J’ai reçu, via Le Monde, un petit mot gentil de Bruno Krebs après le papier que j’avais consacré en février à son Sans rive. Une carte représentant Robert-Louis Stevenson en 1885. L’année d’après son séjour à Hyères. Un vieux jeune homme de trente-cinq ans aux yeux lourds et au sourire lointain. Je relis souvent L’île au trésor. Le livre de poche fatigué s’ouvre toujours à la même page : Longtemps j’attendis ainsi la mort, pensant à tout instant la voir arriver, emporté dans une course vertigineuse sur la cime des vagues, trempé jusqu’aux os par des gerbes d’écume. Puis, par degrés, la fatigue eut raison de l’épouvante. Une sorte de stupeur s’empara de moi ; de l’engourdissement je passai au sommeil ; bercé par les flots, je me mis à rêver de chez nous, de ma mère et de l’Amiral-Benbow. De là, je m’en vais à rebours. Je reviens, j’avance. J’ai annulé mon enregistrement de Jeux d’Epreuves. Je devais y défendre Amour de Hanne Ørstavik. Je crois que c’est Joseph qui s’en chargera. Fatigué. Delphine et Françoise-Marie sont venues dîner à la maison. Nous sommes à nouveau invités en Corse. Il faudrait se décider. Je ne suis jamais allé là-bas.