Je ne reverrai pas les étudiants au moins quinze jours. Pas sûr, d’ailleurs, que je puisse reprendre les cours avant le prochain semestre. Nous avons discuté ensemble des sujets du reportage ou du portrait que je leur demande de réaliser pendant mon absence. Il ont donné une foule de propositions. La matinée a filé à toute vitesse. Au revoir. A bientôt… Déjeuner tout seul devant un pot au feu et un pichet de beaujolais nouveau. C’est aujourd’hui. Je ne ratais jamais la date avec Alain, à Point de Vue. Depuis je continue le rite. Retrouvé Alexis au bar des Ondes, juste avant l’enregistrement de Jeux d’Epreuves. J’y défendais Les jardins statuaires de Jacques Abeille. Un texte vraiment hors du temps. Il s’agit d’une histoire de mondes, de passage de l’autre côté, de découverte et d’exploration. Nous voici dans les pas d’un voyageur dont on ne sait d’où il vient et qui va cheminer dans une contrée dont on se demande d’où elle est apparue. Dans ce pays étrange, les statues sortent de terre. Elles croissent. Se multiplient en greffons et en boutures sous les soins attentifs de singuliers jardiniers. Le livre a été publié une première fois chez Flammarion en 1982, redécouvert par Joëlle Losfeld en 2004. Il vient d’être réédité chez Attila. Je vis de grands champs d’hiver couverts d’oiseaux morts. Leurs ailes traçaient à l’infini d’indéchiffrables sillons. Ce fut la nuit. J’étais entré dans la province des jardins statuaires. J’avais rencontré Jacques Abeille fin août. Je dois écrire le papier pour Le Monde… Après l’émission je suis allé directement chez Buchet. C’était « le pot des auteurs ». Retrouvé Amélie. Embrassé les uns, les autres. Mercedes, Fabienne, Caroline... Pascale. Il y a une foule de gens que j’aime bien ici.
dimanche 21 novembre 2010
Jeudi 18 novembre 2010. 22h40.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:50
Mercredi 17 novembre 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:48
J’ai préparé mes cours pour Censier. Relu les livres pour Jeux d’Epreuves. Pas sorti du tout. Attendu Amélie avec impatience.
Mardi 16 novembre 2010. 21h20.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:46
Je devais déjeuner avec Marianne au restaurant marocain de la rue Sophie-Germain. Il était fermé. Exceptionnellement. Où aller ? Chez Péret, par exemple… En fait de couscous, nous avons mangé de la choucroute. Et bu du sylvaner. Et un peu trop, sans doute. Nous avons parlé longtemps. Longtemps. Tous ces témoignages d’amitiés, en ce moment, me bouleversent. J’ai marché un moment dans le quartier, en rentrant. Dans l’après-midi, j’ai écrit l’avant-dernier chapitre du livre.
Lundi 15 novembre 2010. 22h10.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:44
Ce sont les derniers jours. Pour le livre et le reste. Je continue. J’avais un rendez-vous le soir avec l’anesthésiste. J’ai rejoint Amélie à Duroc. La pluie nous a surpris juste comme nous nous retrouvions. Une averse drue, glacée, interminable. Nous sommes arrivés trempés à la clinique. La seule bonne nouvelle en sortant, c’est qu’il ne pleuvait plus. Tu veux bien qu’on s’arrête chez Péret boire un verre ?
Lundi 15 novembre 2010. 1h20.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:43
Travaillé encore toute la matinée. Dernier déjeuner ensemble. Décidemment, je n’aurai fait ici que des apparitions à table. Nous avons bouclé les valises. Embrassé Marion, Jérôme. Emmanuel m’a flanqué une bourrade émue. Sursum corda ! Claire nous a conduits jusqu’à la gare d’Antibes. Sur le chemin, nous nous sommes arrêtés une demi-heure pour rendre visite à la grand-mère d’Amélie à son centre de repos. J’ai travaillé pendant le voyage. Comme j’ai pu. Dans le wagon, juste à côté de nous, une jeune personne de pas vraiment deux ans avait décidé de ne surtout pas dormir. Je l'entendais derrière mes boules Quiès : Frère Jacques, Frère Jacques...
Samedi 13 novembre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:41
Nous sommes allés faire un tour jusqu’à la librairie de Jean-Paul à Chateauneuf. Ses affaires vont mal. Très mal même. Mais il se bagarre avec une belle énergie. Ne t’inquiète pas, je serai toujours là pour la signature de ton bouquin. Tu as bientôt fini ? – Oui, je crois. Encore quelques pages. Dîner aux Margouillats avec Marie et Jacques. L’oncle Patou aussi. Poulet au fenouil avec un aiolli. Jacques est sorti un moment sur la terrasse. Je l’ai rejoint. C’est vrai qu’il est médecin… Il m’a réconforté prudemment sur ce qui m’attend. Le chirurgien ne te dit rien ?
Vendredi 12 novembre 2010. 23h15.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:38
J’ai l’impression de rattraper tous les moments perdus. Ici, je suis hors temps et le livre avance. Je me laisse porter jusqu’à la nuit tombée. Bon, maintenant, j’arrête... Nous étions tous invités à dîner à la Ferme. Chez Véronique et François.
Jeudi 11 novembre 2010. 22h20.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:37
J’ai rédigé ma chronique pour Next. J’y parle des Mamelles de Tirésias. La pièce d’Apollinaire, mise en musique par Poulenc sera à l’Opéra comique à la fin de l’année. J’avais monté la pièce avec Patrice lorsque j’étais en terminale. Je jouais le rôle de Thérèse/ Tirésias. Lui le rôle du mari. Et puis chantez matin et soir/ Grattez-vous si ça vous démange/ Aimez le blanc ou bien le noir/ C’est bien plus drôle quand ça change / Suffit de s’en apercevoir . Nous avions même fait une petite tournée. J’en garde le souvenir d’une joie nouvelle. D’une infinie liberté. Jean-Pierre que je n’ai pas revu lors de son séjour en France le mois dernier m’a fait parvenir une vidéo réalisé à partir de films super 8 de cette époque. J’ai seize ans ou dix-sept ans...
Mercredi 10 novembre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:35
Travaillé. Je suis au calme à ce bureau. Derrière la fenêtre, les collines. Le ciel s’est levé bleu et l’est resté toute la journée. Amélie est allée chercher Marion et Jérôme à l’aéroport de Nice. A peine poussé la porte et posé la valise, Jérôme a annoncé à ses parents la grande nouvelle. Ils attendent un bébé. Nous avons débouché le champagne. Nous aurons tenu le secret un mois. Camille aussi. Elle l’avait même su en premier. Je me souviens de leur coup de fil à Mexico. Comment je vais réussir à garder ça pour moi ? C’est elle qui sera la marraine.
Mardi 9 novembre 2010. 22h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 21 novembre 2010, 14:33
Le train a été bloqué en rase campagne peu de temps après le départ. Nous sommes arrivés à Antibes avec une bonne heure de retard. Claire et Emmanuel nous attendaient à la gare. Ensemble. Ils revenaient de la maison de repos où se trouve en ce moment la grand-mère d’Amélie. Problèmes d’intendance, trajets quotidiens. Inquiétude surtout. Je les ai trouvé épuisés, mais ils ne laissent rien paraître. Déjeuner tardif. Nous avons pris nos quartiers dans la chambre du haut. Tour du jardin. Les oliviers sont couverts d’olives. J’ai une petite semaine pour travailler.
mardi 9 novembre 2010
Lundi 8 novembre 2010. 23h20.
Par Xavier Houssin le mardi 9 novembre 2010, 10:24
Bourrasque ce matin. Le vent a secoué les feuilles du figuier et de la vigne vierge. Celles qui restaient encore ont été arrachées dans l’averse de grêle qui a recouvert de blanc tout le jardin en un instant. Vilaine saison. Nous sommes allés dire au revoir à Georgette. Amélie lui avait cueilli les dernières roses aux Fontenelles. Le potager est un fouillis d’herbes hautes. Vert, marécageux. Elle en a extirpé des courges, un bouquet de poireaux. Retour somnolent à Paris. Défait et refait les valises. Demain nous partons quelque jours à Magagnosc. Mon livre à finir. Des papiers à écrire. Nous avons passé la soirée avec Delphine et Françoise-Marie. Cela m’a fait un bien fou de les voir. Et ensemble, et chacune. Et surtout en ce moment.
lundi 8 novembre 2010
Dimanche 7 novembre 2010. 22h15.
Par Xavier Houssin le lundi 8 novembre 2010, 17:00
J’ai travaillé comme j’ai pu. Et comme je peux, j’avance. Georgette est venue déjeuner. Amélie avait fait un gigantesque soufflé au comté, relevé de muscade râpée.
Samedi 6 novembre 2010. 23h30.
Par Xavier Houssin le lundi 8 novembre 2010, 16:59
Nous avons fait le marché sous une pluie battante. Passés déposer ses courses à Georgette. Elle avait rédigé une longue liste, sachant que nous ne serons pas de retour avant un moment. Déjeuner tardif. Je me suis remis au livre. Trois jours sans une ligne. Je peine… Nous étions invités chez Monique et Jean-Pierre. Il y avait là, deux couples de leurs amis. Florence et François-Xavier (Lui, dirige l’ensemble du chantier de désensablement de la baie du Mont-Saint-Michel…), Cornelis et Marie-Aude. Parlé, à table, d’édition et de prix littéraires. Du grand chantier du Mont et d’ordures ménagères. Evité, en bonne compagnie, les sujets qui fâchent : la politique, les grèves... De justesse.
vendredi 5 novembre 2010
Vendredi 5 novembre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le vendredi 5 novembre 2010, 17:24
Départ tôt pour Le Havre. J’y allais retrouver les élèves de David, au collège Eugène Varlin, pour une deuxième année. Les mêmes (à trois nouveaux près…) qu’en quatrième. Bête à dire : je les ai trouvé grandis. Nous voilà partis pour une nouvelle aventure d’écriture. J’en suis bouleversé et ravi. La journée avec eux a passé comme un souffle. J’ai rejoint Amélie gare Montparnasse. Nous étions à Carolles à la nuit noire.
Jeudi 4 novembre 2010. 23h10.
Par Xavier Houssin le vendredi 5 novembre 2010, 17:23
J’ai annoncé aux étudiants que je serai absent quinze jours à la fin du mois. Ils en profiteront pour écrire leur reportage. D’ici là, je leur ai proposé un petit galop d’essai. Rédiger un court texte autour d’une anecdote du quotidien, d’une rencontre, d’une scène de rue. - Mais quoi par exemple ? Soyez juste curieux. Il se passe tant de choses. Des gens qui râlent aux caisses du Monoprix. Une sortie d’école. La fourrière enlevant des voitures mal garées. Une conversation entendue dans un café. Des amoureux qui s’embrassent. - Il faut leur poser des questions aux amoureux ? Vous pouvez essayer... Déjeuner dans un bistrot italien de la rue Claude-Bernard. J’ai revu mes notes pour Jeux d’Epreuves. Les deux émissions se sont bien passées pour les livres que je défendais. Délaissé de Fred Léal (P.O.L.) et surtout Délires d’André Baillon (La Renaissance du Livre). Baillon, cet auteur belge si peu connu en France. Dévoré de folie, de mots fous et désespérés. Baillon sans cesse à bout, suicidé en 1932. Je suis rentré en taxi avec Joseph. Rejoint Amélie à la librairie d’Olivier Renault, L’arbre à lettres, rue Boulard. Sébastien Lapaque y dédicaçait l’édition poche de son livre paru chez Stock en 2004, Chez Marcel Lapierre, magnifique éloge d’un morgon « nature », vinifié sans SO2, ni levurage. De vignes cultivées sans engrais chimiques, ni désherbants. Sébastien écrit volontiers sur le vin et la bonne chère. Mais il est aussi (et surtout…) un spécialiste de Bernanos et un romancier des derniers retranchements… Nous ne nous étions pas vus depuis un moment. Nous avons bu quelques verres, partagé un rien de désabusement. On peut encore y croire... Retour à la maison. Amélie a appelé Victoria, au Mexique. Elle a six ans. Pour son anniversaire, nous lui offrons un poisson rouge. Clémentine va l’emmener le choisir. Victoria a promis qu’elle lui trouverait vite un nom.
Mercredi 3 novembre 2010. 22h45.
Par Xavier Houssin le vendredi 5 novembre 2010, 17:21
Préparé Jeux d’Epreuves. Demain, j’enregistre deux émissions à la suite. Revu aussi mes cours pour les étudiants. Les mercredis sont mes jeudis par anticipation…
Mardi 2 novembre 2010. 23h00.
Par Xavier Houssin le vendredi 5 novembre 2010, 17:19
J’ai écrit à mes cousines. Josette, Agnès et Françoise. Quoi dire, sinon qu’on est triste et que les souvenirs se bousculent. Comme ceux de cette journée où mon oncle Henri m’avait emmené visiter Lille. J’avais huit ans. Il était venu me chercher rue d’Avelghem de bonne heure le matin. Trajet dans le Mongy. Un café crème et un croissant du côté de la Grand Place. Et puis nous avions marché. Il faisait le guide. La vieille bourse, l’opéra, le Rang du Beauregard, le palais Rihour. Tu dois avoir faim… Je me rappelle encore que le restaurant se trouvait rue des chats-bossus et que j’avais eu le droit de tremper les lèvres dans sa Trappiste. L’après-midi, nous étions allés au musée des Beaux-Arts. Il m’avait montré les Goya : « La lettre ou les jeunes », « Le temps ou les vieilles ». Tout passe vite, tu vois… J’ai continué mon texte. Pierre est venu dîner. C’était prévu depuis longtemps.
mardi 2 novembre 2010
Lundi 1er novembre 2010. 23h40.
Par Xavier Houssin le mardi 2 novembre 2010, 10:30
L’automne du peuplier sur un grand ciel tout bleu. D’azur au semis de feuilles d’or. J’ai cru voir un blason. Héraldique du matin. Nous sommes allés au cimetière déposer les fleurs de la Toussaint sur la tombe de Maman. Travaillé un peu. Rassemblé les affaires. Nous avons pris le train de cinq heures à Granville. Et Georgette a appelé. Mon oncle Henri est mort. On l’a retrouvé chez lui allongé sur son lit. Sur la table, son verre de bière qu’il n’avait pas fini. Il avait quatre-vingt-sept ans.
lundi 1 novembre 2010
Dimanche 31 octobre 2010. 23h50.
Par Xavier Houssin le lundi 1 novembre 2010, 17:31
J’ai travaillé. Mon texte en ce moment m’a tout l’air d’un château de cartes qu’un mot de travers peut écrouler. J’hésite. J’attends. Un verre chez Georgette. Nous y avons croisé Josette de retour d’un court séjour dans le Nord. Elle avait ramené pour nous de l’ail fumé d’Arleux. La tresse se conserve une petite année sans problème. Mais nous l’aurons finie avant. On te dois combien ? - Penses-tu, rien. Noëlle est venue dîner à la maison. Terminé la soirée en écoutant des disques des années soixante-dix. Donovan, Léonard Cohen, les Beatles. Once there was a way to get back homeward/ Once there was a way to get back home. Oh, la la…
dimanche 31 octobre 2010
Samedi 30 octobre 2010. 22h00.
Par Xavier Houssin le dimanche 31 octobre 2010, 09:56
Tôt ce matin, la voiture de Séverine a percuté, de plein fouet, un sanglier égaré sur la chaussée d’autoroute. C’est Gérald qui conduisait. Agathe était à l’arrière dans le siège bébé. Ils partaient rejoindre les deux garçons chez les grands-parents. La voiture n’est plus qu’une épave, mais ils sont indemmes. Agathe passe décidemment bien du temps à l’échapper belle. J’ai écrit. Je me réimprègne doucement. Amélie a travaillé ses revues de presse. Cuit des gâteaux pour Georgette. Nous avons fait du feu. La maison devient à nouveau tiède.
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