Plus s'approche le moment de ma petite retraite d'écriture, plus je m'enfonce dans une étrange mollesse. Un étrange renoncement. Comme si je m'acclimatais à ne pas savoir, à ne pas parvenir, à ne pas faire. D'avance, je me heurte aux contours, aux rebords, aux marques. D'avance, j'abandonne. A quoi bon? Mes paniques de rédaction ne sont finalement que celles des devoirs sur table d'il y a bien longtemps. Je me souviens tellement de ces copies à rendre... Ce sont aujourd'hui les papiers dans la presse, les morceaux de préface, les argumentaires. Comment ne pas confondre? Quelle est la différence? Je mélange les mots et leur destination. Tout me paraît sans fin, sans but, sans horizon. J'attends les réponses de Fred Vargas à quelques questions sur son dernier livre. Je les ai tordues comme si je les posais à moi-même. Je guette ce qu'elle va dire. Avec une infinie, infinie attention.