Marie a téléphoné ce matin. Sa grand-mère est morte à la maison médicale où elle finissait sa vie, l’esprit absent depuis de nombreuses années déjà. Elle ne m’aimait guère, cette dame. Je ne sais pas ce que ressent Marie de cette disparition. Elle ne se livre jamais. Je dirais volontiers « jamais plus », mais je ne saurais dater ce silence, cette discrétion infinie d’elle-même. Petite, elle se gardait, je crois, bien des choses au fond du cœur. Nous avons passé un week-end doux et joyeux avec elle. Elle n’était pas venue à Carolles depuis août dernier. Cet été, elle sera en Mongolie pour tout un périple à pied dans la steppe. La Mongolie, après le Groënland en 2012. Je suis content qu’elle aille dans ces pays dont j’ai rêvé et où je n’irai pas. J’ai emmené la chienne à l’Arche de Léo, son chenil « à la ferme » de Saint-Pierre-Langers. Je la récupèrerai dans une semaine. Je rejoins à Magagnosc, Amélie qui est descendue à Cannes pour le festival. Pris le train pour Paris en début d’après-midi et dîné avec Jérôme à la Cantine du troquet. Parlé des enfants, de son toujours vacillant ménage. Et de mon roman au point mort. Mais pourquoi, m’a-t-il dit, n’écris-tu pas pour le jeunesse ?