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samedi 10 mai 2008

Samedi 10 mai. 0h55

J’ai eu la peintre au téléphone. Il faut que j'appelle le menuisier. Les travaux continuent et n’en finissent plus. J’ai hâte que la maison puisse être vraiment habitable. Nous ne cessons pas d’encombrer et de désencombrer les pièces. Les cartons. Le désordre. Il faut encore deux murs de rayonnages. Installer des radiateurs. Poser du parquet… Tout s’est comme effondré ici après la mort de ma mère. On aurait dit que jusqu'au dernier moment, les murs avaient contenu leurs lézardes, les tuyaux retenu leurs vieilles soudures usées... Les rafistolages n’ont que fait que pièce neuve sur charpie. Il a fallu se décider à refaire l’électricité, la plomberie, le chauffage. Je voudrais tellement aujourd’hui en voir la fin.

vendredi 9 mai 2008

Jeudi 8 mai. 23h00

J’ai lu ce soir Les quarante colonnes du souvenir d’Annemarie Schwarzenbach. C’est Nathalie qui le présente pour le Jeux d’épreuves que nous enregistrons demain après-midi. Je suis sorti de cette lecture ému à en trembler. Je n’imaginais plus qu’un texte puisse encore à ce point me bouleverser. Je connaissais un peu de sa biographie mais je n’avais jamais ouvert un de ses livres. Récit de voyage en Orient intérieur. Chaque mot sourd et fibre. J’ai encore le frisson de cette mélancolie douce accrochée aux paysages. Comme un vent où le tiède s’écharde de glacé.

jeudi 8 mai 2008

Jeudi 8 mai. 02h10

Diane quitte Buchet. Quand elle me l’a annoncé, j’ai dû faire un effort pour répondre quelque chose. Enfin, de lui dire un mot tourné vers l’avenir, un élan d’enthousiasme pour son choix. Je me suis senti terriblement égoïste dans mes balbutiements de bonne chance. Encore une étape… Elle a été cinq ans « mon » attachée de presse. Diane m’a été tellement importante dans mes atermoiements d’auteur en quête de reconnaissance. Discrète et sensible, elle avait si bien compris, que même si l’on s’en défend, on écrit pour être aimé. L’après-midi, j’ai avancé dans la chronologie un peu touffue du prochain volume de « Domaine public ». Je suis en retard par rapport aux échéances que je me suis fixées. Il me manque toujours l’avant-propos et je n’ai pas fini de revoir la préface. Un verre rapide rue de Buci avec Marie-Sophie et Delphine. Nous allons enfin pouvoir dîner un prochain soir ensemble.

Le soir, nous étions invités chez Géraldine et Vincent, boulevard Saint-Michel. La soirée à glissé jusque tard. Nous avons parlé du Liban avec Charif Madjalani. Il est en France pour ses programmes d’échange universitaires. Il est invité aussi au festival de Saint-Malo. A Beyrouth, les voies d’accès à l’aéroport sont bloquées par les milices chiites. Il a pu tout juste partir. Il ne sait pas comment il va rentrer. Singulier quotidien des parenthèses. Peu de mots sur tout cela. Il en plaisante. Il a deux enfants. Quel permanent courage d’évidence… Nous avons aussi fait à rebours avec Marie Lagouanelle un bout de l’histoire des éditions du Seuil. Longuement parlé de Jean Cayrol. J’aurai bientôt terminé son anthologie poétique pour « Points ». Alexandre, le fils de Géraldine et Vincent passait entre nous comme un petit trublion énervé. Il a quatre ans et demi et récite Du Bellay. Heureux qui comme Ulysse a fait un bon voyage… A minuit, il s’est écroulé assommé de sommeil et de conversations d’adultes. J’ai eu mon coup de barre une heure plus tard, au milieu du bavarois à la framboise. Moi aussi j’avais besoin d’aller me coucher.

mercredi 7 mai 2008

Mardi 6 mai. 23h00

Les marronniers sont en pleine floraison place Saint-Sulpice. Une semaine ou deux encore à en profiter. Ceux-là sont roses, de cette variété un peu plus petite. Aesculus x carnea. J’ai appris les noms latins il y a très longtemps. Je les ai presque tous oubliés mais certains sont restés. Enracinés dans ma mémoire… Je me suis offert un moment en terrasse au Café de la mairie à ne rien faire d’autre que regarder les arbres en oubliant mon verre. J’ai passé le reste de la journée à finir de lire les livres pour les tables rondes du Festival du premier roman de Chambéry. Depuis que j’y ai été invité pour La ballade de Lola, j’y suis revenu deux ou trois fois avec le même minuscule pincement au cœur. Ces trois jours m’ont été très importants. Nous étions une quinzaine d’auteurs cette année 2004. On s’est un peu éloignés. Je revois toujours Nathacha. Je croise de temps en temps Renaud. Je dois des nouvelles à Fabrice, à Jean-Philippe, à Franck. Notre « marraine » était Jeanne Benameur. Faites des vœux ! avait-elle lancé en riant. Je les exaucerai. J’en avais fait un, en secret, en silence. Je ne sais pas si je lui ai jamais dit qu’il s’était réalisé.

mardi 6 mai 2008

Lundi 5 mai. 22h45

J’ai déjeuné avec Hélène Amalric rue Princesse. Elle attend mon projet sur Jerome K. Jerome pour juin. Je croise les doigts… Si cela peut voir le jour, je serai parvenu à boucler ici encore une histoire d’enfance et d’auteur compagnon. Je n’aime pas que les livres et la littérature. Ce n’est pas seulement une affaire de textes qui ouvrent le chemin. Les mots sont pour moi indissociables de celui qui les a écrits. J’entre en empathie et en reconnaissance. J’ai besoin de savoir, de partager, de sentir. Voilà pourquoi mon métier de journaliste m’est essentiel, puisqu’il me permet de rencontrer les écrivains que j’aime aujourd’hui. De faire courir un peu de correspondance. D’ébaucher des amitiés. Voilà pourquoi je vais voir les maisons. Voilà pourquoi je m’arrête aux paysages, aux lieux de mémoire. Voilà pourquoi je me rends sur les tombes. Voilà pourquoi je recherche les photos, les manuscrits. Voilà pourquoi je cueille une fleur, un feuillage à faire sécher entre les pages. Les mots sont habités. Ils vivent et ils s’incarnent. Ils sont familiers. Je n’ai jamais ressenti cela avec autant de force que durant ce voyage à Oxford, Eastbourne et Guildford en 1998 pour le centenaire de la disparition de Lewis Carroll. Dans les jardins de Christ Church, je m'étais senti étrangement guidé...

lundi 5 mai 2008

Lundi 5 mai. 1h45

J’arrive enfin à travailler dans le train. Avant, je traînais une rêvasserie blanche dans le paysage sans rien pouvoir retenir, sans rien pouvoir fixer. Maintenant je ne laisse plus le trajet s’effilocher. Je le mets entre parenthèses. Et dans le sens du retour, surtout, c’est mieux. J’ai corrigé les travaux des étudiants. Pris quelques notes de lecture. Les jours qui viennent vont être très occupés.

Dimanche 4 mai. 16h00

Il y avait du monde à la plage. Jeux de ballon et enfants à l’eau. Il nous a fallu aller tout contre la falaise, au pied des Mines d’or pour trouver une petite fenêtre de paysage libre. J’ai des rendez-vous à Paris. Nous rentrons ce soir avec Marie.

Samedi 3 mai. 21h30

Le vent tourne, côté culinaire. Mon bar a la croûte de sel n’était pas mal du tout. Sauf que je me suis un peu empêtré pour servir, avec tout ce sel justement… Nous en avons jeté de grosses poignées dans le feu pour l’entendre crépiter comme des aiguilles de pin. Tout l’après-midi s’est passé aux Fontenelles. J’ai désherbé un deuxième carré et j’ai semé, mis en place aussi les plants achetés avec Marie. Arrosé longuement en fin de journée. Il faut tirer l’eau du puits avec un seau. Tout est lenteur et patience. C’est un rythme qui me convient bien en ce moment.

Vendredi 2 mai. 20h00

J’ai acheté à Granville dans la jolie boutique de jouets de la rue Saint-Sauveur, deux petites figurines de chevaliers moyenâgeux. L’un avec une grande lance de tournoi torsadée de rouge et blanc comme un sucre d’orge, l’autre avec une masse d’arme hérissée de pointes menaçantes. C’est pour Leo en Australie. Je vais lui envoyer avec l’édition du Capitaine Fracasse illustrée par Doré que j’ai promis à son père. Je n’ai toujours pas écrit là-bas. Ce sera l’occasion de le faire. Si j’y arrive… Je laisse filer l’amitié. Je regarde le temps s’écouler sans parvenir à faire quoi que ce soit. Je sais pourtant combien tout cela est fragile. Je pense pourtant souvent à eux, mes amis des antipodes. J’aimerais bien retourner un jour là-bas. Fiona a promis de nous emmener à Port Philip, là où elle va toujours surfer. Nous montrer la passe et les vagues gigantesques venues d’Antarctique. Je me rappelle de Great ocean road, cette route interminable et fascinante où la mer turquoise vient s’abattre en paquets sur d’immenses falaises de craie. Etretat puissance dix. J’ai laissé une bribe de moi dans ce pays. Ou plutôt j’y ai découvert quelque chose qui m’appartenait étrangement. Et qui m’était rendu... Je garde ce sentiment sans pouvoir encore lui donner la moindre explication. Oui, j’aimerais bien revenir là-bas. Amélie a pu prendre un train plus tôt. J’ai vingt minutes pour arriver à la gare.

Jeudi 1er mai. 22h45

J’ai commencé à défricher le potager des Fontenelles. Tout est envahi. Les herbes arrivent jusqu’au genou. J’ai mis plus de deux heures à me battre contre le chiendent et les orties et j’ai fini par dégager un malheureux carré. J’achèterai demain quelques plants de légumes, histoire d’occuper le terrain. Marie a réparé la petite barrière. Cela finira peut-être par ressembler à quelque chose. Il faudrait faucher ou tondre le reste de la parcelle avant de continuer. De toute façon, je dois me remettre vite à mes papiers. Je bloque sur le dernier Jean-Yves Cendrey. Le livre m’a tellement touché, dans la continuité douloureuse des précédents, que j’appréhende d’écrire, de peur de ne pas écrire juste. Mais toi, ton prochain livre ?, m’a demandé Noëlle au dîner…

Mercredi 30 avril. 19h15

Il y avait un serin dans le jardin cet après-midi. Un petit oiseau jaune orangé évadé d’une cage. Il picorait des graines au pied du sapin. Assez peu farouche, mais pas moyen de l’attraper. Après plusieurs tentatives pour le capturer, il s’est définitivement envolé vers chez le voisin. J’ai peur qu’il ne finisse sous les griffes d’un chat.

Marie est à Carolles pour quelques jours. Cela faisait si longtemps qu’elle n’était pas venue.

Dans mon bureau j'ai ouvert les volets. Ils étaient restés clos depuis deux ans...

Mardi 29 avril. 23h50.

Est-ce la vraie heure ? Je sais que maman est partie au tournant du 29 et du 30 avril 2006. Il y avait une pendule dans cette chambre d’hôpital où on l’avait conduite. J’y jetais un œil sans cesse. Le reste, je ne m’en souviens plus. Juste que j’ai raté sa mort. Elle semblait ne plus respirer, mais son cœur ne s’arrêtait pas. On le voyait battre sur l’écran de l’appareil placé à côté du lit. Ce n’est que le pace maker m’avait dit l’infirmière. L’an dernier à la même date, nous étions à Helsinki Amélie et moi. Je serrais très fort sa main en marchant sur les quais. Il faisait beau. La mer était bleu foncé.

mardi 29 avril 2008

mardi 29 avril. 1h30

Je viens de revoir If de Lindsay Anderson à L'Accatone. La dernière fois, c'était en 1972 ou 1973. Je n'ose pas écrire en toutes lettres le nombre d'années qui ont passé... A l'époque, j'étais ressorti de la projection le coeur gonflé de révolte, d'espérance folle. Bouleversé aussi. Pourquoi ce film avait-il à ce point marqué le jeune garçon que j'étais? Facile. Ce collège anglais ressemblait tant à celui que je venais juste de quitter. La même discipline sèche, les mêmes humiliations, les sanglots rentrés, la rage sourde impossible à crever. Je me cogne la tête aux parois du moule. Là encore, j'ai tout retrouvé. La pension, les curés. Les grands et les cravaches. Dortoir et réfectoire. Les messes à la chapelle. Les confessions malsaines. Cette peur d'être en faute qui ne m'a pas quitté. Un religieux enfer. C'est peut-être à ce moment-là que je me suis simplement refusé à grandir. Rien qu'un pas en arrière et ça va mieux déjà. Je n'ai toujours pas le courage du combat. Nous sommes partis les derniers du cinéma. J'aurais voulu emmener Amélie boire une bière rue Soufflot, lui parler un peu de ce vilain temps. Mais je sentais bien que les mots étaient rentrés. Le cadenas au pupitre. On m'a volé la clé.

lundi 28 avril 2008

Dimanche 27 avril. 18h00

J'ai ramassé un galet crème envahi de filaments gris. Tout brillant d'eau de mer. Je l'ai fourré dans ma poche. Chaque fois que je quitte Carolles, j’en ramène un de la dernière promenade. Chaque fois que je reviens, je le rends à la mer. Je continue le rite. Il remonte à longtemps. C’était mon année de service militaire. Je repartais à la caserne avec le talisman fragile. J’en ai fait voyager de ces cailloux d'ici… Mais bien moins que mon père. Après sa mort, j’ai retrouvé dans ses carnets, qu’à chacun des départs pour ses postes lointains, il descendait au port du Lude et choisissait avec soin, lui aussi, sa petite pierre ronde. Singulier atavisme. Aujourd’hui les miens ne font plus que de courts allers et retours. Je suis revenu vraiment.

dimanche 27 avril 2008

Samedi 26 avril. 23h50

J'ai cueilli des genêts chez Perron. Un gros bouquet pour le mettre sur la tombe. J'irai en chercher d'autres. Chaque jour. Jusqu'à l'anniversaire et après, on verra... Le jardin et la villa sont dans un hallucinant état d'abandon. L'herbe arrive à la taille. Les haies sont devenues d'inextricables obstacles. Les volets s'effondrent. A chaque pas, on dérange des oiseaux, on fait fuir tout un invisible et inquiétant bestiaire. L'autre jour, après la tempête, une fenêtre battait à l'étage. Nous avons décidé, Fabien et moi, d'aller la redresser. Nous sommes entrés sans difficultés. La porte vitrée n'était pas fermée. A l'intérieur le sol était partout jonché de gravats et d'ordures. De livres piétinés, de vêtements épars. Nous avons monté l'escalier sans nous dire un seul mot tant nous étions troublés par cette incurie. Après avoir remis en place le vantail effondré, nous nous sommes sauvés. Trois secondes pour sortir. Dehors, il faisait soleil. On respirait. A pleins poumons...

samedi 26 avril 2008

Vendredi 25 avril. 23h15

J'étouffe. Une espèce de bronchite qui chatouille chaque respiration jusqu'à la transformer en quinte de toux sèche. Ca s'estompe. Ca revient de manière hachée. Je suis épuisé. Où est-ce que j'ai attrapé ça? Je cherche la contagion, la mauvaise rencontre dans les transports en commun. La bise fatale. Imbécile... Je viens juste de le comprendre. Il y a deux ans bientôt, à presque la même heure, ma mère mourrait, les poumons envahis de filaments blanchâtres. Pareil l'an dernier. Même effet, même cause. J'entame les stations d'un printemps mis en croix.

vendredi 25 avril 2008

Jeudi 24 avril. 23h50

Claire et Emmanuel ont raté leur avion pour Mexico. Non pas qu’ils aient été à en retard. Ils sont juste montés, à deux reprises, dans un appareil qui n’a pas pu décoller. A chaque fois, il s’est trouvé des problèmes techniques pour empêcher le départ. Il y a sans doute de quoi râler, mais je ne peux pas, d’une certaine façon, m’empêcher de trouver cela rassurant. Cela rend au voyage, bizarrement, un peu de dignité. Il faut du temps, où qu’on le prenne, pour arriver. Et le Mexique, ce n’est quand même pas la porte à côté. L’avantage de la mésaventure des parents d’Amélie, c’est que, du coup, ils sont venus dîner à la maison. Ils ont pris une chambre d’hôtel dans la rue. Un taxi viendra les prendre tôt pour un troisième vol. Qui devrait être le bon… Nous avons passé la soirée à parler d’Alphonse Daudet, de leur jardin et du nôtre, de la liberté de la presse et du pouvoir des banques. D’histoires de famille aussi auxquelles je ne comprends toujours rien. Ils vont passer trois semaines avec Marcus, Virginie et les trois petites. Notre visite à nous remonte à l’été dernier.

J’ai une drôle de relation à ces trajets d’un continent à l’autre qui semblent pourtant si familiers à la plupart de gens. Ces heures passées au dessus de l’océan ne me sont jamais banales. Je l’ai éprouvé à chaque reportage, à chaque déplacement. Je me refuse à dormir. Je ne veux pas tirer le volet du hublot. Je divague doucement. Je pense à mon grand-père Francois maître charpentier dans l’escadre de l’amiral Courbet, à mon père jeune officier et à ses postes perdus des années trente en Indochine, à ma mère découvrant Saïgon à vingt-huit ans. J'imagine leurs regards d'alors. Leur émerveillement timide ne cesse de m’accompagner.

jeudi 24 avril 2008

Mercredi 23 avril. 22h20

J’ai téléphoné à Carolles. Georgette ne va pas très bien. On l’avait quittée assez mal en point dimanche. Elle souffre de terribles douleurs de dos. Ca va mieux, ça va mieux, répète-t-elle. Mais à sa voix, on se rend compte à quel point elle fait des efforts. Le médecin est passé. A finalement proposé de faire une radio. Sans grande conviction. Quel âge avez-vous déjà ?, aurait-il demandé. Elle a quatre-vingt sept ans, ma vieille marraine. Maintenant, dans la famille, c’est elle l’aînée…

Mardi 22 avril. 21h10

Je vais enfin pouvoir lire Le gardien de l’aube de Richard Zimler. Il vient juste de réapparaître miraculeusement sur l’étagère. Je l’avais cherché partout depuis hier. Impossible de mettre la main dessus. Je me sentais plutôt coupable de me rendre au déjeuner de presse organisé pour sa sortie sans avoir seulement pu y jeter un coup d’oeil. J’en ai fait vite l’aveu à Zimler. Je n’aime pas faire semblant. Mais ce n’était pas mon jour. Je me suis maculé de sauce tomate histoire d’ajouter un peu plus à ma confusion. Pas le temps de rentrer me changer. J’ai caché mes taches comme j’ai pu tout l’après-midi.

mardi 22 avril 2008

Mardi 22 avril. 1h40

J'avais Simon sur les genoux chez Martin et Catherine. Il a dix-huit mois, il cavale en rigolant aux quatre coins de l'appartement et préfère les biscuits apéritifs à la purée de carottes. Je lui ai lu, à répétition, un petit livre qu'il m'a fourré dans les mains. Ding-Dong. Qui est là? C'est le chien. Qu'est-ce que tu veux? Du pain. Et quoi d'autre encore? Du chocolat. En gros, l'histoire s'arrête là. Ca a l'air de lui plaire vraiment bien. Tant mieux. Mais je ne comprends vraiment pas pourquoi l'illustrateur a dessiné un chien vert et une baguette jaune vif flottant dans un fond bleu électrique. Il y a du rose fuschia aussi. Un vrai bouquin pour daltoniens. La tablette de chocolat ne ressemble à aucun objet connu. Qui a édité ce truc? J'ai toujours sur mon bureau le joli travail de Nigel et Tessa sur le petit chat noir qu'ils ont adopté en Italie. Nous les avions rencontrés chez les cousins d'Amélie à Seillans. Je devais retravailler un peu le texte et leur chercher un éditeur. Aie, aie, aie...

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