Nous avons bouclé les valises de ce court séjour. Au-delà de leur gentillesse et de leurs attentions, j’ai trouvé Emmanuel fatigué et Claire inquiète. Emmanuel se remet mal de sa chute sur l’épaule d’octobre 2016. Ses ligaments sont très abîmés, il continue de souffrir et n’a pas récupéré tous ses mouvements. Le (grand) spécialiste (international) qu’il consulte à Nice pense qu’il n’est pas nécessaire de l’opérer, en tout cas pas pour l’instant, et l’astreint à de douloureuses séances de rééducation dont il ne voit pas bien le bout. Et puis voilà qu’au début du mois on lui a découvert un problème à l’œil droit nécessitant une intervention urgente. Elle a lieu mardi prochain. Se plaindre n’est vraiment pas son genre à ce cher Emmanuel. Alors il relativise, il minimise, il fait le faraud, il fait semblant, il fait comme si. Et je l’admire de sa conviction à donner le change. Claire se débrouille comme elle peut avec tout ça. D’autant qu’elle porte aussi la fin sans cesse remise de sa vieille mère, tantôt à l’agonie, tantôt durablement revigorée. Et qu’il faut bien composer avec les sentiments contradictoires et culpabilisants que ce genre de circonstances réveille. Voyage en train sans histoires. A côté de nous, une petite Camille de deux ans ne cessait de babiller et j’ai pensé (c’était couru) à ma jolie nièce de Mexico. Elle n’était pas bien vieille cette maintenant jeune fille lorsque je l’ai connue. A Paris, la chaleur était étouffante. Nous sommes allés dîner en terrasse à la Forchetta. Carpaccio de thon et rosé d’Ombrie.