J’ai envoyé un mot à Floryse pour lui dire que je ne viendrai pas à la remise du prix Pagnol le 19 juin. Je dois être à Paris la semaine suivante pour des rendez-vous de médecins. Je ne veux pas, je ne peux pas, multiplier les allers-retours. Pour des raisons de sous bien sûr (à la longue tout cela me coûte très cher). Mais aussi parce que j'y gaspille encore un peu plus de temps que d’habitude. Dieu sait qu’il m’est rare et précieux. Je suis si lent. Lorsque je rentre du moindre déplacement, je passe deux jours à végéter, à ne rien faire ou presque rien. Et je m'en sens envahi de culpabilité, d’angoisse. J’espère qu’elle comprendra. Déjà, je n’étais pas là pour la délibération du jury, la dernière dans la maison de l’écrivain, square de l’avenue Foch. C’est Laura Alcoba qui l’a remporté dès le premier tour pour La danse de l’araignée, le récit tout en lisière sur son adolescence, l’exil en France et son père en prison, au loin, en Argentine. J’avais essayé de pousser A cause de la vie, le roman (« graphique » peut-être, puisqu’il est publié avec des dessins de Sfar) de Véronique Ovaldé, mais je me suis retrouvé, semble-t-il, assez seul dans ce choix.