J’ai reçu une lettre de Nathacha. Nouvelles un peu mornes. S’il n’y avait Neela qui l’entraîne dans cette fête permanente du grandir, elle se laisserait vite envahir de minuscules tristesses. A la lire, j’ai le sentiment que Mayotte est un exil. Elle laisse s’enrouler le silence. Elle n’écrit plus. Vivement qu’ils reviennent tous les trois. Déjeuner de saint-jacques. Je les avais préparées vendredi. Une recette toute simple, « façon hareng »… Il faut couper les noix crues en tranches fines qu’on arrose de jus de citron après les avoir salées et poivrées. Après un quart d’heure, il reste à les disposer dans une terrine, en les alternant avec de fines rondelles de carottes et d’oignons. On ajoute une feuille de laurier frais, une branche de thym, des grains de poivre et on recouvre d’huile d’olive. Laisser mariner au moins vingt-quatre heures au frais et servir avec des petites pommes de terre à l’eau. Penser au persil haché. Je dois reconnaître que ce n’était pas mal. Après-midi de rangements. Nous avons bouclé la valise. Le train du lundi matin ne circule pas. Les au-revoir du dimanche à Georgette. Vous êtes là, la semaine prochaine ? La semaine prochaine, je laisserai Amélie rentrer seule à Paris. Je prends mes quartiers d’écriture. Pendant quelques mois, je ne serai plus beaucoup à Paris.