Gabrielle a été baptisée à 9h00 dans la petite église Saint-Laurent de Magagnosc. Elle dormait lorsque le prêtre lui a versé un bon demi litre d’eau sur le front. Le réveil a été un peu brutal, mais elle a juste poussé un petit cri de surprise. Heureuse nature. Il en faut visiblement bien davantage pour la perturber. Quelle drôle d’idée toutefois que de vouloir noyer ce bébé sous un pareil flot. Pour justifier son geste, un tantinet spectaculaire, l’abbé a rappellé dans son prêche que le verbe baptiser venait du grec ancien βαπτίζω (plonger, baigner, mouiller…). Bah. On le sentait, le cher homme, assez enclin a jouer au père La Science. Il n’a pas pu s’empêcher de faire passer à Camille (parfaite marraine), un court examen de catéchisme au moment où l’on enfilait à Gabrielle la robe blanche de baptême. Quel est le sacrement qui nous permet de laver notre âme des taches du péché ? Je ne suis pas convaincu du parfait à-propos de ces histoires de lessive… Café et viennoiseries aux Margouillats. Le vrai buffet était prévu le soir. Chacun, sans trop en parler, guettait la progression des nuages au-dessus des collines. Tiendra ? Tiendra pas ? Nous avons installé les tables en fin d’après-midi. Le gris est resté en suspend, mais pas une goutte n’a mouillé la fête.