Michèle Lesbre était au train de 14h00. Nous avons déjeuné et je l’ai emmenée jusqu’à Saint-Léonard, voir le Mont depuis les herbus. Un tour à la plage et nous étions pile à l’heure pour la rencontre. Toujours beaucoup de monde. Chère brigande, le livre qu’elle vient juste de publier, est une longue lettre à Marion du Faouët, cette hors-la-loi bretonne du XVIIIe siècle dont la légende a fait une sorte de justicière qui détroussait les riches pour donner aux pauvres. L’occasion pour Michèle Lesbre de dresser un amer constat sur la marche du monde, la fin des utopies. C’est désabusé, un peu triste. Et cela fait comme une petite boucle lasse dans son œuvre. Une œuvre aigre tendre où elle mêle sa vie, et l’histoire et les gens. Chez Michèle Lesbre, le temps est étrangement fluide, il se tord en souplesse, en retours transparents. Il file dans un courant charriant les images et les rêves. J’avais noté à son propos cette phrase (extraite de quel texte ? Je ne sais plus...) d’Henri Calet : Je me souviens d’une sorte de rendez-vous lointain. Il y avait des années que je m’attendais là. Pourquoi avais-je tant tardé ? Dîner à la maison avec Martine, Jean-Pascal et Agathe. Par coïncidence, Michèle Lesbre est amie avec Denis Grozdanovitch que Jean-Pascal connaît depuis l’adolescence. J’aime bien quand le monde quelquefois redevient petit.