nous n’aurons même pas été voir la mer ensemble.
dimanche 3 octobre 2010
Samedi 2 octobre 2010. 23h40.
Par Xavier Houssin le dimanche 3 octobre 2010, 16:10
Marché à Granville entre deux averses. Georgette nous avait laissé une longue liste... Acheté quatre ormeaux pour le déjeuner. Remonté les étals de poisson. Nous sommes allés dire bonjour à Eric qui préparait des commandes d’encornets. Venez aux champignons avec nous cet après-midi. Nous nous sommes retrouvés avec Charlotte et lui dans les landes de Ronthon à ramasser des pleurotes. Des pleurotes du panicaut, aux larges chapeaux brun-beiges, traversés de petites lignes fines, et qui laissent sur les doigts une odeur de peau tendre. Nous avons ramené une belle cueillette. Ils nous ont invités à dîner chez eux. Longue soirée, amicale, affectueuse. Avec les derniers verres, nous avons écouté des chansons des années 1930 sur le Tour de France et des poèmes de Bernard Dimey. J'ai de l'hippopotame à peu près la rondeur,/ Je suis devenu sage et je crains les voyeurs,/ Alors je m'engloutis sous les herbes et je pense./ L'hippopotame est doux mais son cuir est trop dur,/ Son oeil est trop petit, sa narine est trop large./ Quand on est ainsi fait, le monde n'est pas sûr,/ La seule solution est de survivre en marge./ Pourtant l'hippopotame est un bel animal,/ Un peu mou, je sais bien, mais il est sympathique,/ Il a peur des humains... et ça c'est bien normal./ Un jour, je m'en irai me noyer en Afrique.
Vendredi 1er octobre 2010. 22h40.
Par Xavier Houssin le dimanche 3 octobre 2010, 16:09
Impossible de faire un pas dehors sans être trempés. Le plateau des cactus déborde. Ils barbottent dans trois centimètres d’eau. On s’enfonce jusqu’aux chevilles dans la terre des nouvelles plates-bandes. Passés voir Georgette. Quelles nouvelles ? Le temps s’est un peu levé dans l’après-midi. Nous sommes allés jusqu’au Mont-Saint-Michel. Amélie n’était jamais montée jusqu’à l’abbaye et je n’y étais pas retourné depuis la visite que j’y avais fait avec mes parents à la fin des années 1970. Les intempéries avaient fait fuir le gros des touristes, mais il restait encore pas mal de monde à déambuler dans l’église, dans le cloître. Appareils photo, conversations bruyantes. Il n’empêche… Dans l’extrême chapelle, derrière le chœur, une moniale, seule, vêtue de blanc, priait devant le Saint-Sacrement. Se laisser aimer. Nous nous sommes pris la main.
Jeudi 30 septembre 2010. 22h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 3 octobre 2010, 16:08
Entre deux cœurs. Entre deux piques. Entre deux as. Entre deux dames. Je vais arrêter de faire des réussites. Celle-là s’appelle, autant que je m’en souvienne, la poussette. Ma mère l’avait baptisée « la réussite qui ne réussit jamais ». Ca se vérifie. Je perds à tous les coups. Ca me mine bizarrement. Voilà que je m’accroche aux signes et que chaque signe me semble, maintenant, néfaste. Oui, je vais arrêter de faire des réussites, de lancer des pièces de monnaie. Pile. Face. De guetter n’importe quoi. J’ai été chercher Amélie place Paul-Painlevé. Nous sommes allés embrasser Jérôme qui déjeunait avec un ami au Pré Verre. Nous devions prendre le train tôt, mais il a fallu décaler le départ. Des travaux sur la ligne. Arrivés à la nuit tombée à Carolles. Nous avons fait un feu. La maison était humide. Cela fait des jours qu’il pleut par ici…
jeudi 30 septembre 2010
Mercredi 29 septembre 2010. 22h15.
Par Xavier Houssin le jeudi 30 septembre 2010, 17:14
Je fais rarement attention à ces citations écrites sur le recto des pages de mon agenda. Cette semaine, c’était trois phrases de Pierre ou les ambiguités, ce roman si sombre, si terriblement lucide, de Melville. Il n’est rien d’aussi perfidement captieux que la tristesse ; nous y tombons tout d’abord parce que nous n’avons rien de particulièrement passionnant à faire ; et puis nous y demeurons, parce que nous avons trouvé en elle un lit moelleux. J’ai lu cela comme une mise en garde. Je vais essayer de me garder la tête hors de l’eau.
mercredi 29 septembre 2010
Mardi 28 septembre 2010. 22h30.
Par Xavier Houssin le mercredi 29 septembre 2010, 18:15
Je suis retourné dans le XVIe chercher les comptes rendus de l’examen. En sortant, j’ai été faire quelques pas Villa de la Réunion, juste en face du centre. Amélie a vécu un moment là, dans un foyer de religieuses, quand elle était étudiante. Mauvais souvenirs pour elle... J’ai suivi une bonne sœur espérant qu’elle allait m’y conduire, mais ce n’était pas la bonne bâtisse, pas le bon endroit, je crois. J’ai appelé Marguerite. Pris un verre avec elle au J’Go. Rentré à la maison. Dormi. Je me sens si fatigué... J’avais la réunion de rentrée à la fac. Retrouvé là-bas le petit groupe des chargés de cours. Regardé les emplois du temps, le nombre d’étudiants. J’y serai tous les jeudis de 8h00 à midi. J’ai passé un moment, après, avec Renaud. Il m’a proposé à nouveau d’écrire des dramatiques pour la radio. Je vais y réfléchir sérieusement. J’ai besoin de projets. J’ai rejoint Amélie chez Noëlle. Nous sommes allés dîner au Zoo, le bistrot corse de le rue de l’amiral-Roussin. Tout près de la rue Fondary...
Lundi 27 septembre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le mercredi 29 septembre 2010, 18:14
J’ai traîné toute la journée. Accompagné Amélie à son travail. Promenade au Luxembourg. Courrier au Rostand. Nous avons déjeuné ensemble dans un chinois de la rue Saint-Jacques. Elle avait son après-midi et nous sommes rentrés à pied tranquillement. Restés sans trop rien faire à la maison en attendant l’heure de mon examen. J’avais rendez-vous dans un centre de la rue Chardon-Lagache. C’est dans ce quartier de l’église d’Auteuil que j’ai vécu mes premiers mois. Les trottoirs étaient jonchés des feuilles des marronniers du parc de l’hôpital Sainte-Périne. Soir couchant. Je me suis dit que ma mère avait dû pousser mon landau contre ce mur d’enceinte et sous ces arbres-là. Trouvé cela plutôt de bon augure. Je m’étais trompé. Les résultats sont tombés un peu secs. Sans ambiguité. Voilà, il va falloir y aller. J’aurai d’autres examens encore. Bientôt. Le médecin décidera alors de ce que je devrai faire, de ce qu'il faudra faire. J’ai peur de manquer de courage. A défaut d’avoir peur, tout court. Nous ne nous sommes pas dit grand chose sur le chemin du retour. Déposé nos affaires à la maison. Si tu veux bien, on ressort. On va manger un morceau dehors. On va prendre un verre. Nous nous sommes installés en terrasse chez Péret. Le temps était doux. Très doux.
Dimanche 26 septembre 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 29 septembre 2010, 18:12
Nous avons fait le marché rue Daguerre. Amélie est partie pour Vincennes. Dernier jour d’America. J’ai bricolé dans l’appartement tout l’après-midi. Plein de petites choses finalement indispensables. De l’électricité, des réparations… Juste eu le temps de ranger le bazar avant son retour. Elle était avec Géraldine qui est restée un moment à la maison. Quelques verres de rosé de La Croix-en-Touraine. Une omelette aux cèpes, de la laitue rouge du potager.
Samedi 25 septembre 2010. 22h10.
Par Xavier Houssin le mercredi 29 septembre 2010, 18:11
Regardé à nouveau Des feux fragiles dans la nuit qui vient de Xavier Hanotte. J’avais rendez-vous avec lui en début d’après-midi. Il passait la journée à Paris à la librairie Wallonie-Bruxelles pour des rencontres, des débats avec les autres auteurs belges de la rentrée littéraire. Nous avons bavardé un bon moment au café Beaubourg. De ce livre qui est en fait son tout premier projet, ressassé, repris, écrit en bribes. De Wilfred Owen, le poète britannique tombé au front le 4 novembre 1918 et dont l’œuvre (qu’il a traduite) et le personnage traversent tous ses romans. Des obsessions, des coïncidences. Je dois rédiger son portrait pour Le Monde. Je ne sais pas pour quand. Il me reste d’autres papiers à écrire, mais comme on ne me les réclame pas et que tout m’est assez difficile, je fais le dos rond. J’ai tort. Il faut que je travaille. L’argent ne rentre plus du tout en ce moment. J’ai profité d’être à côté du Centre Georges Pompidou pour aller voir l’exposition Arman. Sorti déçu. Je ne comprends plus ce qui pouvait me plaire dans ces accumulations. Un tour chez Mona lisait, rue Saint-Martin. J’y ai acheté un catalogue de 2002 sur Victor Hugo à Guernesey. Envoyé quelques lettres. J’ai été retrouver Amélie à America. Resté un moment à parler avec Delphine et Françoise-Marie. Trinqué avec Marie-Laure sur le stand de Robert Laffont. Beaucoup de gens faisaient la queue pour se faire dédicacer Suite(s) impériale(s) par Bret Easton Ellis. J’ai beau en avoir parlé hier à la radio, je crains d’avoir déjà un peu oublié ce texte.
samedi 25 septembre 2010
Vendredi 24 septembre 2010. 22h45.
Par Xavier Houssin le samedi 25 septembre 2010, 12:18
L’enregistrement de Jeux d’épreuves avait été décalé à aujourd’hui à cause de la grève. Nous étions installés dans un studio assez étrange du 1er étage. Avec un piano à queue et de grands caissons d’insonorisation gris placés derrière chaque siège. Cécile Guilbert présentait Suite(s) impériale(s) de Bret Easton Ellis. Frédéric Ferney, Des éclairs de Jean Echenoz. Nathalie Crom, Que font les rennes après Noël ? d’Olivia Rosenthal. J’avais amené Des feux fragiles dans la nuit qui vient, de Xavier Hanotte, un livre vraiment envoûtant, sans bornes. Un récit-creuset des mondes... En sortant de l’émission, je suis allé jusqu’à la Seine. A la pointe sud de l’île aux cygnes. Là, j’ai jeté dans l’eau les éclats du petit miroir que j’avais brisé dans la salle de bains hier. C’est ce qu’il faut faire, paraît-il, pour conjurer le sort. Sept ans de malheur. Ce n’est vraiment pas le moment… J’ai rejoint Amélie au festival America à Vincennes. Mis un temps infini pour arriver en bus. Reparti tout de suite. J’ai juste pris le temps de dire bonjour, d’embrasser ceux que j’aime bien.
Jeudi 23 septembre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le samedi 25 septembre 2010, 12:16
J’avais prévu d’accompagner Amélie à pied jusqu’à la place Paul-Painlevé. Finalement, nous avons pu attraper un bus. Un café au Balzar. A ce soir. Elle a traversé le square… Je suis entré au musée de Cluny. Je voulais voir la stèle funéraire de Nicolas Flamel. Mais une partie du personnel était en grève et la salle où elle se trouve était fermée. J’avais lu Le faiseur d’or de Léo Larguier quand j’avais treize ou quatorze ans. Un livre publié vers 1935. Larguier avait à peu près l’âge que j’ai aujourd’hui. J’ai repensé à ce texte. Dans mes souvenirs, au-delà de l’histoire même de l’alchimiste, s’y déploie comme un élan confiant, un enthousiame étrangement porté par la nostalgie. Il faut que je retrouve l’exemplaire dans le foutoir de ma bibliothèque à Carolles. Je me suis installé au Rostand. Fait du courrier. Un mot à Jean-Luc. Un autre à Marie. J’ai déjeuné avec Marguerite chez Fernand. Je n’y étais pas retourné depuis vraiment longtemps. On m’y a accueilli très gentiment, très chaleureusement. Et ça m’a fait du bien. Pris un café au Sauvignon avec Nadine, sur le chemin du retour. J’ai terminé de lire les livres pour le Jeux d’épreuves de demain. Retrouvé Amélie pour aller chez Marion et Jérôme. Nous y étions invités avec Annaïk et Edouard. Maximin nous a rejoint en célibataire, Aude est aux Etats-Unis en ce moment. Soirée affectueuse, mais j’étais mort de fatigue. Jérôme m’a offert mon cadeau d’anniversaire. Un très gros oreiller de plume. Il sait que je dors mal. Il s’inquiète. Allez, bonne nuit...
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