Marie Sizun a obtenu le prix des lectrices de Elle pour La femme de l'Allemand. Il était remis au musée d'Orsay. Entre les Rude, les Carrier-Belleuse et les Clésinger, nous étions nombreux dans la grande salle, pour les discours et les commentaires. A l'étage aussi, dans les salons, pour le cocktail... Je l'ai cherchée. Je voulais la féliciter. J'avais tellement aimé son livre. Je l’avais défendu, au printemps de l’année dernière, dans Le Monde puis à France Culture. On s'était adressé chacun un petit mot. C'était la première fois que nous nous voyions. Nous aurions dû juste nous congratuler chaleureusement. Merci. - Non c'est moi. Question de lieu et de moment. Mais cela ne s'est pas passé comme ça. Ce que j’ai appris d'elle ce soir nous lie assez étrangement. Marie Sizun m’a raconté qu’il y a maintenant longtemps, elle était professeur de français à Tourcoing dans l’institution religieuse où mon oncle, l’abbé Georges Lapierre, enseignait les lettres classiques. Là, il s’était tissé entre eux une sorte d’amitié qui, après son départ du Nord s’était poursuivie dans une correspondance, plutôt fidèle malgré les longues années. En 2005, très émue, elle lui adressait son premier roman, Le père de la petite. La réponse était arrivée tard. Trop intime, avait fini par lâcher Georges. Cela me fait penser à ce qu’écrit mon neveu…