Groupe du jeudi matin à Censier. Nous avons fait un bref retour sur l’affaire Mazières. Tous ou presque m’ont remis leur mouture à partir du gros dossier de presse que je leur avais rassemblé. Là encore, nous avons fait défiler des titres. Informatifs ? Incitatifs ? Je suis rentré chez nous lire un peu avant de rejoindre Amélie pour partir au Salon du livre. Je préfère arriver avec les exposants. A l’avance. Cela permet de bavarder avec les uns ou les autres avant la cohue de l’inauguration. Cette année, les portes ouvraient à 17h00. Très vite, les allées ont débordé de monde. Trois mots ici, une verre, un petit canapé à quelque chose. On repart là-bas. Un autre verre. Comment vas-tu ? Et puis là-bas encore. Je suis resté un moment avec Laurence sur le stand de Stock. Vu Jean-Marc, Solveig, Charlotte… Un tour au Cherche-Midi, au Castor Astral, chez Zulma, P.O.L…. Avec Amélie, je jouais à cache-cache. Le téléphone portable avait beau sonner, on ne l’entendait pas. Nous nous perdions. Nous nous rejoignions. J’aime bien, je crois. Je sais qu’il est des gens qui trouvent ça ridicule, vain, surfait et j’en passe. On s’embrasse, on accroche des sourires, on se donne des nouvelles de rien. Un signe de la main, de loin. On est contents, simplement. Je n’ai pas manqué un salon depuis sa création en 1981. J’y suis venu longtemps juste comme lecteur, puis comme journaliste littéraire, puis comme auteur et même brièvement comme éditeur. Tout cela s’est mélangé et c’est bien. Je me sens en famille. La soirée a passé vite. Nous avons décidé de ne pas dîner en groupe : j’avais mon émission de radio le lendemain, Amélie devait être de bonne heure au marché des droits. Pris le tram jusqu’à la porte d’Orléans. Parlé, dans le trajet, avec une lectrice que je ne vois jamais qu’à cette occasion-là. Nous avons remonté vers la place Victor-et-Hélène Basch. Le Zeyer était encore ouvert. On s’arrête manger un morceau ? Nous avons soufflé un peu. Raconté nos histoires, chacun notre soirée. Lorsque nous sommes sortis, nous avons traversé l’avenue du Maine. Feu rouge. Voitures arrêtées. Nous nous tenions la main. Nous n’avons rien vu venir. Ca a juste fait BAM ! Une auto qui venait de la place nous a renversés. Le temps de réaliser. J’avais mal au mollet. Amélie était étendue par terre. Ca va ? Dis-moi si ça va… Les flics sont arrivés. Les pompiers. On nous a transporté dans la camionette. Premiers secours. Constat. Nous nous sommes retrouvés aux urgences à Saint-Joseph. Chacun sur un brancard, chacun de son côté. L’interne est venu me dire : Votre femme n’a rien. Merci Mon Dieu. Moi, je venais d’apprendre que ma jambe était cassée. Il a fallu attendre encore un bon moment avant qu’une ambulance nous ramène à la maison. Les infirmiers m’ont porté, mon plâtre et moi, jusqu’à notre palier. On fait quoi maintenant ? – Essayons de dormir. Il était bientôt 5h00 du matin. J’ai appelé le portable de Christine Gonzalez de Radio Suisse romande. Pardon, il est très tôt. J’ai peur que ce soit un peu compliqué, l’émission de ce matin...