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jeudi 31 mars 2011

Mercredi 30 mars 2011. 23h05.

Je me suis reposé une bonne partie de la journée. Allongé, la jambe posée sur un coussin. Je rattrape comme je peux des nuits entrecoupées. De fausses veilles lasses, où j’écoute la nuit sans le courage de me lever. Reçu aussi une journaliste et un cameraman de La grande librairie. François Busnel invite Jeanne Benameur le 7 avril pour son dernier roman Les insurrections singulières. On me demandait de dire quelques mots sur son œuvre pour un court portrait. Je me suis souvenu aussi qu’au Festival du premier roman de Chambéry en 2004, elle avait été ma « marraine ». Marcus est venu, juste de retour de Bâle, nous dire en revoir en fin d’après-midi. Ereinté de ses journées de salon. Il rentre au Mexique demain. Angel, le parrain de Victoria chez qui il loge pour sa dernière nuit à Paris, l’accompagnait. Nous avons fait connaissance. Je voulais donner à Marcus un mot à remettre Alberto à Mexico. Pas eu le temps de terminer. Trop long. Trop compliqué. Je l’enverrai par la poste. Plus tard.

Mercredi 30 mars 2011. 12h10.

Ca y est. J’ai regardé les dernières épreuves. Vérifié les corrections. Capucine a donné le Bon à tirer de La fausse porte.

Mardi 29 mars 2011. 22h15.

Nous avons reçu tout le courrier que Jean-Pascal nous a réexpédié de Carolles. Beaucoup de relevés administratifs et bancaires. Des imprimés. Les documents d’assurance aussi à remplir pour l’accident. Je ne sais pas si nous serons indemnisés de quelque chose. Ce serait bien. Entre ce à quoi j’ai dû renoncer et l’état vaseux dans lequel me met les cachets, je me retrouve un mois sans vraiment pouvoir travailler. Après la longue parenthèse de l’opération, cela commence à faire beaucoup. Déjà que j’avais pris peur en déclarant mes revenus pour la carte de presse 2011. Si peu ? J’ai écrit enfin mes lettres en souffrance. Les petits mots aux représentants que j’avais rencontrés chez Stock et avec qui je m’étais retrouvé dans de drôles de coïncidences. Noëlle est passée prendre un verre. Elle est restée un moment dans la soirée. Nous avons feuilleté des catalogues d’expositions. Retrouvé vite Khnopff, Spilliaert et Ring et Ammershoi. La danse de la poussière dans les rayons du soleil. Carreaux clairs et pièce vide. Porte fermée.

Lundi 28 mars 2011. 21h00.

Laurence est venue déjeuner avec moi. Amélie avait préparé la veille une pissaladière. Il n’y avait plus qu’à tourner la salade. Nous n’avons pas beaucoup mangé. Bu du vin blanc. Pas mal parlé. Enfin, je ne sais pas. Si, sûrement. Du jour où Amélie est entrée dans ma vie, j’ai compris que les rencontres n’étaient plus dûes au hasard, mais qu’elles obéissaient à une nécessité absolue. Grâce à elle, c’était la fin des années aveugles. Mais je n’ai pas l’habitude et je reste souvent maladroit, hésitant. Emprunté. Avec Laurence, s’installe une amitié transparente. Je m’en gêne tout seul, par moments, dans un sentiment d’usurper. De recevoir, de prendre, quelque chose qui ne m’est pas destiné. Quand parviendrai-je à me débarasser de ma peine, de cette inquiétude chagrine qui voile tous mes bonheurs ? Nous sommes à peu près tombés d’accord pour une date où elle viendrait avec Gaïa et Josepha à Carolles. En mai. Cela va venir vite. Je devrais être sur mes deux jambes. J’attends mon renouveau de mai. Mon temps des cerises. La sortie du livre et les pages tournées. J’ai reçu dans l’après-midi le texte de la quatrième de couverture du 16 rue d’Avelghem qui sort chez J’ai lu. Changé quelques bricoles, au téléphone, avec la jeune femme qui l’avait rédigé. Cette nouvelle édition sera en librairie en même temps que La fausse porte.

lundi 28 mars 2011

Dimanche 27 mars 2011. 23h05.

J’ai commencé du courrier. Je ne finis pas mes lettres. Demain, si j’ai du courage... Marion et Jérôme sont venus déjeuner. Nous avons parlé de leur petite fille. Elle sera là dans un mois et demi au plus. J’ai l’impression qu’ils réalisent à peine. Le temps leur paraît encore infini. Moi, je compterais plutôt les jours. J’ai hâte de la voir, cette nièce. Amélie aussi. Il faisait doux. Envie de sortir. De prendre l’air. Et si nous allions prendre le café chez Péret ? J’ai descendu nos deux étages sur le derrière et commencé à clopiner dans la rue. Arrivé à l’angle, j’étais déjà épuisé. Il restait une centaine de mètres. J’ai avancé en infirme, m’arrêtant tous les trois claudiquements, contre un mur, au rebord d’une fenêtre. Craignant les passants, les jeux des enfants, les chiens. Soufflant, transpirant. Je me suis effondré en arrivant. Dire qu’il va falloir faire le chemin en sens inverse. J’en aurais pleuré de rage. Au soir, j’ai envoyé un message aux étudiants pour annuler les cours de la semaine prochaine. Reporté encore une fois les rendez-vous. Je sais, je sais. Il faut être patient.

Samedi 26 mars 2011. 22h10.

Jean-Pascal était à Carolles pour le week-end, sans Martine, ni Agathe. Il continuait patiemment ses traductions d’ouvrages botaniques. Je lui ai demandé de passer à la maison nous renvoyer le courrier. Il nous a expédié un colis que nous devrions recevoir en début de semaine prochaine et nous a aussi envoyé des photos de notre plate-bande de narcisses. Ceux que nous ne verrons pas. Il a fait plus. Comme il était allé chercher nos clés chez Georgette, il l’a emmenée visiter son jardin et l’a raccompagnée avec un gros bouquet de camélias. Je l’ai eue au téléphone en fin de journée. Elle était aux anges. Nous avons eu un temps magnifique, m’a-t-elle dit. Ici, il se gâte. Il a même plu comme un début d’orage. Ca m’est un peu égal. Je reste entre mes quatre murs. Dolent. Amélie lit dans le canapé. Tout près.

samedi 26 mars 2011

Vendredi 25 mars 2011. 23h20.

Visite du généraliste : nouveaux calmants, vitamines et conseils. Amélie est sortie faire des courses. J’ai somnolé une bonne partie de la journée : j’avais passé une nuit hachée de mauvais rêves dont il ne m’était rien resté qu’une impression poisseuse. Marianne a passé la soirée avec nous. Elle m’apportait le petit livre de Rogiers, Lewis Carroll, dessinateur et photographe et nous amenait aussi plein de bonnes nouvelles. Le vent tourne, on dirait : un contrat de traduction chez Robert Laffont, l’emménagement dans son nouvel appartement, rue de Panama, dans le XVIIIe. Une vraie chance au moment où après avoir reçu le congé de son propriétaire, elle commençait à désespérer de trouver quelque chose. Nous avons trinqué à ce beau début de la fin des angoisses.

Jeudi 24 mars 2011. 23h10.

Je m’étais dit que je tenterais une sortie. Un café chez Péret. Sans être devenu très habile avec les béquilles, je commence à me débrouiller. Et puis, il faut que je m’exerce. J’ai décidé de reprendre la fac la semaine prochaine. Quelques rendez-vous aussi que je ne peux pas vraiment remettre. J’ai ouvert la porte d’entrée. Mais au moment d’amorcer la descente de l’escalier (sur les fesses…), j’ai renoncé. Pas assez confiance en moi. Pas vraiment à l’aise. Ce week-end, peut-être. Je me suis replié à l’intérieur. Nathalie est venue rue Danville prendre un verre que nous avons fait durer longtemps. C’était sa première visite à la maison. J’ai béni ce fichu plâtre...

Mercredi 23 mars 2011. 21h40.

J’avais eu Capucine en début de semaine pour les toutes dernières corrections du livre. Elle m’a envoyé aujourd’hui la couverture. Je suis resté aussi longtemps au téléphone avec Karine. Nous avons fait ensemble une liste pour les envois d’épreuves. Je signe mon service de presse le 11 avril. Voilà, La fausse porte existe vraiment. J’ai reçu également les propositions de visuels pour l’édition poche du 16 rue d’Avelghem chez J’ai lu. Amélie est rentrée déjeuner. Elle m’a dit qu’au dehors, la journée était magnifique. J’ai repensé à cette lettre de Flaubert à sa mère : Il fait beau temps ; je suis plutôt gai que triste, plutôt serein que sérieux. Le soleil brille, j’ai le coeur plein d’espoir.

Mardi 22 mars 2011. 22h50.

J’ai reçu, via Le Monde, un petit mot gentil de Bruno Krebs après le papier que j’avais consacré en février à son Sans rive. Une carte représentant Robert-Louis Stevenson en 1885. L’année d’après son séjour à Hyères. Un vieux jeune homme de trente-cinq ans aux yeux lourds et au sourire lointain. Je relis souvent L’île au trésor. Le livre de poche fatigué s’ouvre toujours à la même page : Longtemps j’attendis ainsi la mort, pensant à tout instant la voir arriver, emporté dans une course vertigineuse sur la cime des vagues, trempé jusqu’aux os par des gerbes d’écume. Puis, par degrés, la fatigue eut raison de l’épouvante. Une sorte de stupeur s’empara de moi ; de l’engourdissement je passai au sommeil ; bercé par les flots, je me mis à rêver de chez nous, de ma mère et de l’Amiral-Benbow. De là, je m’en vais à rebours. Je reviens, j’avance. J’ai annulé mon enregistrement de Jeux d’Epreuves. Je devais y défendre Amour de Hanne Ørstavik. Je crois que c’est Joseph qui s’en chargera. Fatigué. Delphine et Françoise-Marie sont venues dîner à la maison. Nous sommes à nouveau invités en Corse. Il faudrait se décider. Je ne suis jamais allé là-bas.

vendredi 25 mars 2011

Lundi 21 mars 2011. 23h10.

Amélie m’a trouvé au Salon le petit livre que je voulais pour Josepha. Ca s’appelle La princesse au camion jaune citron. L’histoire d’une fille de roi rebelle qui se prénomme… Josepha. J’ai fait le paquet. Elle l’aura mercredi au plus tard. Marcus était arrivé de Mexico avant-hier. Après un aller-retour en Belgique, il repassait par Paris avant de rejoindre Bâle où il doit rencontrer des clients au Salon de l’horlogerie. Il est venu dîner à la maison. Nous avions invité aussi Marion et Jérôme. Notre plateau de fruits de mer (huîtres, tourteaux, crevettes, bulots) de la poissonnerie de la rue Daguerre était bien décevant. Rien à voir avec ce que nous aurions pu acheter au marché de Granville. Nous sommes devenus difficiles… Soirée douce, un peu lente. Nous étions tous fatigués. Marcus, au premier tournant de son décalage horaire ; Marion, au bord de son congé maternité. Quant à Amélie et moi…

Dimanche 20 mars 2011. 22h00.

Jour du printemps. Nous ne sommes pas prêts d’aller à Carolles. Les narcisses blancs doivent être fleuris. Nous ne les verrons pas cette fois encore. L’an dernier, c’était à cause de l’éruption du volcan islandais qui nous avait retenu au Mexique.

Samedi 19 mars 2011. 21h10.

Aujourd’hui, Maman aurait quatre-vingt treize ans. Une petite fille née dans l’exode de la Première guerre mondiale. Je ne suis pas retourné depuis bien longtemps à Chassignolles, le village de l’Indre où ma grand-mère était réfugiée. Chaque fois que j’y passais, sur la route de quelque part, j'envoyais une carte postale. L’église. Il n’y avait pas le choix. C’est là où elle avait été baptisée en 1918 par l’aumonier d’un régiment de dragons, au repos, très loin des lignes. J’ai appelé Martine pour annuler mon débat de demain avec les auteurs nordiques. Décommandé aussi mes autres rendez-vous, les interventions dans les classes, les rencontres, les soirées. Je ne verrai pas les étudiants non plus, pendant au moins une semaine. Les calmants font de l’effet. Je n’ai plus vraiment mal, mais je flotte. Difficile de rassembler deux idées à la suite. J’ai envoyé un message à Josepha pour sa fête. De justesse. Je lui ferai un petit paquet la semaine prochaine. Amélie m’a raconté le Salon. Je la trouve vraiment courageuse de passer ses journées là-bas, sans transition. Nous avons lu, à peine. Eté vite nous coucher.

Vendredi 18 mars 2011. 20h50.

Nous n’avons pas vraiment fermé l’œil. Réveil vaseux et douloureux. Amélie est allée à la pharmacie avec les ordonnances. Calmants, piqûres, béquilles. Nous avons pris un petit déjeuner égaré. Elle est partie au Salon du livre pour le marché des droits. J’ai attendu l’heure du direct de Zone critique sur Radio Suisse romande. Nous nous étions mis d'accord avec Christine Gonzalez de faire l’émission par téléphone. Coup de fil du technicien à Lausanne qui assurait la liaison. Allez, c’était parti pour une heure. Une grande première pour moi. Dans le studio, avec Christine, il y avait Sylvie Tanette et Vincent Roy. Finalement, cela n’a pas été si difficile de dialoguer à distance. D’autant que je connais bien Vincent et que nous nous complétons. Pile et Face. A son exigence plutôt vindicative, j’oppose de l’enthousiasme, et assez d’indulgence. Nous nous sommes retrouvés sur l’essentiel. J’étais assez content en raccrochant. Christine aussi, qui m’a rappelé un peu après. Tant mieux. Amélie est rentrée tard du salon. Epuisée. Je somnolais déjà.

jeudi 24 mars 2011

Vendredi 18 mars 2011. 8h30.

Groupe du jeudi matin à Censier. Nous avons fait un bref retour sur l’affaire Mazières. Tous ou presque m’ont remis leur mouture à partir du gros dossier de presse que je leur avais rassemblé. Là encore, nous avons fait défiler des titres. Informatifs ? Incitatifs ? Je suis rentré chez nous lire un peu avant de rejoindre Amélie pour partir au Salon du livre. Je préfère arriver avec les exposants. A l’avance. Cela permet de bavarder avec les uns ou les autres avant la cohue de l’inauguration. Cette année, les portes ouvraient à 17h00. Très vite, les allées ont débordé de monde. Trois mots ici, une verre, un petit canapé à quelque chose. On repart là-bas. Un autre verre. Comment vas-tu ? Et puis là-bas encore. Je suis resté un moment avec Laurence sur le stand de Stock. Vu Jean-Marc, Solveig, Charlotte… Un tour au Cherche-Midi, au Castor Astral, chez Zulma, P.O.L…. Avec Amélie, je jouais à cache-cache. Le téléphone portable avait beau sonner, on ne l’entendait pas. Nous nous perdions. Nous nous rejoignions. J’aime bien, je crois. Je sais qu’il est des gens qui trouvent ça ridicule, vain, surfait et j’en passe. On s’embrasse, on accroche des sourires, on se donne des nouvelles de rien. Un signe de la main, de loin. On est contents, simplement. Je n’ai pas manqué un salon depuis sa création en 1981. J’y suis venu longtemps juste comme lecteur, puis comme journaliste littéraire, puis comme auteur et même brièvement comme éditeur. Tout cela s’est mélangé et c’est bien. Je me sens en famille. La soirée a passé vite. Nous avons décidé de ne pas dîner en groupe : j’avais mon émission de radio le lendemain, Amélie devait être de bonne heure au marché des droits. Pris le tram jusqu’à la porte d’Orléans. Parlé, dans le trajet, avec une lectrice que je ne vois jamais qu’à cette occasion-là. Nous avons remonté vers la place Victor-et-Hélène Basch. Le Zeyer était encore ouvert. On s’arrête manger un morceau ? Nous avons soufflé un peu. Raconté nos histoires, chacun notre soirée. Lorsque nous sommes sortis, nous avons traversé l’avenue du Maine. Feu rouge. Voitures arrêtées. Nous nous tenions la main. Nous n’avons rien vu venir. Ca a juste fait BAM ! Une auto qui venait de la place nous a renversés. Le temps de réaliser. J’avais mal au mollet. Amélie était étendue par terre. Ca va ? Dis-moi si ça va… Les flics sont arrivés. Les pompiers. On nous a transporté dans la camionette. Premiers secours. Constat. Nous nous sommes retrouvés aux urgences à Saint-Joseph. Chacun sur un brancard, chacun de son côté. L’interne est venu me dire : Votre femme n’a rien. Merci Mon Dieu. Moi, je venais d’apprendre que ma jambe était cassée. Il a fallu attendre encore un bon moment avant qu’une ambulance nous ramène à la maison. Les infirmiers m’ont porté, mon plâtre et moi, jusqu’à notre palier. On fait quoi maintenant ? – Essayons de dormir. Il était bientôt 5h00 du matin. J’ai appelé le portable de Christine Gonzalez de Radio Suisse romande. Pardon, il est très tôt. J’ai peur que ce soit un peu compliqué, l’émission de ce matin...

Mercredi 16 mars 2011. 21h30.

J’ai revu les livres pour Zone critique, l’émission sur Radio Suisse romande à laquelle je participe vendredi. Les animateurs ont préparé un petit mélange francophone à l’occasion du Salon du livre. Pour la France, Atiq Rahimi, avec Maudit soit Dostoïevski. Pour la Belgique, Françoise Houdart (L'amie slovène). Pour la Suisse, Dominique de Rivaz (La poussette) et, pour le Canada, Marie-Claire Blais (Mai au bal des prédateurs). J’avais déjà lu les trois premiers. Tout juste découvert Marie-Claire Blais. Je me demande comment tous ces titres vont se combiner.

Mardi 15 mars 2011. 21h00.

J’ai appelé Dany avec une voix de basse profonde à la Kurt Moll pour décommander notre déjeuner. Préparé mes cours de l’après-midi. Avalé une boîte entière de pastilles Euphon avant de partir pour Censier. Nous avons travaillé les titres. Pour ce fait divers à la Réunion où un chirurgien, lors d’une opération, avait enlevé le rein sain à la place du rein malade, une étudiante m'a proposé « Mauvaise pioche ». Pas mal…

Lundi 14 mars 2011. 21h45.

Mon nez était entre moi et le monde quand je me suis réveillé. Rhume de cerveau. Ca veut tout dire. Cachets, gouttes, inhalations. J’ai mis quelques heures avant de m’extirper suffisamment de ce brouillard pour ne pas avoir à reporter mon déjeuner avec Serge. Nous nous sommes retrouvés chez Fernand, rue Guisarde. Je n’ai pas été un convive extrêmement bavard. Je l’ai écouté parler de ses projets. De son nouveau « label » (je n’arrive toujours pas à faire la différence entre label et collection…) chez Zulma, « Safran et Cie » où il publie, en mai, Nouvelles vénitiennes de Dominique Paravel. Je crois bien qu’il attendait que je dise un mot sur Le voyage du poète à Paris, son dernier livre, désabusé et doux, qu’il vient de faire paraître chez Léo Scheer. Mais je sentais la fièvre monter et avec elle revenir mon autisme rhinopharyngé. Je suis rentré me coucher. Me suis traîné quand même jusqu’à Censier en début de soirée pour la réunion des chargés de cours. Je suis passé chercher Amélie place Paul-Painlevé sur le chemin du retour. Dîner rapide à l’Odyssée, le restaurant grec de la rue Daguerre. Je continuais à renifler. Je trouve que tout a le même goût. - Viens, on rentre vite…

Dimanche 13 mars 2011. 22h30.

Un vrai déjeuner de dimanche. Un vrai déjeuner de famille. Chez Marion et Jérôme, en plus de Claire et d’Emmanuel, nous avons retrouvé Laurence et Patrick. Nous avions apporté des fleurs. Il y avait du rosbif et des pommes sautées. Nous avons filé de bonne heure. Je devais retourner à mon papier sur le Theodor Kallifatides. Je l’ai terminé juste avant le dîner où nous recevions… Claire et Emmanuel. Nous ne nous serons pas beaucoup quittés ces jours-ci. Pourtant, j’ai le sentiment que nous ne nous sommes pas dit grand chose. Je traîne toujours cette frustration des rencontres trop rares et trop occupées. Prendre le temps. Il faudrait… Ils repartent demain pour Magagnosc.

Samedi 12 mars 2011. 21h15.

Amélie a accompagné Marion et Jérôme chez Ikea. Au compte-rendu de l’expédition qu’elle m’a fait à son retour, je me suis senti content d’être resté à la maison travailler. J’ai fait une pause. Nous avons bricolé un peu dans l’appartement. Trois courses rue Daguerre. Couchés de bonne heure. Toi aussi, tu es fatiguée ?

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