Amélie a emmené Jean-Pascal de bonne heure au marché à Granville. Je suis resté à tourner dans mon découragement. Rien ne vient. Le temps passe. La moindre contrariété, la moindre déception me met à bas. J’ai du mal. Vraiment. Je n’emmènerai pas Amélie à Venise en train de nuit, en octobre, pour son anniversaire. Cela faisait une bonne semaine que j’essayais de retenir les billets à la SNCF. A chaque fois l’employé me disait que la location n’était toujours pas ouverte. Qu’il fallait repasser. Je suis tombé, hier, au guichet de Granville sur une jeune femme que cela a intrigué. En fait, il y a des travaux sur la ligne juste aux dates où je voulais réserver. J’imaginais déjà l’arrivée au matin sur la lagune. Et nos premiers pas, en sortant de la gare, sur la fondamenta Santa-Lucia. Je l’ai dit à Amélie. Ca devait être une surprise. Ce n’est pas grave. Une autre fois. Tant pis. Et puis nous irons ailleurs. Elle a raison. N’empêche… J’ai repris mes notes pour mon papier sur Céline Minard que je dois rendre ces jours-ci au Monde. Pas beaucoup avancé. Tu ne peux pas rester comme ça. Elle m’a embarqué à la plage. Il n’y avait plus grand monde. Un vent frais se levait balayant les nuages qui avaient accompagné la journée. Marché les pieds dans l’eau. Merci. Sans toi, tu sais…