J’ai rempoté l’impatiente que j’avais rapportée de notre dernier voyage au Mexique à Noël 2011. Elle avait beau s’être enracinée rapidement et avoir poussé des belles feuilles vertes, depuis plusieurs mois, elle dépérissait. J’avais cueilli la bouture dans les jardins de la basilique de Tonatico, la petite ville à cinq kilomètres de la maison de vacances de Virginie et Marcus. On vénère là-bas une statue miraculeusement découverte dans la campagne par un berger, au XVIIe siècle. Je suis étrangement attaché à cette dévotion et je la partage, dans un grand élan de confiance et d’abandon. La première fois que je suis venu en 2007, j’ai eu le sentiment qu’il se passait quelque chose. La minuscule révélation que j’étais attendu. J’ai installé la plante dans une terre plus légère, coupé les parties malades, prélevé une tige que j’ai fait tremper dans l’espoir qu’elle pousse quelques radicules. Je l’ai mise sous une cloche en verre, dans le koetsch. Sont en sauvetage aussi, le saule arctique rapporté du Spitzberg par Marie (il faut une loupe pour distinguer l’esquisse d’une pousse) et l’oxalis pourpre vaincu de deux hivers à l’extérieur mais dont les bulbes doivent être encore vivaces. Nous avons fait revenir des tranches de foie de lotte pour le déjeuner. J’ai installé dans le couloir mon dernier achat : une impressionnante paire de cornes de bélier. Nous sommes passés dire au revoir à Georgette. L’après-midi s’écroulait. On prend le prochain train ?