Cela fait dix ans ce lundi que Brigitte est morte. La semaine d’avant son décès, j’avais été lui rendre visite dans sa chambre de la maison médicale Jeanne Garnier, avenue Emile-Zola, à deux pas de la rue Fondary. Elle m’avait parue si petite dans les draps blancs de son lit. Tu peux me masser le dos ?, m’avait-elle demandé. J’ai mal. J’avais dit quelques mots à la messe, le 20 février, à Saint-Thomas-d’Aquin. Je me souviens aussi d’avoir injurié au téléphone Laurent Greilsamer qui avait fait couper sans m’en avertir un tiers de la nécrologie que j’avais écrite pour Le Monde. Brigitte aurait voulu que ses cendres soient dispersées à Venise. Je crois qu’elles sont restées dans une case du colombarium du Père-Lachaise. Clair Morizet avait organisé aujourd’hui une réunion de ses amis au bar de l’Espérance, rue de Beaune, le café où elle avait donné tant de rendez-vous. Quelques verres de vin blanc à sa mémoire. J’avais promis d’y être. Saleté de pied…