Je continue ma tournée des spécialistes. Bilans sanguins, ordonnances. Oh, ça pourrait être bien pire. Depuis l’enchaînement de tous ces soucis de santé, je me fais l’effet de celui-là qui, après être tombé de la terrasse d’un très haut gratte-ciel, se rassure à chaque étage : Jusqu’ici ça va, jusqu’ici ça va… Je suis rentré à pied de la rue du Cherche-Midi. Croisé Vincent au carrefour du boulevard Raspail. Nous avons parlé du Monde. Alors, tu en penses quoi, toi, de la nouvelle formule ? Bah… Je ne sais pas vraiment ce qu’il attendait que je lui raconte. Franchement, la maquette, les signatures. Il n’y a pas grand chose qui me gêne. Au contraire. Cette rentrée, Christine a repris les pages de littérature française. Avec elle, j’ai l’impression de toujours pouvoir m’expliquer. Sans complications. Peut-être parce que c’est à elle que je dois d’être entré dans ce journal, comme pigiste, il y a bientôt six ans. Déjeuné avec Brigitte au Perron. Filé à mon rendez-vous avec Marlyse Piétri au Bonaparte. Nous avons longuement parlé de Catherine Safonoff. En 2007, je m’étais retrouvé dans une bibliothèque de Genève, à présenter Autour de ma mère, son très beau livre sur le passé fuyant. Et j’avais découvert tout son son travail, exigeant, bouleversé. Nous avions échangé quelques lettres. Au printemps prochain, elle sort un nouveau texte. J’attends.