Le train d’Amélie est tombé en panne en rase campagne, dans l’Orne. Avant qu’on rapatrie les voyageurs jusqu’à Flers, j’ai eu largement le temps de faire le trajet en voiture jusque là-bas. Presque une heure et demie pour faire les quatre-vingt kilomètres et quelques quand même... Nous avons pu être à Carolles pas trop tard. Pas comme les autres malheureux naufragés de ce Paris-Granville qui ne sont arrivés qu’au petit matin. Quelle épouvantable ligne. Il ne se passe pas un mois sans un retard conséquent. J’ai coupé une belle tranche de thon rouge en tartare, mélangé avec des herbes du jardin, fenouil, pimprenelle, basilic et quelques petites têtes d’ail frais. Remué une salade. Nous avons soupé à la tombée de la nuit.