Je garde mes boules Quies en permanence. Je n'entends plus le téléphone mais je perçois encore dans un lointain trop distinct les stridences de la scie électrique dans le jardin. Le menuisier découpe et installe les étagères. Quand il lâche sa scie c'est pour prendre la perceuse ou le marteau. J'ai achevé mon papier sur Balzac dans ce vacarme ouaté par les bouchons d'oreille. Quand il est parti vers les cinq heures, je suis allé souffler un peu aux Fontenelles. Cueilli quelques roses pour Georgette. Gratté la terre entre les rangs de légumes. Les cardes s'étoffent. Les tomates fleurissent timidement. Les radis ne sont encore pas bien gros. J'espère qu'ils auront atteint une taille raisonnable quand Amélie viendra vendredi. Au fond du terrain, les framboisiers, les cassis, les groseilliers ont déjà leurs fruits formés. Ca devrait être finalement une assez jolie récolte. La première. La toute première sur cette petite bande de terre recouverte d'herbes folles que nous avons louée ensemble en janvier.