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mardi 15 novembre 2011

Mardi 1er novembre 2011. 18h00.

Voilà bien longtemps que je ne parviens plus à tenir ce journal. J’entasse les notes sur les journées passées. Et je les oublie. Quand je les retrouve, il est devenu trop tard. Petits bouts de papier. Gribouillis de carnets. Le temps file, je ne le retiens pas. C’est passé, c’est passé. Il est pourtant tant de moments que je voudrais garder. C’était les quarante ans d’Amélie vendredi dernier. Nous les avons fêtés à Carolles avec Claire et Emmanuel dont c’était aussi l’anniversaire. La veille, nous étions allés les chercher à l’aéroport de Rennes. Ils passent une semaine avec nous. Jérôme, Marion et Gabrielle sont venus pour le week-end. La maison était pleine. Elle l’est encore. Ce midi, Sixtine et Edouard sont venus déjeuner avec leurs enfants. Pierre, Ferdinand et Victor. Et Brune qui a maintenant deux ans et demi. Dans l’après-midi, après leur départ, Amélie et ses parents sont descendus se promener à la plage. Mon pied me faisait mal depuis quelques jours, je ne me sentais pas des les accompagner. Ils étaient partis depuis une heure environ quand le téléphone a sonné. Marcus appelait du Mexique. A Mexico, là-bas, Apolline, ma filleule, venait de naître.

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mercredi 19 octobre 2011

Dimanche 18 septembre 2011. 23h10.

Visite chez Georgette. À Gabrielle : Tu me fais un sourire ? Et la petite d’en offrir un, tout de suite, dès qu’elle a attrapé le regard de ma vieille marraine. Narines pincées une seconde, un bref clignement des paupières. J’ai bien vu comme elle était émue. J’imagine sans peine. Moi, le premier, à la moindre risette… Nous avons eu un de ces déjeuners des dimanches de retour. Un peu à longues dents. Marion et Jérôme sont partis en début d’après midi. Un signe à la portière. Bonne route ! Nous avons rangé la maison. Emballé les affaires. Le train pour Paris. Tu en as pensé quoi de ce week-end ? - Tu crois qu’ils nous la laisseront un peu plus tard, Gabrielle ?

Samedi 17 septembre 2011. 23h20.

Après-midi pluvieuse. A peine un petit tour jusqu’à la Croix-Paquerey. J’ai préparé le thon. Enlevé la peau et l’arête centrale. Levé les filets, tranché des pavés épais. Gardé une partie de la chair pour hacher cru en tartare. Ail, oignon rouge, ciboulette, coriandre, piments. Amélie faisait mijoter un coulis de tomates. Menu spécial thon, donc, pour mon dîner d’anniversaire. Martine, Jean-Pascal et Agathe sont arrivés avec du condrieu, une belle terrine de canard (magrets frais, magrets fumés) que Jean-Pascal avait confectionné dans la semaine et deux énormes paquets. J’ai déballé mes cadeaux. Mon « cabinet de curiosités » s’enrichit. Amélie m’a offert un renard empaillé, la gueule emplumée de duvet de faisan. Martine et Jean-Pascal, un raton laveur perché sur une branche… Agathe, pour qui l’histoire naturelle est une grande cour de récréation (des variétés botaniques rares de son père, aux champignons des bois, aux mousses et aux fougères. Des petits mammifères aux oiseaux, aux insectes, aux orvets, aux crapauds, aux salamandres) applaudissait à tout rompre. Elle était ravie. Je l’étais aussi. Bon, le thon était sec, vraiment, mais j’avais débouché les bouteilles de château carbonnieux 2003 que Marcus nous avait laissées en août. Une merveille. Comment tu trouves ? Ca passe…

Samedi 17 septembre 2011. 15h55.

Marion se levait juste quand Amélie et Jérôme sont rentrés avec les paniers pleins. Des huîtres, des petits homards, des praires, des soles. Un thon de quatre kilos. Plus les légumes, les salades, les pommes, les fraises, la crème, les fromages. Rillettes, saucissons, boudins. Vous pensez que ça suffira jusquà la fin de la semaine ?

Samedi 17 septembre 2011. 8h55.

Amélie et Jérôme étaient au marché à Granville. Marion dormait encore. J’ai entendu Gabrielle piailler à peine. J’ai été la chercher dans son lit. Grand sourire et les pieds qui gigotent d’impatience qu’on la prenne contre soi. La changer, lui donner son biberon. Elle était sur mes genoux. J’avais fait du café. Et le temps arrêté.

Vendredi 16 septembre 2011. 21h40.

Jérôme est arrivé pour le dîner.

Vendredi 16 septembre 2011. 19h50.

Un transporteur est venu livrer deux rosiers de chez David Austin. C’est le cadeau de Virginie pour mon anniversaire. Dans quelques jours, j’aurai cinquante-six ans. Il y a un Queen of Sweden, qui sera d’un rose très doux avec des nuances d’abricot. Et surtout un Brother Cadfael avec des fleurs parfumées, couleur dragée, grosses comme des pivoines. Ils sont en boutons. J’ai appelé M. Mitaillé pour qu’il creuse deux trous de plantation la semaine prochaine, au soleil, pas loin du sapin. J’ai installé les pots à l’abri en attendant. Courses au village. Nous avons marché jusqu’à la plage. Il faisait beau, marée basse, une clarté un peu voilée, un vent tiède. J’ai pris Gabrielle dans mes bras pour aller jusqu’à la mer. Je n’avais pas tenu de si petit enfant contre moi sur la grève depuis Marie. Comme Marion et Amélie étaient quelques pas derrière, je lui ai raconté ça à l’oreille doucement. Et elle écoutait tout. Les mouettes, les vagues et mes vieilles histoires. On remonte ? - Tu la prends ?

samedi 24 septembre 2011

Jeudi 15 septembre 2011. 23h50.

J’ai reçu une liasse d’intructions pour constituer les dossiers d’enseignants de la rentrée universitaire à Paris III. Je n’entre dans aucune des « cases ». Tout cela s’annonce extrêmement compliqué. J’ai passé un bon moment à essayer de voir comment je pouvais justifier de montants de salaires, de nombres d’heures. L’an dernier, je n’ai pas cessé d’envoyer des paperasses (bulletins de paie, déclarations sur l’honneur…) et je n’ai toujours pas reçu un sou pour mes deux semestres de cours. Je me demande si je vais continuer. Le portrait de Pirotte est sorti aujourd'hui. Finalement, on en est revenu au premier calibrage du papier. Mais, du coup, les réintégrations sont quelquefois un peu étranges. Enfin, ça va. Je suis content pour lui que mon texte ait été publié dans sa (presque) totalité. J’ai retrouvé Amélie à la gare Montparnasse. Elle était allée chercher Marion et Gabrielle en taxi. Poussette, couffin, bagages. Jérôme qui est à Noirmoutiers pour un séminaire les rejoindra en voiture demain soir. La petite a un peu pleuré au début du voyage, mais une fois son biberon avalé, elle s’est endormie. A peine ouvert l’œil à l’arrivée. Nous l’avons couchée dans le lit pliant rouge acheté pour l’occasion. J’ai glissé près d’elle mon vieil ours Amal. Bonne nuit, bonne nuit.

Mercredi 14 septembre 2011. 20h20.

Long entretien à l’hôtel des Saints-Pères avec l’écrivain argentin Edgardo Cozarinsky. Loin d’où, son dernier roman raconte la fuite vers Buenos-Aires, dans le chaos de la chute du IIIe Reich, d’une jeune femme, « employée aux écritures » à Auschwitz, qui a usurpé l’identité d’une détenue juive, éliminée d’un des derniers convois. L’identité, justement, la perte d’identité, le doute, l’impossibilité de transmettre, s’encordent avec l’exil au long de ce très beau texte. Et tiens… A peine on dépasse cinquante ans (il en a soixante-douze), m’a-t-il dit, qu’on habite dans un autre monde. La société dans laquelle on a grandi n’existe plus. C’est la vie alors qui devient un exil.

Mardi 13 septembre 2011. 21h10.

J’ai écrit ma chronique pour Next. Relu Loin d’où d’Edgardo Cozarinsky que je dois rencontrer demain. Rédigé, pour Marianne, le papier sur Un certain mois d’avril à Adana de Daniel Arsand. Et puis, j’avais un rendez-vous avec (encore) un nouveau spécialiste. Cabinet cossu dans le VIIIe arrondissement. Ma liste de médecins s’allonge. J’ai retrouvé Amélie au J’Go où elle avait rendez-vous avec Claude. Elle aussi sort d’une année compliquée. Nous avons trinqué aux jours meilleurs.

Lundi 12 septembre 2011. 22h00.

J’ai déjeuné avec Sophie aux Cailloux, sur la Butte-aux-Cailles. Passé au Monde récupérer les livres entassés dans mon casier. Bises et poignées de mains. Quelques mots. Je ne vais pas très souvent à la rédaction. J’ai toujours l’impression de déranger un peu. Je préfère voir les gens ailleurs. Je suis rentré à pied. Vous voyez que vous marchez sans problèmes, m’a dit la kiné. Et vous avez maigri, non ? Nous avons ri. Avec elle, c’est vraiment méthode Coué. Jérôme est passé à l’appartement récupérer en voiture l’encombrante sculpture en bois que nous avions ramassée il y a plusieurs mois sur le trottoir, rue Daguerre et dans laquelle nous nous prenons les pieds tous les matins. Trois ou quatre sacs de livres aussi. Le tout à emmener à Carolles. Ils y viennent, avec nous, le week-end prochain. J’ai rejoint Amélie à son travail. Nous étions invités à prendre un verre chez un caviste de la rue de l’Arbre-sec pour la sortie d’un numéro « spécial vins » de Libé qu’avait réalisé Françoise-Marie. Embrassé Delphine, discuté un moment avec Capucine. Juste aperçu Olivier. Il joue en ce moment Capulet dans le Romeo et Juliette mis en scène par Olivier Py à l’Odéon. Appelez-moi si vous voulez des places !

Dimanche 11 septembre 2011. 23h50.

Nous avons déjeuné chez Cathy et Étienne à Saint-Jean-des-Champs. Je les connais très peu. Ils étaient venus à notre mariage à Carolles. Nous les avions revus une des rares fois où Claire et Emmanuel sont venus passer quelques jours à la maison. Étienne est le frère cadet de Jean, le mari de Nicole, la sœur de la grand-mère d’Amélie. Et c’est justement parce que Nicole et Jean étaient de passage dans la région que nous étions invités, pour les voir, chez Cathy et Étienne. Ouf ! L’explication pourrait s’arrêter. Mais là où les liens se resserrent, c’est que Claire, au début des années soixante, est venue passer plusieurs étés en famille (avec sa tante et son oncle donc…) à Saint-Jean-des-Champs. Elle allait à la plage, jouait au tennis à Jullouville. Les paysages d’ici lui étaient restés en mémoire. Et mes premières lettres à Amélie arrivées à Magagnosc (du temps pas si lointain où le cachet de la poste indiquait encore la provenance du courrier…) l’avaient, d’un coup, rapprochée de ses vacances normandes de jeune fille. Ajouter à cela, mais là je ne maîtrise plus bien l’affaire, que tout ce petit monde, après, s’est plus ou moins retrouvé en Afrique… Sur le chemin du retour, le téléphone a sonné. Comme je le craignais, il faut que j’enlève un feuillet à mon papier sur Pirotte. Passé le reste de la journée à faire des coupes en dentelle.

Samedi 10 septembre 2011. 22h45.

Georgette est entrée dans une profonde lassitude. Elle n’a plus grand goût aux choses. Elle se maintient simplement. La liste pour le marché s’égrène en une série de refus. Pas envie. Pas maintenant. On négocie un pot de rillettes. Une part de Trappe de la Coudre. Une grappe de raisin. Je suis fatiguée. Mais quand nous revenons lui apporter les courses, elle s’est presque requinquée. Elle se ravise. J’aurais dû prendre du jambon fumé. Charlotte et Éric sont venus dîner à la maison. Tu ne voudrais pas qu’on écrive un livre de cuisine ensemble. Éric a déjà l’idée : les recettes des marins pêcheurs. Chacune a son histoire. Je te la raconte, tu écris. J’ai essayé de lui dire que ça ne se ferait peut-être pas tout de suite. J’ai déjà une ribambelle d’autres projets et surtout ce prochain roman qui commence à se dessiner à peine.

Vendredi 9 septembre 2011. 21h20.

J’ai reçu le calibrage du Monde des Livres. J’ai peur de devoir couper 1500 signes dans mon portrait de Pirotte.

Jeudi 8 septembre 2011. 23h00.

Je continue ma tournée des spécialistes. Bilans sanguins, ordonnances. Oh, ça pourrait être bien pire. Depuis l’enchaînement de tous ces soucis de santé, je me fais l’effet de celui-là qui, après être tombé de la terrasse d’un très haut gratte-ciel, se rassure à chaque étage : Jusqu’ici ça va, jusqu’ici ça va… Je suis rentré à pied de la rue du Cherche-Midi. Croisé Vincent au carrefour du boulevard Raspail. Nous avons parlé du Monde. Alors, tu en penses quoi, toi, de la nouvelle formule ? Bah… Je ne sais pas vraiment ce qu’il attendait que je lui raconte. Franchement, la maquette, les signatures. Il n’y a pas grand chose qui me gêne. Au contraire. Cette rentrée, Christine a repris les pages de littérature française. Avec elle, j’ai l’impression de toujours pouvoir m’expliquer. Sans complications. Peut-être parce que c’est à elle que je dois d’être entré dans ce journal, comme pigiste, il y a bientôt six ans. Déjeuné avec Brigitte au Perron. Filé à mon rendez-vous avec Marlyse Piétri au Bonaparte. Nous avons longuement parlé de Catherine Safonoff. En 2007, je m’étais retrouvé dans une bibliothèque de Genève, à présenter Autour de ma mère, son très beau livre sur le passé fuyant. Et j’avais découvert tout son son travail, exigeant, bouleversé. Nous avions échangé quelques lettres. Au printemps prochain, elle sort un nouveau texte. J’attends.

samedi 10 septembre 2011

Mercredi 7 septembre 2011. 22h45.

Retrouvailles avec Rose, la kiné : massages, exercices. Vous n’allez pas si mal… Je suis d’accord avec elle. Depuis deux, trois semaines, je marche normalement ou presque. Et de mettre un pied devant l’autre avec un minimun de naturel me change la vie. Oui, ça va. Je sais bien que j’en ai encore pour un moment de trébuchements douloureux, mais le plus difficile est passé. J’avais rendez vous à l’Arbre à lettres, la librairie d’Olivier, avec une équipe de La grande librairie pour tourner une petite séquence (juste quelques mots…) sur Jean-Philippe Blondel. Il est invité à l’émission jeudi prochain pour son roman Et rester vivant. Comment qualifieriez-vous son style ? J’ai dit ce que j’ai pu sur son étonnante proximité, sur sa générosité. On s’est parlé au téléphone après. On se voit quand ? – Bientôt ? Amélie est venue me chercher pour aller au cinéma. Le Alice de Jan Švankmajer repasse en ce moment aux 3 Luxembourg. C’est Pierre qui fait le caissier là-bas qui me l’avait appris. Pas revu ce film depuis sa sortie, à la fin des années 1980. Bric-à-brac d’objets abandonnés dans une maison vide, animaux empaillés, bocaux poussièreux, vieux jouets… J’ai retrouvé tout le captivant malaise qui accompagne ce voyage de l’autre côté. Seule Alice (Alenka), n’a pas l’air effrayée. Alice se dit en elle-même... Je vais vous montrer un film... Un film pour les enfants... Peut-être… Peut-être si on se fie au titre… Pour ça il suffit de fermer les yeux… Car sans cela vous ne verrez rien du tout…

Mercredi 7 septembre 2011. 12h15.

Dans L’Express de ce matin, les accusations de plagiat pleuvent sur Joseph. Amélie me dit que le procès court aussi sur internet… On lui reproche d’avoir utilisé dans ses livres (une dizaine en vingt ans) de courts passages de textes qui ne lui appartiendraient pas. L’ensemble, mis bout à bout, ne dépasse guère la page. Mais l’article en rajoute une couche. Jérôme Dupuis est allé fouillasser dans son travail de journaliste. L'Express, écrit-il en gonflant sa plume, peut aujourd'hui révéler que le Macé-Scaron romancier n'est pas le seul à pratiquer le plagiat : le Macé-Scaron journaliste s'y livre également avec assiduité. Assiduité ? Il a déniché brillamment trois malheureux exemples et il s’indigne face à ce faussaire qui recopierait des passages entiers sur ses confrères. Qu’a-t-il trouvé d’autre dans sa carrière de presse ? Il continue à chercher, sans doute… Je suis atterré et écoeuré. J’aimerais bien savoir qui, dans ce métier, résisterait à ce genre d’enquête à charge. Jamais un emprunt ? Jamais ? – Ah non, pas moi… Ils sont très forts ces tartuffes. Comment ne pas penser à l’Évangile : Que celui de vous qui est sans péché jette la première pierre. Joseph, au début cette histoire avait reconnu sa « connerie ». Je ne comprends pas cet acharnement, cette méchanceté. Ou plutôt si. Mais c’est si triste, si désespérant. La jalousie, les petites revanches, et le reste. Tout le reste. Je suis en colère. Ca ne veut pas passer.

Mardi 6 septembre 2011. 23h10.

Temps maussade. J’ai lu toute la journée. Découvert un très beau texte aux éditions de la Différence. Croquis-Démolition de Patricia Cottron-Daubigné. Ca parle, en mots simples, des fermetures d’usine, du temps gaché, des vies méprisées. Les mains sont restées serrées dans les poches. « On ne disait rien. » L’un après l’autre, les noms sont tombés. « C’est étrange comme on était calme. On ne disait rien. » Pourtant, on avait envie, on ne sait pas, de crier, de casser ; la tension était là dans notre silence, la colère tout au fond. C’étaient pas des fainéants, pas des tire-au-flanc qu’on nous arrachait. Des mecs bien qui bossaient. » A la tristesse, ils ajoutaient la honte, c’est ce qu’ils disaient « on a rien fait ». Ils sont restés silencieux, en bleu de travail, dans les odeurs d’huile et de dissolvants, avec des envies de pleurer. Il y avait le silence des machines et soi qui ne partait pas. J’ai rejoint Amélie place Paul-Painlevé. Nous étions invités chez Sabine et Stefano rue du Château-Landon. Stefano termine un guide des restaurants italiens à Paris. Il nous avait préparé des tripes à la romaine, de la salade de poulpe, juste tiède. Parlé cuisine et traductions. On entendait, au fond de l’appartement, les deux garçons, Lorenzo et Andrea (Lequel a quatre ans ? Lequel en a sept ?) qui tenaient de longues conversations d’un lit à l’autre dans le noir de leur chambre. Taisez-vous, c’est l’heure ! Rien à faire pour qu’ils s’endorment. Demain, ils risquent fort d’être fatigués…

Lundi 5 septembre 2011. 18h20.

Rentrée des classes. Je me suis réveillé en pensant au premier jour en sixième de Camille à Mexico. Je l’imaginais au petit déjeuner en train de renifler bravement son angoisse. Sauf que je me suis rendu compte que, comme d’habitude, je m’étais pris les pieds dans les fuseaux horaires. Il y a toujours six heures de moins là-bas. Raté pour la télépathie bienveillante. A Caen, par contre, pas de décalage. Pour Agathe, c’est le CM2... Drôle de période. Je n’ai jamais aimé, enfant, cette rentrée de septembre, ce moment où l’inquiétude prenait l’odeur du plastique neuf des protège-cahiers. Nous sommes passés chez Georgette. Le moral revient et l’appétit aussi. Un peu. De la purée, du jambon fumé, du bouillon de bœuf. Amélie lui en avait préparé des bouteillons pour la semaine. Oui, je vais en boire. – Vous revenez quand ?

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