Une chauve souris (pipistrellus pipistrellus) est entrée dans la maison. Tout était fermé pourtant. Complètement désorientée, elle volait en cercles dans la pièce. Pas moyen de la faire sortir. Fenêtres ouvertes, portes ouvertes. Lumière allumée, lumière éteinte. Nous avons tenté de la pousser vers le dehors en agitant des journaux. Rien à faire. Elle a fini par s’assommer contre l’ampoule du plafonnier. Pas morte, mais très mal en point. Je l’ai déposée sur l'appui de fenêtre. Nous verrons demain dans quel état elle se trouve. Je crains que ma collection de bestioles ne s'agrandisse.
mardi 6 septembre 2011
Dimanche 4 septembre 2011. 22h15.
Par Xavier Houssin le mardi 6 septembre 2011, 18:42
Dimanche 4 septembre 2011. 19h20.
Par Xavier Houssin le mardi 6 septembre 2011, 18:42
Réveil sous la pluie battante. Le vent a fini par la chasser vers l’intérieur, mais il est resté ici de gros nuages gris sombre. Un temps idéal, finalement pour le déjeuner (au coin du feu…) prévu à Coquelonde, chez Martine et Jean-Pascal. Nous avions apporté nos melons, nos rougets à griller dans la cheminée, un petit pot de foie gras de la Ferme du Butel et aussi un foie frais à poêler. Agathe avait préparé une tarte aux pommes. Bu du pacherenc-du-vic-bilh et du pouilly fumé. C'était comme un Noël en Toussaint... Discuté de trois fois rien avec Simone, la maman de Jean-Pascal. Et le soleil a fini par se montrer. Ciel bleu même. Nous avons poussé jusqu’au potager. Depuis le débroussaillage, le nettoyage des carrés et les plantations du milieu du mois dernier, Jean-Pascal est revenu tondre, désherber les rangs de poireaux, de choux et de salades. Avec l’accident, je n’ai pas pu jardiner du tout. Amélie seule n’aurait pas pu faire grand chose. Sans Jean-Pascal, Martine et Agathe, tout serait resté en friche. Les rosiers, ici, n’ont pas souffert de l’abandon. On dirait même la solitude leur a profité. Ils font des fleurs charnues, parfumées. Des jaunes crème, des rouges, des blanches à peine teintées. Nous avons cueilli des bouquets. Gardé le plus gros pour Georgette. Après tout, ce sont les rosiers de son jardin de l’Humelière. Les siens.
Samedi 3 septembre 2011. 21h20.
Par Xavier Houssin le mardi 6 septembre 2011, 18:40
Nous étions à Granville juste pour la fin du marché. De la frisée, des melons, des rougets, de la crème, du jambon à l’os, du paté de lapin aux noisettes. Téléphoné à Georgette. Non, non, je n’ai besoin de rien. Nous sommes allés la voir avant d’ouvrir la maison. Ca ne va toujours pas très fort. Traits tirés. Je n’ai plus le courage de manger. Elle s’oblige pourtant. J’ai faim, mais je ne sais plus de quoi j’ai envie. Et comme nous restions un moment : Tiens, je vais essayer du chocolat au lait avec des nonettes... - Vous, ça va ? Et toi, ta jambe ? A la maison, nous avons commencé par un tour de jardin. Roses rares, flox recouverts d’oïdium, dahlias couchés. Mais les inflorescences des hortensias Générale vicomtesse de Vibraye sont étonnament belles. Elles virent insensiblement du rose au vert très pâle. Nous allons bientôt pouvoir commencer à les couper pour les bouquets secs. Dans le tonneau, la petite carpe (à laquelle nous n’avons toujours pas donné de nom…) a l’air finalement assez à son aise. Elle tourne entre deux eaux pas plus effarouchée que ça et commence à venir chercher sa nourriture à la surface. Derrière, les étourneaux terminent les dernières figues. Ils ont jonché la terrasse de lambeaux de fruits. J’ai bêtement marché sur un gros bolet à chair jaune (boletus chrysenteron). Dommage. L’automne arrive tout doucement. Le bûcher est presque vide. Il va falloir se dépêcher de rentrer du bois. Franck est passé avec Marion et Thomas, ses deux jumeaux. Alors vous voulez faire des travaux dans la cuisine ? Il a pris quelques mesures. Tout cela devrait être fait en novembre. Je vais m’arranger avec le menuisier. En fin de journée, Martine, Jean-Pascal et Agathe sont venus nous rendre visite à la mi-temps d’un mariage où ils étaient invités. On vient souffler un peu chez vous...
Vendredi 2 septembre 2011. 23h50.
Par Xavier Houssin le mardi 6 septembre 2011, 18:35
J’ai terminé, en marge du portrait de Pirotte, le petit papier sur Place des savanes, le roman qu’il vient de faire paraître au Cherche Midi. Un texte où l’on trébuche dans un mikado embrouillé de souvenirs. Je lui avais promis de lui lire ce que j’avais écrit. Oh, ce n’est pas la peine. Je te fais confiance. J’avais insisté quand même. Envie qu’il soit en accord avec ses mots et avec son histoire. J’ai dû attendre le début d’après-midi pour l’appeler. Il reste éveillé la nuit, s’endort au petit jour. Nous avons bavardé un moment. Faut qu’on se revoie. En Belgique peut-être. Il y part bientôt. Des analyses, des examens. On s’est promis de se faire signe. J’ai déjeuné tard à L’Odyssée. Christos, le patron, m’a offert un verre. Alors, les vacances ? Il est allé deux ou trois semaines chez lui. En Grèce, bien sûr. Sur la côte ionienne, si j’ai bien compris. Fait un peu de courrier en attendant l’heure de partir avec Amélie pour le cocktail de rentrée littéraire France Culture - Télérama. Première sortie depuis bien longtemps. Il y avait là beaucoup d’attachées de presse, quelques éditeurs. On s’est embrassé, on s’est donné des nouvelles. Ou plutôt j’en ai donné. Oui, oui, ça va mieux. – Beaucoup mieux. - Je marche, comme tu vois. – Oh, j’en ai encore pour quelques mois… Olivier Poivre d’Arvor présentait la nouvelle grille des programmes. Ca m’a fait drôle. J’ai vraiment réalisé que Jeux d’épreuves était fini. Certains des chroniqueurs, ont été « repris » dans La dispute d’Arnaud Laporte. Je ne suis pas du lot. Augustin a récupéré la tranche horaire de Jeux d’épreuves, le samedi à 17h00. Il anime Le carnet d’or (du titre du roman de Doris Lessing…), une émission où il va inviter des auteurs. Je l’ai félicité. Mais tout cela m’a flanqué un peu le cafard. Heureusement je me suis vite retrouvé à parler d’autres choses. De cuisine italienne avec Sabine, de l’entrée en sixième de Lou, la fille de Dany et de C’est dans quoi déjà ?, le jeu inventé par Véronique qui sort chez Gallimard le mois prochain. Un questions-réponses littéraire qui n’est pas si simple qu’il en l’air. D’abord, on hausse les épaules : Quel écrivain célèbre aurait déclaré vouloir « être Chateaubriand ou rien » ? Chez Fédor Dostoïevski, qui est le prince Mychkine ? Quel prénom porte Madame de Rênal, premier amour de Julien dans Le rouge et le noir de Stendhal : Lénore, Louise, Marie ? Mais très vite, c’est à chacun ses lacunes… Nous avons dîné avec elle à la terrasse des Ondes. Et oublié sans peine le début de soirée.
samedi 3 septembre 2011
Jeudi 1er septembre 2011. 22h20.
Par Xavier Houssin le samedi 3 septembre 2011, 11:24
J’ai passé la journée à rédiger mon portrait de Pirotte pour Le Monde. Hier, Christine m’avait téléphoné. Tu devais le rendre il y a déjà un moment, non ? Elle a raison. J’ai vu Jean-Claude Pirotte le 4 août et depuis je ne suis pas parvenu à écrire une ligne ce fichu papier. J’ai essayé pourtant. J’avais repris mes notes au propre, relu les livres que j’avais rassemblés. Mais à chaque fois que j’essayais de m’y mettre, je me sentais envahi de tristesse sourde. Je le revoyais me faisant signe sur la route de Réchésy. Me revenaient sans cesse ces mots de Cavale : J'ai vécu, il faut vivre, avec le vent, la poussière, la pluie, les paperasses, la mauvaise littérature, les amis disparus, les douleurs arides. Lignes de fuite. J’avais peur de ne pas trouver les mots. Tu l’envoies vendredi ? J’en étais à un bon tiers, à me débattre avec les émotions, quand se sont installés sous les fenêtres le couple infernal de musiciens ambulants qui sévit rue Daguerre. L’un souffle dans une trompette reliée à un ampli, l’autre braille dans un micro. La dernière fois, je me souviens, ils trémollaient Qui saura, qui saura, qui saura Qui saura me faire oublier dites-moi... Aujourd’hui c’était La cucaracha. Ca traversait le double vitrage. Un cauchemar. Malgré les boules Quiès je les entendais encore. La cucaracha, la cucaracha.
samedi 6 août 2011
Samedi 6 août 2011. 22h00.
Par Xavier Houssin le samedi 6 août 2011, 21:45
Amélie a emmené Jean-Pascal de bonne heure au marché à Granville. Je suis resté à tourner dans mon découragement. Rien ne vient. Le temps passe. La moindre contrariété, la moindre déception me met à bas. J’ai du mal. Vraiment. Je n’emmènerai pas Amélie à Venise en train de nuit, en octobre, pour son anniversaire. Cela faisait une bonne semaine que j’essayais de retenir les billets à la SNCF. A chaque fois l’employé me disait que la location n’était toujours pas ouverte. Qu’il fallait repasser. Je suis tombé, hier, au guichet de Granville sur une jeune femme que cela a intrigué. En fait, il y a des travaux sur la ligne juste aux dates où je voulais réserver. J’imaginais déjà l’arrivée au matin sur la lagune. Et nos premiers pas, en sortant de la gare, sur la fondamenta Santa-Lucia. Je l’ai dit à Amélie. Ca devait être une surprise. Ce n’est pas grave. Une autre fois. Tant pis. Et puis nous irons ailleurs. Elle a raison. N’empêche… J’ai repris mes notes pour mon papier sur Céline Minard que je dois rendre ces jours-ci au Monde. Pas beaucoup avancé. Tu ne peux pas rester comme ça. Elle m’a embarqué à la plage. Il n’y avait plus grand monde. Un vent frais se levait balayant les nuages qui avaient accompagné la journée. Marché les pieds dans l’eau. Merci. Sans toi, tu sais…
Vendredi 5 août 2011. 21h50.
Par Xavier Houssin le samedi 6 août 2011, 17:29
Nous sommes partis sous la pluie battante. Chargé le coffre du taxi de valises et de sacs. Nous emportons des livres, des papiers, une foule de choses à faire avant la fin de l’été. Dieu sait que j’ai du travail. Vais-je parvenir à secouer mes lenteurs… Granville était sous le ciel gris. Nous avons déjeuné (mal, mais ça c’était couru) au Grand aigle, un restaurant de chaîne qui est au buffet asiatique ce que Buffalo Gril est au barbecue et qui vient d’ouvrir à la sortie de la ville. Quelques courses rapides. Nous sommes passés voir Georgette en arrivant à Carolles. Elle est à nouveau faible. Elle a du mal à respirer. Depuis la printemps, sa santé suit la météo. Dépressions et éclaircies. J’attends le médecin tout à l’heure. Ouvert la maison. J’ai fait le tour du jardin. M. Mitaillé a taillé les haies, nettoyé les plates-bandes. Tout a reverdi. La terre est gorgée d’eau. Les pas s’y enfoncent presque. Et les rosiers ont du mal à remonter. Pas une fleur aux Etoile de Hollande, aux Cécile Brunner. Quelques unes, rares, sur le Munstead wood et le Generous gardener. Les étourneaux ont envahi les branches du figuier. Il attaquent allègrement les fruits à peine mûrs. On les sent vraiment chez eux. Pour qu’ils se dérangent, il faut vraiment être au pied de l’arbre. Ils s’en arrachent en pisotant dans un grand fracas d’ailes. Nouvelle visite à Georgette. Bah, j’ai comme d’habitude. Aller-retour à la pharmacie de Jullouville pour ses médicaments. En rentrant, nous avons été dire bonjour à Jean-Pascal, route de la Mazurie. Tout est gentiment bouleversé chez lui en ce moment. Il héberge depuis quelques jours un guitariste bolivien, venu pour les « Moments musicaux » et sa fille de quatre ans (Cassiopeia ?). La maison vit à l’heure latino-américaine, ce qui n’a pas l’air de dérouter beaucoup sa maman, Simone, toujours de bonne composition. Agathe est partie loger chez les parents ou les grands-parents d’une amie, un peu plus loin. Martine le rejoint ce soir. Dîner avec les œufs de Marie-Thérèse. Nous étions fatigués. Pas vu la mer.
vendredi 5 août 2011
Jeudi 4 août 2011. 23h50.
Par Xavier Houssin le vendredi 5 août 2011, 11:36
Amélie m’attendait au bout du quai, gare de l’Est.
jeudi 4 août 2011
Jeudi 4 août 2011. 22h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 4 août 2011, 22:48
Voiture de location. J’ai pas mal cafouillé pour trouver le chemin jusqu’à Beurnevésin. Dans ce village frontière du Jura suisse, Jean-Claude Pirotte habite la maison située juste devant le poste de douane. J’hésitais pour l’entrée. De la fenêtre, Sylvie Doizelet, sa compagne a agité la main. Je suis content de te revoir. Nous avons parlé deux heures à la table de la cuisine en buvant du café. Il ne va pas bien Pirotte. Il est même très malade. Quelle infecte injustice. C'est tout-à-fait le début de la vie, le commencement, la genèse, écrivait-il il y a dix ans, au moment de sa soixantaine, comme il venait de rencontrer Sylvie. Nous avons remonté les années, reficelé les instants. Je vais avoir du mal à rédiger ce portrait. Je me sens près de ses inquiétudes, comme je me suis senti près à chaque fois de ses textes. Je te lirai le papier au téléphone. Tellement peur de froisser un mot, d’en mettre un à-côté. On s’est embrassés. Il m’a raccompagné jusqu’au bord de la route.
Jeudi 4 août 2011. 20h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 4 août 2011, 22:46
Il m’a toujours semblé que les hasards me faisaient comme un signe. Des balises de rien. Une rencontre, un objet perdu et retrouvé, une vieille photo, une page qui s’ouvre dans un livre. Ou des mots qui résonnent. Des lieux qui se découvrent abruptement familiers. Sous cette pluie d’indices, je ne dois mes détours qu’à mes cécités, mes sottises, mes obstinations. Je n’ai pas vu. Pas compris. Ou pas voulu comprendre. Ou je n’étais pas prêt. Ce matin, je remettais au propre mes questions à Jean-Claude Pirotte quand une heure et demie environ après le départ de Paris, le train a freiné doucement jusqu’à presque arrêter. J’ai levé le nez de mes notes. Nous étions juste au passage à niveau de Pont-sur-Seine. A gauche, dans une lenteur de rêve, j’ai reconnu le canal, la passerelle, la rue principale, le clocher de l’église. Et de l’autre côté l’entrée du château et puis la cartonnerie. Un convoi nous a croisé faisant trembler les fenêtres. Nous avons repris notre allure à peine il était passé. Je suis allé souvent pendant vingt ans de ma vie dans ce village de l’Aube. Quand Marie grandissait. J’en garde des secrets et une douceur sourde dont je ne sais pas parler. Je n’ai pas réussi à me remettre au travail. En arrivant à Belfort, un long moment après, inexplicablement, quelque chose en moi s’était réconcilié. Qui sait...
Mercredi 3 août 2011. 22h10.
Par Xavier Houssin le jeudi 4 août 2011, 10:50
Réveil tôt. Douche discrète pour ne pas réveiller Virginie. Emmanuel nous a fait signe de la terrasse. On roule à 6h00… Vous prenez un café ? Camille a passé son nez à la porte de la cuisine. Hier soir, nous lui avions promis d’aller l’embrasser avant de partir. Tu penses vraiment qu’on aurait oublié ? Le jour se levait sur les collines. J’ai senti comme en enfance cette morsure de poitrine des départs de chez mes grands-parents. De la fin des vacances. Partir, c’est mourir un peu, me répétait ma mère. Je croyais qu’il s’agissait d’un proverbe. Ce n’est que bien plus tard que j’ai lu Le rondel de l’adieu, le poème d’Edmond Haraucourt. Je me le récite souvent, depuis, dans la tête.
Partir, c'est mourir un peu,/ C'est mourir à ce qu'on aime:/ On laisse un peu de soi-même/ En toute heure et dans tout lieu./
C'est toujours le deuil d'un vœu,/ Le dernier vers d'un poème ;/ Partir, c'est mourir un peu.
Et l'on part, et c'est un jeu,/ Et jusqu'à l'adieu suprême/ C'est son âme que l'on sème,/ Que l'on sème à chaque adieu.../ Partir, c'est mourir un peu.
Brèves embrassades à la gare de Cannes. Amélie a dormi dans le train. Nous étions à Paris vers midi. La journée s’est installée en parenthèses. Nous avons déjeuné chez le Grec de la rue Daguerre. Courses. Rangements. J’ai relu Place des Savanes de Jean-Claude Pirotte. Je le rencontre demain, à la frontière suisse, près de Belfort, pour un portrait dans un des numéros de rentrée du Monde. Nous nous étions écrit au moment de la sortie de mon anthologie poétique de Cayrol. Sinon, juste croisés quelquefois. Je ne voulais pas rater cette occasion de lui parler.
mercredi 3 août 2011
Mardi 2 août 2011. 23h45.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 22:36
Virginie avait réservé des places pour la représentation du cirque Grüss, le soir, à Cabris. Des années et des années que je n’étais pas allé sous un chapiteau. Les trapézistes, les acrobates, les jongleurs. Les tigres et le dompteur. Il y avait aussi un époustouflant numéro, un effrayant ballet de huit motos tournant à toute vitesse dans une sphère métallique d’à-peine sept mètres de diamètre. Se frôlant sans cesse. Mais j'ai trouvé que le spectacle était surtout dans la salle. Ah, les yeux de Victoria…
Mardi 2 août 2011. 17h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 22:36
C’était notre dernière journée ici. Rien vu passer de ce séjour. J’allais dire : comme d’habitude. Car nous avons vécu au rythme des enfants, dans l’enchaînement des déjeuners, des dîners. Du partage simple, des éclats de rire. Mais j’ai eu le sentiment, cette fois-ci, qu’à aucun moment nous ne nous sommes « posés ». Difficile de caser un moment calme, des confidences. C’est que nous étions nombreux. Nous reverrons Marion et Jérôme à Paris tout au long de l’année. Virginie et Marcus viendront bientôt à Carolles. Claire et Emmanuel nous ont promis d’y faire un saut à l’automne. Nous allons sans doute pouvoir nous rattrapper. Parler un peu d’Apolline qu’on attend. De la sixième de Camille. Et de nous. De chacun. Juste prendre le temps… Hier, la maison était au calme. Gabrielle gazouillait dans son relax. Emmanuel s’était installé en face d’elle. Il la regardait. Pas besoin d’être devin pour rejoindre les marges de sa rêverie. Allons, bien des choses aussi se disent dans le silence.
Lundi 1er août 2011. 21h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 22:35
Nouvelle séance chez le kiné. Depuis quelques jours mon pied me fait mal. Différement. J’ai l’impression qu’on m’écrase les orteils à coups de marteau. Vous pensez que c’est normal ? – Oh, ça devrait passer…
Lundi 1er août 2011. 15h00.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 22:35
Virginie, Camille, Victoria et Valentine, Marion et Jérôme, Edouard et ses enfants. Tous sont partis de bonne heure au Marineland d’Antibes pour voir les acrobaties des dauphins et des orques. Je ne suis pas fou des parcs d’attraction, ni de ce genre de spectacles. Je me suis dit que peut être les filles auront la chance d’apercevoir d’autres dauphins, de la plage, quand elles viendront à Carolles à la fin du mois. Amélie m’a emmené faire un tour à Nice. Nous nous sommes baladés la matinée dans les ruelles de la vieille ville. Visité la cathédrale Sainte-Réparate. Flâné un peu sur le marché aux antiquaires du cours Saleya. Claire et Emmanuel nous attendaient pour le déjeuner. Des crudités fraîches. Un reste d’aïoli. Nous avions rapporté une salade de museau transparente, une belle tranche de porchetta. Vin rosé. Nous nous sommes mis à table tous les quatre sur le terrasse.
Dimanche 31 juillet 2011. 21h20.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 22:33
Nous sommes tous dévorés par les moustiques. Des piqûres par dizaines. Il s’agit de moustiques-tigres (Aedes albopictus). Une espèce particulièrement agressive originaire d’Asie du sud-est et qui a vraiment envahi la région cette année. Il n’y a pas grand chose à faire contre ces nouveaux venus que la classique citronelle n’impressionne pas du tout et qui se révèlent remarquablement résistants aux insecticides. Ils sévissent de jour comme de nuit et au rythme où ils m’attaquent, je ne serai bientôt plus qu’une immense démangeaison. Balade avec Amélie dans le village de Chateauneuf. A part quelques chats allongés au soleil sur les murets et le pas des portes, nous n’y avons croisé personne. Marcus est reparti ce midi. Le vol de Nice à Paris, puis celui de Mexico. Il rejoindra sa petite famille dans une quinzaine de jours. Camille et Valentine étaient du trajet jusqu’à l’aéroport. Pas Victoria. Tellement sensible celle-là sous ses rires et ses airs de bravache. Elle avait préféré couper court à la séparation.
Dimanche 31 juillet 2011. 3h15.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 09:38
La grand-mère d’Amélie, une ribambelle de ses oncles et tantes. De ses cousins. Les parents de Marion, ses frères et sœurs. Tous les enfants, les joues pleines de bonbons. Je m’y suis fait à ces réunions de famille que je redoutais tant. J’y prends même plaisir d’une certaine façon. Il n’aura fallu finalement que quelques années pour estomper le malaise des noces et banquets que je traînais depuis l’enfance. L’angoisse de ne savoir jamais quoi dire. Le sentiment de pas être à sa place. Peut-être est-ce parce qu’enfin, un rien, je me sens à ma place.
Samedi 30 juillet 2011. 23h50.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 09:38
Gabrielle a été baptisée à 9h00 dans la petite église Saint-Laurent de Magagnosc. Elle dormait lorsque le prêtre lui a versé un bon demi litre d’eau sur le front. Le réveil a été un peu brutal, mais elle a juste poussé un petit cri de surprise. Heureuse nature. Il en faut visiblement bien davantage pour la perturber. Quelle drôle d’idée toutefois que de vouloir noyer ce bébé sous un pareil flot. Pour justifier son geste, un tantinet spectaculaire, l’abbé a rappellé dans son prêche que le verbe baptiser venait du grec ancien βαπτίζω (plonger, baigner, mouiller…). Bah. On le sentait, le cher homme, assez enclin a jouer au père La Science. Il n’a pas pu s’empêcher de faire passer à Camille (parfaite marraine), un court examen de catéchisme au moment où l’on enfilait à Gabrielle la robe blanche de baptême. Quel est le sacrement qui nous permet de laver notre âme des taches du péché ? Je ne suis pas convaincu du parfait à-propos de ces histoires de lessive… Café et viennoiseries aux Margouillats. Le vrai buffet était prévu le soir. Chacun, sans trop en parler, guettait la progression des nuages au-dessus des collines. Tiendra ? Tiendra pas ? Nous avons installé les tables en fin d’après-midi. Le gris est resté en suspend, mais pas une goutte n’a mouillé la fête.
Vendredi 29 juillet 2011. 23h30.
Par Xavier Houssin le mercredi 3 août 2011, 09:37
Aujourd’hui, nous fêtions un anniversaire de plus Amélie et moi. Une de nos nombreuses premières fois dont le souvenir est tout intact. Cela a été si vite depuis notre rencontre. Nous avons avancé à gué d’imperceptibles moments. Il ne se passe pas un jour sans que je ne me sente empli de gratitude envers la providence qui nous a fait nous rencontrer. J’ai aidé Virginie à confectionner les petits bouquets pour les tables du dîner de baptême. Sept brins de lavande, un brin d’olivier. En rentrant de mon rendez-vous chez le kiné à Pré-du Lac (ces séances de « vacances » ne me servent pas, je crois, à grand chose), nous sommes allés marcher un peu… dans Grasse. Je suis loin d’être prêt, en effet, pour les promenades dans l’arrière-pays. Trouvé chez Fragonard, un petit cadeau pour le mariage (en avril !) de Clémentine et Ismael. Le soir nous dînions tous au Capriccio, la pizzeria de Chateauneuf. Grande tablée, volée d’enfants. En plus de Camille, Victoria et Valentine, il y avait ceux de Laurie et de Gilles, le frère de Marion. Ceux de Juliette, sa sœur, et d’Edouard. Victor, Philippe, Elise, Myrtille, Céleste, Romain… Dans sa poussette, Gabrielle dormait à poings fermés, parfaitement indifférente au brouhaha des conversations et aux cris de ses cousins.
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