Il fait glacial. Le jardin est immobile de froid. Les oiseaux ont nettoyé les mangeoires jusqu’au dernier grain. Au courrier j’ai reçu le diodon naturalisé (diodon hystrix ?), tout hérissé de piques, que j’ai acheté sur photo la semaine dernière. Je ne suis pas déçu, loin de là. Il va aller rejoindre mon petit museum du couloir. Un renard, une buse, un brochet, un courlis, une peau de panthère, un pic-épeiche, la mue de deux mètres d’une couleuvre des blés, des papillons et des coléoptères d’Afrique, d’autres d’Asie et d’Amérique, mes captures d’insectes, des reptiles dans des bocaux de formol, une chouette effraie, des cornes d’antilopes, de taureau, de mouflon, des têtes de chevreuil, de marcassin, de chamois, un faucon, un vaneau, le bois de renne que Marie m’a ramené du Spitzberg, des passereaux sous un globe, des ammonites, un oursin et une huître fossiles, un œuf d’autruche, le sabot d’un cheval. Et même, sans rire, un raton laveur. J’en oublie. Il reste encore un peu de place aux murs, au plafond aussi. Brocantes, salles des ventes. Ce drôle de bestiaire me fait un kaleïdoscope de souvenirs d’enfance. La collection d’insectes dans la maison de Noailles de Mlle Frécot, le musée de la vénerie à Senlis, les fossiles de la sablière d’Aumont, l’aquarium tropical du musée colonial de la Porte Dorée. Là aussi, j’en oublie. Visite rapide chez Georgette. C’est elle maintenant qui prend de mes nouvelles. Alors, comment ça se passe ? Tu supportes bien ?