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Mardi 31 janvier 2017. 22h00.
Par Xavier Houssin le mardi 21 février 2017, 22:46
Dernier rendez-vous ce matin (là encore ça se maintient). Je suis reparti directement à Carolles. Trajet sous la pluie. Arrivée sous le gris. La maison était froide, j’ai fait du feu. Courte promenade avec la chienne. Brigitte et Yann m’ont invité à dîner. Je ne me suis pas perdu en politesses pour accepter.
Lundi 30 janvier 2017. 20h40.
Par Xavier Houssin le mardi 21 février 2017, 22:46
Journée médicale : le radiothérapeute, le dentiste, le cardiologue. Pour chacun d’entre eux, tout va bien. Ou enfin à peu près. Moi, je suis soulagé.
Dimanche 29 janvier 2017. 19h15.
Par Xavier Houssin le mardi 21 février 2017, 21:41
Au début du mois, j’avais reçu un curieux coup de téléphone. Un indicatif étranger que je ne connaissais pas. Mon interlocuteur m’appelait en fait de Norvège et la conversation n’était pas simple à démarrer. Il s’agissait d’un ancien camarade d’école primaire qui venait de lire La fausse porte et qui voulait absolument m’en parler. Mais si, rappelez-vous, nous étions ensemble avec Mme Verschuren (mon Dieu, c’est mon CE1. 1961 ?), Leulier, Henri-Robert Leullier. Mon père vendait des chaussures sur les marchés. Sur la photo de classe, je suis à côté du gros Méchain. Leulier ? Rien à faire, je ne voyais pas. Me revenaient tout un tas d’autres noms : Chauvassagne, Marlot, Mangin, Duval, Desjardin, Rallon, Bettendorf, Camredon, Cagnat, Aubert, Hernando. J'en passe. D’ailleurs le temps passe et il a bien passé... Lui me parlait de mon livre avec un enthousiasme débordant et j’en étais tout retourné. En l’écoutant, j’essayais de me souvenir. Que c’est loin tout ça. En écrivant La fausse porte, je m’étais aperçu justement que des souvenirs, je n’en avais pas. Ou plutôt, que je me rappellais assez bien des noms, des lieux, mais que c’était tout. Après il n'y avait rien ou très peu. Simplement des sensations, des sentiments, des ressentis. Mais de vrais souvenirs qu'on pourrait raconter, non. C’était vraiment pourquoi j’écrivais des romans. Les souvenirs, je les invente, mais je me plais à penser qu'ils sont tout près de la réalité. Laquelle ? Peu importe. L'important c'est que j'y croie. Et que les autres aussi. Henri-Robert Leulier est cuisinier. Il a fait son apprentissage en France, puis est parti en Angleterre, en Islande et en Novège où il vit depuis 1976. Il s’y est marié et a deux grands enfants. Il m’a écrit. J’ai vu des photos de sa maison : une grande ferme en bois isolée au milieu de la neige. Je viens de lui répondre et de lui envoyer quelques photos moi aussi. Peut être le début d’une correspondance. Mais je sais que j’ai du mal avec les courriels. Je lui ai demandé son adresse postale.
Samedi 28 janvier 2017. 23h10.
Par Xavier Houssin le mardi 21 février 2017, 21:37
Dîner avec Marie. Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas vus. Du coup, nous avons fêté Noël et la nouvelle année réunis. Petits cadeaux du Mexique avec, surtout, une nouvelle sabila preparada, cette touffe d’aloe vera fraîche décorée d’une quantité de rubans, de graines, de poudres magiques, d’effigies de saints… Celle que nous lui en avions offert il y a longtemps avait fini par faner. Mais c’est incroyable comment sans soins, sans eau, la plante reste vivace plus de deux ans, faisant même de nouvelles feuilles. Pas étonnant que cela soit réputé porter bonheur. Marie, de son côté, avait apporté, entièrement nettoyé et réencadré, le portrait, à la sanguine et au fusain, de « la tante Blanche », la sœur de ma grand-mère, que je lui avais confié lors de son dernier séjour à Carolles. Elle l’a fait remettre en état par une restauratrice qui travaille avec sa galerie d’art. Le résultat est fantastique. Les rousseurs, les taches de moisissure, ont disparu. Les traits sont retrouvés. Mon père, enfant, était très proche de cette tante Blanche, décédée à cinquante-six ans en 1925 (lui avait vingt-deux ans à sa disparition, il se mariera un an plus tard et prénommera sa fille première née –ma demi-sœur qui ne vivra pas longtemps- Monique, Gisèle, Blanche). Je ne sais rien d’elle, sinon qu’elle est restée célibataire. Et je n’ai que ce portrait où elle sourit imperceptiblement, ainsi qu’une photo posée. Elle a été prise dans un jardin près d’un lilas. Elle porte une robe longue, plissée, avec des manches gigot. Taille corsetée, gants blancs qui lui couvrent les avant-bras, chapeau fleuri posé sur le haut de son chignon. Elle cale une ombrelle derrière son dos. Son regard est lointain, comme embué. Et c’est encore à peine si elle sourit. Elle est enterrée à Rouen auprès de sa mère, Eugénie, de son frère Charles et de sa belle sœur Alphonsine. La concession se terminait en 2011. J’avais appelé la mairie pour savoir s’il était encore possible de la renouveller. On m’avait dit d’écrire. Je ne l’ai pas encore fait.
Samedi 28 janvier 2017. 17h40.
Par Xavier Houssin le mardi 21 février 2017, 21:35
Jérôme est venu déjeuner à l’appartement avec Gabrielle et Antoine. Déjeuner rapide puisqu’il lui fallait revenir vite à Saint-Cloud, Gabrielle étant invitée pas moins qu’à deux anniversaires dans l’après-midi. Nous avions acheté un poulet rôti, poêlé des gnocchis. La chienne était ravie de revoir les petits. Elle allait de l’un à l’autre, les poussant du museau, leur débarbouillant les mains à grands coups de langue. La Harpe, tiens-toi tranquille ! Mais rien n’arrêtait son enthousiasme et ses élans affectueux. A la grande joie de Gabrielle et au désespoir grognon d’Antoine qui se cachait derrière son père A peur ! A peur ! Je l’ai trouvé pleurnicheur, capricieux. Une mauvaise tête. Il faut dire que sa vie de petit garçon est compliquée. Depuis sa naissance, ses parents sont en permanente dispute. Tout est prétexte à crises et à pleurs. Pendant que je l’aidais à choisir des feutres pour ses coloriages, Gabrielle m’a raconté : Tu sais, Papa et Maman vont peut être divorcer. Les choses en effet commencent à se préciser. Marion a exigé de Jérôme qu’ils se séparent un moment, prenant chacun à leur tour la garde des enfants. Une semaine, Marion s’en va dormir chez sa sœur à Versailles, la suivante Jérôme loge chez des cousins dans le XVIe. Ca me rend triste, m’a dit Gabrielle.
lundi 20 février 2017
Vendredi 27 janvier 2017. 23h00.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:37
J’avais rendez-vous rue Jacob avec Lola Nicolle. Elle lance à l’Iconoclaste une série de livres autour de la nature. Vaste sujet, mais son approche se veut sensible, attentive aux correspondances, aux détails. Elle avait pensé que je serais peut-être intéressé et en avait parlé à Amélie. De fait j’avais réfléchi. Il y a longtemps que je voudrais raconter quelque chose autour de toutes ces plantules que depuis des années j’arrache dans les jardins des maisons d’écrivains, sur les tombes, de ces boutures sentimentales que je rapporte de voyage et que j’installe, en pots, dans le koetsch, comme une petite collection de souvenirs en serre. Ca pourrait s’appeler Le baobab de Tartarin (Oh ! le jardin de Tartarin, il n’y en avait pas deux comme celui-là en Europe. Pas un arbre du pays, pas une fleur de France ; rien que des plantes exotiques, des gommiers, des calebassiers, des cotonniers, des cocotiers, des manguiers, des bananiers, des palmiers, un baobab, des nopals, des cactus, des figuiers de Barbarie, à se croire en pleine Afrique centrale, à dix mille lieues de Tarascon. Tout cela, bien entendu, n’était pas de grandeur naturelle, ainsi les cocotiers n’étaient guère plus gros que des betteraves, et le baobab (arbre géant, arbor gigantea) tenait à l’aise dans un pot de réséda ; mais c’est égal ! pour Tarascon, c’était déjà bien joli…) Elle a aimé le projet. J’aimerais bien m’y mettre. Mais je lui ai rappelé que je dois (avant) rendre mon livre chez Stock. Et que si je continue de tourner en rond dans ce roman de la vie de mon père, je ne suis pas prêt d’écrire mon Baobab. Déjeuner avec Pascale chez Marcel. Je l’ai raccompagnée (en voiture) jusqu’à la rue des Canettes. J’y ai retrouvé Alain Galan qui avait fait le déplacement à Paris pour un festival du livre. Nous avons bavardé un peu étrangement dans un bureau de Buchet-Chastel. Un sorte de parenthèse, comme si nous nous voyions dans un buffet de gare, entre deux trains. Je ne sais pas bavarder. J’ai le sentiment de n’être pas parvenu à dire grand chose. Pourtant j’ai un vrai élan d’affection pour lui. Je nous trouve bien des préoccupations communes. Une affinité. Une « fraternité » d’espèce. La Harpe était couchée à ses pieds. Elle levait la tête de l’un à l’autre. Attentive, confiante. J’ai rejoint Amélie pour faire quelques courses rue Daguerre. Nous avions Delphine et Françoise–Marie à dîner.
Jeudi 26 janvier 2017. 21h10.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:35
Je passe quelques jours à Paris. Des analyses, des visites aux médecins. Je suis venu en voiture. C’est plus simple avec la chienne. Elle a renoué très vite avec ses habitudes parisiennes. Très sage dans l’appartement. Trop ? J’ai juste l’impression qu’elle s’ennuie. Amélie est à Biarritz pour le F.I.P.A., un festival de création audiovisuelle où elle défend Terminus Belz, le polar d’Emmanuel Grand. Elle rentre demain.
Samedi 21 janvier 2017. 23h45.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:34
Je suis allé chercher Violaine Bérot à Rennes (encore une fois pas de trains sur la ligne Paris-Granville). Elle est en ce moment en résidence d’écriture dans les Vosges, logée dans un chalet isolé. La neige, la montagne, ça ne doit pas beaucoup la changer de ses Pyrénées. Elle rit. C’est le luxe les Vosges ! A Arrout dans l’Ariège, elle vit à l’écart du village (qui doit peut-être faire 80 habitants) dans une yourte. Elle écrit. Elle donne un coup de main à l’occasion à la ferme d’à-côté pour les chèvres. Folle de liberté, Violaine. De sa Jehanne, elle disait : Impulsive toujours. Prête à tout donner, à tout abandonner pour quelques minutes de lumineux bonheur. Raisonnable jamais. Comme ça lui ressemble. Après déjeuner nous allés marcher un peu sur la plage. Vent froid, ciel bleu. Il y avait salle comble pour la rencontre.
Vendredi 20 janvier 2017. 22h00.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:32
J’ai commencé une liste de titres pour le prix Pagnol. Rangé mon bureau (un peu). Relu Jehanne de Violaine Bérot. Son premier roman de 1995. Elle sera à Carolles demain pour les Rencontres littéraires.
Jeudi 19 janvier 2017. 17h45.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:32
J’ai envoyé à Olivia mon papier sur La danse sorcière de Karine Henry. Son deuxième roman où une danseuse (étoile) doit se défendre sans cesse contre d’inquiétantes obsessions, des sensations de terreur, d’effrayantes visions. Traumatismes d’enfance, manipulations perverses. Le texte fait un drôle de pas de deux avec la folie. Et ce roman de la part d’ombre se révèle aussi un roman noir : l’épilogue est… hitchcockien. Terminé aussi une brève pour Le Monde sur Le chemin de Macau de Jean-Marie Planes. Eric Loret s’en va à la fin du mois. Il ne m’aura pas fait beaucoup travailler.
Mercredi 18 janvier 2017. 20h30.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:31
Sophie Joubert m’a demandé si je pouvais animer deux rencontres pendant le Festival Hors Limites de Seine-Saint-Denis en mars. Une avec le poète haïtien Néhémy Pierre-Dahomey qui vient de publier un premier roman au Seuil, l’autre avec Véronique Ovaldé. Ca se passera dans des bibliothèques, à Saint-Denis et à Aulnay-sous-Bois. J’ai dit oui, bien sûr. J’espère juste qu’il y aura un peu de monde. Je me souviens de débats les années précédentes (avec Olivia Rosenthal, avec Frédéric Forte…) où il ne se trouvait pas dix personnes pour nous écouter.
Mardi 17 janvier 2017. 18h15.
Par Xavier Houssin le lundi 20 février 2017, 17:30
J’ai appris la nouvelle en regardant le site de L’Obs : la liste des cinq finalistes du prix Hennessy du journalisme littéraire vient de tomber. Je n’en suis pas. Cela presque dix ans maintenant que je m’entête sans résultat. Il y a longtemps que j’aurais dû laisser tomber, mais je suis un peu comme celui-là qui joue la même combinaison au loto chaque semaine et qui a trop peur que ses chiffres sortent au moment où il a, de guerre lasse, décidé d’arrêter. Ce sera la prochaine fois, la prochaine fois… N’empêche, je regarde les noms de ceux choisis cette fois-ci et je me dis… rien. Je sais, c’est stupide, mais je me sens blessé. Et j’en deviens tristement aigre.
lundi 16 janvier 2017
Samedi 14 janvier 2017. 22h50.
Par Xavier Houssin le lundi 16 janvier 2017, 23:10
Martine, Agathe et Jean-Pascal sont venus déjeuner. J’avais fait une choucroute. Sacré plat de saison. J’avais sorti un pinot noir 2014 de chez Hueber. Mais la garniture, ce n’était pas ça. Ou pas vraiment ça. On sentait bien qu’elle était plutôt… normande. La prochaine fois, il faudra faire venir knacks, saucisses fumées, au cumin, nuremberg, gendarmes, cervelas et boudins de la charcuterie alsacienne de la rue de Vaugirard. Nous avons tiré les Rois. C’est moi qui ai eu la fève. Le soir nous étions invités chez Brigitte et Yann Richart (elle est la conservatrice des trois musées de Granville, le musée Anacréon, la maison de Christian Dior et le musée d’Art et Histoire) à un spectacle à domicile autour de textes de Zola. Nous avons entendu deux nouvelles dont La mort d’Olivier Bécaille qui m’avait tant impressionné lorsque je l’avais lue à treize ou quatorze ans. Une nouvelle antimilitariste de Maupassant aussi, L'aventure de Walter Schnaffs, où un soldat prussien de la guerre de 1870 ne voit de salut que de devenir prisonnier. J’ai vieilli. Cette manière d’écrire, si fouillée, si précise, qui laisse si peu de place au vague, au rêve, m’ennuie plutôt aujourd’hui. Nous avons pris un verre ensuite, grignoté un morceau, bavardé avec les uns et les autres. La pleine lune éclairait le chemin comme nous sommes rentrés.
Vendredi 13 janvier 2017. 19h20.
Par Xavier Houssin le lundi 16 janvier 2017, 23:09
Grand froid. Un vent glacé soufflait sur les quais de la gare. Amélie est arrivée au train de 11h00. Epuisée d’une journée de la veille compliquée où elle avait dû organiser la venue d’Italie de Silvia Avallone, l’auteur de D’acier, invitée pour le soir même sur le plateau de La grande librairie. Rien ne s’était passé comme prévu. Elle avait manqué son vol, pas pu prendre le suivant. Il avait fallu acheter petits pots et compotes pour Nilde, sa petite fille d’à peine plus un an qui était du voyage. Et puis les taxis qui n’arrivaient pas, l’hôtel, les restaurants pas tout à fait comme il aurait fallu. Bref, un nœud gordien de contretemps qu’il avait bien fallu trancher, avec l’inquiétude, jusqu’à la dernière minute, qu’elle ne puisse pas participer à l’émission. Nous ne sommes pour ainsi dire pas sortis de ce qui restait de la journée. Restés au calme, à entretenir le feu. Couchés de bonne heure aussi.
jeudi 12 janvier 2017
Mercredi 11 janvier 2017. 22h30.
Par Xavier Houssin le jeudi 12 janvier 2017, 15:30
Aujourd’hui, cela fait juste un an que La Harpe est arrivée à la maison. Je lui ai offert ce matin une balade d’anniversaire sur la plage. La première depuis que je l’ai récupérée après presque trois semaines de colonie de vacances à L’arche de Léo, le chenil « libertaire » de Saint-Pierre-Langers où je l’avais confiée pendant notre voyage au Mexique. Tout s’est bien passé. Sauf qu’elle a estourbi un petit canard. Mais visiblement, on ne lui en a pas tenu rigueur. Vous la reprendrez quand même ? – Oui, sans problème... Je l’ai trouvée un peu amaigrie. Il devait y avoir de la concurrence à l’heure de la gamelle. Nous avons repris notre ordinaire d’existence. Sans rire, elle m’a manqué. Le séjour au Mexique a été, une fois encore, une très douce parenthèse. L’appartement de Mexico, la maison d’Ixtapan, tout m’est familier. Je m’y retrouve, je m’y reconnais. Je renoue avec un étrange secret caché dans mon cœur. Comment donc ce pays a-t-il pris cette place si particulière ? Je n’y suis venu la première fois qu’en 2007. J’éprouve là-bas une sensation très voisine de celle qui m’accompagne lorsque je reviens à Senlis. Nous y avons d’ailleurs passé une journée le dernier week-end de novembre. J’étais venu à Paris en voiture, c’était l’occasion. Cela faisait si longtemps. Je voulais revoir « mon » arbre, un très vieux chêne au tronc dédoublé, en lisière de la forêt d’Halatte. Totem d’enfance. J’ai fourré dans ma poche quelques feuilles mortes. L’hiver approche. Nous sommes rentrés dans la nuit. Au Mexique, c’est surtout nos nièces, mes nièces. Comme elles ont grandi, comme elles changent. Camille surtout. Elle va avoir seize ans. Et sa beauté toute neuve de jeune fille me retient, intimidé, de la serrer, comme avant, dans mes bras. Elle a un petit ami bien mignon, bien gentil (Rodrigo) avec qui elle joue, avec application, à l’amour, comme elle jouait à ses jeux de gamine, il y a si peu de temps. Elle est heureuse. Et on a tellement envie de lui protéger son bonheur. Les deux suivantes la regardent avec admiration. On dirait, d’année en année, qu’à leurs yeux, leur aînée gagne en prestige. Victoria s’est mise à la boxe, Valentine à la pâtisserie. Brioches, feuilletés, charlottes : du grand art. Elle tient même un blog avec une (vieille) copine du temps de la maternelle. Reste Apolline, la dernière, ma filleule, qui a cinq ans depuis novembre, et qui rit, et qui boude, et qui m’émerveille. Je lui ai lu Les Malheurs de Sophie. Je commençais : Sophie était étourdie…, la petite Sophie n’était pas très obéissante…, Sophie était coquette…, Sophie était gourmande…, et mon Apolline me regardait avec de grands yeux impatients. Quelle bêtise cette Sophie allait-elle encore faire ? Nous avons fêté Noël à Mexico. Réveillon chez Olivia et Renaud, déjeuner du lendemain chez Diana et Erik. Je ne sais toujours pas dire trois mots en espagnol à la suite. Allez, je prendrai des cours. Pour la prochaine fois. Journées lentes à Ixtapan. Je me suis laissé bercer. Un peu lu, pas vraiment travaillé. Avant de partir, j’ai accompli mon petit pélérinage de chaque fois à Tonatico. Je sais ce que je dois à, la Vierge de là-bas.
Vendredi 25 novembre 2016. 20h50.
Par Xavier Houssin le jeudi 12 janvier 2017, 15:25
Déjeuner avec François Broche chez Marcel, rue Stanislas. Encore un de ces endroits qui me rassurent. Cela faisait un moment que je n’y avais pas mis les pieds. La dernière fois, c’était avec Claudine. François voulait me présenter Dominique Charnay. Je me souvenais bien de son Cher Monsieur Queneau paru chez Denoël il y a cinq ans. Un florilège des lettres accompagnant les manuscrits adressés à l’auteur de Zazie, éditeur chez Gallimard, par des écrivains en herbe. Queneau les avait conservées. Manque, bien sûr, ses réponses. Cela forme un curieux ensemble, hasardeux, poétique. Un peu grinçant. Il s’efforce en ce moment d’écrire sur son père. Raison pour laquelle François tenait à ce que nous fassions connaissance... Malheureusement je suis peu locace sur mon travail, d’autant qu’il ne cesse de s’effilocher à chaque ravaudage. Ca craque de partout. Mais Charnay a parlé pour deux (et même pour trois), du coup, je me suis mis en roue libre en l’écoutant et c’était plutôt agréable. Le repas a été gai. Au café, Pierre, le patron, a apporté le livre qu’il vient de faire paraître chez Albin sur son bistrot, l’histoire, les anecdotes, les recettes. Un joli volume dont la couverture reprend le papier années 1970, à motif de grosses fleurs, qui tapisse toujours les murs de l’endroit. Je l’ai acheté.
mardi 20 décembre 2016
Jeudi 24 novembre 2016. 22h45.
Par Xavier Houssin le mardi 20 décembre 2016, 02:58
Trajet en voiture jusqu’à Paris avec la chienne. Toujours aussi calme. Elle ne s’est réveillée de sa torpeur confiante qu’une fois le boulevard périphérique franchi. Là, assise sur la banquette, elle regardait la circulation par la vitre, grognait un peu au passage d’un vélo qui se faufilait, d’un piéton qui s’approchait un peu trop près. Elle a repris sans problèmes ses habitudes dans l’appartement, retrouvé son panier qui commence à devenir bien petit et s’est soumise sans rechigner au fastidieux et nécessaire tour du pâté de maison de ses promenades hygiéniques. Elle a fait une incroyable fête à Amélie qu’elle avait aperçue de loin, sans se tromper, dans le flot des passants, rue Daguerre.
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