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vendredi 17 mars 2017

Mercredi 8 mars 2017. 20h45.

J’ai reçu mon badge d’entrée pour le Salon du livre. J’avais hésité à le demander. Cette année encore, de nombreux éditeurs n’y participeront pas. Les stands sont hors de prix, le public paie ses entrées très cher : le but de la manifestation semble à présent, prioritairement, de faire rentrer de l’argent dans l’escarcelle des organisateurs. Le reste tourne un peu en rond. Ce n’est plus un lieu d’échange, de rencontres. Alors pourquoi y aller ? Je cède un peu à la force de l’habitude (je n’ai jamais manqué un salon jusqu’ici), mais aussi je cherche à me rassurer. Je m’y sens encore en famille. Alors faisons semblant.

mercredi 8 mars 2017

Mardi 7 mars 2017. 17h20.

J’ai fait dans la nuit un affreux cauchemar dont il ne me reste rien que le sentiment de terreur qui m’a fait me tordre. « Quelque chose » tentait de me happer, de m’emporter, de me dévorer. Je me suis réveillé en nage. Impossible de me rendormir tant était vive l’angoisse de replonger dans cet abominable rêve. J’ai dû laisser la lumière allumée. Longtemps, avant de me calmer. J’ai réglé ma cotisation à l’Association de défense de la vallée du Lude. Une fidélité parmi une foule d’autres à la mémoire de ma mère qui en a été si longtemps présidente. J’ai survolé le compte rendu de la dernière assemblée générale. Préoccupés par le respect de l’interdiction de ramasser des galets au port du Lude (mon Dieu, combien de fois ai-je été en infraction !), les dirigeants actuels semblent oublier le révoltant et ridicule projet d’un nouveau parking sur la route de la Croix-Paquerey. Soi-disant pour désengorger le stationnement à la plage... Là où il n’y a que des prairies descendant vers la mer, de funestes imbéciles rêvent de goudron et de voitures bien rangées.

Lundi 6 mars 2017. 19h50.

Deuxième papier pour Elle. Je voulais (je devais ?) rendre vendredi (et même avant) ma chronique sur Une tache d’encre d’Olivier Schefer. Mais depuis des semaines, ce livre me piège dans mes propres sentiments. C’est un très court texte qui part à rebrousse-mémoire. Une histoire de deuil et d’enfance. Ils sont deux frères à débarrasser, après son décès, l’appartement parisien de leur mère. Tels deux cambrioleurs, à genoux sur les tomettes de sa chambre, dont le lit avait déjà disparu, nous faisions le tri de ses affaires, tout en vidant les derniers recoins dont nous avions oublié jusqu’à l’existence même. Bientôt onze ans après la mort de Maman, je suis toujours au bord de ce gouffre.

Dimanche 5 mars 2017. 21h40.

Nous avons passé trois jours au calme. Sans trop sortir. A peine quelques courses. Sans voir personne. Du courrier, des rangements dans la maison. De la cuisine (un beau sandre poché au court bouillon avec un beurre blanc). J’ai planté dans les trous de la plate-bande (creusés par la chienne) cinq Générale vicomtesse de Vibraye ramenés la semaine dernière d’une pépinière bretonne par Jean-Pascal. Je lui dois aussi d’avoir enchéri pour moi, hier, à une vente. Il m’a décroché la première édition en 16 volumes chez Agasse (an VII-an XIII) du Cours de littérature de La Harpe. La reliure est magnifique, en plein veau, les pièces de titre et de tomaison en écu. Une vraie merveille. Pour presque rien.

Jeudi 2 mars 2017. 23h10.

Je recommence à être en retard avec mes papiers. Envoyé, en toute limite, à Olivia celui sur Un escargot tout chaud, le (premier) roman d’Isabelle Mergault. J’ai pensé, en le lisant, à Rue Panse-Bougre de Jacques Faizant. Un joli livre, si joyeux, si tendre, qui continue de me faire rire. Grand prix de l’humour 1958 ! Référence impossible. Qui peut s’en souvenir parmi les lectrices de Elle ? Vingt minutes de retard pour le train d’Amélie à Granville. Sur la place de la gare, les forains commençaient à démonter leurs manèges. Il me semble qu’ils se sont installés bien moins longtemps que les années précédentes. Tant mieux. Tant mieux.

Mercredi 1er mars 2017. 22h20.

Reçu tôt ce matin un message de Louise. Je me suis fait racketter, me dit-elle. En fait, hier soir, à proximité de chez elle, comme elle rentrait du collège, elle a été apostrophée par deux petits merdeux. Dégage, espèce de pute ! Elle a continué son chemin sans répondre, mais voilà qu’ils l’ont suivie jusqu’à son immeuble, pénétrant avec elle dans le hall et cherchant à lui arracher son portable. Heureusement, sa mère qu’elle appelait par l’interphone a pu descendre à temps et les faire détaler. C’était vraiment de « petits » merdeux, car le plus vieux n’avait visiblement pas plus de dix ans. N’empêche, Louise était encore sous le choc aujourd’hui. J’ai peur qu’ils reviennent, m’écrit-elle. Je viens de lui envoyer une longue lettre pour essayer de l’aider un peu à démêler l’écheveau des sentiments embrouillés dont elle doit être envahie. La frayeur, la colère, la honte. Je me suis demandé aussi comment j’aurais réagi à son âge. A douze ans, je me défendais assez mal face à la violence et aux humiliations subies dans la cour du collège. Dans la rue, il ne m’était jamais rien arrivé. Je ne crois pas que j’aurais été bien glorieux. Voilà donc comment on grandit à Paris aujourd’hui. J’ai conseillé à Louise d’aller porter plainte. D’abord pour que sa parole soit entendue et aussi parce que si des gamins si jeunes se livrent à ce genre d’agression dans un quartier paisible, c’est que d’autres, plus grands, doivent faire bien pire. Mais je ne suis pas sûr que ses parents partagent cet avis. Et puis, qui sait si ce genre d’affaire retient encore l’attention de la police… Je suis allé à la messe des Cendres à Jullouville. J’ai toujours du mal avec la liturgie « contemporaine ». Tout m’apparaît affadi, consensuel au point d’être un peu béat, un peu mièvre. Il est d’usage maintenant qu’au moment de l’imposition des cendres, l’officiant, plutôt que de dire Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière préfère : Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! Je me souviens de mon émotion d’enfant dans la cathédrale de Senlis, de mon cœur battant, quand M. Snejdareck, l’archiprêtre, avait tracé sur mon front la petite croix noire. Memento quia pulvis es et in pulverem reverteris. J’avais eu le sentiment d’avoir tout compris.

mardi 7 mars 2017

Lundi 27 février 2017. 16h30.

Miracle. La dame m’a répondu. Et, diable, il paraît que mon document est parti au courrier justement aujourd’hui.

Lundi 27 février 2017. 15h20.

Je n’ai toujours pas reçu l’attestation d’employeur du Monde pour le renouvellement de ma carte de presse. Chaque année c’est la croix et la bannière avec la dame de la DRH, Mme Bonaldi. Je lui ai adressé un premier message vers le 15 janvier. Il m’a fallu passer par Christine, l’assistante du Monde des livres pour qu’elle me réponde dix jours plus tard. Le papier était préparé (c’est juste un chiffre à mettre) et il partait, me disait-elle, à la signature de Louis Dreyfus, le président du directoire du groupe. Le 10 février, cet important personnage n’avait toujours pas ouvert son parapheur. Et personne d’autre, m’assurait-elle, ne pouvait mettre un gribouillis au bas de ma malheureuse feuille ! Mme Bonaldi me jurait qu’elle insistait. Mais rien ne se passait. J’ai donc renvoyé un courriel en désespoir de cause : S'il vous plaît, si M. Dreyfus n'a vraiment pas le temps de signer ce document pour moi, faites-le moi parvenir avec simplement un tampon. Je me débrouillerai pour le paraphe. Je ne sais plus quoi faire. Je m’efforce d'être patient, mais sincèrement, ce n'est plus possible. Je ne vais quand même pas lors de ma prochaine venue à Paris m'installer dans votre bureau ou dans l'antichambre du président...

Dimanche 26 février 2017. 23h00.

Le week-end est passé vite, vraiment très vite. Comme il fallait éviter Granville (toujours ce maudit carnaval…), j’ai accompagné Amélie et Jeanne jusqu’à la gare de Folligny. Nous étions en avance. Je les ai laissées attendre leur train. Plus tard j’avais un message d’Amélie : les fêtards rentraient chez eux. Dans le wagon jonché de confettis, toutes les places étaient prises. Il avait fallu s’entasser debout. En fait, elles n’avaient pu s’asseoir qu’après Vire. J’ai écrit mon papier sur le livre de Pierre Péju. Le narrateur de Reconnaissance est un écrivain parti en montagne remettre un peu ses pensées en ordre. Au refuge où il passe la nuit, il va faire connaissance d’un curieux marcheur. Un homme préoccupé par son ombre, qui est à la recherche d’un pont mystérieux, seul accès à l’autre monde dont il rêve depuis l’enfance. Il va lui faire cadeau d’un cristal du temps lui permettant de retrouver ses souvenirs oubliés. Tout ramène à cette bizarre alchimie de la création littéraire. Comment écrit-on ? Mais reste cette histoire d’ombre du tout début. L’étrange randonneur court après celle de sa jeunesse. Je n’ai cessé de penser, tout au long de ma lecture, au Peter Schlemihl de Chamisso qui vend la sienne au diable. Et aussi à ce vers de Jaccottet : L’encre serait de l’ombre.

Samedi 24 février 2017. 21h50

Après déjeuner, je suis resté à la maison relire Reconnaissance de Pierre Péju. Prendre des notes. Préparer un peu le papier que Raphaëlle m’a commandé pour lundi. Amélie et Jeanne sont parties marcher sur la falaise en emmenant la chienne. Elles ont fait une sacrée balade puisque je suis allé trois heures plus tard les chercher en voiture au Sol Roc. Du coup, j’ai poussé un peu plus avant en Baie, histoire de montrer les paysages à Jeanne. Et puis, j’aime bien jouer un peu au guide touristique. Parler de Jean le déluge, le « marquis de Tombelaine », seul habitant du rocher dans les années 1850 et qu’a connu mon grand-père, de ces pêcheuses de coques, surprises dans la brume par la marée, qui moururent noyées sans savoir qu’elles étaient près du rivage. De la forêt de Coquelonde qui recouvrait la Baie du temps de la Gaule. Et expliquer qu’au Moyen Age, Genêts, dont la mer s’est maintenant retirée, était encore le port d’Avranches et du Mont-Saint-Michel…

Vendredi 24 février 2017. 22h40.

Marché à Jullouville, car samedi, Granville sera très difficile d’accès. Nous sommes en plein carnaval et, cette année, comme l’événement a été fraîchement inscrit par l’Unesco au « patrimone culturel immatériel de l’humanité » (en même temps que la bière belge…), cela devrait attirer encore plus de monde. Quelle plaie ce carnaval, flanqué à chaque fois d’une détestable fête foraine. Toute une population agressivement joyeuse envahit la ville. Mieux vaut fuir. D’ailleurs la gare et le centre sont quasi inaccessibles. Nous avons acheté de quoi faire un beau plateau de fruits de mer (sauf qu’il faut attendre encore un peu pour les homards), du mesclun, de la crème, des pommes. En fin d’après midi, nous avons fait une longue promenade sur la plage. Marée basse. Au couchant, le luisant était tout orangé d’un soleil de carte postale.

Jeudi 23 février 2017. 23h50.

Grand ménage toute la journée. Nids de poussière noire, toiles d’araignées s’enfouillant derrière les meubles, paquets de poils blancs de la chienne un peu partout : la maison en avait besoin. J’ai nettoyé les tables dans le jardin, rempli les mangeoires des oiseaux. Cueilli du mimosa. Fait des courses aussi. Amélie est arrivée au train de 20h00, avec Jeanne qui passe le week-end avec nous. Elle devait venir en famille il y a quelques mois, mais depuis, elle s’est séparée d’Eric, son mari, et vit maintenant une existence un peu compliquée en attendant un possible divorce. Ils ont quatre enfants. La plus grande, Elise, doit avoir douze ans. Je me souviens bien d’elle, la seule fois où nous étions allés dîner chez eux, il y a déjà un moment : une gamine impressionnante d’éveil et d’intelligence. Brillante, sensible, fragile. Nous avions parlé ensemble des Misérables qu’elle tenait absolument à lire dans la version intégrale, de Conan Doyle et de Sherlock Holmes. Nous avons installé Jeanne dans la petite chambre verte. J’avais préparé des bulots à la vénitienne, du tartare de bar. Nous avons bu du côte-du-rhône blanc. Demain la météo annonce du soleil.

mercredi 22 février 2017

Mardi 21 février 2017. 22h30.

Camille a seize ans. Je lui ai envoyé la photo du mimosa du voisin. Il vient juste de fleurir. Seize ans, c’est l’âge auquel je rêvais enfant. Je pensais qu’une foule de choses allaient m’arriver. Que s’est-il passé ? Je ne m’en souviens plus bien. Me reste le sentiment de ce désir, de ce bonheur de grandir, d’avoir grandi, d’avoir changé. Profite-en, ça ne dure qu’un an, lui ai-je écrit. Oui, qu’elle en profite. Qu’elle soit heureuse.

Lundi 20 février 2017. 16h50.

J’ai reçu le volume de l’Œuvre poétique de Marie Noël publié en 1956 chez Stock que j’avais commandé dans une librairie d’occasion. J’attends encore sa biographie par Raymond Eschollier (La neige qui brûle, Fayard, 1957). 2017 est l’année du cinquantenaire de la disparition de Marie Noël. Elle est morte le 23 décembre 1967. Reste quelques mois. Mais je doute qu’on parle beaucoup de l’événement. Elle est pourtant un des plus beaux poètes du XXe siècle, d’une foi claire et d’une douceur à vous fêler le cœur. Quand il est entré dans mon logis clos,/ J’ourlais un drap lourd près de la fenêtre,/ L’hiver dans les doigts, l’ombre sur le dos…/ Sais-je depuis quand j’étais là sans être ?/ Et je cousais, je cousais, je cousais…/ - Mon cœur, qu’est-ce que tu faisais ? Reçu un message de Raphaëlle : mon papier sur Sauf riverains d’Emmanuelle Pagano passe dans le numéro de la semaine prochaine du Monde des livres. Et j’ai quelques commandes à venir. Le temps se dégage enfin.

Samedi 18 février 2017. 23h45.

Michèle Lesbre était au train de 14h00. Nous avons déjeuné et je l’ai emmenée jusqu’à Saint-Léonard, voir le Mont depuis les herbus. Un tour à la plage et nous étions pile à l’heure pour la rencontre. Toujours beaucoup de monde. Chère brigande, le livre qu’elle vient juste de publier, est une longue lettre à Marion du Faouët, cette hors-la-loi bretonne du XVIIIe siècle dont la légende a fait une sorte de justicière qui détroussait les riches pour donner aux pauvres. L’occasion pour Michèle Lesbre de dresser un amer constat sur la marche du monde, la fin des utopies. C’est désabusé, un peu triste. Et cela fait comme une petite boucle lasse dans son œuvre. Une œuvre aigre tendre où elle mêle sa vie, et l’histoire et les gens. Chez Michèle Lesbre, le temps est étrangement fluide, il se tord en souplesse, en retours transparents. Il file dans un courant charriant les images et les rêves. J’avais noté à son propos cette phrase (extraite de quel texte ? Je ne sais plus...) d’Henri Calet : Je me souviens d’une sorte de rendez-vous lointain. Il y avait des années que je m’attendais là. Pourquoi avais-je tant tardé ? Dîner à la maison avec Martine, Jean-Pascal et Agathe. Par coïncidence, Michèle Lesbre est amie avec Denis Grozdanovitch que Jean-Pascal connaît depuis l’adolescence. J’aime bien quand le monde quelquefois redevient petit.

Vendredi 17 février 2017. 19h40.

Réveil tardif. Amélie est arrivée très fatiguée, mal fichue, hier soir. Aujourd’hui elle s’est sentie mieux. Les empoignades conjugales de Marion et de Jérôme l’affectent bien plus qu’elle n’en convient. Surtout que lui s’enferme dans une espèce de rage mutique, refusant toute aide, toute discussion. J’ai préparé la rencontre de demain avec Michèle Lesbre. Nous avons fait quelques courses, rangé la maison.

Lundi 13 février 2017. 20h20.

Cela fait dix ans ce lundi que Brigitte est morte. La semaine d’avant son décès, j’avais été lui rendre visite dans sa chambre de la maison médicale Jeanne Garnier, avenue Emile-Zola, à deux pas de la rue Fondary. Elle m’avait parue si petite dans les draps blancs de son lit. Tu peux me masser le dos ?, m’avait-elle demandé. J’ai mal. J’avais dit quelques mots à la messe, le 20 février, à Saint-Thomas-d’Aquin. Je me souviens aussi d’avoir injurié au téléphone Laurent Greilsamer qui avait fait couper sans m’en avertir un tiers de la nécrologie que j’avais écrite pour Le Monde. Brigitte aurait voulu que ses cendres soient dispersées à Venise. Je crois qu’elles sont restées dans une case du colombarium du Père-Lachaise. Clair Morizet avait organisé aujourd’hui une réunion de ses amis au bar de l’Espérance, rue de Beaune, le café où elle avait donné tant de rendez-vous. Quelques verres de vin blanc à sa mémoire. J’avais promis d’y être. Saleté de pied…

Dimanche 12 février 2017. 23h10.

Fin de l’épisode douloureux. Mais le pied reste gonflé et il faut que je prenne encore une dizaine de jours de ces petites pilules bleues au goût de plante amère. J’ai pu toutefois raccompagner Amélie à la gare sans difficultés. J’ai écrit le papier que Raphaëlle m’avait commandé sur Un saint homme, le récit d’Anne Wiazemsky qui vient de sortir chez Gallimard. Elle y raconte la relation qu’elle a nouée enfant, puis adolescente, au collège, avec un jeune prêtre qui était son professeur de français-latin. Leurs retrouvailles vingt ans après alors que débutait sa carrière d’écrivain. Le texte est un hommage tendre et reconnaissant, une histoire d’amour, de mémoire, de fidélité. J’étais vraiment content d’en rendre compte.

Jeudi 9 février 2017. 21h00.

Je devais partir à Paris pour une petite semaine. La Harpe était hébergée chez Brigitte et Yann. J’avais prévu des rendez-vous. Un déjeuner avec Dany, un café avec Raphaëlle pour faire le point sur mes papiers... J’ai dû tout annuler après une nuit épouvantable. Des douleurs terribles dans le pied gauche. Je n’ai plus de médecin à Carolles (la généraliste a pris sa retraite) et je ne vois plus guère celui sur lequel j’avais jeté mon dévolu à Paris. Je peux toujours vous dépanner m’avait dit la semaine dernière Bruno Genevray, mon cardiologue (il est aussi interniste). L’occasion s’est présentée plus vite que prévu. Amélie l’a appelé, un peu affolée : il faut dire que je n’étais pas très vaillant au téléphone. Il l’a rassurée. Pour lui, j’ai eu une crise de goutte. Il a adressé directement une ordonnance à la pharmacie de Jullouville. Norbert m’a rapporté les médicaments. C’est lui aussi qui est allé chercher Amélie venue faire la garde malade au train de 18h00 à Granville. En fin d’après-midi, ça commençait toutefois à aller mieux. N’empêche, je n’avais pas cessé de ruminer. Podagre... Comme le gros roi Louis XVIII.

mardi 21 février 2017

Mardi 7 février 2017. 18h30.

J’ai déposé la chienne chez Sharleyne, la toiletteuse. Ah, mais c’est qu’elle est bien sale ! La Harpe avait en effet bien besoin d’une toilette de début d’année. Et ce d’autant que nous avions rendez-vous chez le vétérinaire pour la visite annuelle et le rappel des vaccins. Il l’a trouvée en pleine forme. Et elle se comporte bien ? Je lui ai expliqué qu’elle continuait de tirer sur la laisse à m’en décrocher le bras, qu’elle me lâchait en pleine promenade pour suivre la piste d’on ne sait quoi au milieu des broussailles, ne réapparaissant qu’une demi-heure après, et qu’elle ne s’était toujours pas calmée de faire des trous un peu partout dans le jardin. Il a haussé les épaules : C’est un chien… - Merci monsieur, merci. Vous m'avez déjà dit la même chose l’année dernière. Je vais commencer à me faire à l’idée.

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