J’ai reçu mes bambous. Je les ai plantés. Arrosés. J’ai arraché des haies les longs rejets des ronces et des glycines. Commencé à attacher les rosiers-lianes. Il y a beaucoup de travail au jardin.
lundi 10 octobre 2016
Mercredi 5 octobre 2016. 20h00.
Par Xavier Houssin le lundi 10 octobre 2016, 17:22
Mardi 4 octobre 2016. 17h50.
Par Xavier Houssin le lundi 10 octobre 2016, 17:21
J’ai envoyé la facture du remplacemement de la vitre arrière de la 4L à l’assureur. Normalement, m’a dit la dame, au téléphone, vous n’êtes pas couvert, mais je vais demander exceptionellement à M. Delranc si on peut faire un geste. On n’est jamais assez « couvert » pour les compagnies d’assurance. C’est la règle. Pourtant, avec ceux-là, régulièrement, je me paye de demander si tout va bien, si mes contrats sont suffisants, si je ne risque pas une mauvaise surprise. Et, chaque fois, la dame au téléphone (la même ou sa collègue) de me rassurer. Oui, oui, vous êtes bien garanti. Soyez tranquille. Sauf que… Je casse ma clé dans la serrure. Ah, non, nous ne pouvons pas prendre en charge le serrurier. Mon plafond est inondé par le voisin du dessus. On m’envoie pour un devis une entreprise de peinture qui disparaît dans la nature. Une autre se manifeste quelques mois après (je me suis plaint à la dame au téléphone) pour s’évanouir à son tour. J’en suis réduit à badigeonner moi-même comme je peux et quand je demande si quelqu’un finira par accepter de faire les travaux, la dame m’explique que mon « constat amiable de dégât des eaux » est maintenant périmé. Lorsque mes deux voitures ont été vandalisées sur le parking au bout du chemin cet été, j’ai appris que ma 4L n’était assurée qu’au tiers et que la réparation de ma Twingo n’était validée par l’expert que si le garagiste se procurait des pièces de carrosserie d’occasion. M. Delranc fera peut-être « un geste ». Moi, il faut que je fasse la démarche de revoir avec lui, clairement, tous mes contrats.
Lundi 3 octobre 2016. 19h30.
Par Xavier Houssin le lundi 10 octobre 2016, 17:20
J’ai retenu la voiture de location pour notre voyage à Morvillars en novembre. Maintenant tout est à peu près organisé. Retrouvé encore dans les papiers de mon père une autre lettre que lui adressait Felix Broche. Une photo aussi, prise à Auckland, en Nouvelle-Zélande, en novembre 1940. Ils sont tous les deux, posant, en uniforme de capitaine, dans le hall d’un hôtel, leurs gants dans une main, l’autre dans la poche du pantalon et la cigarette au bout des doigts. C’est un cliché pour le New-Zeeland Herald. J’ai mis la main sur la coupure de presse : FRENCH ARMY LEADERS IN PACIFIC : Captain Félix Broche (left) and captain François Houssin, Free French officers, who are visiting Aukland. Ils viennent d’arriver de Tahiti par le Ville-d’Amiens avant de rejoindre Nouméa… François Broche à qui j’ai bien sûr transmis tout cela m’écrit : La photo est formidable ! Nos pères étaient vraiment de « vieux copains », même s'ils n'hésitaient pas à s'engueuler en toute amitié... J’aimerais bien me rapprocher davantage de François Broche, mais je ne sais pas bien comment. Et puis j’hésite, tant me trouble cette espèce de hasard qui nous a fait nous rencontrer. Qui nous a forcés à nous rencontrer, si l’on veut, un peu comme si le passé avait mis le pied dans la porte. Nous avons seize ans de différence. Il n’a pas connu son père, mort en campagne quand il avait deux ans, mais il sait énormément de sa vie, de son engagement et il a pu porter très loin sa mémoire. Je n’ai connu mon père que sur le tard quand il ne disait rien ou presque et que je n’osais pas (je me disais qu’au fond, ça m’était égal) le questionner. Du coup, je ne connais rien de lui. Il me faut tout réinventer.
lundi 3 octobre 2016
Dimanche 2 octobre 2016. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 3 octobre 2016, 19:57
Foutu train du retour d’Amélie à Paris. J’ai été marcher longtemps avec la chienne sur la falaise. Jusqu’à ce que le soleil tombe.
Dimanche 2 octobre 2016. 15h00.
Par Xavier Houssin le lundi 3 octobre 2016, 19:57
Nous descendons à la plage. Amélie fait son longe-côte. La chienne va patauger dans les vagues, gratter le sable. Je marche au sec ou à l’à peu près, porté par mes rêves. Nous rentrons. La 4L est pleine d’eau, de sable, d’odeur de chien mouillé. C’est un de ces vrais beaux jours d’automme. Merci.
Samedi 1er octobre 2016.
Par Xavier Houssin le lundi 3 octobre 2016, 19:57
J’ai commandé chez un pépiniériste de Bretagne une vingtaine de bambous semiarundinaria kagamiana, les mêmes que j’avais plantés en 2004 le long de la haie de mon voisin M. Lebouvier (il s’acharnait à la couper à hauteur de ceinture), puis déplantés et replantés de l’autre côté suite à ses accès permanents de fureur mitoyenne dès que ma végétation commençait à croître. Nos relations avaient toutefois fini par se pacifier. M. Lebouvier est mort, il y a quatre ans. Paix à son âme. Il y a longtemps que je voulais étendre ma petite bambouseraie dans ce qui restait de la bordure du terrain. Je vais installer les nouveaux du buis jusqu’au frêne, entre les pommiers. M. Mitaillé m’a déjà creusé la tranchée. Je vais du même coup me remettre au jardin. La terre était desséchée, mais en une semaine de pluies nocturnes, tout à reverdi. Il faut désherber, tailler. Et puis j’ai envie de nouveaux rosiers. Nous avons dîné chez François avec Brigitte et Yann. Une éternité que nous n’étions pas venus. Nous sommes très attachés au lieu. Mais c’est troublant comme là-bas rien ne change. Rien du tout. Du tout. Ni l’accueil, ni le cadre, ni la manière monocorde dont François, son carnet de commande en main, énonce les entrées, les plats, les desserts (toujours, toujours les mêmes). Cela pourrait être rassurant, mais ça en devient étrange. Et il se trouve que c’est moins le temps qui est figé (ce qui ne pourrait que me plaire), que la manière. Bah, on reviendra…
Vendredi 30 septembre 2016. 16h40.
Par Xavier Houssin le lundi 3 octobre 2016, 19:55
Amélie avait apporté des grouses de la boucherie de la rue Daguerre. Nous les avons braisées avec des oignons et de l’ail et servies avec des poires compotées au gingembre. Un vrai déjeuner d’automne. Mon papier sur le roman de Nathacha est sorti. Christelle, son attachée de presse, m’a gentiment envoyé un message. J‘espère que tu pourras signer chaque semaine dans Elle, car c’est un bonheur de suivre tes choix. Oh, si ça ne tenait qu’à moi. Toujours pas de nouvelles d’ailleurs d’Eric Loret au Monde. Je crois qu’il m’a bien oublié. Il devient urgent que je lui rappelle mon existence.
Jeudi 29 septembre 2016. 19h50.
Par Xavier Houssin le lundi 3 octobre 2016, 19:54
J’ai envoyé à François Broche la copie d’une lettre de son père au mien datée du 2 juillet 1941. Félix Broche, parti de Sydney est alors en route vers le Moyen-Orient et la campagne d’Afrique avec son Bataillon du Pacifique. Il sera tué à Bir-Hakeim en juin 1942. Mon père et lui avaient rallié ensemble la France libre en 1940 à Tahiti. De là ils iront ensuite en Nouvelle-Calédonie (Broche y étant nommé par De Gaulle au commandement supérieur des troupes du Pacifique) où mon père avait été en poste depuis 1936. Vieux frère…, lui écrit Broche. Je ne sais rien de cette période de sa vie. Il est allé en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux îles Salomon, aux Nouvelles-Hébrides. Les quelques documents qu’il en avait conservés m’ont été demandés par mon frère Jean après le décès de ma mère en 2006. Et depuis la mort de Jean en 2010, ils doivent être encore dans sa maison du Gers. Ma belle-sœur Noëlle prétend ne rien retrouver. Je devrais revenir à la charge.
jeudi 29 septembre 2016
Mercredi 28 septembre 2016. 21h10.
Par Xavier Houssin le jeudi 29 septembre 2016, 23:28
J’étais seul sur la plage de Montmartin. Personne. Et à des kilomètres alentour. Marée basse. La mer ne faisait qu’un trait bleu au loin. Je ne me souvenais pas que la côte était encore si sauvage par là-bas. Pas une construction. Juste le sable, les dunes, les oyats. Contempler ce paysage m’a apporté comme une paix supplémentaire aujourd’hui. J’ai bien fait de venir. Rentré à Carolles, je me suis occupé de la garde de La Harpe pour notre séjour au Mexique à Noël. Ses habituels dog sitters ne sont pas disponibles et puis, quinze jours, c’est un bien long service à demander. J’ai téléphoné à L’arche de Léo, une pension pour animaux. Un peu « libertaire » si j’ai bien compris. J’avais eu l’adresse par le vétérinaire, lundi, comme je lui amenais la chienne qui s’était fait mal à la patte la semaine dernière. Elle va bien, merci. Je n’en doutais guère d’ailleurs vu la façon dont elle gambade. Le bonhomme ne me prend pas vraiment au sérieux. Tant pis. Cette Arche de Léo est tenue par deux jeunes femmes qui, depuis les chevaux jusqu’aux lapins nains, recueillent toute une disparate ménagerie. Les bêtes y vivent (en harmonie) dans une espèce de communauté buissonnière. D’où la nécessité pour La Harpe si elle veut agréger cette colonie de vacances de « passer un test » avant d’être acceptée. J’espère qu’elle le réussira.
mercredi 28 septembre 2016
Mardi 27 septembre 2016. 20h20.
Par Xavier Houssin le mercredi 28 septembre 2016, 17:30
Décidemment, je suis d’enterrement ces temps-ci. Aujourd’hui on célébrait les obsèques de Mme Le Guernigou. Je la connaissais pour ainsi dire pas, mais elle avait succédé à ma mère, en 1986 ou 1987, à la présidence de l’Association de défense de la vallée du Lude. J’y accompagnais Jean-Pascal venu de Caen pour y assister : son amie et voisine de la route de Mazurie, Isabelle, est en effet une parente de la vieille dame. Pas grand chose à dire de ce service assez maladroitement dirigé par un « bénévole » de la paroisse (je sais, il n’y a plus de prêtres…). J’ai serré des mains à la sortie, échangé quelques mots avec le maître de cérémonie des pompes funèbres Guérin, un monsieur que je ne rencontre que dans ces circonstances. Tout en intelligence, en maintien, en discrétion. Rares qualités. Je n’ose pas vous dire : A la prochaine fois ! J’ai rêvassé tout l’après-midi. Pas réussi à faire quoi que ce soit de mes divagations. J’ai téléphoné à Jean-Luc qui, après Granville, est maintenant curé de Montmartin-sur-mer, et en charge d’une floppée d’autres paroisses. Je lui avais écrit au printemps pour lui demander de bien vouloir m’accompagner un peu, de m’aider à avancer dans mon chemin. J’ai besoin d’un directeur de conscience, lui avais-je dit. Avec cette impression en traçant ces mots que la formulation de ma quête était un peu datée. D’ailleurs, à l’époque, il m’avait répondu par texto. J’ai continué de lui écrire. Nous nous sommes laissé des messages tout au long de l’été. Je le vois demain matin à Montmartin.
lundi 26 septembre 2016
Lundi 26 septembre 2016. 22h50.
Par Xavier Houssin le lundi 26 septembre 2016, 23:20
J’ai réservé une chambre dans un gîte à côté de Morvillars, dans le Territoire de Belfort. Nous y allons fin novembre. Deux jours. C’est là qu’est enterré mon grand-oncle Henri Demarcq, le frère de Mamoÿ. Il est mort à quarante-et-un ans, le 24 novembre 1916, dans un hôpital de campagne à Chavannes-les-grands, après avoir été blessé dans les combats du bois d’Hirtzbach. Tous ces lieux tiennent dans un mouchoir de poche. Un rayon d’une trentaine de kilomètres. Cela fera cent ans. Et voilà que je suis bien plus vieux que lui. Bien plus vieux encore que mon autre grand-oncle Georges Lapierre, celui-ci frère de mon grand-père Joseph, disparu à vingt-sept ans le 17 juin 1915 dans la bataille de l’Artois, à Notre-Dame-de-Lorette. Il n’a pas de tombe. Son corps n’a jamais été retrouvé. Il gît anonyme, sous la tour-lanterne, dans l’ossuaire de la nécropole. Oui, nous irons à Morvillars pour l’anniversaire.
Dimanche 25 septembre 2016. 19h00.
Par Xavier Houssin le lundi 26 septembre 2016, 23:19
Porte close à l’abbaye de la Lucerne. Pas de messe, pourtant les cloches sonnaient. Il faut dire que le calendrier des célébrations n’est pas très clair. J’avais compris que, avant la cérémonie de la Toussaint, le dernier office était le 28 septembre. Je me suis trompé. Nous n’étions d’ailleurs pas les seuls à nous être cassés le nez. C’est dommage. Je me sens là-bas en parfaite harmonie. Le cadre, la liturgie. Tout est propice au recueillement. J’y suis catholique sans la moindre réserve. Un fil pur court de la foi de mon enfance à mes convictions d’aujourd’hui. Nous sommes rentrés par des routes buissonnières. Belle journée. A la terrasse du casino de Jullouville, nous avons bu du sancerre face à la mer. Déjeuné au jardin en oubliant le train du retour. Tu me manques même quand tu es là. Dès que je sens que tu vas partir.
Samedi 24 septembre 2016. 20h30.
Par Xavier Houssin le lundi 26 septembre 2016, 23:18
Marie lors de son dernier séjour en août avait voulu voir la « pierre au Diable », un mégalithe trapu qui se trouve dans les champs entre Bouillon et Saint-Michel-des-loups. La légende raconte qu’il y a bien longtemps, le diable qui construisait un pont sur la Sélune (à Pontaubault) allait chaque jour chercher ses pierres à Chausey. Un jour sur le chemin du retour, chargé d’un énorme bloc, comme il enjambait la mer et prenait pied sur le Pignon Butor à Carolles, il vit un prêtre faisant le signe de Croix. Effrayé, il laissa alors tomber son fardeau qui se planta dans la terre près du hameau de Vaumoisson (pour preuve de l’histoire, on peut toujours voir la marque de ses griffes sur le granit). Vaumoisson, c’est juste trois maisons à l’aplomb d’un ruisseau. Dans le contrebas un sentier s’enfonce dans les bois. Je m’étais promis de revenir. Nous y avons fait, Amélie et moi, une balade étonnante, tant le paysage est différent de tout ce que je connais par ici. On dirait que le chemin s’enfonce dans la terre. Ormes, chênes, chataîgniers, peupliers, ifs et sapins forment un hétéroclite couvert. Dans les trouées des taillis et des cépées, on aperçoit des pâtures curieusement pentues avec des moutons, des chèvres. Plus loin, dans un creux, une mare toute verte de lentilles d’eau. Des rochers moussus. ll ne manquait plus au décor, au détour du chemin, que des ruines envahies par la végétation, comme celles de l’abbaye d’Eldena peinte par Caspar David Friedrich. Nous avons émergé de la promenade à Saint-Michel-des-loups comme on s’arrache d’un rêve. Hâté le pas pour rentrer. La nuit tombe vite à présent.
Vendredi 23 septembre 2016. 18h40.
Par Xavier Houssin le lundi 26 septembre 2016, 23:16
Marché à Jullouville. Du bar, du saint-pierre, des langoustines, des bulots. Grand soleil. J’ai accompagné Amélie à son longe-côte. La chienne l’a suivie quand elle l’a vue entrer dans l’eau. Elle s’est avancée bravement jusqu’à ce qu’une vague plus grosse que les autres l’attrape et la fasse rouler sur le rivage. Elle s’est essorée l’air piteux. Du coup, c’est plus prudemment qu’elle a fait quelques autres tentatives, avant d’abandonner et de s’élancer sur la plage à la poursuite des mouettes.
Jeudi 22 septembre 2016. 23h50.
Par Xavier Houssin le lundi 26 septembre 2016, 23:16
Je me suis décidé a faire une demande de bourse au C.N.L.. J’ai commencé à remplir les papiers. On verra. Mais si je l’obtiens, ça soutiendra vraiment l’écriture de ce livre si compliqué. Le roman de Sophie Avon, cette histoire de bateau à travers l’Atlantique, me pousse décidemment à des relectures. J’ai ressorti les trois tomes de Damien de Gérard Janichon, une odyssée folle à bord d’un dix mètres, du Spitberg au Cap Horn, en passant par l’Amazone, et jusqu’à l’Antarctique. C’est paru en 1974-1976. Et cela m’avait fait rêver. J’ai ouvert au hasard : Notre jeunesse est intacte puisque nous avons décidé d’avoir vingt-deux ans aussi longtemps que nous naviguerons sur Damien… Amélie est arrivée au dernier train. Enfin.
jeudi 22 septembre 2016
Jeudi 22 septembre 2016. 1h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 22 septembre 2016, 20:37
Monique et Jean-Marie m’ont invité à dîner ce soir. Jean-Marie était allé à la pêche et avait ramené des bouquets et des étrilles. Je m’anime quand je parle de Carolles. Ils ont la gentillesse de m’écouter.
Mercredi 21 septembre 2016. 19h50.
Par Xavier Houssin le jeudi 22 septembre 2016, 20:36
J’ai écrit un petit papier pour Elle sur le roman de Sophie Avon, Le vent se lève. Le récit d’une traversée de l’Atlantique à la voile que font un frère et une sœur et qui devient, sans vraiment qu’ils s’en rendent compte, un voyage initiatique. Grâce au titre, j’ai relu Le cimetière marin de Valéry. Le vent se lève !... il faut tenter de vivre !/ L'air immense ouvre et referme mon livre,/ la vague en poudre ose jaillir des rocs !/ Envolez-vous, pages tout éblouies ! On enterrait mon voisin, M. Beltoise cet après-midi. Il est mort jeudi dernier. A 74 ans. En 2009, je crois, il avait fait une attaque, ou quelque chose comme ça. Et il ne s’en était jamais remis. La situation s’était lentement dégradée. Son épouse s’est occupée de lui jusqu’au bout. Jusqu’au dernier possible. Pas de prêtre à l’église. C’est comme ça maintenant. J’ai trouvé qu’il n’y avait pas grand monde. Et pas les commerçants. Je me souviens de M. Beltoise le soir du 29 avril 2006, comme on emmenait Maman à l’hôpital de Granville pour son dernier voyage. L’ambulance, la voiture de Marie, la mienne. M. Beltoise, de son perron, regardait dans la nuit s’ébranler notre petit cortège.
Mardi 20 septembre 2016. 22h00.
Par Xavier Houssin le jeudi 22 septembre 2016, 18:49
Quelle lenteur. Je n’avance pas dans le livre. Je suis toujours en train de commencer. De recommencer. J’ai reçu des papiers d’État-civil de la mairie de Brétigny-sur-Orge qui m’éclairent un peu sur le couple de mon père avec sa première femme, Yvonne. Elle est morte le 1er octobre 1973. Peu de temps après, mon père reprennait contact avec ma mère. Ils se sont mariés en janvier 1974. A cette époque, j’étais à la fac. En première année de chinois aux Langues O. Et je séchais les cours. Mes parents ont habité entre la maison de Senlis et le pavillon de banlieue de Brétigny de mon père. Ils ont emménagé là-bas assez vite. Ce que j’ignorais jusqu’à recevoir ces documents, c’est qu’Yvonne était décédée chez elle, et très vraisemblablement dans le lit conjugal qu’elle occupait seule, puisqu’ils faisaient chambre à part (d’après ce que j’ai appris ensuite). Ils ne se parlaient plus d’ailleurs depuis une dizaine d’années. Depuis qu’elle avait appris mon existence. Quand ma mère s’est installée à Brétigny, elle a dû se glisser dans un décor où rien n’avait changé. Tout était resté en place. Les meubles, les bibelots, les objets, les moindres ustensiles, le linge, le lit. Le matelas… D’où cette énergie qu’elle a eue de partir habiter Carolles. Pour s’arracher au plus vite à l’étreinte des spectres. Carolles, ce lieu d’enfance de mon père que n’avait jamais aimé Yvonne (qui détestait ma grand-mère, à moins que ce soit l’inverse, ou les deux). Ils y feront des séjours de plus en plus longs avant de déménager définitivement en 1977.
lundi 19 septembre 2016
Lundi 19 septembre 2016. 23h20.
Par Xavier Houssin le lundi 19 septembre 2016, 23:31
J’ai soixante-et-un an et cela m’est indifférent. Etranger plutôt. J’ai été promener la chienne. Marché longtemps le long de la grève. Je n’ai pensé à rien.
Dimanche 18 septembre 2016. 23h10.
Par Xavier Houssin le lundi 19 septembre 2016, 23:31
Retour cafardeux après avoir accompagné Amélie au train de Paris. La nuit tombe vite maintenant. J’ai trouvé mon papier bien court.
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