Long entretien à l’hôtel des Saints-Pères avec l’écrivain argentin Edgardo Cozarinsky. Loin d’où, son dernier roman raconte la fuite vers Buenos-Aires, dans le chaos de la chute du IIIe Reich, d’une jeune femme, « employée aux écritures » à Auschwitz, qui a usurpé l’identité d’une détenue juive, éliminée d’un des derniers convois. L’identité, justement, la perte d’identité, le doute, l’impossibilité de transmettre, s’encordent avec l’exil au long de ce très beau texte. Et tiens… A peine on dépasse cinquante ans (il en a soixante-douze), m’a-t-il dit, qu’on habite dans un autre monde. La société dans laquelle on a grandi n’existe plus. C’est la vie alors qui devient un exil.