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mardi 5 mars 2013

Dimanche 3 mars 2013. 18h00.

J’ai rempoté l’impatiente que j’avais rapportée de notre dernier voyage au Mexique à Noël 2011. Elle avait beau s’être enracinée rapidement et avoir poussé des belles feuilles vertes, depuis plusieurs mois, elle dépérissait. J’avais cueilli la bouture dans les jardins de la basilique de Tonatico, la petite ville à cinq kilomètres de la maison de vacances de Virginie et Marcus. On vénère là-bas une statue miraculeusement découverte dans la campagne par un berger, au XVIIe siècle. Je suis étrangement attaché à cette dévotion et je la partage, dans un grand élan de confiance et d’abandon. La première fois que je suis venu en 2007, j’ai eu le sentiment qu’il se passait quelque chose. La minuscule révélation que j’étais attendu. J’ai installé la plante dans une terre plus légère, coupé les parties malades, prélevé une tige que j’ai fait tremper dans l’espoir qu’elle pousse quelques radicules. Je l’ai mise sous une cloche en verre, dans le koetsch. Sont en sauvetage aussi, le saule arctique rapporté du Spitzberg par Marie (il faut une loupe pour distinguer l’esquisse d’une pousse) et l’oxalis pourpre vaincu de deux hivers à l’extérieur mais dont les bulbes doivent être encore vivaces. Nous avons fait revenir des tranches de foie de lotte pour le déjeuner. J’ai installé dans le couloir mon dernier achat : une impressionnante paire de cornes de bélier. Nous sommes passés dire au revoir à Georgette. L’après-midi s’écroulait. On prend le prochain train ?

Samedi 2 mars 2013. 21h50.

Un saut chez Georgette pour lui porter ses courses. Oui, oui, fait-elle, je vais bien. Mais toi ? Nous avons emmené la tondeuse à réviser à Sartilly. Il faut que tout soit prêt pour les travaux au potager. Jean-Louis doit passer la fraiseuse d’ici une semaine ou deux. Après, il restera à délimiter les carrés et a mettre en culture. Semer les petits pois, planter l’ail, les oignons, les pommes de terre. Nous avons marché dans le froid vif jusqu’à la falaise par la Croix Paquerey. Cherché au loin les îles dans la brume laiteuse. L’année n’en finit plus de commencer. J’attends le vrai printemps.

Samedi 2 mars 2013. 15h35.

M. Toupet est passé en fin de matinée. Nous avons fait l’état des lieux et le tour du jardin. Il a promis que tout serait terminé au plus tard mardi. Reste le vieux sapin à abattre, les pommiers à « rafraîchir » et quelques branches encore à couper ici et là. Une fois le jardin nettoyé, je regarderai les dégâts. Nous en serons quitte à tailler les rosiers un peu court et peut-être que cela ne leur fera pas de mal. Pour le téléphone, un technicien passera en fin de semaine prochaine. Nous verrons bien ce qu’il dira. J'ai cuisiné à la crème les homards achetés au marché, nos premiers de l’année. D’abord les pocher cinq minutes dans un court bouillon assez relevé, puis les décortiquer en réservant le corail (qui est encore liquide). Il n’y a plus qu’à poëler les tronçons au beurre, ajouter deux bonnes cuillerées de crème et lier avec le corail. Je les ai accompagnés avec des panais rotis. C’était bon. Les premiers… Nous aurions dû faire un vœu.

Vendredi 1er mars 2013. 16h45.

Le jardin est en désastre. M. Toupet, l’élagueur avait beau nous avoir prévenus (Je n’ai pas fini. J’ai tout laissé chez vous), je n’imaginais pas retrouver le jardin dans un état pareil. Le sol est jonché de branches. Elles s’entassent partout. Etouffant les malheureux chionodoxas qui avaient commencé à sortir de terre, écrasant les rosiers. Et derrière la maison, entre les coupes du frêne, du figuier et du saule, on ne peut pour ainsi dire plus marcher. Mais je dois reconnaître que la taille est remarquablement bien faite. Les deux sapins ont comme retrouvé de la hauteur, de l’élan. Quand tout ce foutoir aura disparu, ce sera beau. Vraie ombre au tableau : le téléphone ne fonctionne plus. Je me suis bien douté que nous aurions un souci quand j’ai vu le fil traînant au sol. Les branchages en tombant l’auront arraché.

Jeudi 28 février 2013. 22h00.

Pas grand monde à Censier ce matin. J’ai trouvé le hall presque vide, les couloirs déserts. C’est que nous sommes à deux jours des vacances : beaucoup d’étudiants ont fait le choix de partir en avance. De fait, ils étaient moins nombreux à mes cours. Nous avons décrypté l’actu de la semaine. Ses emballements (comme les commentaires sur le livre de Marcella Iacub sur Strauss-Kahn) et ses (si nombreux…) silences. Revues de presse, séries de brèves, commentaires. Je n’ai pas vu les quatre heures passer. J’ai profité de l’annulation d’un rendez-vous d’Amélie pour déjeuner avec elle au restaurant « indochinois » de la rue Dante. Infinie douceur de ces petits bonheurs imprévus. Je me les garde tous en souvenir. Je les conserve précieusement. Le jeudi, ma séance a lieu l’après-midi, fac oblige. En sortant de l’hôpital, j’ai ramassé un plant de géranium à feuilles rondes (geranium rotondifoliun). C’est le deuxième que je trouve dans le quartier. Les éraflures des trottoirs laissent surtout pousser du séneçon, du mouron. Mais jour après jour mon herbier local s’enrichit. J’arpente les rues le regard rivé au sol. J’ai déjà récolté de la vergerette du Canada (conysa canasendis), de la ruine de Rome (cymbalaria muralis), de la véronique de Perse (veronica persica). Plus deux ou trois spécimens que j’ai encore du mal à identifier. Avec les beaux jours apparaitront les premières fleurs. La détermination sera plus facile.

Mercredi 27 février 2013. 21h15.

Je gagne quatre jours. Ce ne sont pas quarante, mais trente-six séances que je dois effectuer. Ca tombe encore plus juste pour le décompte que je me suis choisi. Après l’élection la semaine dernière de Michael Edwards à l’Académie française, il y a pile trente-six fauteuils occupés. Je suis bien loin de connaître tous les « immortels ». L’exercice me sera donc pédagogique. Aujourd’hui, j’ai rayé Jules Hoffmann. Qu’est-ce que ce biologiste (Nobel d’ailleurs. Révérence…) a donc fait pour illustrer la langue française ? Je crois que je n’ai pas fini de m’étonner.

Mardi 26 février 2013. 10h50.

Je n’en peux plus de mes nuits à mauvais rêves. Ce ne sont pas des cauchemars, non, mais d’interminables et absurdes quêtes qui me laissent épuisé au matin. Je connais tous les paysages, tous les lieux, qu’elles traversent. De larges allées de sable mou tracées dans des reboisements de pins, des maisons abandonnées au milieu des dunes, des chemins qui se continuent dans des dédales de propriétés, de jardins, des clôtures à franchir, des escaliers vertigineux, sans rambardes, accrochés au flanc des immeubles, des sous-sols suitant d’eau, des cimetières. J’y étais encore, tiens, dans un de ces cimetières. Un comme les Batignolles où le périphérique fait une chape grondante sur les sépultures, entre Clichy et Saint-Ouen. Un cimetière à couvert. J’errais parmi les monuments gris d'épaisse poussière à la recherche de la tombe d’un enfant. Je finissais par la trouver, sale, jonchée de débris de couronnes. Mais je ne la reconnaissais pas vraiment. Comment m’étais-je retrouvé là ?

mardi 26 février 2013

Lundi 25 février 2013. 23h30.

J’ai lu tout l’après-midi. Attendu Amélie. Envoyé ma sélection de titres pour le prix Printemps du roman de la ville de Saint-Louis : La montée des cendres de Pierre Patrolin (POL), Geronimo a mal au dos de Guy Goffette (Gallimard), Le vent dans la bouche de Violaine Schwartz (POL) et Les quatre éborgnés d'Alice Massat (Joëlle Losfeld). La réunion du jury aura lieu fin avril. Comment serais-je à ce moment-là ? J’ai répondu à quelques messages. Commencé du courrier que je n’ai pas terminé. Je dois des nouvelles à tant de gens. Marcus a envoyé du Mexique une photo d’Apolline. C’est sa première rentrée des classes. Enfin, c’est plutôt au jardin d’enfants qu’elle entre. Elle n’a que quinze mois ma filleule ! N’empêche, ça me remue étrangement. En légende, Marcus à écrit : Elle vient d’en prendre pour vingt-deux ans. Je préfère ne pas compter. Sur le cliché, elle est vêtue de son « uniforme » : pull bleu marine et polo vert. Elle se tient debout, l’air calme, déterminé, à peine esquissant un sourire, et s’appuyant au bras d’un fauteuil en bois sombre comme à la barre, au moment de la plaidoirie. C’est qu’elle va en avoir à défendre et à s’en défendre dans tout ce temps qui vient. J’aime ce visage sérieux qu’elle a souvent. Attentif, curieux. Comme si elle regardait au loin, au très loin, au-delà et qu’elle percevait déjà tout ce qui l’attend, dans un mélange d’envie et d’inquiétude, de désir et d’effroi. Quinze mois, Dieu qu’elle est grande… Chaque année, au jour de l’école en septembre, et jusqu’à sa terminale même, je faisais une photo de Marie. Où sont-elles maintenant ces images ? Je n’en ai gardé que le souvenir. Mais il est intact, précis. A jamais préservé. Continué mes lectures. Florence a appellé assez tard du journal. Elle était en bouclage et avait tout un tas de questions à me poser à propos de mon papier sur Les métiers terrestres de Rodolfo Walsh. Pas très bien compris ce qu’elle n’avait pas compris. J’ai juste essayé d’être plus clair.

Lundi 25 février 2013. 13h15.

J’ai du mal à m’extirper d’une profonde torpeur. D’une paresse envahissante. Je n’arrive à rien saisir de neuf, j’ai du mal à continuer ce que j’ai entrepris. Je m’embourbe et m’étouffe. Amélie m’avait accompagné ce matin, car c’était la première consultation avec le médecin. Tout va bien ? Pas de problèmes ? Remarquez, ça n’a commencé que la semaine dernière... Je fais le dos rond. J’attends. Jean-Pascal a téléphoné de Carolles. Je suis passé voir où en était ton élagueur. Les deux sapins devant ont été taillés. Un ouvrier commençait à s’attaquer au frène. Je pense à mes arbres.

Dimanche 24 février 2013. 21h10.

Il tombe une toute petite neige. Trois fois rien de flocons qui s’évaporent à peine touché le sol. Des allures de redoux, mais le froid persiste. On dirait que la maison n’arrive pas à se réchauffer. Dimanche un peu las. Nous avons décidé de rentrer plus tôt.

lundi 25 février 2013

Samedi 23 février 2013. 22h00.

Des langoustines et des merlans au marché. Deux kilos de praires pour Annick et Norbert. La journée s’est perdue en courses et en bricoles. Nous voulions emmener la tondeuse au garage agricole à Sartilly, mais en tentant d’ouvrir la porte de la remise aux Fontenelles, le verrou a cassé, de rouille et de froid. Du coup, il a fallu aller à Saint-Pair en acheter un nouveau. Je l’ai posé sans trop de difficultés. C’était déjà trop tard pour la tondeuse. J’ai travaillé un peu dans le jardin. L’élagueur a appelé. Il vient lundi.

Vendredi 22 février 2013. 20h45

Il fait glacial. Le jardin est immobile de froid. Les oiseaux ont nettoyé les mangeoires jusqu’au dernier grain. Au courrier j’ai reçu le diodon naturalisé (diodon hystrix ?), tout hérissé de piques, que j’ai acheté sur photo la semaine dernière. Je ne suis pas déçu, loin de là. Il va aller rejoindre mon petit museum du couloir. Un renard, une buse, un brochet, un courlis, une peau de panthère, un pic-épeiche, la mue de deux mètres d’une couleuvre des blés, des papillons et des coléoptères d’Afrique, d’autres d’Asie et d’Amérique, mes captures d’insectes, des reptiles dans des bocaux de formol, une chouette effraie, des cornes d’antilopes, de taureau, de mouflon, des têtes de chevreuil, de marcassin, de chamois, un faucon, un vaneau, le bois de renne que Marie m’a ramené du Spitzberg, des passereaux sous un globe, des ammonites, un oursin et une huître fossiles, un œuf d’autruche, le sabot d’un cheval. Et même, sans rire, un raton laveur. J’en oublie. Il reste encore un peu de place aux murs, au plafond aussi. Brocantes, salles des ventes. Ce drôle de bestiaire me fait un kaleïdoscope de souvenirs d’enfance. La collection d’insectes dans la maison de Noailles de Mlle Frécot, le musée de la vénerie à Senlis, les fossiles de la sablière d’Aumont, l’aquarium tropical du musée colonial de la Porte Dorée. Là aussi, j’en oublie. Visite rapide chez Georgette. C’est elle maintenant qui prend de mes nouvelles. Alors, comment ça se passe ? Tu supportes bien ?

dimanche 24 février 2013

Vendredi 22 février 2013. 15h00.

Une fois encore Norbert est venu nous chercher à la gare. Je te promets qu’on ne t’embêtera pas la semaine prochaine. La Twingo est prête. Fabien m’a prévenu qu’il la déposait à la maison.

Jeudi 21 février 2012. 19h50.

J’ai raté Florent au téléphone. Il me laisse un message un peu débordé : Oui, Pascale Kramer, il va falloir le faire vite. Pour le reste, je continue à lui faire des « propositions »… Camille a douze ans aujourd’hui. Elle a dû recevoir le petit paquet que nous avions confié à Virginie quand elle était venue à Paris en décembre. C’est un collier ras du cou en gorgone. Je l’avais trouvé dans cette boutique de bijoux anciens de la rue du Petit-Pont que j’ai toujours connue et qui s’appelle… Les métamorphoses.

Jeudi 21 février 2012. 14h30.

J’ai reçu le découpage du prochain numéro du Monde. Mon papier sur Rodolfo Walsh sortira la semaine prochaine. Côté littérature étrangère, j’ai quelques pistes de travail : Ricardo Piglia (Cible nocturne) et José Carlos Llop (Dans la cité engloutie). Mais toujours aucune nouvelle du domaine français. J’ai laissé un nouveau message à Florent. Lui ai rappelé Pierre Patrolin, Guy Goffette, Pascale Kramer, Alice Massat. Ajouté aussi, tant qu’à faire, J'aime qui vacille de Rose-Marie Pagnard chez Zoé, Bleus horizons de Jérôme Garcin (Gallimard) sur Jean de La Ville de Mirmont et le dernier Ying Chen : La rive est loin, au Seuil. Il y a encore, tout récemment, la réédition chez Lunatique de Tout pour Titou de Violaine Bérot, un court texte, magnifique, paru chez Zulma en 1999. Noir, noir, noir. Et profondément douloureux. Violaine Bérot devrait sortir l'an prochain un nouveau livre chez ce même éditeur installé en Mayenne. Je me suis souvenu de Jehanne, son premier roman, chez Denoël en 1995 et de Léo et Lola, toujours chez Denoël en 1997. Une écriture d'une justesse inouie. J’avais tout chroniqué, enthousiaste, à l’époque. Elle a arrêté de publier pendant presque 15 ans. Ce serait bien de signaler cette réédition, en attendant... Déjeuné avec Amélie dans un couscous du boulevard Arago. Elle est aux petits soins pour moi. S’inquiète et fait tout ce qu’elle peut pour que je ne le remarque pas.

Mercredi 20 février 2013. 20h10.

Mercedes était à Paris pour la journée. Nous avons déjeuné ensemble chez Péret. On s’est toujours peu vus, on se voit moins encore depuis qu’elle et Esteban ont déménagé du côté de Meaux. Mais on se connaît depuis longtemps. Ce devait être en 2002. J’avais écrit un papier sur Lily de Daniel Arsand, l’histoire, troublante pour moi, d’un homme enquêtant sur la vie de sa mère, et j’avais reçu d’elle un petit mot très « reconnaissant », très touchant. Elle m’y expliquait que Daniel Arsand était un de ses amis, me disait combien elle trouvait que ma lecture de son texte lui paraissait juste et ajoutait plein de compliments encore. Des messages comme ça, mon Dieu, on n’en reçoit pas tous les jours. Nous nous sommes rencontrés quelques mois après, dans ce petit maillage des hasards qui me devient familier. Elle venait de publier, pour la rentrée, son deuxième roman chez Buchet : Suite et fin au Grand Condé. Chez Buchet aussi, j’avais tout juste signé le contrat de mon premier texte. La ballade de Lola sortait au mois de janvier. Les années ont filé. Nous nous sommes donnés des nouvelles. Elle ne va pas très bien aujourd’hui Mercedes. Esteban, dont la santé s’est terriblement dégradée, doit subir une très lourde opération en mars. Tu sais, m’explique-t-elle, c’est un fantastique espoir, mais je suis usée : la fatigue des trajets, les doubles, les triples journées. Elle m’a raccompagné rue Danville. A bientôt. On s’est embrassés.

samedi 23 février 2013

Mercredi 20 février 2013. 6h00.

Pas de thé le matin, non plus. J’avale du lait chaud.

Mardi 19 février 2013. 14h30.

Huit semaines de traitement donc. Je commence aujourd’hui mon Carême de quarante jours ouvrés. Je me suis souvenu des trois derniers mois de mon service militaire à Joigny et de la carte de France que chacun affichait dans son armoire. Le compte à rebours commençait à – 95 (Val-d’Oise). On noircissait patiemment les départements à la suite. J’ai décidé d’appliquer la méthode. Je vais rayer un à un les quarante fauteuils de l’académie française. Un autre idée aussi : il y a longtemps que je voulais tenir un herbier sauvage de Paris. Ce sera celui des rues autour de l’hôpital. Quarante petites plantes à récolter au bord des trottoirs. Pris un premier plant rue Bellier-Dedouvre. Je crois que c’est du séneçon. Déjeuner avec Amélie chez Pasta e fagioli. Ah oui, c’est vrai : pas de vin, pas de café. Quand je disais que c’était vraiment Carême.

Lundi 18 février 2013. 18h40.

Matinée de « préparation » à l’hôpital. J’y ai passé deux bonnes heures. Sorti de là comme d’une parenthèse. Grand soleil. Je me suis baladé un peu dans le quartier. De la place de l’abbé-Georges-Hénocque partent plusieurs rues flanquées de petits pavillons des années 1920. C’est silencieux et plein de charme. Ce devait être des habitations plutôt modestes autrefois. Elles ne le sont plus vraiment. Je guettais un chat qui faisait des acrobaties au bord d’une gouttière quand Marguerite m’a appellé. Tu es libre à déjeuner ? Je l’ai retrouvée à l’Oesnosteria. Fait le trajet à pied, avec un long détour par le jardin du Luxembourg. Nous nous sommes quittés tard. Pas envie de rentrer. J’ai continué ma balade. La rue Dauphine, le Pont Neuf, le quai de la Mégisserie. J’ai acheté des bulbes juste éclots de jonquilles et de muscaris pour les jardinières de l’appartement.

Dimanche 17 février 2013. 22h50.

Tous les fuchsias ont gelé. Je m’en suis aperçu en voulant tailler le bois mort. Ils n’étaient plus très en forme. Chaque printemps leur repousse devenait de plus en plus difficile. Les derniers froids les ont achevés. J’en ai fait un gros fagot. Il faudra déraciner les souches. Ils faisaient presque deux mètres de haut et étaient en place, à l’arrière de la maison depuis la fin des années soixante-dix. Mes parents avaient récupéré des boutures. C’étaient des fuchsias offrant une profusion de petites fleurs très délicates, rouge et violet foncé. Des magellicana, probablement magellicana riccartonii car leurs sépales forment comme un petit dôme, contrairement à celles de la variété gracilis. Pourvu que je retrouve exactement les mêmes. J’ai continué de travailler au jardin. Commencé à préparer les plates-bandes, installé des nichoirs et de nouvelles mangeoires pour les oiseaux. Cela fait maintenant deux semaines que la température dans le koetsch est à peu près stable, au-dessus de douze degrés. Maintenant que Thierry Giffard y a posé ses étagères, il a vraiment des allures de petite serre. J’y ai rapatrié les plantes qui dépérissaient faute de lumière à l’intérieur de la maison. Journée lente et calme avec ce basculement de l’après-midi vers l’heure du retour. La Twingo ne sera réparée que la semaine prochaine. Jean-Marie nous a accompagnés à la gare de Granville. Pas grand monde autour des manèges et des attractions qui encombrent encore la place. Aucun enfant ou presque. Dimanche soir et fête foraine faisaient comme une nausée légère. Nous avons dormi dans le train.

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