Pas grand monde à Censier ce matin. J’ai trouvé le hall presque vide, les couloirs déserts. C’est que nous sommes à deux jours des vacances : beaucoup d’étudiants ont fait le choix de partir en avance. De fait, ils étaient moins nombreux à mes cours. Nous avons décrypté l’actu de la semaine. Ses emballements (comme les commentaires sur le livre de Marcella Iacub sur Strauss-Kahn) et ses (si nombreux…) silences. Revues de presse, séries de brèves, commentaires. Je n’ai pas vu les quatre heures passer. J’ai profité de l’annulation d’un rendez-vous d’Amélie pour déjeuner avec elle au restaurant « indochinois » de la rue Dante. Infinie douceur de ces petits bonheurs imprévus. Je me les garde tous en souvenir. Je les conserve précieusement. Le jeudi, ma séance a lieu l’après-midi, fac oblige. En sortant de l’hôpital, j’ai ramassé un plant de géranium à feuilles rondes (geranium rotondifoliun). C’est le deuxième que je trouve dans le quartier. Les éraflures des trottoirs laissent surtout pousser du séneçon, du mouron. Mais jour après jour mon herbier local s’enrichit. J’arpente les rues le regard rivé au sol. J’ai déjà récolté de la vergerette du Canada (conysa canasendis), de la ruine de Rome (cymbalaria muralis), de la véronique de Perse (veronica persica). Plus deux ou trois spécimens que j’ai encore du mal à identifier. Avec les beaux jours apparaitront les premières fleurs. La détermination sera plus facile.