J’ai lu tout l’après-midi. Attendu Amélie. Envoyé ma sélection de titres pour le prix Printemps du roman de la ville de Saint-Louis : La montée des cendres de Pierre Patrolin (POL), Geronimo a mal au dos de Guy Goffette (Gallimard), Le vent dans la bouche de Violaine Schwartz (POL) et Les quatre éborgnés d'Alice Massat (Joëlle Losfeld). La réunion du jury aura lieu fin avril. Comment serais-je à ce moment-là ? J’ai répondu à quelques messages. Commencé du courrier que je n’ai pas terminé. Je dois des nouvelles à tant de gens. Marcus a envoyé du Mexique une photo d’Apolline. C’est sa première rentrée des classes. Enfin, c’est plutôt au jardin d’enfants qu’elle entre. Elle n’a que quinze mois ma filleule ! N’empêche, ça me remue étrangement. En légende, Marcus à écrit : Elle vient d’en prendre pour vingt-deux ans. Je préfère ne pas compter. Sur le cliché, elle est vêtue de son « uniforme » : pull bleu marine et polo vert. Elle se tient debout, l’air calme, déterminé, à peine esquissant un sourire, et s’appuyant au bras d’un fauteuil en bois sombre comme à la barre, au moment de la plaidoirie. C’est qu’elle va en avoir à défendre et à s’en défendre dans tout ce temps qui vient. J’aime ce visage sérieux qu’elle a souvent. Attentif, curieux. Comme si elle regardait au loin, au très loin, au-delà et qu’elle percevait déjà tout ce qui l’attend, dans un mélange d’envie et d’inquiétude, de désir et d’effroi. Quinze mois, Dieu qu’elle est grande… Chaque année, au jour de l’école en septembre, et jusqu’à sa terminale même, je faisais une photo de Marie. Où sont-elles maintenant ces images ? Je n’en ai gardé que le souvenir. Mais il est intact, précis. A jamais préservé. Continué mes lectures. Florence a appellé assez tard du journal. Elle était en bouclage et avait tout un tas de questions à me poser à propos de mon papier sur Les métiers terrestres de Rodolfo Walsh. Pas très bien compris ce qu’elle n’avait pas compris. J’ai juste essayé d’être plus clair.